Atteindre le bonheur

Published 28 January 2012
The Bright Sun Blue Sky Clouds

Published in The Times, 28th January 2012

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Le mois dernier, j’ai offert quelques suggestions pour trouver le bonheur lors des moments difficiles. En voici d’autres pour l’année 2012.

D’abord, remerciez. Ne remerciez pas uniquement D.ieu, remerciez les gens aussi. Il n’y a rien de mieux pour réchauffer le cœur des gens que de les féliciter pour quelque chose qu’ils ont fait, en particulier si c’est le genre de choses que la majorité des gens considère comme acquis. Faites-le pour les enseignants de vos enfants, vos collègues de travail, la caissière, et toute personne qui fait le genre de travail que l’on qualifie “d’ingrat”.

Si vous avez un moment de libre, par exemple, que vous faites la queue quelque part, pensez à quelqu’un qui a eu un impact positif dans votre vie et que vous n’avez pas eu la chance de remercier à l’époque : un enseignant qui vous a inspiré, un ami qui vous a donné un conseil judicieux, ou encore qui vous a remonté le moral lorsque vous vous sentiez mal. Écrivez-leur et dites-leur. Ce simple geste peut changer une vie, et donner de la satisfaction aux autres est la meilleure manière de la trouver par vous-même. Rappelez-vous des paroles de Paul McCartney dans Abbey Road : “L’amour que vous recevez est le même que celui que vous créez”. Cela s’applique aussi au bonheur. 

Deuxièmement, assurez-vous d’être actif et non pas passif. Soyez dans l’action, et non pas dans la plainte. Soyez une lumière, ne maudissez pas les ténèbres. N’attendez pas que quelque chose se produise, faites en sorte que ça se produise. La vie est trop courte pour être un spectateur plutôt qu’un acteur. Donc, asseyez-vous moins, et faites plus d’exercice. Conduisez moins, marchez plus. Les neuroscientifiques ont fait une découverte encourageante qui affirme que l’effort physique renouvelle nos cellules dans le cerveau. Cela nous aide à conserver notre jeunesse physique et mentale. Cela produit également des endorphines qui combattent la dépression et qui produisent de l’excitation. Moïse Maïmonide, le rabbin du douzième siècle qui était également l’un des plus grands physiciens de son époque, a affirmé que d’être en forme était un devoir religieux. D.ieu nous a donné la vie et nous L’honorons en la vivant pleinement.

Troisièmement, faites partie d’une communauté. Il y a quelque chose de transformateur dans le fait de faire partie d’un groupe qui prie, célèbre, se souvient et espère ensemble. S’il faut tout un village pour élever un enfant, il faut donc une communauté pour atteindre le plein potentiel du bonheur. Les communautés virtuelles liées aux smartphones ne remplacent pas des rencontres en face-à-face. Une communauté est là où notre chagrin est réduit de moitié et où notre joie est doublée en la partageant avec les autres.

Quatrièmement, débarrassez-vous de vos émotions négatives. Demandez pardon à ceux que vous avez offusqué et pardonnez à ceux qui vous ont fait du mal. L’énergie émotionnelle est trop précieuse pour être dépensée dans la culpabilité et le ressentiment.

Il est difficile de demander pardon car nous sommes notre meilleur avocat de la défense. Nous rationalisons, justifions, faisons des excuses, et nous sommes généralement prêts à blâmer tout le monde sauf nous-même. Ce n’était pas moi, et bien si c’était moi, je ne pouvais pas m’en empêcher, ou je n’en avais pas l’intention. Mais bien que nous pensions pouvoir convaincre le jury, à l’intérieur, nous savons que nous ne pouvons pas nous convaincre nous-même. L’aveuglement a un prix trop lourd. L’une des choses surprenantes de la Bible hébraïque est son honnêteté accablante. Les israélites ne blâment personne d’autre qu’eux-mêmes. “Nous avons fauté”, dirent-ils. “Nous nous sommes détournés, nous avons vénéré des idoles, nous avons été ingrats, infidèles, nous avons déshonoré D.ieu.” Les prophètes n’ont jamais blâmé d’autres nations, d’autres peuples ou D.ieu lui-même. Ils étaient le contraire même de la culture de victimisation qui est devenue si populaire ces dernières années. Ils ont absorbé toute la culpabilité et l’ont transformé en énergie positive de repentir et de renouveau.

Ils étaient capables d’être honnêtes car ils savaient que D.ieu pardonne. Dans la culture laïque, le pardon est soit absent soit indifférent à la moralité dans le meilleur des cas. Le pardon n’est pas synonyme d’indifférence. Demander pardon ne signifie pas inventer des excuses. La capacité à pouvoir dire “j’ai eu tort, je t’ai fait du mal, je suis vraiment désolé, pardonne-moi” est qu’elle permet à l’honnêteté de nous débarrasser de l’arrogance, l’émotion la plus toxique.

Tous ces conseils sont là pour nous révéler que le bonheur n’est pas quelque chose que l’on trouve, mais quelque chose que l’on crée. Vous pouvez le dire aux gens qui en sont conscients. Ils dégagent une énergie positive. Ils vous donnent un sentiment de dignité et d’acceptation. Lorsque vous parlez, ils écoutent. Lorsque vous faites un effort, ils le remarquent. Vous vous sentez valorisé en leur compagnie.

Lorsque l’amour de D.ieu vous mène à un amour de la vie, et à une vie d’amour, vous trouvez le bonheur même lors des difficultés.