Lorsque nous lisons l’histoire de Kora’h, notre attention a tendance à se porter sur les rebelles. Nous ne portons pas autant d’attention que nous le devrions sur la réponse de Moïse. Était-elle justifiée ? Était-elle mauvaise ?
Il est important de souligner que la rébellion de Kora’h est survenue le lendemain de l’histoire des explorateurs. Une génération entière a reçu une punition : elle n’entrera pas en Israël. Elle allait mourir dans le désert. Cela change tout. Elle n’avait maintenant plus rien à perdre. Lorsque les gens n’ont plus rien à perdre, les rébellions surviennent.
Examinons ensuite la constitution des rebelles eux-mêmes. Il est clair dans le récit qu’il n'était pas un groupe uniforme ou uni. Le Malbim explique qu’il existait trois différents groupes, chacun avec ses griefs et son idée derrière la tête. C’est comme cela que les rébellions ont tendance à commencer.
La première réponse de Moché consista à proposer un test simple et décisif : laisser tout le monde apporter une offrande d’encens, et laisser D.ieu décider qui sera agréé. Mais la réponse insolente et pleine de dérision de Datan et Aviram semble le perturber. D.ieu menace de punir la congrégation entière. Moïse et Aaron intercèdent en sa faveur. D.ieu dit à Moïse de séparer la communauté des rebelles afin que les Hébreux ne soient pas touchés par la punition, chose que Moïse fait. Mais il dit ensuite quelque chose sans précédent. Naturellement, nous anticipons la fin de la rébellion. Mais ce n’est pas le cas. Loin de terminer la rébellion, les choses se dégradent. Le peuple se réunit autour de Moïse et Aaron comme s’il allait les attaquer. D.ieu commence par frapper le peuple d’une plaie. Moïse dit à Aaron de faire une expiation et en fin de compte, la plaie s’arrête. Mais près de 14 700 personnes sont mortes. Il est difficile d’éviter de conclure que l’intervention de Moïse, mettant au défi D.ieu de faire que la terre engloutisse ses adversaires, fut une erreur fatale. Si oui, de quelle genre d’erreur s’agit-il ?
Ronald Heifetz affirme qu’il est essentiel pour un dirigeant de distinguer entre le rôle et le moi. Un rôle est une position que l’on occupe. Ce n’est pas une identité. Ce n’est pas qui nous sommes. Ce n’est pas ce que nous sommes. Ainsi, un dirigeant ne devrait jamais prendre personnellement une attaque sur son leadership. Moïse prend la rébellion personnellement. Mais Moïse n’était pas le problème. Il avait déjà bien agi en proposant le test de l’offrande de l’encens. Cela aurait résolu la question. En ce qui concerne la raison sous-jacente que la rébellion était possible – le fait que les gens étaient dévastés de savoir qu’ils n’entreraient pas en Terre promise – il n’y avait rien que Moïse puisse faire.
La Torah est honnête à propos de Moïse, comme elle l’est avec tous ses héros. Dans le cas de Moïse, sa plus grande force était également sa plus grande faiblesse. Sa colère face à l’injustice l’a démarqué en tant que dirigeant dès le départ. Mais il s’est également permis de se faire provoquer par la colère. Cela l’a finalement amené à abandonner sa chance d’entrer sur la terre d'Israël.
Après l'épisode des explorateurs, Moïse fut confronté à une tâche presque impossible. Comment dirigez-vous un peuple lorsqu’il sait qu’il n’atteindra pas sa destination de son vivant ? En fin de compte, ce qui calma la rébellion fut de voir le bâton d’Aaron, une pièce de bois sec, revenir à la vie, porter les fleurs et les fruits. Il ne s’agissait peut-être pas d’Aaron mais des israélites eux-mêmes. Condamnés à mourir dans le désert, ils ont peut-être réalisé qu’ils avaient semé des fruits, leurs enfants, et que ce serait eux qui complèteraient le périple que leurs parents avaient commencé. Ce fut en fin de compte leur consolation.
Parmi tous les défis de leadership, ne pas prendre la critique personnellement et rester calme lorsque les gens que vous dirigez sont en colère contre vous est peut-être le plus difficile de tous. C’est peut-être pour cela que la Torah dit ce qu’elle dit sur Moïse, le plus grand dirigeant à avoir jamais existé. Bien que cela puisse paraître autrement, la colère à laquelle vous êtes confronté n’a rien à voir avec vous en tant que personne et tout ce qui a à voir avec ce que vous représentez. Dépersonnaliser les attaques est la meilleure manière de les gérer. Les gens se mettent en colère lorsque les dirigeants ne peuvent pas faire disparaître de dures réalités par magie. Dans de telles circonstances, les dirigeants sont appelés à accepter cette colère avec grâce. Il s’agit là d’une tâche véritablement sacrée.
Questions à poser à la table de Chabbat
De quelle autre manière l’histoire des espions a-t-elle pu influencer la rébellion de Kora’h ?
Selon vous, qu’est-ce que Moïse a appris de cette rébellion ?
Comment pensez-vous que les dirigeants devraient réagir à la critique ?
La paracha en bref
Kora’h mène une rébellion contre Moché et Aaron, les accusant de cumuler les pouvoirs. Kora’h et ses acolytes remettent en question la nomination d’Aaron en tant que grand prêtre.
Moché propose un test avec des offrandes d’encens pour déterminer ceux qui sont choisis par D.ieu. D.ieu punit les rebelles : la terre engloutit Kora’h, et un feu consume 250 hommes. Malgré cela, les israélites protestent, menant à une plaie. Pour prouver la légitimité d’Aaron, D.ieu fait fleurir le bâton d’Aaron. D.ieu ordonne aux israélites d’honorer les prêtres et les Lévis avec des cadeaux spéciaux, puisqu’ils ne recevront pas d’héritage terrien. On donne aux Lévi une dîme des récoltes des israélites, de laquelle ils doivent donner une portion aux prêtres.
Les personnages de la paracha
Moché : Apprendre à diriger à travers de grands défis, son héritage de leadership perdurera à jamais.
Kora’h : L’ambition défaite, piégé par le pouvoir, perdu par la fierté, englouti par le désespoir.
Datan et Aviram : Dans la rébellion, leur égo était trop fort, leurs paroles étaient provocatrices, leurs actions tellement mauvaises.
Aaron : Son bâton est en fleur, un symbole si lumineux, choisi par D.ieu, incarnant ce qui est juste.
La paracha en pratique
Il existe un enseignement connu des Pirké Avot, dans lequel Ben Zoma dit, “Qui est riche ? Celui qui est heureux de son sort.”
Cette idée peut être directement liée à l’histoire de Kora’h. La rébellion de Kora’h contre Moché et Aaron est issue d’une insatisfaction parmi un groupe de gens qui aspiraient à plus de pouvoir et de prestige. Au lieu d'apprécier son rôle particulier en tant que Lévi, Kora’h recherchait la prêtrise, ce qui conduisit à des conséquences désastreuses. Les autres avaient des plaintes similaires.
Les Sages expliquent que la vraie richesse, symbolisée par le mot hébraïque ashir (riche), inclut nos yeux, nos dents, nos mains et nos pieds, des cadeaux de D.ieu dédiés à l’étude, à la prière et aux bonnes actions. Cela nous enseigne que la vraie prospérité vient du fait de reconnaître et de valoriser les bénédictions que nous avons déjà. En étant heureux de notre lot, nous évitons les pièges de l’envie et de la dispute dans lesquels Kora’h est tombé.
La vraie richesse vient du fait de reconnaître que “J’ai tout ce dont j’ai besoin : D.ieu s’assure que c’est le cas”, et vivre chaque jour avec cette perspective.
Les brakhot que l’on dit chaque jour reconnaissent tout ce pour quoi nous devons être reconnaissants, et nous rappellent de remercier D.ieu pour ce que nous avons, en commençant par la toute première phrase que nous disons chaque jour : Modé Ani. Tel que Rabbi Sacks nous l’enseigne, dans le judaïsme, nous remercions avant de réfléchir. Cette attitude de gratitude peut nous aider à freiner une tendance à l’insatisfaction.
Qu’est-ce qui vous procure joie et bonheur dans votre vie de tous les jours ?
Jouons avec la paracha
Groupe de chaos ! Voici une variante amusante de la “patate chaude” que nous appelons “le relai de la rébellion”. Choisissez un objet pour représenter la rébellion (comme une balle, un jouet ou ce que vous voulez). Formez un cercle. Le dirigeant, avec les yeux fermés, passe la “rébellion” à la prochaine personne. Puis tous les dirigeants la passent rapidement autour du cercle. Regardez à quelle vitesse une rébellion peut se propager. Lorsque les dirigeants disent “stop”, la personne qui détient l’objet doit dire quelque chose de gentil à la personne à côté de laquelle elle est assise. Pouvez-vous arrêter la rébellion ? Continuez à passer l’objet jusqu’à ce que tout le monde reçoive un mot gentil.
La philosophie de la paracha
Le leadership et les réponses à la critique constituent les thèmes principaux de la parachat Kora’h. En tant que dirigeant, il est essentiel de ne pas prendre personnellement la critique publique. Moché fit l’erreur de se sentir attaqué par Kora’h et ses adeptes sur le plan personnel, ce qui l’a mené à réagir émotivement et à intensifier le conflit. Au lieu de rester fidèle à son plan d’origine du test de l'encens, il demanda une intervention dramatique à D.ieu, ce qui envenima la situation. Rabbi Sacks nous enseigne que les dirigeants influents doivent séparer leur identité de leur rôle et gérer la critique avec grâce. Les dirigeants doivent comprendre que la critique repose souvent sur le rôle ou le système plutôt que la personne au pouvoir. Les dirigeants peuvent mieux gérer les conflits et éviter de générer une escalade des tensions en restant calmes et en ne personnalisant pas les attaques.
L’expérience de Moché ici sert de rappel, selon lequel même les plus grands dirigeants peuvent faire des erreurs, mais nous pouvons apprendre d’eux et améliorer nos propres qualités de leadership.
Pensez-vous que Kora’h et ses acolytes avaient raison de faire ce qu’ils ont fait ? De quelle autre manière auraient-ils pu agir dans cette situation ?
Parabole sur la paracha
Les luttes de pouvoir
Il était une fois, dans un royaume lointain, une reine sage et juste qui dirigeait ses pays avec compassion et justice. Les citoyens du royaume étaient heureux et prospères, mais alors que les années passèrent, un groupe de jeunes nobles s'agita. Dirigé par une femme noble charismatique appelée Charlotte qui ressentait que le règne de la reine était passé et trop strict, le groupe s’élargit et se renforça. Il croyait qu’il serait capable de diriger le royaume et de le mener à une plus grande gloire.
Un jour, Lady Charlotte et ses acolytes affrontèrent la reine avec une liste de demandes, aspirant à plus de pouvoirs et de privilèges pour les nobles. La reine écouta patiemment mais refusa leurs demandes, expliquant que ses décisions étaient toujours faites avec les meilleurs intérêts pour l’ensemble du royaume.
Mécontente de la réponse de la reine, Lady Charlotte et ses adeptes lancèrent une rébellion. Ils rassemblèrent une armée et marchèrent vers le château de la reine.
La reine, attristée par la rébellion mais déterminée à protéger son royaume, demanda à son armée de les affronter. Les boucliers furent levés alors que les rebelles avancèrent. Qui gagnerait la bataille ?
La rébellion était féroce, mais en fin de compte, l’armée de la reine gagna lorsque le peuple s’y joignit, montrant à sa reine (et à la foule) son soutien fidèle. Lady Charlotte et ses acolytes furent contraints de quitter leurs maisons. Ils n’étaient plus les bienvenus dans le royaume, car ils avaient démontré qu’ils ne pouvaient pas adhérer aux lois, et ils n’étaient pas prêts à vivre en paix.
Charlotte et ses adeptes apprirent cette journée-là qu’une rébellion n’est pas la réponse. Un désaccord avec quelqu’un ne signifie pas pour autant qu’il est acceptable d’essayer de leur faire du mal.
Si vous n’étiez pas d’accord avec un dirigeant au pouvoir, que feriez-vous pour lui partager vos sentiments ?
Devinette sur la paracha
Q. Qui était le grand-père de Kora’h ?
R: Cela dépend de quel Kora’h nous parlons ! Dans la parachat Kora’h, Kehat serait le grand-père de Kora’h (Bamidbar 16:1). L’autre Kora’h est le fils d’Essav et d’Ahalivama. Le grand-père de Kora’h est Yits’hak ! (Béréchit 36:5).
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Prendre les choses personnellement
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Kora'h
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Lorsque nous lisons l’histoire de Kora’h, notre attention a tendance à se porter sur les rebelles. Nous ne portons pas autant d’attention que nous le devrions sur la réponse de Moïse. Était-elle justifiée ? Était-elle mauvaise ?
Il est important de souligner que la rébellion de Kora’h est survenue le lendemain de l’histoire des explorateurs. Une génération entière a reçu une punition : elle n’entrera pas en Israël. Elle allait mourir dans le désert. Cela change tout. Elle n’avait maintenant plus rien à perdre. Lorsque les gens n’ont plus rien à perdre, les rébellions surviennent.
Examinons ensuite la constitution des rebelles eux-mêmes. Il est clair dans le récit qu’il n'était pas un groupe uniforme ou uni. Le Malbim explique qu’il existait trois différents groupes, chacun avec ses griefs et son idée derrière la tête. C’est comme cela que les rébellions ont tendance à commencer.
La première réponse de Moché consista à proposer un test simple et décisif : laisser tout le monde apporter une offrande d’encens, et laisser D.ieu décider qui sera agréé. Mais la réponse insolente et pleine de dérision de Datan et Aviram semble le perturber. D.ieu menace de punir la congrégation entière. Moïse et Aaron intercèdent en sa faveur. D.ieu dit à Moïse de séparer la communauté des rebelles afin que les Hébreux ne soient pas touchés par la punition, chose que Moïse fait. Mais il dit ensuite quelque chose sans précédent. Naturellement, nous anticipons la fin de la rébellion. Mais ce n’est pas le cas. Loin de terminer la rébellion, les choses se dégradent. Le peuple se réunit autour de Moïse et Aaron comme s’il allait les attaquer. D.ieu commence par frapper le peuple d’une plaie. Moïse dit à Aaron de faire une expiation et en fin de compte, la plaie s’arrête. Mais près de 14 700 personnes sont mortes. Il est difficile d’éviter de conclure que l’intervention de Moïse, mettant au défi D.ieu de faire que la terre engloutisse ses adversaires, fut une erreur fatale. Si oui, de quelle genre d’erreur s’agit-il ?
Ronald Heifetz affirme qu’il est essentiel pour un dirigeant de distinguer entre le rôle et le moi. Un rôle est une position que l’on occupe. Ce n’est pas une identité. Ce n’est pas qui nous sommes. Ce n’est pas ce que nous sommes. Ainsi, un dirigeant ne devrait jamais prendre personnellement une attaque sur son leadership. Moïse prend la rébellion personnellement. Mais Moïse n’était pas le problème. Il avait déjà bien agi en proposant le test de l’offrande de l’encens. Cela aurait résolu la question. En ce qui concerne la raison sous-jacente que la rébellion était possible – le fait que les gens étaient dévastés de savoir qu’ils n’entreraient pas en Terre promise – il n’y avait rien que Moïse puisse faire.
La Torah est honnête à propos de Moïse, comme elle l’est avec tous ses héros. Dans le cas de Moïse, sa plus grande force était également sa plus grande faiblesse. Sa colère face à l’injustice l’a démarqué en tant que dirigeant dès le départ. Mais il s’est également permis de se faire provoquer par la colère. Cela l’a finalement amené à abandonner sa chance d’entrer sur la terre d'Israël.
Après l'épisode des explorateurs, Moïse fut confronté à une tâche presque impossible. Comment dirigez-vous un peuple lorsqu’il sait qu’il n’atteindra pas sa destination de son vivant ? En fin de compte, ce qui calma la rébellion fut de voir le bâton d’Aaron, une pièce de bois sec, revenir à la vie, porter les fleurs et les fruits. Il ne s’agissait peut-être pas d’Aaron mais des israélites eux-mêmes. Condamnés à mourir dans le désert, ils ont peut-être réalisé qu’ils avaient semé des fruits, leurs enfants, et que ce serait eux qui complèteraient le périple que leurs parents avaient commencé. Ce fut en fin de compte leur consolation.
Parmi tous les défis de leadership, ne pas prendre la critique personnellement et rester calme lorsque les gens que vous dirigez sont en colère contre vous est peut-être le plus difficile de tous. C’est peut-être pour cela que la Torah dit ce qu’elle dit sur Moïse, le plus grand dirigeant à avoir jamais existé. Bien que cela puisse paraître autrement, la colère à laquelle vous êtes confronté n’a rien à voir avec vous en tant que personne et tout ce qui a à voir avec ce que vous représentez. Dépersonnaliser les attaques est la meilleure manière de les gérer. Les gens se mettent en colère lorsque les dirigeants ne peuvent pas faire disparaître de dures réalités par magie. Dans de telles circonstances, les dirigeants sont appelés à accepter cette colère avec grâce. Il s’agit là d’une tâche véritablement sacrée.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
Kora’h mène une rébellion contre Moché et Aaron, les accusant de cumuler les pouvoirs. Kora’h et ses acolytes remettent en question la nomination d’Aaron en tant que grand prêtre.
Moché propose un test avec des offrandes d’encens pour déterminer ceux qui sont choisis par D.ieu. D.ieu punit les rebelles : la terre engloutit Kora’h, et un feu consume 250 hommes. Malgré cela, les israélites protestent, menant à une plaie. Pour prouver la légitimité d’Aaron, D.ieu fait fleurir le bâton d’Aaron. D.ieu ordonne aux israélites d’honorer les prêtres et les Lévis avec des cadeaux spéciaux, puisqu’ils ne recevront pas d’héritage terrien. On donne aux Lévi une dîme des récoltes des israélites, de laquelle ils doivent donner une portion aux prêtres.
Les personnages de la paracha
Moché : Apprendre à diriger à travers de grands défis, son héritage de leadership perdurera à jamais.
Kora’h : L’ambition défaite, piégé par le pouvoir, perdu par la fierté, englouti par le désespoir.
Datan et Aviram : Dans la rébellion, leur égo était trop fort, leurs paroles étaient provocatrices, leurs actions tellement mauvaises.
Aaron : Son bâton est en fleur, un symbole si lumineux, choisi par D.ieu, incarnant ce qui est juste.
La paracha en pratique
Il existe un enseignement connu des Pirké Avot, dans lequel Ben Zoma dit, “Qui est riche ? Celui qui est heureux de son sort.”
Cette idée peut être directement liée à l’histoire de Kora’h. La rébellion de Kora’h contre Moché et Aaron est issue d’une insatisfaction parmi un groupe de gens qui aspiraient à plus de pouvoir et de prestige. Au lieu d'apprécier son rôle particulier en tant que Lévi, Kora’h recherchait la prêtrise, ce qui conduisit à des conséquences désastreuses. Les autres avaient des plaintes similaires.
Les Sages expliquent que la vraie richesse, symbolisée par le mot hébraïque ashir (riche), inclut nos yeux, nos dents, nos mains et nos pieds, des cadeaux de D.ieu dédiés à l’étude, à la prière et aux bonnes actions. Cela nous enseigne que la vraie prospérité vient du fait de reconnaître et de valoriser les bénédictions que nous avons déjà. En étant heureux de notre lot, nous évitons les pièges de l’envie et de la dispute dans lesquels Kora’h est tombé.
La vraie richesse vient du fait de reconnaître que “J’ai tout ce dont j’ai besoin : D.ieu s’assure que c’est le cas”, et vivre chaque jour avec cette perspective.
Les brakhot que l’on dit chaque jour reconnaissent tout ce pour quoi nous devons être reconnaissants, et nous rappellent de remercier D.ieu pour ce que nous avons, en commençant par la toute première phrase que nous disons chaque jour : Modé Ani. Tel que Rabbi Sacks nous l’enseigne, dans le judaïsme, nous remercions avant de réfléchir. Cette attitude de gratitude peut nous aider à freiner une tendance à l’insatisfaction.
Jouons avec la paracha
Groupe de chaos ! Voici une variante amusante de la “patate chaude” que nous appelons “le relai de la rébellion”. Choisissez un objet pour représenter la rébellion (comme une balle, un jouet ou ce que vous voulez). Formez un cercle. Le dirigeant, avec les yeux fermés, passe la “rébellion” à la prochaine personne. Puis tous les dirigeants la passent rapidement autour du cercle. Regardez à quelle vitesse une rébellion peut se propager. Lorsque les dirigeants disent “stop”, la personne qui détient l’objet doit dire quelque chose de gentil à la personne à côté de laquelle elle est assise. Pouvez-vous arrêter la rébellion ? Continuez à passer l’objet jusqu’à ce que tout le monde reçoive un mot gentil.
La philosophie de la paracha
Le leadership et les réponses à la critique constituent les thèmes principaux de la parachat Kora’h. En tant que dirigeant, il est essentiel de ne pas prendre personnellement la critique publique. Moché fit l’erreur de se sentir attaqué par Kora’h et ses adeptes sur le plan personnel, ce qui l’a mené à réagir émotivement et à intensifier le conflit. Au lieu de rester fidèle à son plan d’origine du test de l'encens, il demanda une intervention dramatique à D.ieu, ce qui envenima la situation. Rabbi Sacks nous enseigne que les dirigeants influents doivent séparer leur identité de leur rôle et gérer la critique avec grâce. Les dirigeants doivent comprendre que la critique repose souvent sur le rôle ou le système plutôt que la personne au pouvoir. Les dirigeants peuvent mieux gérer les conflits et éviter de générer une escalade des tensions en restant calmes et en ne personnalisant pas les attaques.
L’expérience de Moché ici sert de rappel, selon lequel même les plus grands dirigeants peuvent faire des erreurs, mais nous pouvons apprendre d’eux et améliorer nos propres qualités de leadership.
Parabole sur la paracha
Les luttes de pouvoir
Il était une fois, dans un royaume lointain, une reine sage et juste qui dirigeait ses pays avec compassion et justice. Les citoyens du royaume étaient heureux et prospères, mais alors que les années passèrent, un groupe de jeunes nobles s'agita. Dirigé par une femme noble charismatique appelée Charlotte qui ressentait que le règne de la reine était passé et trop strict, le groupe s’élargit et se renforça. Il croyait qu’il serait capable de diriger le royaume et de le mener à une plus grande gloire.
Un jour, Lady Charlotte et ses acolytes affrontèrent la reine avec une liste de demandes, aspirant à plus de pouvoirs et de privilèges pour les nobles. La reine écouta patiemment mais refusa leurs demandes, expliquant que ses décisions étaient toujours faites avec les meilleurs intérêts pour l’ensemble du royaume.
Mécontente de la réponse de la reine, Lady Charlotte et ses adeptes lancèrent une rébellion. Ils rassemblèrent une armée et marchèrent vers le château de la reine.
La reine, attristée par la rébellion mais déterminée à protéger son royaume, demanda à son armée de les affronter. Les boucliers furent levés alors que les rebelles avancèrent. Qui gagnerait la bataille ?
La rébellion était féroce, mais en fin de compte, l’armée de la reine gagna lorsque le peuple s’y joignit, montrant à sa reine (et à la foule) son soutien fidèle. Lady Charlotte et ses acolytes furent contraints de quitter leurs maisons. Ils n’étaient plus les bienvenus dans le royaume, car ils avaient démontré qu’ils ne pouvaient pas adhérer aux lois, et ils n’étaient pas prêts à vivre en paix.
Charlotte et ses adeptes apprirent cette journée-là qu’une rébellion n’est pas la réponse. Un désaccord avec quelqu’un ne signifie pas pour autant qu’il est acceptable d’essayer de leur faire du mal.
Si vous n’étiez pas d’accord avec un dirigeant au pouvoir, que feriez-vous pour lui partager vos sentiments ?
Devinette sur la paracha
Q. Qui était le grand-père de Kora’h ?
R: Cela dépend de quel Kora’h nous parlons ! Dans la parachat Kora’h, Kehat serait le grand-père de Kora’h (Bamidbar 16:1). L’autre Kora’h est le fils d’Essav et d’Ahalivama. Le grand-père de Kora’h est Yits’hak ! (Béréchit 36:5).
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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