Renouveler notre vie
Family Edition

vayelech POST
Image Credit: Yoram Raanan www.yoramraanan.com www.facebook.com/RaananArt
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La paracha en bref

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: www.rabbisacks.org/covenant-conversation/nitzavim/renouveler-notre-vie.

Le moment est venu. Moïse était sur le point de trépasser. Qu’a donc fait Moïse lors de ses derniers jours de vie ? Il donna deux instructions, le dernier des 613 commandements, qui devait avoir des conséquences importantes sur l’avenir du judaïsme et du peuple juif. La première est connue sous le nom de Hakhel, le commandement selon lequel le roi doit convoquer le peuple à se réunir durant Souccot suivant la septième année, celle de la Chemita.

Abraham and the stars

L’autre commandement, le dernier que Moïse donna au peuple, fut compris dans les paroles : “Maintenant écrit cette chanson et enseigne-là aux israélites” (Dévarim 31:19), interprétées par la tradition rabbinique comme le commandement d’écrire, ou au moins de participer à l’écriture d’un Sefer Torah. Pourquoi ces deux commandements en particulier et à ce moment-là ?

Dans ces deux derniers commandements, D.ieu enseignait à Moïse, et à travers lui, les juifs à travers les âges, ce qu’est l’immortalité sur la terre, pas seulement dans le ciel. Nous sommes mortels car nous sommes physiques, et aucun organisme physique ne vit éternellement. Nous grandissons, nous vieillissons, nous nous affaiblissons, nous mourrons. Mais nous ne sommes pas uniquement physiques. Nous sommes également spirituels. Dans les deux derniers commandements, on nous enseigne la signification de faire partie d’un esprit qui n’est pas mort depuis quatre mille ans, et qui ne mourra pas tant qu’il y aura un soleil, une lune et des étoiles.

D.ieu montra à Moïse, et nous à travers lui, comment faire partie d’une civilisation qui ne vieillit jamais. Elle reste jeune car elle se renouvelle constamment. Les deux derniers commandements de la Torah portent sur le renouvellement : d’abord collectif, puis individuel.

Hakhel, la cérémonie du renouvellement de l’alliance tous les sept ans, garantissait une nouvelle consécration de la nation à sa mission. Si le Hakhel est le renouvellement national, le commandement qui nous enjoint de participer à l’écriture d’un nouveau Séfer Torah est un renouvellement personnel. Ce fut la manière de Moïse de signifier à toutes les générations à venir : il ne faut pas se suffire de dire que j’ai reçu la Torah de mes parents (ou de mes grands-parents, de mes arrières-grands-parents). Vous devez la prendre et la renouveler à chaque génération.

L’une des caractéristiques les plus frappantes de la vie juive est que d’Israël à Palo Alto, les juifs font partie des utilisateurs les plus enthousiastes des technologies de l’information et ont contribué de manière disproportionnée à son développement (Google, Facebook, Waze). Mais nous écrivons toujours la Torah exactement de la même manière qu’il y a des milliers d’années, à la main, avec une plume, sur un rouleau de parchemin. Ce n’est pas un paradoxe, c’est une vérité profonde. Les gens qui portent leur passé avec eux peuvent construire leur avenir sans crainte.  

La seule manière de rester jeune et d’être ambitieux, c’est grâce au renouvellement périodique, en se rappelant d’où nous venons, où nous allons et pourquoi. À quels idéaux sommes-nous attachés ? Quel périple sommes-nous appelés à poursuivre ? Ou à quelle histoire appartenons-nous ?

Schoolchildren edited

Quel moment précisément choisi, et quelle beauté, qu’au moment même où le plus grand des prophètes voit sa propre mort, D.ieu lui donne, et nous avec, le secret de l’immortalité, pas uniquement dans le ciel, mais aussi ici-bas sur terre. Lorsque nous préservons les termes de l’alliance, et en la renouvelant dans notre vie, nous vivons avec ceux qui nous succèdent, que ce soit à travers nos enfants, nos disciples ou ceux que nous avons aidés ou influencés. Nous “renouvelons pour nous les jours d’autrefois” (Lamentations 5:21). Moïse est mort, mais ce qu’il a enseigné et ce qu’il a recherché a perduré.


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  1. Pourquoi pensez-vous que ces deux mitsvot furent les dernières à être données au peuple juif ? 
  2. Quelles mitsvot régulières produisent la même chose que le hakhel ?
  3. Avez-vous déjà participé à l’écriture d’un Séfer Torah ? Qu’avez-vous ressenti (ou comment imaginez-vous que vous vous sentiriez) ?

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UNE HISTOIRE POUR CHABBATH

La mémoire juive

Par Rabbanite Shani Taragin

En 2018, je participai à la célébration du World Mizra’hi lors de la journée de Jérusalem à Binyané Haouma (ICC), avec des milliers d’autres, en l’honneur du cinquantième anniversaire de la réunification de Jérusalem. J’étais assise à quelques sièges de Rabbi Sacks- l’orateur principal. Je me rappelle non seulement de sa passion et de sa ferveur, mais également de son message impactant qui retentit alors que je lis ses paroles sur la paracha de cette semaine, car c’était la dernière fois que j’entendrais Rabbi Sacks parler à quelques mètres de moi.

Il parla de Yérouchalaïm comme étant l’emblème de notre héritage du passé et de nos rêves pour l’avenir. “Aucun autre peuple dans toute l’histoire n’a eu un lien aussi fort avec une ville comparé à nous – avec Yérouchalaïm ir HaKodech…”

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On raconte qu’au début du 19e siècle, Napoléon passa à côté d’une synagogue à Ticha Béav, et il entendit des pleurs, des larmes, des plaintes et des lamentations, il demanda donc à l’un de ses officiers, “Pourquoi les juifs pleurent-ils ?” Son officier lui répondit, “Ils pleurent parce qu’ils ont perdu Jérusalem.” Napoléon demanda, “Quand ont-ils perdu Jérusalem ?” L’officier répondit, “Il y a 1700 ans.” Napoléon répondit, “Un peuple qui pleure Jérusalem depuis si longtemps la verra un jour reconstruite.” Et il en fut ainsi.

Rabbi Sacks parlait souvent de l’importance non seulement de l’histoire, mais de la mémoire juive, qui renforce notre histoire nationale et personnelle, nos valeurs et notre mission pour l’avenir. Tel qu’il explique dans la paracha de la semaine, “Les gens qui portent leur passé avec eux peuvent construire leur avenir sans crainte.”

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Rabbanite Shani Taragin est la directrice éducative de Matan-Bellows Eshkolot Tanakh-Teachers Training Institute, World Mizrachi Lapidot pour les enseignants de Halakha, et United Synagogue Ma’aleh – un programme avancé d’études pour femmes. 

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UN REGARD PLUS PROFOND

Rabbanit Shani Taragin partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Nitsavim-Vayelekh.

Y a-t-il quelque chose qui vous a troublé dans la sidra de cette semaine ? Comment l’avez-vous compris ? 

Rachi explique que lorsque Moché Rabbénou s’adresse à la nation au début de la paracha Nitsavim avec le serment d’alliance “ avec ceux qui sont aujourd’hui placés avec nous […] et avec ceux qui ne sont pas ici, à côté de nous, en ce jour.” (Devarim 29:14), il fait référence aux générations à venir ! Comment Moché Rabbénou peut-il dire au Bné Israël d’astreindre leurs descendants qui ne sont pas nés à garder l’alliance, de leur imposer des obligations en leur absence, sans leur consentement ?!

Rabbi Sacks m’a aidé à trouver un sens en expliquant qu’Hachem enjoint à tout le monde, à chaque génération, à poursuivre l’histoire de nos ancêtres. Nous sommes libres de refuser, mais cela signifie que nous nions une partie de nous-même, héritiers de notre histoire, de notre identité personnelle et nationale.

Tel qu’il l’a écrit dans A Letter in the Scroll (une lettre dans le rouleau), “Nous ne pouvons pas ordonner à nos enfants d’être juifs. Nous ne pouvons les empêcher de faire leur propres choix ni les transformer en clones… Je peux leur dire d’où nous venons, la direction dans laquelle nos ancêtres ont voyagé, et pourquoi c’était important pour eux que leurs enfants poursuivent le voyage. C’est notre histoire, encore inachevée. Et il y a un chapitre que seuls eux peuvent écrire.” C’est la raison pour laquelle nous devons écrire notre propre Sefer Torah – pour souligner ce message.

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Quelle influence Rabbi Sacks a-t-il eue sur votre approche de l’éducation ? 

Rabbi Sacks vivait le message de la paracha de cette semaine, qui a influencé ma façon d’étudier et d’enseigner le Tanakh, portant ses expériences et ses idées à même le texte de la Torah comme une conversation personnelle et nationale. Par ailleurs, tel que la paracha de la semaine nous le raconte, la Torah est appelée une “chanson” à écrire et à enseigner. Rabbi Sacks m’a toujours inspiré – et cela continue d’ailleurs – à chanter ses magnifiques mélodies comme une “chorale symphonique” d’Hachem. 

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Infos Torah

Q: Quelle paracha est la plus courte de la Torah ?

a) Nitsavim

b) Vayelekh

c) Vezot Habrakha

Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.

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Guide éducatif

Infos Torah: la réponse de cette semaine

Cela dépend de la manière dont vous comptez ! Vezot Habrakha est la plus courte à quatre égards, mais à un égard, Nitsavim et Vayelekh sont toutes deux plus courtes que Vezot Habrakha.

Vezot Habrakha a le plus petit nombre de mots (512), nombre de lettres (1969), nombre de lignes (70), et la plus petite valeur de guématria (134008).

Mais Nitsavim et Vayelekh sont toutes deux plus courtes si vous comptez le nombre de psoukim que chacune contient. Vezot Habrakha comporte 41 psoukim, Nitsavim en a 30, et Vayelekh, 40.


Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.

With thanks to the Schimmel Family for their generous sponsorship of Covenant & Conversation, dedicated in loving memory of Harry (Chaim) Schimmel.

“I have loved the Torah of R’ Chaim Schimmel ever since I first encountered it. It strives to be not just about truth on the surface but also its connection to a deeper truth beneath. Together with Anna, his remarkable wife of 60 years, they built a life dedicated to love of family, community, and Torah. An extraordinary couple who have moved me beyond measure by the example of their lives.” — Rabbi Sacks

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