Du désespoir à l’espoir
Family Edition

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La paracha en bref

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: www.rabbisacks.org/covenant-conversation/behaalotecha/du-desespoir-a-lespoir.

Dans la paracha de cette semaine, Moïse atteint son plus bas. Le fait déclencheur semblait a priori léger. Le peuple était occupé à son activité favorite : se plaindre de la nourriture. Avec une nostalgie trompeuse, les juifs évoquaient le poisson qu’ils mangeaient en Égypte, ainsi que les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et l’ail. Leur souvenir de l’esclavage s’était comme volatilisé. Tout ce dont ils se rappelaient était la cuisine. Naturellement, D.ieu était très en colère (Nombres 11:10). Mais Moïse était plus qu’en colère. Il souffrait d’une dépression nerveuse. 

Ce passage est pour moi la référence du désespoir. Chaque fois que je me sens à bout de force, je lis ce passage et je me dis : “Je n’ai pas encore touché ce point bas, alors je vais bien.” D’une certaine façon, savoir que le plus grand dirigeant juif de tous les temps avait vécu les profondeurs du désespoir était motivant. Cela signifie que le sentiment d’échec ne veut pas nécessairement dire que vous avez échoué. Cela signifie que vous n’avez pas encore réussi. Et cela signifie encore moins que vous êtes une erreur. Au contraire, l’échec survient chez ceux qui prennent des risques ; et la volonté de prendre des risques est absolument nécessaire si vous cherchez à changer le monde pour le mieux, aussi petit soit le changement.

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La mission de Moïse était d’aider les Israélites à créer une société qui serait l’opposé de l’Égypte, qui libérerait au lieu d’opprimer, qui donnerait de la dignité au lieu d’assujettir. Mais le peuple n’avait pas changé. Pire encore : les juifs s’étaient réfugiés dans la nostalgie la plus absurde pour l’Égypte qu’ils avaient quittée : les souvenirs du poisson, des concombres, de l’ail et du reste. Moïse avait découvert que c’était plus facile de faire sortir les Israélites de l’Égypte que de faire sortir l’Égypte des Israélites. Si le peuple n’avait pas changé jusqu’ici, il était raisonnable de prendre pour acquis qu’il ne changerait pas. Moïse contemplait sa propre défaite. Rien ne servait de continuer.

C’est alors que D.ieu le réconforta. D’abord, Il lui dit de réunir soixante-dix anciens pour partager le fardeau de la gouvernance. Puis Il lui dit de ne pas se soucier de la nourriture. Le peuple aura bientôt de la nourriture en abondance. Elle est arrivée sous la forme d’une grande avalanche de cailles.

La Torah nous livre un récit remarquable de la psychodynamique de la crise émotionnelle. La première chose qu’elle nous révèle est qu’il est important, au milieu du désespoir, de ne pas être seul. D.ieu remplit le rôle de consolateur. C’est Lui qui relève Moïse de l’abîme du désespoir. Il parle directement des préoccupations de Moïse. Il lui dit de ne pas être anxieux s’agissant des plaintes du peuple. Les juifs auraient bientôt tant de viande qu’ils en deviendraient malades, et ils ne se plaigneraient plus de la nourriture.

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L’autre chose que cette paracha nous révèle est que le fait de survivre au désespoir est une expérience qui transforme le caractère. C’est quand l’estime de soi est réduite en poussière que vous réalisez subitement que la vie ne vous concerne pas. Elle s’agit des autres, des idéaux et d’un sentiment de mission ou de vocation. Ce qui compte, c’est la cause, pas la personne. C’est ce sur quoi repose la vraie humilité. Tel que le sage dicton l’affirme, que l’on attribue communément attribué à C. S. Lewis : L’humilité ne signifie pas avoir une moins bonne opinion de soi mais moins penser à soi.

Moïse croyait qu’il était en échec. Cela vaut la peine de s’en rappeler chaque fois que nous pensons que nous sommes en échec. Son périple du désespoir à la force modeste est l’un des grands récits psychologiques de la Torah, une leçon d’espoir intemporelle.


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  1. Pourquoi pensez-vous que la Torah inclut des histoires relatant l’échec et le désespoir de nos dirigeants ?
  2. Avez-vous expérimenté des frustrations et des échecs, comme Moïse dans la paracha de cette semaine ?
  3. Pouvez-vous appliquer un ou plusieurs des messages que D.ieu a enseigné à Moïse pour vous aider en temps de crise ?

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UNE HISTOIRE POUR CHABBATH

Ne renoncez pas

Par Rabbi Dr. Harvey Belovski

Un Midrach extraordinaire relate la réaction d’Adam lorsqu’il apprit que Caïn avait tué son frère Abel. Les rabbins expliquent qu’Adam fut dévasté par la nouvelle tragique et encore plus troublé par le fait que Caïn était maintenant destiné à errer sur terre en tant que fugitif et perdrait un jour sa vie.

Adam perdait foi en la valeur d’avoir plus d’enfants s’ils en venaient à partager finalement le destin de leurs frères. Adam abandonna donc Ève et vécut en isolement pendant 130 ans, jusqu’à ce que D.ieu intervienne, les remette ensemble, et leur fils Seth naquit.

Nous pouvons certainement nous identifier au désespoir d’Adam – il avait donné avec Ève naissance à deux fils : l’un avait tué l’autre et le meurtrier était maintenant condamné. Peut-être se blâmait-il, ou Ève, peut-être ne blâmait-il personne, mais il prenait pour acquis que cela constituerait un événement inévitable pour tous ses enfants à venir. Il renonça donc à tout espoir et entra dans un état de dépression existentielle et dépourvu d’espoir en l’avenir de l’humanité.

Mais D.ieu lui a enseigné une leçon qui résonne tout au long de l’histoire : ne désespérez pas, il y a toujours de l’espoir, votre responsabilité est d’investir en l’avenir, quelles que soient les circonstances. Afin de paraphraser Rabbi Na’hman de Breslev, “Il n’y a pas de désespoir dans le monde.” Et ce fut leur fils Seth dont les descendants ont finalement mené à Noa’h qui a sauvé l’humanité, puis à Abraham, qui a réintroduit la spiritualité dans le monde.

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Un Regard Plus Profond

Rabbi Dr. Harvey Belovski partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Beha’alotekha.

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Rabbi Dr. Harvey Belovski est un rabbin émérite de la synagogue de Golders Green, et stratégiste en chef et dirigeant rabbinique de la University Jewish Chaplaincy.

Comment pouvons-nous mettre en pratique le message de Rabbi Sacks sur les bénédictions dans nos propres vies ? 

“… survivre au désespoir est une expérience qui transforme le caractère. C’est quand l’estime de soi est réduite en poussière que vous réalisez subitement que la vie ne vous concerne pas. Elle s’agit des autres, des idéaux et d’un sentiment de mission ou de vocation. Ce qui compte, c’est la cause, pas la personne.”

Cette citation caractérise l’approche de Rabbi Sacks sur le leadership et c’est quelque chose auquel j’ai réfléchi plusieurs fois. Il est possible d’inverser nos priorités et d’oublier l’essence vocationnelle du leadership-serviteur (une phrase que Rabbi Sacks employait souvent).


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Pouvez-vous partager quelque chose que vous avez appris de Rabbi Sacks lui-même ? 

Durant mes jeunes années au rabbinat, j’entendais souvent Rabbi Sacks qui disait que peu importe les défis auxquels les rabbins de communauté étaient confrontés lorsqu’ils faisaient face à des gens difficiles et intransigeants, “ce n’est pas personnel ; parfois on dirait que c’est personnel, mais je vous assure que ce ne l’est pas.”

J’ai pris ce conseil très sérieusement et à travers les années, je l’ai répété plusieurs fois à mes propres étudiants. Cela s’aligne bien avec un message central dans l’essai de Rabbi Sacks ; message dans lequel il reconnaît que les dirigeants peuvent parfois désespérer à propos de leur efficacité. Il reconnaît que cela reflète souvent les difficultés que les gens éprouvent envers le changement, et les conséquences pour leurs dirigeants, qui doivent persévérer malgré tout.


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Infos Torah

Q: Quel passouk dans Beha’alotekha nous enseigne que vous n’avez pas besoin d’accomplir la ché’hita (l’abattage rituel pour la viande cachère) sur le poisson ?

Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.

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Guide éducatif

Infos Torah: la réponse de cette semaine

R: “Faudra-t-il leur tuer brebis et bœufs, pour qu’ils en aient assez ? Leur amasser tous les poissons de la mer, pour qu’ils en aient assez ?” (Bamidbar 11:22).

Le Torah Temima cite la Guémara (‘Houlin 27b) qui souligne que le mouton et le bétail dans ce cas de figure sont abattus (ché’hita) et les poissons sont réunis ; et de cela, nous déduisons la loi selon laquelle le poisson n’a pas besoin de ché’hita. 


Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.

With thanks to the Schimmel Family for their generous sponsorship of Covenant & Conversation, dedicated in loving memory of Harry (Chaim) Schimmel.

“I have loved the Torah of R’ Chaim Schimmel ever since I first encountered it. It strives to be not just about truth on the surface but also its connection to a deeper truth beneath. Together with Anna, his remarkable wife of 60 years, they built a life dedicated to love of family, community, and Torah. An extraordinary couple who have moved me beyond measure by the example of their lives.” — Rabbi Sacks

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Un sentiment de famille

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