L’entre-deux
Family Edition

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Résumé

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/vayigash/lentre-deux.

Pour commencer Vayigach, Rabbi Sacks cite la question de Schopenhauer, “Que font les porcs-épics font en hiver ?” En essayant de se réchauffer, les porcs-épics sont confrontés à un dilemme. S’ils se rapprochent l’un de l’autre, ils se blesseront. S’ils se tiennent trop loin l’un de l’autre, ils gèleront. La vie hivernale des porcs-épics est une métaphore pour l’équilibre délicat entre la proximité et la distance auxquelles nous sommes confrontés.

Le mot qui résume ce concept dans notre paracha est le premier : vayigach, c’est-à-dire : “Et il s’est rapproché.” C’est le contexte dans lequel Yéhouda approche le vice-roi d’Égypte, en disant, “De grâce, Seigneur ! que ton serviteur fasse entendre une parole aux oreilles de mon seigneur et que ta colère n’éclate pas contre ton serviteur ! Car tu es l’égal de Pharaon.” Bien sûr, à l’insu de Yéhouda, ce dernier s’adresse en effet à son frère Yossef. Mais l’acte de rapprochement de Yéhouda, d’être vulnérable de cette manière, désempare Yossef, le menant à révéler son identité : “Je suis Joseph; mon père vit-il encore ?”

Ce thème de Vayigach est souligné par un contraste précédent, lorsque les frères de Yossef, le voyant de loin, complotèrent de le faire mourir. Plutôt que de voir son visage, ils n’ont que vu sa tunique richement ornée, symbolisant le favoritisme de leur père. Cette distance les mène à traiter Yossef non pas comme un frère mais comme un symbole, un objet d’envie et de haine. La tragédie de Yossef et de ses frères est enracinée dans cette distance.

Lorsque Yéhouda se rapproche de Yossef – vayigach –, la froideur s’atténue et ils ne sont plus étrangers : ils deviennent de nouveau frères. Cela démontre la tension délicate entre une distance trop importante, qui mène à un gel métaphorique, et trop de proximité, qui peut causer des blessures. C’est dans cette dichotomie que nous trouvons un équilibre.

L’histoire de Yaakov et d’Essav reflète un schéma semblable. Au début, la proximité de Yaakov et d’Essav mène à un conflit et à un affront. Après 22 ans de séparation, ils se réunissent finalement, et les blessures de leur relation sont pansées, menant Essav à embrasser Yaakov en tant que frère et ami.

La Torah suggère une solution à cette dynamique complexe : d’abord, sépare-toi ; ensuite réunis-toi. Ce principe est évident dans l’histoire de la Création de Béréchit, au cours de laquelle D.ieu sépare la lumière des ténèbres, la mer de la terre ferme et ainsi de suite. La séparation est au cœur de la loi juive, distinguant entre le saint et le profane, le pur et l’impur, le permis et l’interdit. Dans le judaïsme, kadoch, ou saint, signifie séparation. Sanctifier signifie séparer. La séparation crée de l’ordre, vainc le chaos et donne à chacun son espace. Une fois que nous prenons du recul et que nous voyons les choses plus clairement, nous pouvons respecter nos différences. Nous pouvons ensuite nous réunir sans se blesser l’un l’autre.

Le cérémonial de la havdala à la fin de Chabbat, et en particulier la bougie de la havdala, symbolise également ce concept. Les nombreuses mèches doivent se réunir pour créer une flamme de havdala, démontrant à quel point ces entités distinctes peuvent s’unir harmonieusement. Ce principe s’applique aussi à plusieurs types de relations : mari et femme, parent et enfant, frère et sœur. 

L’équilibre entre la proximité et la distance est délicat. Le récit de la Torah de Yossef et de ses frères, ainsi que les thèmes globaux de séparation et de proximité, offre des idées profondes sur la façon de gérer les relations. Que ce soit les liens familiaux, les amitiés ou des contextes sociaux ou culturels, comprendre cet équilibre et y naviguer est crucial pour construire des relations saines, respectueuses et épanouissantes.

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Questions à poser à la table de Chabbat

  1. Quand avez-vous vécu l’équilibre entre la proximité et la distance dans vos relations avec votre famille et vos amis ? 
  2. Comment pensez-vous que le récit de Yossef et de ses frères aurait été différent s’ils avaient été “plus proches” dès le début ? Pensez-vous que les frères auraient eu besoin d’une distance pour conserver leur relation ? 
  3. À quel autre endroit dans le Tanakh considérons-nous la notion de distance et de proximité? 
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La paracha en bref

La paracha Vayigach commence par l’histoire de Yéhouda qui s’approche du dirigeant égyptien qui, à son insu, est en fait Yossef.

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Yéhouda s’avance pour plaider pour la libération de Binyamin, et en essayant d’assurer la liberté de Binyamin, Yéhouda se propose comme esclave pour le remplacer.

Ému par cet acte de loyauté, et percevant cela comme une vraie téchouva pour avoir trahi l’autre fils de Rachel, Yossef révèle sa vraie identité, déclarant, “Je suis vivant. Mon père vit-il encore ?”

Les frères sont immédiatement remplis de honte et de remords devant ce rappel physique de leur comportement passé. Mais Yossef leur offre du réconfort. Il explique que leurs actions faisaient partie du plan d’Hachem de les sauver de la famine. Ils peuvent maintenant vivre ensemble en paix et en prospérité, et amener leurs familles en Égypte.

C’est ainsi que les frères voyagent de nouveau en terre de Canaan puis retournent encore en Égypte, cette fois-ci avec Yaakov et toutes leurs familles, soixante-dix personnes au total.

D.ieu rassure Yaakov, lui promettant que ses descendants deviendront une grande nation en Égypte, et lui faisant savoir qu’Il les ramènera en fin de compte vers leur terre à Canaan tel qu’il l’a promis à Avraham, Its’hak et Yaakov.

En Égypte, Yossef a amassé une grande richesse pour le pays en vendant de la nourriture et des graines lors des années de famine qu’il avait entreposées durant les années d’abondance. La famille de Yaakov se voit octroyer la terre fertile de Gochen pour y habiter, et où les enfants d’Israël commencent à prospérer.

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Les personnages de la paracha

Yossef : Désormais plus en cachette, il est un frère révélé.

Yaakov : Se préparant à nouveau pour un long voyage : “Mon Yossef est vivant, je dois le voir.” 

Yéhouda : Se faisant pardonner de précédents péchés, il est le premier Baal Téchouva. 

Les frères de Yossef : Pardonnés de précédents péchés, une nouvelle aventure et une nouvelle vie en Égypte les attendent.

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La philosophie de la paracha

Rabbi Sacks souligne l’équilibre délicat entre la proximité et la distance, si cruciale pour renforcer les relations interpersonnelles. À certains moments, la séparation est nécessaire comme précurseur ou facilitateur de proximité. Créer de la distance peut également être une opportunité de se reconnecter avec nous-même et nos qualités uniques, rehaussant ainsi nos interactions futures avec les autres.

Le récit de Yossef et de ses frères illustre cela : leur séparation initiale aboutit à un lien familial plus fort lors de leurs retrouvailles. Bien qu’un certain degré de séparation puisse contribuer à une croissance personnelle, une distance excessive, également vue dans l’histoire de Yossef, peut mener à une séparation. La clé repose sur le fait de trouver un juste milieu où on peut prendre du recul pour se comprendre, afin d’utiliser cette compréhension pour mieux connecter avec l’autre.

Comment pouvez-vous mieux atteindre cet équilibre dans vos relations de tous les jours ?

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Jouons avec la paracha

Les îles familiales”, c’est un jeu qui permet aux familles d’explorer physiquement et symboliquement les concepts d’individualité et d’unité. Pour commencer, chaque personne devient une “île”, et se distancie des autres dans la pièce. Chaque personne décrit son île en incorporant des faits drôles sur ce qu’ils aiment ou n’aiment pas, et des éléments qui les rendent uniques.

Après que tout le monde ait partagé cela, la famille commence par “construire des ponts” entre les îles en trouvant des points communs avec les autres membres de la famille (des intérêts communs, par exemple) puis “construit des lieux” en s’avançant d’un pas vers eux. À tour de rôle, chaque membre de la famille trouve des liens, chaque personne se rapproche l’une de l’autre. Ce jeu continue jusqu’à ce que toute la famille se soit réunie et que les îles aient fusionnées.

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La paracha en pratique

Comment pouvons-nous appliquer ce concept de séparation et de connexion dans nos vies de tous les jours ?

Eh bien, si vous lisez cet article ce Chabbat, vous vivez la réponse en direct ! Chabbat sert de paradigme, créant une séparation nette de la routine banale de la semaine de travail pour créer une connexion plus profonde avec nous-même et avec Hachem lors d’une journée spéciale de repos. Chabbat, c’est notre pause avec le bruit quotidien, qui nous permet repos et réflexion.

Pour ceux d’entre nous qui dépendent un peu trop des téléphones et des écrans, Rabbi Sacks qualifie le Chabbat de “désintoxication digitale”, recommandée également par de nombreux médecins !

Chabbat nous régénère, à la fois physiquement et mentalement, et renforce nos connexions spirituelles. En consacrant ce temps – et sérieusement -, nous reconnaissons l’importance de trouver un équilibre entre l’activité et le repos, et l’investissement et la prise de recul.

Après réflexion, comment pouvez-vous rehausser votre expérience de Chabbat pour renforcer cet équilibre entre les sollicitations du quotidien et le rajeunissement spirituel qu’offre le Chabbat ? Et qu’est-ce qui permet de distinguer votre Chabbat de votre semaine, en vous rapprochant de la famille, des amis et d’Hachem ?

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Parabole sur la paracha

Petite Torah : Perdue et retrouvée

Voici une histoire sur quelque chose de très important pour le peuple juif. Quelque chose que vous et moi pouvons voir chaque Chabbat, et avec quoi nous dansons chaque Sim’hat Torah. C’est bien ça :  cette histoire, c’est celle d’un Sefer Torah ! Un Sefer Torah très spécial qui a été perdu pendant très longtemps.

Il était une fois, il y a très longtemps dans un village d’Europe, se trouvait une grande synagogue. Tous les membres de la communauté juive se rassemblaient et priaient ensemble, et par-dessus tout, lisaient la Torah. Chaque semaine, cette Torah était sortie du Aron Kodech, et quelqu’un lisait de ces belles paroles, tout comme nous le faisons dans les synagogues du monde entier aujourd’hui.

Mais avec le temps, le village de notre histoire devint un lieu dangereux d’habitation pour les juifs. Les voisins du village devinrent mauvais, et les juifs furent par conséquent contraints de fuir pour leur propre sécurité. Ils ont dû quitter tellement rapidement le village qu’ils ne purent rien prendre avec eux, et leur magnifique Sefer Torah resta derrière eux.

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Un brave homme prit le rouleau et le cacha dans un placard secret dans une cave pour qu’il y soit en sécurité. Le Sefer Torah y resta seul, prenant la poussière, pendant de nombreuses années. Personne ne le lisait, personne ne le portait dans la synagogue, et personne ne l’embrassait ou ne chantait avec lui. Le Sefer Torah allait-il revoir le peuple juif ?

Puis un jour, le soleil brilla à nouveau sur la petite Torah dans le placard. Quelqu’un avait finalement ouvert la porte, et la Torah fut trouvée ! Un homme enleva gentiment les toiles d’araignée et la poussière qui le recouvraient. “Je vais te ramener à la maison,” dit l’homme à la Torah. Puis doucement, avec beaucoup de précaution, il prit la Torah et l’apporta dans une nouvelle synagogue. Après tant d’années, la Torah était de nouveau avec son peuple.

Les gens lisent des récits de la Torah, ils dansent avec elle à Sim’hat Torah, et alors qu’on défilait avec la Torah autour des personnes de la synagogue, toute la communauté chantait avec elle et l’embrassait à nouveau.

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Devinette sur la paracha

Q. Combien d’enfants de Yaakov sont nés en terre d’Israël ?


R. Seul Binyamin est né en Israël, comme indiqué par Rachi (Béréchit 35:18).

Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.

L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.

Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.

With thanks to the Schimmel Family for their generous sponsorship of Covenant & Conversation, dedicated in loving memory of Harry (Chaim) Schimmel.

“I have loved the Torah of R’ Chaim Schimmel ever since I first encountered it. It strives to be not just about truth on the surface but also its connection to a deeper truth beneath. Together with Anna, his remarkable wife of 60 years, they built a life dedicated to love of family, community, and Torah. An extraordinary couple who have moved me beyond measure by the example of their lives.” — Rabbi Sacks

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Recadrage

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