Rabbi Sacks avait l’habitude de dire, en ne plaisantant qu’à moitié, que la preuve que Moché était le plus grand des prophètes était sa réticence initiale à diriger le peuple juif. Moché remettait ses propres capacités en question et craignait que son peuple ne le rejette. Il reconnut son manque d’élocution et implorait D.ieu de choisir quelqu’un d’autre. Moché semblait comprendre intuitivement l’immense défi de diriger les juifs, une tâche presque impossible dans sa nature.
Cette idée remonte à la jeunesse de Moché. Ayant grandi dans le palais égyptien, il était détaché de son héritage juif. Cependant, en témoignant de l’esclavage et des travaux difficiles de son peuple, son sentiment identitaire fut éveillé. Sa première action de leadership fut d’intervenir lorsqu’un égyptien battait un hébreu. Cet acte de bravoure fut suivi le lendemain d’une tentative de résolution de conflit entre deux hébreux. Mais plutôt que de faire preuve de gratitude, l’autorité de Moché fut remise en cause. Cette épreuve présageait les difficultés auxquelles il serait confronté en tant que dirigeant.
Moché trouve effectivement que le fait de diriger les Bné Israël est une tâche difficile. Dans Dévarim, il exprime ses difficultés de porter le fardeau de la communauté tout seul. Ses frustrations atteignent leur Pharaonxysme dans Béhaalotekha, ou il partage avec D.ieu l’immense responsabilité, se sentant incapable et souhaitant même sa mort à la place de son incapacité à porter le fardeau. Il est difficile de concevoir que ce désespoir fut exprimé par celui qui allait devenir le dirigeant le plus vénéré de tous les temps.
Les difficultés de leadership de Moché sont mises en relief par l’histoire de Kora’h, son antagoniste par excellence. Kora’h accuse Moché et Aaron de s’ériger au-dessus de la communauté. Malgré ses arrière-pensées de pouvoir, le défi de Kora’h souligne un aspect critique d’identité juive, l’individualisme fort.
L’histoire juive est marquée par cet individualisme. Les prophètes défiaient les rois, Mordekhaï refusa de prosterner devant Haman et les Maccabées résistèrent aux dominations étrangères. Ces traits de caractère rendent les juifs à la fois impossibles à conquérir et presque ingouvernables. Les premières expériences de Moché, ou ses tentatives d’aider, rencontrèrent du scepticisme, symbolisant la difficulté de gouverner.
Les diverses opinions parmi le peuple juif mettent en valeur la nature individualiste des juifs. Historiquement, nous n’avons été d’accord sur presque rien. Rabbi Sacks dit que cela est à la fois un problème et une force. Cela nous rend difficiles à diriger, mais également très résilients.
La réticence initiale de Moché, ses difficultés en tant que dirigeant et la nature de l’individualisme juif offrent des idées profondes. L’histoire de Moché, combinée aux débats constants des communautés juives, souligne les complexités à diriger un peuple farouchement fier de son héritage et de son individualisme. Les juifs sont une nation d’individus forts qui ne sont presque jamais d’accord. Cela les rend ingouvernables, mais également invincibles. La bonne et la mauvaise nouvelle vont de pair. Et si, comme nous le croyons, D.ieu aimait et aime toujours son peuple malgré ses défauts, devrions-nous en faire moins ?
Questions à poser à la table de Chabbat
Comment pensez-vous que l’expérience de Moïse dans sa jeunesse a façonné son approche au leadership ?
Lorsque l’on considère les autres dirigeants du Tanakh, quelles sont les similarités et les différences entre Moïse et les autres, tels que le roi David et Yéhochoua ?
Comment l’expérience de Moïse en tant que dirigeant peut-elle façonner notre compréhension des complexités et des responsabilités lorsqu’on dirige un groupe divers et obstiné ?
La paracha en bref
Les Bné Yisrael connaissent une croissance rapide. Craignant l’importance d’une future armée juive, Pharaon asservit les Bné Israël et ordonne la mort de tous les nouveau-nés juifs.
Durant cette période, Yo’heved et Amram donnent naissance à un fils de la tribu de Lévi. Pour protéger son fils, Yo’heved le met dans un panier sur le Nil alors que sa sœur, Myriam, le regarde de loin. Le bébé est retrouvé par la fille de Pharaon, qui l’adopte et le nomme Moché, l’élevant au palais royal.
En grandissant, il devient conscient de la situation désespérée des esclaves juifs autour de lui. En voyant un chef de corvée égyptien battre un esclave juif. Moché intervient et tue l’égyptien. Le lendemain, Moché aperçoit deux esclaves juifs qui se battent et tente d’aider. Cependant, les esclaves juifs le réprimandent pour ses actions de la veille.
Moché s’enfuit de Midian. Là-bas, il sauve les filles de Yitro de la menace de bergers, se marie avec Tsipora, et devient berger. Cependant, Moché n’est pas destiné à rester berger toute sa vie.
Un jour, D.ieu lui apparaît dans le buisson ardent. Il ordonne à Moché de revenir en Égypte pour mener les Bné Israël à la liberté. Moché hésite d’abord puis est rassuré sur le fait que D.ieu sera toujours avec lui. Aaron, le frère de Moché, sera aussi là pour aider. Puis Moché revient en Égypte. Mais lorsque Aaron et lui approchent Pharaon, il rejette leur requête et augmente le travail des juifs. Troublé, Moché retourne chez D.ieu, lui demandant de l’aide. D.ieu rassure Moché sur le fait que la libération approche. Le décor est maintenant planté pour les événements dramatiques à venir.
Les personnages de la paracha
D.ieu : Une voix forte et familière, le leader des leaders.
Pharaon : Oublie le passé, craint l’avenir. Ne laissera pas le peuple de D.ieu partir.
Moché : Né pour diriger, son leadership est né de son courage et de sa moralité.
Bné Israël : Une nation qui aspire à la liberté, mais qui doit aussi apprendre l’unité.
La philosophie de la paracha
Dans Chémot, nous pouvons explorer l’équilibre nuancé entre l’humilité et l’autorité dans le leadership. Moché était au départ réticent à diriger, probablement à cause d’une conscience profonde de ses faiblesses conjuguée aux complexités de diriger une communauté aux opinions fortes. Le thème est intemporel, et fait écho aux défis et dynamiques du leadership même aujourd’hui. Les expériences de Moché offrent des idées profondes sur le fait de diriger un groupe diversifié et fort de caractère. Son histoire encourage les dirigeants à réfléchir quant aux qualités nécessaires à un leadership efficace, en particulier dans des situations marquées par un individualisme fort. L’objectif est d’équilibrer l’autorité avec l’empathie, d’affirmer son point de vue tout en renforçant la croissance individuelle et l’expression au sein de la communauté.
L’histoire de Moché enseigne la valeur de la persévérance et de la résilience face aux challenges de la vie et à la critique. Sa capacité de naviguer à travers la défiance et le scepticisme des Bné Israël, jumelée à une foi constante en D.ieu, souligne la profondeur émotionnelle et la complexité inhérente aux rôles de leadership. À travers l’histoire de Moché, nous apprenons que le vrai leadership implique non seulement le fait de guider les autres mais également de comprendre et gérer ses peurs, ses doutes et ses faiblesses.
Réflexion : Quelles sont vos forces ?
Qu’est-ce qui ferait de vous un dirigeant fort aujourd’hui ?
Jouons avec la paracha
‘Suivez votre dirigeant’ est un jeu amusant qui nécessite un bon dirigeant et beaucoup de confiance. Un joueur endosse le rôle du dirigeant, et le reste des joueurs sont des Bné Israël. Utilisez des objets de maison comme des chaises ou des oreillers pour créer une série d'obstacles dans une pièce puis bandez les yeux de tous les joueurs sauf ceux du dirigeant. Le dirigeant doit guider le groupe à travers la pièce en utilisant seulement sa voix, en mettant l’accent sur une communication claire et efficace.
Vous pouvez proposer une variante en permettant au dirigeant d’utiliser uniquement certains ordres, ou que chaque mot soit son contraire. Par exemple, lorsque le dirigeant dit stop, vous devez avancer !
La paracha en pratique
L’histoire de Moché symbolise la difficulté à recevoir une critique, particulièrement en tant que dirigeant.
Personne n’aime entendre qu’il a tort, mais Moché nous montre qu’un bon dirigeant accepte la critique. Il n’a pas seulement balayé les doutes et les plaintes de son peuple, il l’a en fait écouté et appris de lui. Cela nous montre quelque chose de très important : être un dirigeant ne repose pas uniquement sur le fait d’avoir raison ou d’avoir réponse à tout. Il s’agit d’être ouvert aux commentaires, même lorsqu’ils sont un peu piquants. Les bons dirigeants peuvent admettre de ne pas être parfaits, et s’adaptent en conséquence. Voilà ce qu’est l'humilité dans le leadership.
Pour toute personne qui dirige une équipe, ou même une communauté, ou même le simple fait d’essayer d’être un dirigeant dans sa propre vie, l’approche de Moché est inspirante. Embrasser la critique au lieu d’être sur la défensive. Il s’agit d’être transparent et de se rappeler que même les dirigeants ont des choses à apprendre. Il y a toujours moyen d’évoluer.
Que ressentez-vous lorsqu’un quelqu’un vous critique ?
Comment pouvez-vous transformer une critique en une opportunité d’apprentissage ?
Parabole sur la paracha
Une armée légère
Il était une fois, dans une terre appelée Judée, un homme courageux nommé Yéhouda Maccabi. Attendez ! Ce nom est familier. On dirait qu’on vient d'apprendre l’histoire de Yéhouda Maccabi… C’est vrai que cette histoire est habituellement racontée pendant Hanouka, mais il y a des liens importants avec la paracha de cette semaine également, comme vous allez le voir.
Yéhouda vivait à une époque lors de laquelle un roi nommé Antiochus dirigeait la Judée. Le roi Antiochus a ordonné à tout le monde de suivre ses règles et ses voies, même lorsque ces règles allaient à l’encontre des croyances et traditions de chacun.
Le peuple de Judée, incluant Yéhouda et sa famille, étaient juifs et avaient leurs traditions spéciales et leur manière de pratiquer le culte. Mais le roi Antiochus n’aimait pas cela. Pas question. Il a dit aux juifs qu’ils ne pouvaient plus suivre leurs traditions et a même utilisé leur Temple, le Beth Hamikdach, comme endroit pour vénérer ses dieux. Pire encore, il a amené un cochon, un animal non-cachère, dans le Beth Hamikdach.
Yéhouda et sa famille étaient très en colère. Ils ne pouvaient pas permettre que de telles choses se produisent. Yéhouda a donc formé les Maccabées, une petite armée préparée à se battre pour son droit de suivre Hachem. Bien qu’ils n’aient pas de grande armée comme le roi Antiochus, ils étaient déterminés et rusés. Plus important encore, ils travaillaient en équipe et devinez quoi ? Ils ont gagné plusieurs batailles, même lorsque cela semblait impossible !
Un moment spécial s’est produit lorsque les Maccabées ont repris le contrôle de leur Temple à Jérusalem. Ils l’ont nettoyé, et l’ont rendu de nouveau prêts pour leurs traditions spécifiques. Mais il y avait un problème, il n’y avait qu’un peu d’huile pour allumer leur lampe spéciale, la Ménora, et elle devait rester allumée tout le temps. Miraculeusement, le peu d’huile est resté allumé pendant huit jours, assez longtemps pour qu’ils obtiennent plus d’huile.
Nous célébrons Hanouka chaque année et nous nous rappelons de ces miracles. Yéhouda est devenu notre héros, car il a démontré que le fait de se battre pour ses idées est important. Il nous enseigne que même lorsque les choses semblent difficiles, être un dirigeant fort et l’effort collectif peuvent faire avancer les choses !
Devinette sur la paracha
Q. Donnez 3 exemples dans l’histoire juive où la source d’un feu ne s’éteint pas par miracle.
R. Le sné (le buisson ardent), la colonne de feu qui a guidé les Bné Israël dans le désert, et le miracle de l’huile de Hanouka.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Le défi du leadership juif
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/shemot/le-defi-du-leadership-juif.
Rabbi Sacks avait l’habitude de dire, en ne plaisantant qu’à moitié, que la preuve que Moché était le plus grand des prophètes était sa réticence initiale à diriger le peuple juif. Moché remettait ses propres capacités en question et craignait que son peuple ne le rejette. Il reconnut son manque d’élocution et implorait D.ieu de choisir quelqu’un d’autre. Moché semblait comprendre intuitivement l’immense défi de diriger les juifs, une tâche presque impossible dans sa nature.
Cette idée remonte à la jeunesse de Moché. Ayant grandi dans le palais égyptien, il était détaché de son héritage juif. Cependant, en témoignant de l’esclavage et des travaux difficiles de son peuple, son sentiment identitaire fut éveillé. Sa première action de leadership fut d’intervenir lorsqu’un égyptien battait un hébreu. Cet acte de bravoure fut suivi le lendemain d’une tentative de résolution de conflit entre deux hébreux. Mais plutôt que de faire preuve de gratitude, l’autorité de Moché fut remise en cause. Cette épreuve présageait les difficultés auxquelles il serait confronté en tant que dirigeant.
Moché trouve effectivement que le fait de diriger les Bné Israël est une tâche difficile. Dans Dévarim, il exprime ses difficultés de porter le fardeau de la communauté tout seul. Ses frustrations atteignent leur Pharaonxysme dans Béhaalotekha, ou il partage avec D.ieu l’immense responsabilité, se sentant incapable et souhaitant même sa mort à la place de son incapacité à porter le fardeau. Il est difficile de concevoir que ce désespoir fut exprimé par celui qui allait devenir le dirigeant le plus vénéré de tous les temps.
Les difficultés de leadership de Moché sont mises en relief par l’histoire de Kora’h, son antagoniste par excellence. Kora’h accuse Moché et Aaron de s’ériger au-dessus de la communauté. Malgré ses arrière-pensées de pouvoir, le défi de Kora’h souligne un aspect critique d’identité juive, l’individualisme fort.
L’histoire juive est marquée par cet individualisme. Les prophètes défiaient les rois, Mordekhaï refusa de prosterner devant Haman et les Maccabées résistèrent aux dominations étrangères. Ces traits de caractère rendent les juifs à la fois impossibles à conquérir et presque ingouvernables. Les premières expériences de Moché, ou ses tentatives d’aider, rencontrèrent du scepticisme, symbolisant la difficulté de gouverner.
Les diverses opinions parmi le peuple juif mettent en valeur la nature individualiste des juifs. Historiquement, nous n’avons été d’accord sur presque rien. Rabbi Sacks dit que cela est à la fois un problème et une force. Cela nous rend difficiles à diriger, mais également très résilients.
La réticence initiale de Moché, ses difficultés en tant que dirigeant et la nature de l’individualisme juif offrent des idées profondes. L’histoire de Moché, combinée aux débats constants des communautés juives, souligne les complexités à diriger un peuple farouchement fier de son héritage et de son individualisme. Les juifs sont une nation d’individus forts qui ne sont presque jamais d’accord. Cela les rend ingouvernables, mais également invincibles. La bonne et la mauvaise nouvelle vont de pair. Et si, comme nous le croyons, D.ieu aimait et aime toujours son peuple malgré ses défauts, devrions-nous en faire moins ?
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
Les Bné Yisrael connaissent une croissance rapide. Craignant l’importance d’une future armée juive, Pharaon asservit les Bné Israël et ordonne la mort de tous les nouveau-nés juifs.
Durant cette période, Yo’heved et Amram donnent naissance à un fils de la tribu de Lévi. Pour protéger son fils, Yo’heved le met dans un panier sur le Nil alors que sa sœur, Myriam, le regarde de loin. Le bébé est retrouvé par la fille de Pharaon, qui l’adopte et le nomme Moché, l’élevant au palais royal.
En grandissant, il devient conscient de la situation désespérée des esclaves juifs autour de lui. En voyant un chef de corvée égyptien battre un esclave juif. Moché intervient et tue l’égyptien. Le lendemain, Moché aperçoit deux esclaves juifs qui se battent et tente d’aider. Cependant, les esclaves juifs le réprimandent pour ses actions de la veille.
Moché s’enfuit de Midian. Là-bas, il sauve les filles de Yitro de la menace de bergers, se marie avec Tsipora, et devient berger. Cependant, Moché n’est pas destiné à rester berger toute sa vie.
Un jour, D.ieu lui apparaît dans le buisson ardent. Il ordonne à Moché de revenir en Égypte pour mener les Bné Israël à la liberté. Moché hésite d’abord puis est rassuré sur le fait que D.ieu sera toujours avec lui. Aaron, le frère de Moché, sera aussi là pour aider. Puis Moché revient en Égypte. Mais lorsque Aaron et lui approchent Pharaon, il rejette leur requête et augmente le travail des juifs. Troublé, Moché retourne chez D.ieu, lui demandant de l’aide. D.ieu rassure Moché sur le fait que la libération approche. Le décor est maintenant planté pour les événements dramatiques à venir.
Les personnages de la paracha
D.ieu : Une voix forte et familière, le leader des leaders.
Pharaon : Oublie le passé, craint l’avenir. Ne laissera pas le peuple de D.ieu partir.
Moché : Né pour diriger, son leadership est né de son courage et de sa moralité.
Bné Israël : Une nation qui aspire à la liberté, mais qui doit aussi apprendre l’unité.
La philosophie de la paracha
Dans Chémot, nous pouvons explorer l’équilibre nuancé entre l’humilité et l’autorité dans le leadership. Moché était au départ réticent à diriger, probablement à cause d’une conscience profonde de ses faiblesses conjuguée aux complexités de diriger une communauté aux opinions fortes. Le thème est intemporel, et fait écho aux défis et dynamiques du leadership même aujourd’hui. Les expériences de Moché offrent des idées profondes sur le fait de diriger un groupe diversifié et fort de caractère. Son histoire encourage les dirigeants à réfléchir quant aux qualités nécessaires à un leadership efficace, en particulier dans des situations marquées par un individualisme fort. L’objectif est d’équilibrer l’autorité avec l’empathie, d’affirmer son point de vue tout en renforçant la croissance individuelle et l’expression au sein de la communauté.
L’histoire de Moché enseigne la valeur de la persévérance et de la résilience face aux challenges de la vie et à la critique. Sa capacité de naviguer à travers la défiance et le scepticisme des Bné Israël, jumelée à une foi constante en D.ieu, souligne la profondeur émotionnelle et la complexité inhérente aux rôles de leadership. À travers l’histoire de Moché, nous apprenons que le vrai leadership implique non seulement le fait de guider les autres mais également de comprendre et gérer ses peurs, ses doutes et ses faiblesses.
Jouons avec la paracha
‘Suivez votre dirigeant’ est un jeu amusant qui nécessite un bon dirigeant et beaucoup de confiance. Un joueur endosse le rôle du dirigeant, et le reste des joueurs sont des Bné Israël. Utilisez des objets de maison comme des chaises ou des oreillers pour créer une série d'obstacles dans une pièce puis bandez les yeux de tous les joueurs sauf ceux du dirigeant. Le dirigeant doit guider le groupe à travers la pièce en utilisant seulement sa voix, en mettant l’accent sur une communication claire et efficace.
Vous pouvez proposer une variante en permettant au dirigeant d’utiliser uniquement certains ordres, ou que chaque mot soit son contraire. Par exemple, lorsque le dirigeant dit stop, vous devez avancer !
La paracha en pratique
L’histoire de Moché symbolise la difficulté à recevoir une critique, particulièrement en tant que dirigeant.
Personne n’aime entendre qu’il a tort, mais Moché nous montre qu’un bon dirigeant accepte la critique. Il n’a pas seulement balayé les doutes et les plaintes de son peuple, il l’a en fait écouté et appris de lui. Cela nous montre quelque chose de très important : être un dirigeant ne repose pas uniquement sur le fait d’avoir raison ou d’avoir réponse à tout. Il s’agit d’être ouvert aux commentaires, même lorsqu’ils sont un peu piquants. Les bons dirigeants peuvent admettre de ne pas être parfaits, et s’adaptent en conséquence. Voilà ce qu’est l'humilité dans le leadership.
Pour toute personne qui dirige une équipe, ou même une communauté, ou même le simple fait d’essayer d’être un dirigeant dans sa propre vie, l’approche de Moché est inspirante. Embrasser la critique au lieu d’être sur la défensive. Il s’agit d’être transparent et de se rappeler que même les dirigeants ont des choses à apprendre. Il y a toujours moyen d’évoluer.
Parabole sur la paracha
Une armée légère
Il était une fois, dans une terre appelée Judée, un homme courageux nommé Yéhouda Maccabi. Attendez ! Ce nom est familier. On dirait qu’on vient d'apprendre l’histoire de Yéhouda Maccabi… C’est vrai que cette histoire est habituellement racontée pendant Hanouka, mais il y a des liens importants avec la paracha de cette semaine également, comme vous allez le voir.
Yéhouda vivait à une époque lors de laquelle un roi nommé Antiochus dirigeait la Judée. Le roi Antiochus a ordonné à tout le monde de suivre ses règles et ses voies, même lorsque ces règles allaient à l’encontre des croyances et traditions de chacun.
Le peuple de Judée, incluant Yéhouda et sa famille, étaient juifs et avaient leurs traditions spéciales et leur manière de pratiquer le culte. Mais le roi Antiochus n’aimait pas cela. Pas question. Il a dit aux juifs qu’ils ne pouvaient plus suivre leurs traditions et a même utilisé leur Temple, le Beth Hamikdach, comme endroit pour vénérer ses dieux. Pire encore, il a amené un cochon, un animal non-cachère, dans le Beth Hamikdach.
Yéhouda et sa famille étaient très en colère. Ils ne pouvaient pas permettre que de telles choses se produisent. Yéhouda a donc formé les Maccabées, une petite armée préparée à se battre pour son droit de suivre Hachem. Bien qu’ils n’aient pas de grande armée comme le roi Antiochus, ils étaient déterminés et rusés. Plus important encore, ils travaillaient en équipe et devinez quoi ? Ils ont gagné plusieurs batailles, même lorsque cela semblait impossible !
Un moment spécial s’est produit lorsque les Maccabées ont repris le contrôle de leur Temple à Jérusalem. Ils l’ont nettoyé, et l’ont rendu de nouveau prêts pour leurs traditions spécifiques. Mais il y avait un problème, il n’y avait qu’un peu d’huile pour allumer leur lampe spéciale, la Ménora, et elle devait rester allumée tout le temps. Miraculeusement, le peu d’huile est resté allumé pendant huit jours, assez longtemps pour qu’ils obtiennent plus d’huile.
Nous célébrons Hanouka chaque année et nous nous rappelons de ces miracles. Yéhouda est devenu notre héros, car il a démontré que le fait de se battre pour ses idées est important. Il nous enseigne que même lorsque les choses semblent difficiles, être un dirigeant fort et l’effort collectif peuvent faire avancer les choses !
Devinette sur la paracha
Q. Donnez 3 exemples dans l’histoire juive où la source d’un feu ne s’éteint pas par miracle.
R. Le sné (le buisson ardent), la colonne de feu qui a guidé les Bné Israël dans le désert, et le miracle de l’huile de Hanouka.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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