La paracha de Yitro relate le moment révolutionnaire au cours duquel D.ieu est entré dans un accord mutuellement contraignant avec une nation, les enfants d’Israël, un accord que nous appelons une brit, une alliance.
Bien sûr, Matan Torah ne s’agit pas de la première brit dans la Torah. D.ieu en a déjà fait une avec Noa’h, et une autre avec Abraham. Mais ces alliances-là n’étaient pas pleinement réciproques. D.ieu n’a pas demandé l’accord de Noa’h ni celui d’Abraham. L’alliance au Sinaï était une toute autre histoire. Pour la première fois, D.ieu voulut que l’alliance soit entièrement mutuelle et entièrement acceptée par les Bné d’Israël.
Ce point est fondamental. D.ieu veut gouverner par le droit, pas par la force. Il a conduit un peuple asservi jusqu’à la liberté, et Il recherche le culte libre d’humains libres. L’alliance au Sinaï nécessitait l’accord du peuple.
Ce qui est intéressant est la formulation précise par laquelle les israélites signalent leur consentement. Ils le renouvellent à trois reprises : une fois avant la révélation au Har Sinaï, puis deux fois par la suite dans la paracha de Michpatim.
Il existe une différence subtile entre les trois récitations de Naasé VéNichma. Dans deux cas, le peuple dit : “tout ce que dit D.ieu, nous le ferons”. Dans le troisième, le double verbe est utilisé : na’assé ve-nichma. “Nous ferons et nous entendrons, (ou obéirons, ou comprendrons).” Notez maintenant qu’il existe une autre différence. Dans les deux premiers cas, il existe une emphase claire sur l’unité du peuple. Les deux phrases sont très frappantes. La première dit : tout le peuple a répondu à l’unisson. La deuxième dit, tout le peuple répondit d’une seule voix. Dans un livre qui met l’accent sur la dimension séparatiste du peuple, de telles déclarations d’unanimité sont significatives et rares. Mais le troisième verset qui mentionne à la fois l’action et le naassé vénichma, à la fois l’action et l’écoute, ne comporte aucune affirmation de ce genre. Il dit simplement : Ils répondirent. Il n’y a aucun accent mis sur le peuple qui réponde à l’unisson.
Ce que nous avons ici est un commentaire biblique sur l’une des caractéristiques les plus frappantes du judaïsme : la différence entre l’action et la croyance, entre la assiya et la chemiya, entre faire et comprendre.
Le judaïsme est une communauté d’action. Il s’agit de la manière dont les gens interagissent les uns avec les autres. Il s’agit d’impliquer D.ieu dans notre vie collective. Tout comme nous connaissons D.ieu à travers ce qu’Il fait, D.ieu nous demande de L’impliquer dans ce que nous faisons. Au commencement fut l’action. C’est pour cela que le judaïsme est une religion de loi, car la loi est l’architecte du comportement.
Lorsqu’il s’agit de croyances, principes ou doctrines, tous les éléments qui dépendent de la chemiya plutôt que de la assiya, de la compréhension plutôt que de l’action : le judaïsme n’appelle pas à l’unanimité. Pas parce que le judaïsme manque de croyances. Au contraire, le judaïsme est précisément ce qu’il est grâce à nos croyances, plus particulièrement la croyance dans le monothéisme, à son existence, au minimum et au maximum un D.ieu.
Le judaïsme est une série de croyances, mais n’est pas une communauté basée sur l’unanimité; il s’agit de la manière dont nous comprenons et interprétons ces croyances. Le judaïsme reconnaît que nous sommes différents d’un point de vue intellectuel et caractériel. Le judaïsme a eu ses rationalistes et ses mystiques, ses philosophes et ses poètes, ses naturalistes et ses supernaturalistes. Pour le naassé, nous agissons de la même manière, mais le nichma, nous le comprenons chacun à notre manière. C’est la différence entre la manière de servir D.ieu, collectivement, et la manière de comprendre D.ieu, individuellement.
Il est fascinant que cette caractéristique connue du judaïsme soit déjà signalée dans la Torah : dans la différence entre la manière dont elle parle sur le naassé, “à l’unisson,” “d’une seule voix,” et nichma, avec aucun consensus collectif particulier.
Nos agissements, notre naassé, sont publics. Nos pensées, notre nichma, sont privées. C’est comme cela que nous en venons à servir D.ieu ensemble, mais en s’identifiant à Lui de manière individuelle, dans le caractère unique de notre être.
Questions à poser à la table de Chabbat
En quoi l'alliance au mont Sinaï se distingue-t-elle des autres alliances entre D.ieu et Son peuple ?
Comment décidez-vous à quel moment dire “oui” ? Pouvez-vous penser à un moment au cours duquel vous avez accepté quelque chose d’important en agissant d’abord, puis en comprenant par la suite, ou vice versa ?
Comment pouvons-nous équilibrer le naassé et le nichma dans nos processus de prise de décision personnels et collectifs ?
La paracha en bref
La paracha de Yitro s’ouvre avec une réunion chaleureuse entre Moché, sa femme, ses deux fils et son beau-père, Yitro. Yitro observe Moïse passer de longues journées à essayer d’aider chaque individu qui vient le voir avec des questions et des disputes, et il comprend rapidement que les devoirs de Moïse en tant que dirigeant sont trop importants à supporter pour un seul homme.
Yitro suggère donc que Moïse organise un système judiciaire, déléguant certaines questions habituelles des Bné Israël à d’autres juges. Le travail d’équipe fait toute la différence !
Après quelque temps à Midian, Moïse mène les Bné Israël à la base de ‘Horev, le mont Sinaï, où ils commencent leurs préparatifs afin de recevoir la Torah. Finalement, le 6 Sivan, après trois jours de purification intense, le peuple est prêt. Ce matin-là, il y avait un grand tonnerre, des éclairs et un nuage lourd au-dessus de la montagne.
Puis D.ieu donne les Dix Commandements aux Bné Israël. Ils acceptent tous ce que D.ieu attend d’eux en disant “Naassé Venichma” - nous ferons et nous comprendrons !
Les personnages de la paracha
Moché : la cruauté de Pharaon appartient au passé. Voici un avant-goût de la rédemption : Matan Torah enfin.
Yitro : Mon gendre Moché, béni soit son cœur. Mais être un dirigeant est un art délicat. Être en charge et partager la tâche : il y a maintenant des juges sur qui compter pour les Bné Israël.
Bné Israël : Avec une peur tremblante et la plus grande conviction, nous ferons et nous comprendrons. Ce sera notre tradition.
Har Sinaï : Je suis le pinacle, et je ressens tellement de gratitude que la Torah fut donnée sur ma montagne. Je suis le sommet sur lequel il se tient, les Dix Commandements tenus fermement par les mains de Moché.
La philosophie de la paracha
Comment est-ce possible qu’un ensemble de lois puisse être observé par tant de gens tout en étant compris et pratiqué si différemment ?
Comme Rabbi Sacks le souligne, la réponse se trouve dans la réponse affirmative des Bné Israël, Naassé venichma. Nous ferons - nous suivrons les lois - et nous comprendrons. Le manque d’unanimité dans leurs nombreuses réponses à travers la Torah (pour recevoir la Torah) fait allusion à la possibilité que, bien que tout le monde suivra la Torah à la lettre, l’internalisation individuelle, et parfois même la manifestation, sera différente.
Pourquoi est-ce important ? Cela nous permettra d’avoir à la fois une expression publique et privée de D.ieu. Une manière publique de s’unir en tant que peuple d’un service unifié ainsi qu’une expression que nous pouvons apprécier de manière privée. Cette dualité est la définition unique du judaïsme.
Selon vous, qu’est-ce qui arriverait si tout le monde avait la même compréhension de la Torah ?
Jouons avec la paracha
Jouons « à la chasse au trésor de Chabbat » en l’honneur du quatrième commandement, garder Chabbat.
Les joueurs doivent se diviser en deux équipes : les chercheurs et ceux qui cachent. Ceux qui cachent doivent cacher certains éléments symboliques du Chabbat ou de la paracha telle que la ‘halla, un verre de kiddouch ou un birkon. Les chercheurs disposent ensuite d’un temps précis pour trouver ces trésors. Après chaque tour, les équipes changent de rôle pour s’assurer que tout le monde vive les deux aspects du jeu. D’autres variations peuvent inclure le fait de cacher des éléments symboliques des Dix Commandements ou de l’histoire de Pessa’h.
La paracha en pratique
En explorant l’application pratique des mitsvot dans cette paracha, nous pensons souvent aux principales comme “ne vole point” ou “ne tue point”. Et celles-ci sont bien sûr très importantes. Mais la paracha de cette semaine offre une autre leçon pertinente que nous devons prendre à cœur : le pouvoir de la délégation.
Ce principe est illustré quand Yitro conseille Moché de partager le poids du leadership avec les membres fidèles des Bné Israël. Lorsque Moché délègue les responsabilités aux autres dirigeants, il ne s’agit pas de simplement alléger son fardeau ; cela reflète bien l’aspect de foi du “nichma”, admettant que bien que tout le monde adhère aux mêmes commandements, l’interprétation individuelle et l’application de ces lois peut varier grandement.
Cette diversité s’étend bien au-delà des mitsvot pratiques, de la manière dont nous nous identifions les uns aux autres. L’approche et la compréhension de chaque personne renforce des relations variées et significatives, rehaussant notre empathie et notre unité collective.
Pouvez-vous penser à un moment dans votre vie où le fait de déléguer des tâches est important ?
Parabole sur la paracha
Eitan et Talya
Eitan l’éléphant et Talya le tigre étaient les meilleurs amis. Eitan aimait peindre des arcs-en-ciel et Talya préférait jouer au football. Ils étaient des animaux très différents mais partageaient la même règle d’or : “Sois toujours gentil et aidant”.
Au cours d’une journée ensoleillée, Eitan était occupé à peindre un arc-en-ciel énorme sur une grande fresque dans le parc. Il fredonnait joyeusement, avec sa trompe qui bougeait de droite à gauche alors qu’il mélangeait les couleurs. Entre-temps, Talya tirait dans son ballon. Soudain, la balle de football s’envola trop loin et atterrit dans une grande flaque, aspergeant de boue la fresque d’Eitan . “Oh non !” cria Talya, se dirigeant vers la fresque. Les yeux d’Eitan s'écarquillèrent, mais au lieu de se mettre en colère, il prit une grande respiration et pensa à la manière de répondre. Puis il dit, “Ça va aller. Ça arrive, les accidents !”
En voyant la gentillesse d’Eitan, Talya eut une idée. “Essayons de l’arranger ensemble !” Les deux amis ont transformé les éclaboussures de boue en arbres bruns glorieux et en animaux des bois. La peinture est devenue encore plus belle qu’avant !
Eitan s’est vite senti inspiré et est devenu encore plus créatif. Il emmena ses pinceaux au terrain de football et peignit des lignes joyeuses et claires sur le gazon, démarquant les zones de pénalité, la ligne de milieu et même les zones de buts, rendant le terrain de football encore plus excitant et vif. Les yeux de Talya n’émanaient que de la joie.
Depuis ce jour, les deux amis devinrent très proches. Parfois, Eitan joua avec Talya sur le terrain de football, et parfois Talya tenta de peindre des arcs-en-ciel dans le parc. Ils savent désormais que même si leurs intérêts sont différents, leurs valeurs partagées de gentillesse et de travail d’équipe ont permis que chaque activité soit plaisante et unique, particulièrement lorsqu’ils jouent ensemble.
Ces deux amis ont trouvé l’équilibre de Naassé Vénichma. Ils ont suivi les mêmes règles, et ont aussi célébré leurs différences !
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous?
Imaginez que vous soyiez D.ieu, et vous devriez donner un 11e commandement. Quel serait-il ?
Devinette sur la paracha
Q. Lorsque les Bné Israël ont entendu la voix de D.ieu au mont Sinaï, jusqu’où ont-ils reculé par peur ? (devinez, puis consultez le Rachi ou la réponse plus bas).
R. Selon Rachi (sur Chémot 20:15), ils reculèrent de 12 ‘miles’. Un amah (une coudée) est approximativement 1.5-2 pieds et chaque mil est 2000 amot il sont donc tombés entre 6.8-9.1 miles.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Actions et croyances
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Yitro
Actions et croyances
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/yitro/actions-et-croyances.
La paracha de Yitro relate le moment révolutionnaire au cours duquel D.ieu est entré dans un accord mutuellement contraignant avec une nation, les enfants d’Israël, un accord que nous appelons une brit, une alliance.
Bien sûr, Matan Torah ne s’agit pas de la première brit dans la Torah. D.ieu en a déjà fait une avec Noa’h, et une autre avec Abraham. Mais ces alliances-là n’étaient pas pleinement réciproques. D.ieu n’a pas demandé l’accord de Noa’h ni celui d’Abraham. L’alliance au Sinaï était une toute autre histoire. Pour la première fois, D.ieu voulut que l’alliance soit entièrement mutuelle et entièrement acceptée par les Bné d’Israël.
Ce point est fondamental. D.ieu veut gouverner par le droit, pas par la force. Il a conduit un peuple asservi jusqu’à la liberté, et Il recherche le culte libre d’humains libres. L’alliance au Sinaï nécessitait l’accord du peuple.
Ce qui est intéressant est la formulation précise par laquelle les israélites signalent leur consentement. Ils le renouvellent à trois reprises : une fois avant la révélation au Har Sinaï, puis deux fois par la suite dans la paracha de Michpatim.
Il existe une différence subtile entre les trois récitations de Naasé VéNichma. Dans deux cas, le peuple dit : “tout ce que dit D.ieu, nous le ferons”. Dans le troisième, le double verbe est utilisé : na’assé ve-nichma. “Nous ferons et nous entendrons, (ou obéirons, ou comprendrons).” Notez maintenant qu’il existe une autre différence. Dans les deux premiers cas, il existe une emphase claire sur l’unité du peuple. Les deux phrases sont très frappantes. La première dit : tout le peuple a répondu à l’unisson. La deuxième dit, tout le peuple répondit d’une seule voix. Dans un livre qui met l’accent sur la dimension séparatiste du peuple, de telles déclarations d’unanimité sont significatives et rares. Mais le troisième verset qui mentionne à la fois l’action et le naassé vénichma, à la fois l’action et l’écoute, ne comporte aucune affirmation de ce genre. Il dit simplement : Ils répondirent. Il n’y a aucun accent mis sur le peuple qui réponde à l’unisson.
Ce que nous avons ici est un commentaire biblique sur l’une des caractéristiques les plus frappantes du judaïsme : la différence entre l’action et la croyance, entre la assiya et la chemiya, entre faire et comprendre.
Le judaïsme est une communauté d’action. Il s’agit de la manière dont les gens interagissent les uns avec les autres. Il s’agit d’impliquer D.ieu dans notre vie collective. Tout comme nous connaissons D.ieu à travers ce qu’Il fait, D.ieu nous demande de L’impliquer dans ce que nous faisons. Au commencement fut l’action. C’est pour cela que le judaïsme est une religion de loi, car la loi est l’architecte du comportement.
Lorsqu’il s’agit de croyances, principes ou doctrines, tous les éléments qui dépendent de la chemiya plutôt que de la assiya, de la compréhension plutôt que de l’action : le judaïsme n’appelle pas à l’unanimité. Pas parce que le judaïsme manque de croyances. Au contraire, le judaïsme est précisément ce qu’il est grâce à nos croyances, plus particulièrement la croyance dans le monothéisme, à son existence, au minimum et au maximum un D.ieu.
Le judaïsme est une série de croyances, mais n’est pas une communauté basée sur l’unanimité; il s’agit de la manière dont nous comprenons et interprétons ces croyances. Le judaïsme reconnaît que nous sommes différents d’un point de vue intellectuel et caractériel. Le judaïsme a eu ses rationalistes et ses mystiques, ses philosophes et ses poètes, ses naturalistes et ses supernaturalistes. Pour le naassé, nous agissons de la même manière, mais le nichma, nous le comprenons chacun à notre manière. C’est la différence entre la manière de servir D.ieu, collectivement, et la manière de comprendre D.ieu, individuellement.
Il est fascinant que cette caractéristique connue du judaïsme soit déjà signalée dans la Torah : dans la différence entre la manière dont elle parle sur le naassé, “à l’unisson,” “d’une seule voix,” et nichma, avec aucun consensus collectif particulier.
Nos agissements, notre naassé, sont publics. Nos pensées, notre nichma, sont privées. C’est comme cela que nous en venons à servir D.ieu ensemble, mais en s’identifiant à Lui de manière individuelle, dans le caractère unique de notre être.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
La paracha de Yitro s’ouvre avec une réunion chaleureuse entre Moché, sa femme, ses deux fils et son beau-père, Yitro. Yitro observe Moïse passer de longues journées à essayer d’aider chaque individu qui vient le voir avec des questions et des disputes, et il comprend rapidement que les devoirs de Moïse en tant que dirigeant sont trop importants à supporter pour un seul homme.
Yitro suggère donc que Moïse organise un système judiciaire, déléguant certaines questions habituelles des Bné Israël à d’autres juges. Le travail d’équipe fait toute la différence !
Après quelque temps à Midian, Moïse mène les Bné Israël à la base de ‘Horev, le mont Sinaï, où ils commencent leurs préparatifs afin de recevoir la Torah. Finalement, le 6 Sivan, après trois jours de purification intense, le peuple est prêt. Ce matin-là, il y avait un grand tonnerre, des éclairs et un nuage lourd au-dessus de la montagne.
Puis D.ieu donne les Dix Commandements aux Bné Israël. Ils acceptent tous ce que D.ieu attend d’eux en disant “Naassé Venichma” - nous ferons et nous comprendrons !
Les personnages de la paracha
Moché : la cruauté de Pharaon appartient au passé. Voici un avant-goût de la rédemption : Matan Torah enfin.
Yitro : Mon gendre Moché, béni soit son cœur. Mais être un dirigeant est un art délicat. Être en charge et partager la tâche : il y a maintenant des juges sur qui compter pour les Bné Israël.
Bné Israël : Avec une peur tremblante et la plus grande conviction, nous ferons et nous comprendrons. Ce sera notre tradition.
Har Sinaï : Je suis le pinacle, et je ressens tellement de gratitude que la Torah fut donnée sur ma montagne. Je suis le sommet sur lequel il se tient, les Dix Commandements tenus fermement par les mains de Moché.
La philosophie de la paracha
Comment est-ce possible qu’un ensemble de lois puisse être observé par tant de gens tout en étant compris et pratiqué si différemment ?
Comme Rabbi Sacks le souligne, la réponse se trouve dans la réponse affirmative des Bné Israël, Naassé venichma. Nous ferons - nous suivrons les lois - et nous comprendrons. Le manque d’unanimité dans leurs nombreuses réponses à travers la Torah (pour recevoir la Torah) fait allusion à la possibilité que, bien que tout le monde suivra la Torah à la lettre, l’internalisation individuelle, et parfois même la manifestation, sera différente.
Pourquoi est-ce important ? Cela nous permettra d’avoir à la fois une expression publique et privée de D.ieu. Une manière publique de s’unir en tant que peuple d’un service unifié ainsi qu’une expression que nous pouvons apprécier de manière privée. Cette dualité est la définition unique du judaïsme.
Selon vous, qu’est-ce qui arriverait si tout le monde avait la même compréhension de la Torah ?
Jouons avec la paracha
Jouons « à la chasse au trésor de Chabbat » en l’honneur du quatrième commandement, garder Chabbat.
Les joueurs doivent se diviser en deux équipes : les chercheurs et ceux qui cachent. Ceux qui cachent doivent cacher certains éléments symboliques du Chabbat ou de la paracha telle que la ‘halla, un verre de kiddouch ou un birkon. Les chercheurs disposent ensuite d’un temps précis pour trouver ces trésors. Après chaque tour, les équipes changent de rôle pour s’assurer que tout le monde vive les deux aspects du jeu. D’autres variations peuvent inclure le fait de cacher des éléments symboliques des Dix Commandements ou de l’histoire de Pessa’h.
La paracha en pratique
En explorant l’application pratique des mitsvot dans cette paracha, nous pensons souvent aux principales comme “ne vole point” ou “ne tue point”. Et celles-ci sont bien sûr très importantes. Mais la paracha de cette semaine offre une autre leçon pertinente que nous devons prendre à cœur : le pouvoir de la délégation.
Ce principe est illustré quand Yitro conseille Moché de partager le poids du leadership avec les membres fidèles des Bné Israël. Lorsque Moché délègue les responsabilités aux autres dirigeants, il ne s’agit pas de simplement alléger son fardeau ; cela reflète bien l’aspect de foi du “nichma”, admettant que bien que tout le monde adhère aux mêmes commandements, l’interprétation individuelle et l’application de ces lois peut varier grandement.
Cette diversité s’étend bien au-delà des mitsvot pratiques, de la manière dont nous nous identifions les uns aux autres. L’approche et la compréhension de chaque personne renforce des relations variées et significatives, rehaussant notre empathie et notre unité collective.
Parabole sur la paracha
Eitan et Talya
Eitan l’éléphant et Talya le tigre étaient les meilleurs amis. Eitan aimait peindre des arcs-en-ciel et Talya préférait jouer au football. Ils étaient des animaux très différents mais partageaient la même règle d’or : “Sois toujours gentil et aidant”.
Au cours d’une journée ensoleillée, Eitan était occupé à peindre un arc-en-ciel énorme sur une grande fresque dans le parc. Il fredonnait joyeusement, avec sa trompe qui bougeait de droite à gauche alors qu’il mélangeait les couleurs. Entre-temps, Talya tirait dans son ballon. Soudain, la balle de football s’envola trop loin et atterrit dans une grande flaque, aspergeant de boue la fresque d’Eitan . “Oh non !” cria Talya, se dirigeant vers la fresque. Les yeux d’Eitan s'écarquillèrent, mais au lieu de se mettre en colère, il prit une grande respiration et pensa à la manière de répondre. Puis il dit, “Ça va aller. Ça arrive, les accidents !”
En voyant la gentillesse d’Eitan, Talya eut une idée. “Essayons de l’arranger ensemble !” Les deux amis ont transformé les éclaboussures de boue en arbres bruns glorieux et en animaux des bois. La peinture est devenue encore plus belle qu’avant !
Eitan s’est vite senti inspiré et est devenu encore plus créatif. Il emmena ses pinceaux au terrain de football et peignit des lignes joyeuses et claires sur le gazon, démarquant les zones de pénalité, la ligne de milieu et même les zones de buts, rendant le terrain de football encore plus excitant et vif. Les yeux de Talya n’émanaient que de la joie.
Depuis ce jour, les deux amis devinrent très proches. Parfois, Eitan joua avec Talya sur le terrain de football, et parfois Talya tenta de peindre des arcs-en-ciel dans le parc. Ils savent désormais que même si leurs intérêts sont différents, leurs valeurs partagées de gentillesse et de travail d’équipe ont permis que chaque activité soit plaisante et unique, particulièrement lorsqu’ils jouent ensemble.
Ces deux amis ont trouvé l’équilibre de Naassé Vénichma. Ils ont suivi les mêmes règles, et ont aussi célébré leurs différences !
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous?
Imaginez que vous soyiez D.ieu, et vous devriez donner un 11e commandement. Quel serait-il ?
Devinette sur la paracha
Q. Lorsque les Bné Israël ont entendu la voix de D.ieu au mont Sinaï, jusqu’où ont-ils reculé par peur ? (devinez, puis consultez le Rachi ou la réponse plus bas).
R. Selon Rachi (sur Chémot 20:15), ils reculèrent de 12 ‘miles’. Un amah (une coudée) est approximativement 1.5-2 pieds et chaque mil est 2000 amot il sont donc tombés entre 6.8-9.1 miles.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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