● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2012, disponible ici.
Après que les Bné Israël se soient enfuis d’Égypte, ils reçurent la Torah, fabriquèrent le Veau d’or. D.ieu leur a pardonné et ils ont construit le Michkan. Il fut inauguré le premier Nissan, presque un an après l’Exode. Un mois plus tard, ils sont prêts à entamer la seconde partie du voyage, du Sinaï vers la Terre promise.
Nous sommes maintenant dans le livre de Bamidbar, où le périple du peuple continue. Mais avant qu’ils ne voyagent, la Torah nous donne dix chapitres entiers de préparation. Il y a d’abord un recensement. Puis un récit de l’organisation des tribus autour du Michkan. Ensuite viennent les lois spéciales des Léviim comme le nazir (quelqu’un qui prend sur lui des vœux spéciaux). Ce n’est qu’alors qu’ils se mettent en marche. Pourquoi ce délai?
La Torah n’est pas une simple séquence d’événements ou un livre d’histoire. La Torah traite des vérités qui émergent à travers le temps. Le judaïsme nous en révèle beaucoup sur la nature humaine. Nous sommes ce que nous choisissons d’être. La nature n’a aucun libre-arbitre. Aucune planète ne choisit son orbite. Les animaux ne choisissent pas d’être courageux ou gentils. Mais les êtres humains oui. Nous sommes définis par notre liberté. Et cette liberté peut mener à la grandeur ou au chaos.
Nous remarquons un cycle tout au long de l’histoire racontée dans la Torah. D’abord, D.ieu crée l’ordre. Ensuite, l’humanité crée le chaos. De terribles conséquences s’ensuivent. Puis D.ieu recommence.
Acte 1: D.ieu crée l’univers et les êtres humains. Mais Adam et Ève désobéissent. Caïn tue Evel. La violence se propage. D.ieu envoie le déluge, puis l’humanité pèche à nouveau en construisant la tour de Babel. D.ieu choisit Abraham et Sarah en tant que parents d’une nouvelle nation.
Acte 2: La famille d’Avraham grandit, mais il y a des défis: rivalité entre frères, jalousie et finalement les frères de Joseph le vendent comme esclave. À cause de cela, la famille s’exile en Égypte où tout le peuple devient esclave. Maintenant, le plan de D.ieu doit inclure non pas une famille mais toute une nation.
Acte 3: D.ieu sauve les Israélites d’Égypte. Au Sinaï, il leur donne des lois pour une société fondée sur la justice. Mais ils vont bientôt fabriquer un Veau d’or. Encore une fois, le chaos. D.ieu veut encore une fois tout recommencer, cette fois-ci uniquement avec la lignée de Moché. Mais Moché prie ardemment à D.ieu, et Il pardonne au peuple. Un nouvel ordre est créé.
Acte 4: (Vayikra et au début de Bamidbar) D.ieu réside dans le Michkan. Cela demande une vie saine et pure. C’est pour cela que tant de lois apparaissent ici: pour préparer les Israélites à la présence divine et à leur mission prochaine. Le début de Bamidbar met cet ordre en relief. Chaque personne est comptée et placée. On donne aux Léviim des rôles spéciaux. Et des lois sont données pour protéger la communauté de choses qui peuvent détruire la confiance comme le vol, l’adultère et l’alcool. C’est comme si D.ieu disait aux Israélites : “voilà à quoi ressemble une société juste. Tout le monde est important.”
Tragiquement, le peuple retombe dans de mauvaises habitudes. Ils se plaignent. Miriam et Aaron parlent contre Moché. Puis vient l’histoire des espions. Encore une fois, le chaos. D.ieu menace encore de détruire le peuple et de le recommencer par Moché. Encore une fois, Moché intervient en leur faveur, et D.ieu leur donne une nouvelle chance. Mais seule la nouvelle génération entrera sur la terre avec un nouveau dirigeant, Yéhochoua.
Ce cycle continue de se répéter tout au long de l'histoire juive. Le royaume se divise. La période du second Temple est remplie de groupes rivaux. Puis à l’époque moderne, les juifs continuent d’être fracturés entre religieux et laïcs, orthodoxes et réformés. Nos divisions ne se sont toujours pas résorbées. Nous perpétuons le même cycle. Mais la liberté peut exister avec l’ordre si nous choisissons de suivre les voies de D.ieu. L’alternative est un monde dans lequel les individus puissants ont ce qu’ils veulent, et les faibles souffrent. Ce n’est pas la liberté, et ce n’est pas la justice. Chaque année, lorsque nous nous préparons à Chavouot en lisant la Parasha Bamidbar, nous entendons l’appel de D.ieu : dans la Torah – et dans ses mitsvot – le moyen de créer une liberté qui honore l’ordre, et un ordre social qui honore la liberté humaine. Il n’y a pas d’autre moyen.
Autour de la table de Chabbat
Selon vous, que veut dire Rav Sacks lorsqu’il affirme que « nous sommes ce que nous choisissons d’être » ?
Comparez et contrastez les cinq « actes » ou récits de la Torah. Que remarquez-vous ?
Pouvez-vous réfléchir à une période de votre vie où la liberté et les règles ont fonctionné ensemble ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Dans le désert, D.ieu demande que les douze tribus soient comptées. Moché dénombre 603 550 hommes âgés de 20 à 60 ans. 22 300 Léviim sont comptés séparément ; ils servent dans le Michkan, en remplacement des premiers-nés qui avaient adoré le Veau d’or. Les 273 premiers-nés restants ont versé une dîme de cinq shekels. Sur la route, les Léviim démontaient et transportaient le Michkan, puis l’assemblaient de nouveau à chaque campement avant d’installer leurs tentes. Moché, Aharon et ses fils résidaient à l’est. Les Kéhatites au sud, les Guerchonites à l’ouest, et les familles de Mérari au nord. Les douze tribus campaient en quatre groupes, chacun avec son propre Nassi et un drapeau distinctif.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
La Torah révèle un schéma récurrent : D.ieu crée l’ordre dans l’univers, et dans le monde, les humains introduisent le chaos, en péchant, en se rebellant et en adoptant des comportements aberrants. Une catastrophe résulte de cette situation, puis un renouveau commence. Ce cycle a commencé au moment de la Création et s’est poursuivi tout au long de l’aventure vers Israël, et au-delà.
Le défi central reste de savoir si la liberté peut coexister avec l’ordre. Dans Bamidbar, D.ieu établit une organisation détaillée avant le voyage des Israélites, soulignant que chacun a une place et une mission. L’alternative à cet ordre divin est un monde où les plus puissants prennent le contrôle, ce qui conduit inévitablement à la corruption. Dans ce contexte, le Rav Sacks cite Thucydide, qui disait : « Le fort fait ce qu'il peut faire et le faible subit ce qu'il doit subir. » Une autre formule célèbre pour expliquer la façon dont les dirigeants agissent dans ce type de situation est : « Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. »
La Torah, et les Mitsvot qu’elle contient offrent le seul chemin qui honore l’ordre, l’amour et la justice, et crée une structure sociale respectant la liberté humaine.
Pourquoi pensez-vous que ce cycle continue à se répéter ?
Où en sommes-nous aujourd’hui dans ce cycle ?
Activité sur la paracha
Que le désordre soit béni
Éparpillez au hasard des objets de la maison dans votre espace. Sans parler, les joueurs doivent choisir 2 à 3 objets comme étant leur « tribu », puis organiser ensemble tous les objets autour d’un point central, en créant intuitivement un système qui a un sens – qui peut être par couleur, par taille ou par fonctionnalité. Une fois la préparation finalisée, tout le monde s’arrête. À tour de rôle, devinez le principe d’organisation utilisé par chaque personne. Ensuite, discutez de la manière dont différents systèmes d’ordre ont émergé naturellement du chaos, tout comme le campement des tribus dans le désert.
Une histoire pour tous les âges
Des roquettes en roses
Dans la petite ville de Yated, près de Gaza, vit un enseignant qui est aussi un artiste très spécial. Il s’appelle Yaron Bob. Deux fois, des roquettes sont tombées très près de chez lui. Par chance, il n’a pas été blessé. Mais il n’est pas facile de vivre dans un endroit qui semble constamment sous la menace des tirs. Ni pour Yaron, ni pour sa famille, ses élèves, ou son pays.
Yaron s’est un jour posé la question suivante : « Comment puis-je transformer quelque chose d’effrayant en quelque chose de beau ? »
Il a donc commencé à collecter des morceaux de roquettes tombées. La plupart lui sont remises par la police (après vérification par l’unité de déminage). Il utilise des outils simples – un marteau, une enclume, un four – pour transformer les fragments de métal en magnifiques fleurs, menorot et bijoux.
Comme il l’écrit sur son site, son but est « de faire savoir au monde que les gens en Israël ne veulent pas la guerre, mais souhaitent un avenir lumineux et paisible. » Il croit que « parler vaut mieux que tirer des roquettes et déclencher une guerre. »
Une rose prend environ trois à quatre heures de torsion et de façonnage de l’acier. Il sculpte ensuite délicatement à la main des pétales et des feuilles. Le socle de la sculpture est une carte d’Israël, avec la rose qui pousse depuis la frontière avec Gaza. Avec ses mains soigneuses, il plie et façonne chaque pétale et feuille, transformant des armes en merveilleuses œuvres d’art. Il reverse une grande partie des recettes à la construction d’abris supplémentaires.
Chaque pièce raconte une histoire d’espoir – qu’un jour, ce qui était destiné au mal puisse devenir quelque chose de beau.
Les « Roquettes en Roses » de Yaron nous rappellent que, même en temps difficile, nous pouvons trouver des moyens de créer du bien.
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Hochéa 2, 1–22
La Haftara de cette semaine utilise la métaphore d’un mariage troublé pour illustrer la relation entre D.ieu et Israël.
Malgré l’infidélité d’Israël – poursuivant d’autres dieux comme un conjoint adultère – D.ieu promet de ne pas rejeter complètement Son peuple. Il avertit des conséquences de leur idolâtrie, mais affirme aussi Son amour durable et Son intention de les ramener. D.ieu dit qu’Il attirera Israël dans le désert et lui parlera avec tendresse, restaurant ainsi leur alliance.
Le Rav Sacks a écrit : « Dans le silence du désert, Israël est devenu le peuple pour qui l’expérience religieuse primordiale n’était pas la vision, mais l’écoute : Chéma’ Israël. »
L’image passe ensuite de la punition au renouveau : les vignes fleuriront, les noms changeront, passant du jugement à la miséricorde, et Israël appellera de nouveau D.ieu son époux. Le passage se termine sur une vision d’harmonie cosmique et de renouvellement de l’alliance, où D.ieu promet des fiançailles éternelles avec Israël, dans la justice, l’équité, l’amour et la compassion. Cela symbolise l’amour fidèle de D.ieu et Sa promesse de réconciliation, malgré les péchés passés d’Israël.
Points de réflexion
Comment décririez-vous la différence entre les sens de la « vue » et de l’« ouïe » en termes d’impact sur nous ?
En quoi notre relation avec D.ieu ressemble-t-elle à celle d’une relation parent / enfant ? Et à un partenariat ou un mariage ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
La Paracha de cette semaine est la première du livre de Bamidbar et traite du recensement des enfants d’Israël. Ces chiffres ont été obtenus par un recensement du peuple. La Haftara évoque également le nombre de Juifs. Cependant, elle parle du nombre de Juifs dans le futur. Contrairement à la Paracha, la Haftara prédit que leur nombre sera incalculable.
Le Rav Sacks soulignait le danger de considérer les gens comme une masse, et écrivait : « Un leader juif doit respecter les individus. Il doit “élever leur tête”. Si vous souhaitez diriger, quel que soit le nombre de personnes que vous guidez, vous devez toujours exprimer la valeur que vous accordez à chacun, y compris ceux que les autres excluent : la veuve, l’orphelin, et l’étranger. Vous ne devez jamais chercher à manipuler une foule en jouant sur les émotions primitives de peur ou de haine. Vous ne devez jamais écraser les opinions des autres. »
Le nom du quatrième livre de la Torah est « Nombres » en français, « Bamidbar » (qui signifie « dans le désert ») en hébreu. Ces noms font référence au recensement mais aussi aux années d’errance dans le désert. La Haftara mentionne deux fois le désert : « Je la rendrai semblable au désert » (Hochéa 2:5) et « Je la conduirai au désert, et je parlerai à son cœur » (Hochéa 2:16).
Contexte pour les Prophètes
Le livre d’Hochéa
Le Livre d’Hochéa, l’un des douze prophètes dits « mineurs », utilise le mariage troublé du prophète comme reflet symbolique de la relation entre D.ieu et Israël. D.ieu ordonne à Hochéa d’épouser Gomer, une femme encline à l’infidélité, pour représenter l’infidélité spirituelle d’Israël par l’idolâtrie et les alliances avec des nations étrangères.
Malgré ses trahisons, Hochéa continue à la poursuivre et à lui pardonner, à l’image de l’amour et de l’engagement durables de D.ieu envers Israël. Le livre mêle jugements sévères et profonde compassion. Les péchés d’Israël – notamment le culte de Baal et l’injustice sociale – entraînent des avertissements de destruction et d’exil.
Mais ces avertissements sont entrecoupés de puissantes promesses de renouveau : D.ieu ne délaissera jamais Son peuple. Dans le futur, Israël reviendra dans l’humilité et dans la fidélité. Les derniers chapitres expriment l’espoir, la restauration et la guérison divine. Hochéa met l’accent sur la justice de D.ieu, mais encore plus sur Sa miséricorde, illustrant une alliance fondée sur l’amour, la Téchouva, et la possibilité de rédemption.
« Le Rav Sacks écrit que Hochéa savait que la destinée d’Israël dépendait de son sens de la mission. » Il ajoute que « la manière dont nous agissons envers D.ieu influence notre manière d’agir envers les autres. Tel est le message de Hochéa – et l’inverse est aussi vrai : la manière dont nous agissons envers les autres influence notre relation à D.ieu. » nette entre la véritable et la fausse autorité religieuse, reflétant la préoccupation plus large d’Ézéchiel pour la sainteté et la restauration.
Citation de la semaine
« Nous avons une tradition dans le judaïsme selon laquelle chaque jour de semaine, les hommes juifs récitent les magnifiques paroles du prophète Hochéa : “Je me fiancerai à Toi pour toujours.” C’est notre déclaration d’amour quotidienne, entre nous et D.ieu, entre nous et ceux que nous aimons. Et c’est l’amour qui guide nos pas sur le chemin de la joie. »
Pourquoi pensez-vous que les livres des Prophètes utilisent des analogies et des symboles pour transmettre leurs messages au peuple juif ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’histoire qui se répète sans fin
Édition Familiale
Bamidbar
Inspiré par les enseignements et les idées de Rabbi Sacks
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Essai Principal
Bamidbar
L’histoire qui se répète sans fin
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2012, disponible ici.
Après que les Bné Israël se soient enfuis d’Égypte, ils reçurent la Torah, fabriquèrent le Veau d’or. D.ieu leur a pardonné et ils ont construit le Michkan. Il fut inauguré le premier Nissan, presque un an après l’Exode. Un mois plus tard, ils sont prêts à entamer la seconde partie du voyage, du Sinaï vers la Terre promise.
Nous sommes maintenant dans le livre de Bamidbar, où le périple du peuple continue. Mais avant qu’ils ne voyagent, la Torah nous donne dix chapitres entiers de préparation. Il y a d’abord un recensement. Puis un récit de l’organisation des tribus autour du Michkan. Ensuite viennent les lois spéciales des Léviim comme le nazir (quelqu’un qui prend sur lui des vœux spéciaux). Ce n’est qu’alors qu’ils se mettent en marche. Pourquoi ce délai?
La Torah n’est pas une simple séquence d’événements ou un livre d’histoire. La Torah traite des vérités qui émergent à travers le temps. Le judaïsme nous en révèle beaucoup sur la nature humaine. Nous sommes ce que nous choisissons d’être. La nature n’a aucun libre-arbitre. Aucune planète ne choisit son orbite. Les animaux ne choisissent pas d’être courageux ou gentils. Mais les êtres humains oui. Nous sommes définis par notre liberté. Et cette liberté peut mener à la grandeur ou au chaos.
Nous remarquons un cycle tout au long de l’histoire racontée dans la Torah. D’abord, D.ieu crée l’ordre. Ensuite, l’humanité crée le chaos. De terribles conséquences s’ensuivent. Puis D.ieu recommence.
Acte 1: D.ieu crée l’univers et les êtres humains. Mais Adam et Ève désobéissent. Caïn tue Evel. La violence se propage. D.ieu envoie le déluge, puis l’humanité pèche à nouveau en construisant la tour de Babel. D.ieu choisit Abraham et Sarah en tant que parents d’une nouvelle nation.
Acte 2: La famille d’Avraham grandit, mais il y a des défis: rivalité entre frères, jalousie et finalement les frères de Joseph le vendent comme esclave. À cause de cela, la famille s’exile en Égypte où tout le peuple devient esclave. Maintenant, le plan de D.ieu doit inclure non pas une famille mais toute une nation.
Acte 3: D.ieu sauve les Israélites d’Égypte. Au Sinaï, il leur donne des lois pour une société fondée sur la justice. Mais ils vont bientôt fabriquer un Veau d’or. Encore une fois, le chaos. D.ieu veut encore une fois tout recommencer, cette fois-ci uniquement avec la lignée de Moché. Mais Moché prie ardemment à D.ieu, et Il pardonne au peuple. Un nouvel ordre est créé.
Acte 4: (Vayikra et au début de Bamidbar) D.ieu réside dans le Michkan. Cela demande une vie saine et pure. C’est pour cela que tant de lois apparaissent ici: pour préparer les Israélites à la présence divine et à leur mission prochaine. Le début de Bamidbar met cet ordre en relief. Chaque personne est comptée et placée. On donne aux Léviim des rôles spéciaux. Et des lois sont données pour protéger la communauté de choses qui peuvent détruire la confiance comme le vol, l’adultère et l’alcool. C’est comme si D.ieu disait aux Israélites : “voilà à quoi ressemble une société juste. Tout le monde est important.”
Tragiquement, le peuple retombe dans de mauvaises habitudes. Ils se plaignent. Miriam et Aaron parlent contre Moché. Puis vient l’histoire des espions. Encore une fois, le chaos. D.ieu menace encore de détruire le peuple et de le recommencer par Moché. Encore une fois, Moché intervient en leur faveur, et D.ieu leur donne une nouvelle chance. Mais seule la nouvelle génération entrera sur la terre avec un nouveau dirigeant, Yéhochoua.
Ce cycle continue de se répéter tout au long de l'histoire juive. Le royaume se divise. La période du second Temple est remplie de groupes rivaux. Puis à l’époque moderne, les juifs continuent d’être fracturés entre religieux et laïcs, orthodoxes et réformés. Nos divisions ne se sont toujours pas résorbées. Nous perpétuons le même cycle. Mais la liberté peut exister avec l’ordre si nous choisissons de suivre les voies de D.ieu. L’alternative est un monde dans lequel les individus puissants ont ce qu’ils veulent, et les faibles souffrent. Ce n’est pas la liberté, et ce n’est pas la justice. Chaque année, lorsque nous nous préparons à Chavouot en lisant la Parasha Bamidbar, nous entendons l’appel de D.ieu : dans la Torah – et dans ses mitsvot – le moyen de créer une liberté qui honore l’ordre, et un ordre social qui honore la liberté humaine. Il n’y a pas d’autre moyen.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Dans le désert, D.ieu demande que les douze tribus soient comptées. Moché dénombre 603 550 hommes âgés de 20 à 60 ans. 22 300 Léviim sont comptés séparément ; ils servent dans le Michkan, en remplacement des premiers-nés qui avaient adoré le Veau d’or. Les 273 premiers-nés restants ont versé une dîme de cinq shekels. Sur la route, les Léviim démontaient et transportaient le Michkan, puis l’assemblaient de nouveau à chaque campement avant d’installer leurs tentes. Moché, Aharon et ses fils résidaient à l’est. Les Kéhatites au sud, les Guerchonites à l’ouest, et les familles de Mérari au nord. Les douze tribus campaient en quatre groupes, chacun avec son propre Nassi et un drapeau distinctif.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
La Torah révèle un schéma récurrent : D.ieu crée l’ordre dans l’univers, et dans le monde, les humains introduisent le chaos, en péchant, en se rebellant et en adoptant des comportements aberrants. Une catastrophe résulte de cette situation, puis un renouveau commence. Ce cycle a commencé au moment de la Création et s’est poursuivi tout au long de l’aventure vers Israël, et au-delà.
Le défi central reste de savoir si la liberté peut coexister avec l’ordre. Dans Bamidbar, D.ieu établit une organisation détaillée avant le voyage des Israélites, soulignant que chacun a une place et une mission. L’alternative à cet ordre divin est un monde où les plus puissants prennent le contrôle, ce qui conduit inévitablement à la corruption. Dans ce contexte, le Rav Sacks cite Thucydide, qui disait : « Le fort fait ce qu'il peut faire et le faible subit ce qu'il doit subir. » Une autre formule célèbre pour expliquer la façon dont les dirigeants agissent dans ce type de situation est : « Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. »
La Torah, et les Mitsvot qu’elle contient offrent le seul chemin qui honore l’ordre, l’amour et la justice, et crée une structure sociale respectant la liberté humaine.
Pourquoi pensez-vous que ce cycle continue à se répéter ?
Où en sommes-nous aujourd’hui dans ce cycle ?
Activité sur la paracha
Que le désordre soit béni
Éparpillez au hasard des objets de la maison dans votre espace. Sans parler, les joueurs doivent choisir 2 à 3 objets comme étant leur « tribu », puis organiser ensemble tous les objets autour d’un point central, en créant intuitivement un système qui a un sens – qui peut être par couleur, par taille ou par fonctionnalité. Une fois la préparation finalisée, tout le monde s’arrête. À tour de rôle, devinez le principe d’organisation utilisé par chaque personne. Ensuite, discutez de la manière dont différents systèmes d’ordre ont émergé naturellement du chaos, tout comme le campement des tribus dans le désert.
Une histoire pour tous les âges
Des roquettes en roses
Dans la petite ville de Yated, près de Gaza, vit un enseignant qui est aussi un artiste très spécial. Il s’appelle Yaron Bob. Deux fois, des roquettes sont tombées très près de chez lui. Par chance, il n’a pas été blessé. Mais il n’est pas facile de vivre dans un endroit qui semble constamment sous la menace des tirs. Ni pour Yaron, ni pour sa famille, ses élèves, ou son pays.
Yaron s’est un jour posé la question suivante : « Comment puis-je transformer quelque chose d’effrayant en quelque chose de beau ? »
Il a donc commencé à collecter des morceaux de roquettes tombées. La plupart lui sont remises par la police (après vérification par l’unité de déminage). Il utilise des outils simples – un marteau, une enclume, un four – pour transformer les fragments de métal en magnifiques fleurs, menorot et bijoux.
Comme il l’écrit sur son site, son but est « de faire savoir au monde que les gens en Israël ne veulent pas la guerre, mais souhaitent un avenir lumineux et paisible. » Il croit que « parler vaut mieux que tirer des roquettes et déclencher une guerre. »
Une rose prend environ trois à quatre heures de torsion et de façonnage de l’acier. Il sculpte ensuite délicatement à la main des pétales et des feuilles. Le socle de la sculpture est une carte d’Israël, avec la rose qui pousse depuis la frontière avec Gaza. Avec ses mains soigneuses, il plie et façonne chaque pétale et feuille, transformant des armes en merveilleuses œuvres d’art. Il reverse une grande partie des recettes à la construction d’abris supplémentaires.
Chaque pièce raconte une histoire d’espoir – qu’un jour, ce qui était destiné au mal puisse devenir quelque chose de beau.
Les « Roquettes en Roses » de Yaron nous rappellent que, même en temps difficile, nous pouvons trouver des moyens de créer du bien.
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Hochéa 2, 1–22
La Haftara de cette semaine utilise la métaphore d’un mariage troublé pour illustrer la relation entre D.ieu et Israël.
Malgré l’infidélité d’Israël – poursuivant d’autres dieux comme un conjoint adultère – D.ieu promet de ne pas rejeter complètement Son peuple. Il avertit des conséquences de leur idolâtrie, mais affirme aussi Son amour durable et Son intention de les ramener. D.ieu dit qu’Il attirera Israël dans le désert et lui parlera avec tendresse, restaurant ainsi leur alliance.
Le Rav Sacks a écrit : « Dans le silence du désert, Israël est devenu le peuple pour qui l’expérience religieuse primordiale n’était pas la vision, mais l’écoute : Chéma’ Israël. »
L’image passe ensuite de la punition au renouveau : les vignes fleuriront, les noms changeront, passant du jugement à la miséricorde, et Israël appellera de nouveau D.ieu son époux. Le passage se termine sur une vision d’harmonie cosmique et de renouvellement de l’alliance, où D.ieu promet des fiançailles éternelles avec Israël, dans la justice, l’équité, l’amour et la compassion. Cela symbolise l’amour fidèle de D.ieu et Sa promesse de réconciliation, malgré les péchés passés d’Israël.
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
La Paracha de cette semaine est la première du livre de Bamidbar et traite du recensement des enfants d’Israël. Ces chiffres ont été obtenus par un recensement du peuple. La Haftara évoque également le nombre de Juifs. Cependant, elle parle du nombre de Juifs dans le futur. Contrairement à la Paracha, la Haftara prédit que leur nombre sera incalculable.
Le Rav Sacks soulignait le danger de considérer les gens comme une masse, et écrivait : « Un leader juif doit respecter les individus. Il doit “élever leur tête”. Si vous souhaitez diriger, quel que soit le nombre de personnes que vous guidez, vous devez toujours exprimer la valeur que vous accordez à chacun, y compris ceux que les autres excluent : la veuve, l’orphelin, et l’étranger. Vous ne devez jamais chercher à manipuler une foule en jouant sur les émotions primitives de peur ou de haine. Vous ne devez jamais écraser les opinions des autres. »
Le nom du quatrième livre de la Torah est « Nombres » en français, « Bamidbar » (qui signifie « dans le désert ») en hébreu. Ces noms font référence au recensement mais aussi aux années d’errance dans le désert. La Haftara mentionne deux fois le désert : « Je la rendrai semblable au désert » (Hochéa 2:5) et « Je la conduirai au désert, et je parlerai à son cœur » (Hochéa 2:16).
Contexte pour les Prophètes
Le livre d’Hochéa
Le Livre d’Hochéa, l’un des douze prophètes dits « mineurs », utilise le mariage troublé du prophète comme reflet symbolique de la relation entre D.ieu et Israël. D.ieu ordonne à Hochéa d’épouser Gomer, une femme encline à l’infidélité, pour représenter l’infidélité spirituelle d’Israël par l’idolâtrie et les alliances avec des nations étrangères.
Malgré ses trahisons, Hochéa continue à la poursuivre et à lui pardonner, à l’image de l’amour et de l’engagement durables de D.ieu envers Israël. Le livre mêle jugements sévères et profonde compassion. Les péchés d’Israël – notamment le culte de Baal et l’injustice sociale – entraînent des avertissements de destruction et d’exil.
Mais ces avertissements sont entrecoupés de puissantes promesses de renouveau : D.ieu ne délaissera jamais Son peuple. Dans le futur, Israël reviendra dans l’humilité et dans la fidélité. Les derniers chapitres expriment l’espoir, la restauration et la guérison divine. Hochéa met l’accent sur la justice de D.ieu, mais encore plus sur Sa miséricorde, illustrant une alliance fondée sur l’amour, la Téchouva, et la possibilité de rédemption.
« Le Rav Sacks écrit que Hochéa savait que la destinée d’Israël dépendait de son sens de la mission. » Il ajoute que « la manière dont nous agissons envers D.ieu influence notre manière d’agir envers les autres. Tel est le message de Hochéa – et l’inverse est aussi vrai : la manière dont nous agissons envers les autres influence notre relation à D.ieu. » nette entre la véritable et la fausse autorité religieuse, reflétant la préoccupation plus large d’Ézéchiel pour la sainteté et la restauration.
Citation de la semaine
« Nous avons une tradition dans le judaïsme selon laquelle chaque jour de semaine, les hommes juifs récitent les magnifiques paroles du prophète Hochéa : “Je me fiancerai à Toi pour toujours.” C’est notre déclaration d’amour quotidienne, entre nous et D.ieu, entre nous et ceux que nous aimons. Et c’est l’amour qui guide nos pas sur le chemin de la joie. »
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Réflexions supplémentaires
Pourquoi pensez-vous que les livres des Prophètes utilisent des analogies et des symboles pour transmettre leurs messages au peuple juif ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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