Imaginez la scène suivante : vous conduisez légèrement au-delà de la limite de vitesse. Vous remarquez une voiture de police dans votre rétroviseur. Vous ralentissez. Vous savez pertinemment qu’il est interdit d’excéder la limite de vitesse, peu importe qu’on vous voit ou non, mais notre condition humaine fait que la probabilité d’être remarqué et pénalisé fait une différence.
Récemment, une série d’expériences a été menée par des psychologues pour évaluer l’impact du sentiment d’être observé sur le comportement prosocial. Chenbo Zhong, Vanessa Bohns et Francesca Gino ont conçu un test afin de voir si un sentiment d’anonymat produit une différence. Ils ont distribué aléatoirement à un groupe d’étudiants des lunettes de soleil ou des lunettes de vue, en leur disant qu’ils évaluaient les réactions à un nouveau produit. Par ailleurs, on leur a donné six dollars et l’opportunité de les donner à n’importe qui, dans le cadre d’une action apparemment sans rapport avec l’expérience. Ceux qui portaient des lunettes de vue ont donné en moyenne 2,71$, alors que ceux qui portaient des lunettes de soleil ont donné en moyenne 1,81$. Le simple fait de porter des lunettes de soleil, et donc d’être méconnaissable, a réduit la générosité. Dans une autre expérience, ils ont découvert que les étudiants étaient plus enclins à tricher dans une pièce à lumière tamisée que dans une pièce bien éclairée[1]. Plus nous pensons être observés, plus nous devenons moraux et généreux.
Kevin Haley et Dan Fessler ont testé des étudiants sur le “jeu du dictateur”, dans lequel on donne dix dollars à chacun, avec la possibilité de partager toute la somme, ou rien du tout, avec un inconnu anonyme. Avant cela, et sans réaliser que cela faisait partie de l’expérience, certains des étudiants ont vu une paire d’yeux en écran de veille d’ordinateur, alors que d’autres ont vu une image différente. Ceux qui ont vu les yeux ont donné 55% de plus à l’inconnu que les personnes de l’autre groupe. Dans une autre étude, les chercheurs ont mis une machine à café dans le couloir de l’université. Les passants pouvaient prendre un café et mettre de l’argent dans la caisse attenante. Pendant certaines semaines, une image avec des yeux attentifs était placée sur le mur à côté, et pendant d’autres, une image de fleurs. Lorsque les yeux étaient affichés sur le mur, les gens laissaient en moyenne 2,76 fois plus d’argent que les autres semaines[2].
Ara Norenzayan, auteur du livre Big Gods, duquel ces études sont prises, conclut que “les gens observés sont de bonnes personnes”[3]. C’est ce qui fait de la religion un moteur d’honnêteté et de comportement altruiste : la croyance que D.ieu observe ce que l’on fait. Ce n’est pas une coïncidence si, en Occident, la perte de foi en D.ieu a mené à une utilisation accrue de la vidéosurveillance et d’autres moyens de contrôle. Voltaire dit un jour, nonobstant ses opinions personnelles sur le sujet, qu’il voulait que son majordome et ses serviteurs croient en D.ieu car il serait alors moins sujet à être escroqué[4].
Moins évident que cela, la trouvaille expérimentale selon laquelle ce qui influence notre comportement n’est pas uniquement ce en quoi nous croyons, mais plutôt le fait de se le faire rappeler. Lors d’une expérience menée par Brandon Randolph-Seng et Michael Nielsen, les participants étaient exposés à des mots qui étaient montrés rapidement pendant moins de 100 millisecondes, c’est-à-dire assez pour être appréhendés par le cerveau mais pas assez longtemps pour en être conscients. Ils ont ensuite passé un test au cours duquel ils avaient l’opportunité de tricher. Ceux qui avaient vu des mots liés à D.ieu avaient moins tendance à le faire que ceux qui avaient vu des mots neutres. Un autre test, dans lequel les participants devaient se remémorer les Dix commandements, pendant que d’autres devaient se rappeler des derniers dix livres qu’ils avaient lus, a mis en avant le même résultat : la simple action consistant à se rappeler des Dix commandements a réduit la tendance à tricher.
Deepak Malhotra, un autre chercheur, a évalué la volonté de fidèles chrétiens à donner la charité à des œuvres de bienfaisance en ligne. La réponse fut 300% plus grande si la demande était faite le dimanche que n’importe quel autre jour de la semaine. Les participants n’ont clairement pas changé sur la croyance religieuse ou d’avis sur l’importance de la charité entre le dimanche et les autres jours de la semaine. Simplement, le dimanche, ils étaient plus enclins à penser à D.ieu. Une expérience similaire a été menée avec des musulmans au Maroc, où il a été découvert que les gens étaient plus susceptibles de donner à la charité s’ils habitaient dans un endroit où ils pouvaient entendre l’appel à la prière depuis un minaret local.
La conclusion de Nazorayan est que “la religion est davantage liée à la situation qu’à la personne”[5], ou bien, pour l’exprimer différemment, ce qui influence notre comportement est moins ce que nous croyons que le rappel, même inconscient, de ce que nous croyons.
C’est précisément la psychologie qui se cache derrière la mitsva de tsitsit dans la paracha de cette semaine, Chelakh Lekha :
Cela formera pour vous des franges dont la vue vous rappellera tous les commandements de l'Éternel, afin que vous les exécutiez et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux, qui vous entraînent à l'infidélité.
Nombres 15:39
Le Talmud (Menakhot 44a) raconte l’histoire d’un homme qui, à un moment de faiblesse morale, a décidé de rendre visite à une certaine courtisane. Il était en train d’enlever ses vêtements lorsqu’il vit ses tsitsit, ce qui l’immobilisa instantanément. La courtisane lui a demandé ce qui n’allait pas, et il lui parla des tsitsit, en lui disant que les quatres franges de ses vêtements étaient devenus des témoins accusateurs contre lui pour le péché qu’il s’apprêtait à commettre. La femme fut si impressionnée par la force de ce simple commandement qu’elle se convertit au judaïsme.
Nous ne comprenons pas toujours le lien entre la religion et la moralité. Dostoïevsky est réputé pour avoir dit que si D.ieu n’existait pas, tout serait permis[6]. Cela n’est pas la vision juive conventionnelle. Selon Rabbi Nissim Gaon, les impératifs moraux de la raison ont été contraignants depuis le commencement de l’humanité[7]. Nous avons un sens de la moralité. Nous savons que certaines choses sont mauvaises. Mais nous avons également des désirs contradictoires. Nous sommes attirés par ce que nous ne pouvons pas faire, et nous sommes souvent poussés à la tentation. Quiconque a déjà essayé de perdre du poids sait exactement de quoi je parle. Dans la sphère morale, c’est ce que la Torah veut dire lorsqu’elle affirme : “ne vous égarez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux, qui vous entraînent à l'infidélité” (Nombres 15:39).
Le sentiment moral, a écrit James Q. Wilson, “n’est pas un puissant faisceau lumineux qui illumine tout ce qu’il touche à l’extérieur”. Il s’agit plutôt “d’une petite bougie, projetant des ombres vagues et multiples, vacillant et clignotant dans les vents violents du pouvoir et de la passion, du lucre et et de l’idéologie”. Il ajouta: “Mais, rapprochée du coeur, elle repousse les ténèbres et réchauffe le coeur”[8].
Wittgenstein dit un jour que “le travail du philosophe consiste à assembler des rappels”[9]. Dans le cas du judaïsme, le rôle des signes extérieurs, les tsitsit, la mézouza et les téfillin, est exactement cela : assembler des rappels, sur nos vêtements, sur nos maisons, sur nos mains et nôtre tête, afin de se rappeler que certaines choses sont mauvaises, et que même si aucun autre être humain ne nous voit, D.ieu, Lui, nous voit et nous demandera des comptes. Suite à de récentes recherches, nous avons maintenant la preuve empirique que les rappels ont une influence notable sur la façon dont nous agissons.
“Le coeur est plus que toute chose plein de détours, et iI est malade : qui pourrait le connaître ?”
Jérémie 17:9
L’une des bénédictions et des malédictions de la nature humaine est que nous utilisons notre raison pas uniquement pour agir de manière rationnelle, mais également pour rationaliser et excuser ce que nous faisons, même lorsque l’on sait que nous n’aurions pas dû les faire. C’est peut-être l’une des leçons que la Torah aimerait tirer de l’histoire des explorateurs. S’ils s’étaient rappelés de ce que D.ieu avait fait à l’Égypte, l’empire le plus puissant de l’antiquité, ils n’auraient pas dit : “Nous ne pouvons marcher contre ce peuple, car il est plus fort que nous”. Mais ils furent envahis par la peur. Les émotions fortes, en particulier la peur, déforment notre perception. Elles activent l’amygdale, la source de nos réactions les plus primaires, de telle sorte qu’elle prend le pas sur le cortex préfrontal qui nous permet de penser rationnellement au sujet des conséquences de nos décisions.
Les tsitsit, avec leurs fils bleus, nous rappellent le ciel, et c’est ce dont nous avons le plus besoin pour agir constamment de manière conforme aux meilleurs anges de notre nature.
[1] Chen-Bo Zhong, Vanessa K. Bohns, et Francesca Gino, Good Lamps Are the Best Police: Darkness Increases Dishonesty and Self-Interested Behavior, Psychological Science 21 (2009), pp. 311–314.
[2] Ce paragraphe et le suivant s’appuient sur l’ouvrage d’Ara Norenzayan, Big Gods: How religion transformed cooperation and conflict, Princeton University Press, 2013, pp. 13-54.
Est-ce que tout le monde a besoin de rappels de ce qui est bien ou mal, même les bonnes personnes ?
Avons-nous besoin de la religion pour nous enseigner la moralité ? Les athées peuvent-ils être moraux ?
Qu’est-ce que la religion ajoute à nos vies en tant que personnes morales, et en tant que communautés morales ?
With thanks to the Wohl Legacy for their generous sponsorship of Covenant &
Conversation.
Maurice was a visionary philanthropist. Vivienne was a woman of the deepest humility.
Together, they were a unique partnership of dedication and grace, for whom living was
giving.
Les douze hommes envoyés par Moïse pour explorer la terre d’Israël sont revenus avec un rapport totalement trompeur. Ils dirent : "Nous ne pouvons marcher…
L’un des discours les plus forts qu’il m’ait été donné d’entendre fut donné par le Rabbi de Loubavitch, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, sur la paracha…
Assembler des Rappels
שלח לך
Listen
Read In
Download PDF
Share
Chelakh Lekha
Imaginez la scène suivante : vous conduisez légèrement au-delà de la limite de vitesse. Vous remarquez une voiture de police dans votre rétroviseur. Vous ralentissez. Vous savez pertinemment qu’il est interdit d’excéder la limite de vitesse, peu importe qu’on vous voit ou non, mais notre condition humaine fait que la probabilité d’être remarqué et pénalisé fait une différence.
Récemment, une série d’expériences a été menée par des psychologues pour évaluer l’impact du sentiment d’être observé sur le comportement prosocial. Chenbo Zhong, Vanessa Bohns et Francesca Gino ont conçu un test afin de voir si un sentiment d’anonymat produit une différence. Ils ont distribué aléatoirement à un groupe d’étudiants des lunettes de soleil ou des lunettes de vue, en leur disant qu’ils évaluaient les réactions à un nouveau produit. Par ailleurs, on leur a donné six dollars et l’opportunité de les donner à n’importe qui, dans le cadre d’une action apparemment sans rapport avec l’expérience. Ceux qui portaient des lunettes de vue ont donné en moyenne 2,71$, alors que ceux qui portaient des lunettes de soleil ont donné en moyenne 1,81$. Le simple fait de porter des lunettes de soleil, et donc d’être méconnaissable, a réduit la générosité. Dans une autre expérience, ils ont découvert que les étudiants étaient plus enclins à tricher dans une pièce à lumière tamisée que dans une pièce bien éclairée[1]. Plus nous pensons être observés, plus nous devenons moraux et généreux.
Kevin Haley et Dan Fessler ont testé des étudiants sur le “jeu du dictateur”, dans lequel on donne dix dollars à chacun, avec la possibilité de partager toute la somme, ou rien du tout, avec un inconnu anonyme. Avant cela, et sans réaliser que cela faisait partie de l’expérience, certains des étudiants ont vu une paire d’yeux en écran de veille d’ordinateur, alors que d’autres ont vu une image différente. Ceux qui ont vu les yeux ont donné 55% de plus à l’inconnu que les personnes de l’autre groupe. Dans une autre étude, les chercheurs ont mis une machine à café dans le couloir de l’université. Les passants pouvaient prendre un café et mettre de l’argent dans la caisse attenante. Pendant certaines semaines, une image avec des yeux attentifs était placée sur le mur à côté, et pendant d’autres, une image de fleurs. Lorsque les yeux étaient affichés sur le mur, les gens laissaient en moyenne 2,76 fois plus d’argent que les autres semaines[2].
Ara Norenzayan, auteur du livre Big Gods, duquel ces études sont prises, conclut que “les gens observés sont de bonnes personnes”[3]. C’est ce qui fait de la religion un moteur d’honnêteté et de comportement altruiste : la croyance que D.ieu observe ce que l’on fait. Ce n’est pas une coïncidence si, en Occident, la perte de foi en D.ieu a mené à une utilisation accrue de la vidéosurveillance et d’autres moyens de contrôle. Voltaire dit un jour, nonobstant ses opinions personnelles sur le sujet, qu’il voulait que son majordome et ses serviteurs croient en D.ieu car il serait alors moins sujet à être escroqué[4].
Moins évident que cela, la trouvaille expérimentale selon laquelle ce qui influence notre comportement n’est pas uniquement ce en quoi nous croyons, mais plutôt le fait de se le faire rappeler. Lors d’une expérience menée par Brandon Randolph-Seng et Michael Nielsen, les participants étaient exposés à des mots qui étaient montrés rapidement pendant moins de 100 millisecondes, c’est-à-dire assez pour être appréhendés par le cerveau mais pas assez longtemps pour en être conscients. Ils ont ensuite passé un test au cours duquel ils avaient l’opportunité de tricher. Ceux qui avaient vu des mots liés à D.ieu avaient moins tendance à le faire que ceux qui avaient vu des mots neutres. Un autre test, dans lequel les participants devaient se remémorer les Dix commandements, pendant que d’autres devaient se rappeler des derniers dix livres qu’ils avaient lus, a mis en avant le même résultat : la simple action consistant à se rappeler des Dix commandements a réduit la tendance à tricher.
Deepak Malhotra, un autre chercheur, a évalué la volonté de fidèles chrétiens à donner la charité à des œuvres de bienfaisance en ligne. La réponse fut 300% plus grande si la demande était faite le dimanche que n’importe quel autre jour de la semaine. Les participants n’ont clairement pas changé sur la croyance religieuse ou d’avis sur l’importance de la charité entre le dimanche et les autres jours de la semaine. Simplement, le dimanche, ils étaient plus enclins à penser à D.ieu. Une expérience similaire a été menée avec des musulmans au Maroc, où il a été découvert que les gens étaient plus susceptibles de donner à la charité s’ils habitaient dans un endroit où ils pouvaient entendre l’appel à la prière depuis un minaret local.
La conclusion de Nazorayan est que “la religion est davantage liée à la situation qu’à la personne”[5], ou bien, pour l’exprimer différemment, ce qui influence notre comportement est moins ce que nous croyons que le rappel, même inconscient, de ce que nous croyons.
C’est précisément la psychologie qui se cache derrière la mitsva de tsitsit dans la paracha de cette semaine, Chelakh Lekha :
Le Talmud (Menakhot 44a) raconte l’histoire d’un homme qui, à un moment de faiblesse morale, a décidé de rendre visite à une certaine courtisane. Il était en train d’enlever ses vêtements lorsqu’il vit ses tsitsit, ce qui l’immobilisa instantanément. La courtisane lui a demandé ce qui n’allait pas, et il lui parla des tsitsit, en lui disant que les quatres franges de ses vêtements étaient devenus des témoins accusateurs contre lui pour le péché qu’il s’apprêtait à commettre. La femme fut si impressionnée par la force de ce simple commandement qu’elle se convertit au judaïsme.
Nous ne comprenons pas toujours le lien entre la religion et la moralité. Dostoïevsky est réputé pour avoir dit que si D.ieu n’existait pas, tout serait permis[6]. Cela n’est pas la vision juive conventionnelle. Selon Rabbi Nissim Gaon, les impératifs moraux de la raison ont été contraignants depuis le commencement de l’humanité[7]. Nous avons un sens de la moralité. Nous savons que certaines choses sont mauvaises. Mais nous avons également des désirs contradictoires. Nous sommes attirés par ce que nous ne pouvons pas faire, et nous sommes souvent poussés à la tentation. Quiconque a déjà essayé de perdre du poids sait exactement de quoi je parle. Dans la sphère morale, c’est ce que la Torah veut dire lorsqu’elle affirme : “ne vous égarez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux, qui vous entraînent à l'infidélité” (Nombres 15:39).
Le sentiment moral, a écrit James Q. Wilson, “n’est pas un puissant faisceau lumineux qui illumine tout ce qu’il touche à l’extérieur”. Il s’agit plutôt “d’une petite bougie, projetant des ombres vagues et multiples, vacillant et clignotant dans les vents violents du pouvoir et de la passion, du lucre et et de l’idéologie”. Il ajouta: “Mais, rapprochée du coeur, elle repousse les ténèbres et réchauffe le coeur”[8].
Wittgenstein dit un jour que “le travail du philosophe consiste à assembler des rappels”[9]. Dans le cas du judaïsme, le rôle des signes extérieurs, les tsitsit, la mézouza et les téfillin, est exactement cela : assembler des rappels, sur nos vêtements, sur nos maisons, sur nos mains et nôtre tête, afin de se rappeler que certaines choses sont mauvaises, et que même si aucun autre être humain ne nous voit, D.ieu, Lui, nous voit et nous demandera des comptes. Suite à de récentes recherches, nous avons maintenant la preuve empirique que les rappels ont une influence notable sur la façon dont nous agissons.
L’une des bénédictions et des malédictions de la nature humaine est que nous utilisons notre raison pas uniquement pour agir de manière rationnelle, mais également pour rationaliser et excuser ce que nous faisons, même lorsque l’on sait que nous n’aurions pas dû les faire. C’est peut-être l’une des leçons que la Torah aimerait tirer de l’histoire des explorateurs. S’ils s’étaient rappelés de ce que D.ieu avait fait à l’Égypte, l’empire le plus puissant de l’antiquité, ils n’auraient pas dit : “Nous ne pouvons marcher contre ce peuple, car il est plus fort que nous”. Mais ils furent envahis par la peur. Les émotions fortes, en particulier la peur, déforment notre perception. Elles activent l’amygdale, la source de nos réactions les plus primaires, de telle sorte qu’elle prend le pas sur le cortex préfrontal qui nous permet de penser rationnellement au sujet des conséquences de nos décisions.
Les tsitsit, avec leurs fils bleus, nous rappellent le ciel, et c’est ce dont nous avons le plus besoin pour agir constamment de manière conforme aux meilleurs anges de notre nature.
[1] Chen-Bo Zhong, Vanessa K. Bohns, et Francesca Gino, Good Lamps Are the Best Police: Darkness Increases Dishonesty and Self-Interested Behavior, Psychological Science 21 (2009), pp. 311–314.
[2] Ce paragraphe et le suivant s’appuient sur l’ouvrage d’Ara Norenzayan, Big Gods: How religion transformed cooperation and conflict, Princeton University Press, 2013, pp. 13-54.
[3] Ibid., p. 19.
[4] Voltaire, Political Writings, ed. David Williams (Cambridge, NY: Cambridge University Press, 1994), p. 190
[5] Ibid., p. 39.
[6] Il n’a pas prononcé ces paroles exactes, mais il a dit quelque chose de semblable dans les frères Karamazov (1880).
[7] Commentaire sur Brakhot, introduction.
[8] James Q. Wilson, The Moral Sense, Free Press, 1993, p. 251.
[9] Philosophical Investigations, §127.
Maurice was a visionary philanthropist. Vivienne was a woman of the deepest humility.
Together, they were a unique partnership of dedication and grace, for whom living was giving.
More on Chélah Lékha
Ce qui différencie Josué et Caleb
Deux sortes de peur