● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Il existe une image lancinante dans la Torah qui traverse les millénaires, chargée d’émotion. Il s’agit de l’image d’un homme et de son fils qui marchent côte à côte à travers un paysage désolé de vallées ombragées et de montagnes arides. Le fils n’a aucune idée de la destination et de la raison du voyage. À l’inverse, l’homme est un tourbillon d’émotions. Il sait exactement où il va et pourquoi, mais il est incapable d’y trouver un sens. Le nom de l’homme est Abraham.
D.ieu lui a miraculeusement donné un fils, et promit qu’il deviendrait une grande nation. D.ieu lui dit maintenant de sacrifier son fils. D’une part, l’homme est rempli de crainte : vais-je vraiment perdre la seule chose au monde qui donne un sens à ma vie, le fils pour lequel j’ai prié toutes ces années ? D’autre part, une partie de lui dit : tout comme cet enfant était impossible - j'étais âgé, ma femme était trop âgée - mais le voilà. Donc, bien que cela semble impossible, je sais que D.ieu ne va pas me l’enlever. Ce n’est pas le D.ieu que je connais et que j’aime. Il ne m’aurait jamais demandé d’appeler cet enfant Isaac, c’est-à-dire, “Il rira” s’Il voulait nous faire pleurer.
Le père est dans un état de dissonance cognitive absolue, mais bien qu’il ne puisse pas en comprendre le sens, il fait confiance à D.ieu et ne montre à son fils aucun signe d’émotion. Vayel’hou chnehem yakhdav. Les deux marchèrent ensemble.
Mais comme s’il souhaitait mettre l’accent sur la confiance entre père et fils, et entre les deux et D.ieu, le texte répète : Vayel’hou chnehem yakhdav. Les deux marchèrent ensemble.
Nulle part ailleurs, on ne voit de façon plus évidente le fossé entre les valeurs juives et laïques d'aujourd'hui qu’ici. Nous vivons dans un monde laïc qui a accumulé plus de savoir que toutes les générations précédentes réunies, de la grandeur du cosmos à la structure de l’ADN, de la théorie des supercodes aux circuits neuronaux du cerveau, mais il a oublié la vérité simple qu’une civilisation est aussi forte que l’amour et le respect entre parent et enfant, Vayel’hou chnehem yakhdav, la capacité des générations à marcher ensemble.
Les juifs sont formidablement intellectuels. Nous avons nos prix Nobel de physique, nos chimistes, nos scientifiques médicaux et nos théoriciens de jeux. Mais tant qu’il existe une connexion vivante entre les juifs et notre héritage, nous n’oublierons jamais qu’il n’y a rien de plus important que la maison, le lien sacré du mariage, et le lien encore plus sacré entre parent et enfant. Vayel’hou chnehem yakhdav.
Et si nous nous demandons pourquoi les juifs réussissent si souvent, et en réussissant, donnent si souvent leur argent et leur temps à autrui, en ayant un impact disproportionné en égard à leurs nombres : il n’y a ni magie, ni mystère, ni miracle. C’est simplement que nous investissons nos précieuses énergies pour élever nos enfants. Surtout le Chabbat pendant que nous ne pouvons pas acheter à nos enfants des vêtements chers ou des gadgets électroniques, lorsque nous ne pouvons que leur donner ce qu’ils désirent le plus – notre temps.
Les juifs le savaient, savent et sauront toujours ce sur quoi les classes bavardes actuelles nient : une civilisation est aussi forte que le lien entre les générations. C’est l’image durable de la paracha de cette semaine : le premier parent juif, Abraham et le premier enfant juif Isaac, qui marchent ensemble vers un avenir inconnu, leurs craintes tranquillisées par leur foi. Perdez la famille et nous perdrons bientôt tout le reste. Sanctifiez la famille et nous aurons quelque chose de plus précieux que la richesse, le pouvoir ou le succès : l’amour entre les générations qui est le plus grand cadeau que D.ieu nous donne lorsque nous le donnons à l’autre.
Autour de la table de Chabbat
Qu’est-ce que signifie "marcher ensemble" pour vous, et pourquoi pensez-vous qu’il est important chez les familles ?
Pouvez-vous penser à d’autres relations parent-enfant qui reflètent une valeur similaire à celle d’Avraham et d’Itshak ?
Rabbi Sacks pense qu’une civilisation dépend de familles fortes. Pouvez-vous développer cet argument ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Avraham a maintenant 99 ans, et Sarah 89. Avraham reçoit avec enthousiasme trois invités qui sont des anges déguisés bien que seulement trois jours se soient écoulés depuis sa brit milah, il ne se sent donc pas bien. Ces invités révèlent que Sarah donnera naissance à un fils dans l’année, et elle rit d’incrédulité.
Avraham implore D.ieu d’épargner Sodome de la destruction, mais la ville est détruite et seuls Lot et sa famille sont sauvés. La femme de Lot regarde Sodome pendant sa destruction, et elle se transforme en statue de sel.
Le fils d’Avraham et de Sarah, Its’hak, est né et reçoit la brit après huit jours. Plus tard, D.ieu met Avraham à l’épreuve, lui ordonnant de sacrifier son fils. Avraham s'apprête à l’immoler, malgré ses instinct paternels, faisant confiance à D.ieu. Un ange l’arrête juste à temps, et un bélier est sacrifié au lieu.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
La force d’une civilisation dépend du lien entre les générations, les parents et les enfants qui marchent ensemble à travers la vie, unis par des valeurs partagées et de l’amour. L’histoire d’Avraham et d’Its’hak qui marchent côte à côte, faisant confiance l’un à l’autre et à D.ieu, malgré l’incertitude qui s’annonce, est le meilleur exemple de cela. Rabbi Sacks indique que ce lien sacré a été une pierre angulaire de la vie juive, gardant les familles fortes pendant des milliers d’années.
Dans le monde d’aujourd’hui, la famille est souvent dévalorisée ce qui peut mener à des mariages en échec et de plus en plus de sociétés troublées. Sans la stabilité de la famille, même les civilisations les plus avancées risquent de tomber en miettes. Ultimement, l’accent du judaïsme sur le Chabbat où les familles mettent de côté le matérialisme et passent du temps ensemble peut créer quelque chose de plus précieux que le succès ou la richesse : un amour durable intergénérationnel. À la fin de la journée, une nation n’est forte que selon les familles qui la composent.
Quelles valeurs aimeriez-vous transmettre à vos futurs enfants ?
Activité sur la paracha
Rêver de l’avenir
Lors de votre repas de Chabbat (ou après), faites un tour de table et offrez à chaque personne la chance de partager quelque chose qu’elle rêve d’accomplir à l’avenir. D’autres membres du groupe peuvent ensuite offrir des encouragements ou des idées de comment faire de ce rêve une réalité. Tout comme Avraham était là pour aider à façonner son fils et à développer son avenir, votre famille peut se réunir et aider chaque membre du groupe. Puis discutez de ce dont vous rêvez en tant que famille.
Une histoire pour tous les âges
Elie et son père
Il était une fois un homme nomméElie Wiesel. Elie naquit en 1928 et grandit en tant que garçon normal vivant à Sighet, Roumanie. Voici ce qu’il faut savoir : Elie n’a pas toujours eu une bonne relation avec son père, ils étaient souvent en désaccord, et l’entente était difficile. Mais tout cela s’apprêtait à changer.
Lorsqu’Elie n’était qu’un adolescent, la Seconde Guerre mondiale éclata en Europe, et il fut extrêmement difficile et dangereux d’être juif. Elie et son père furent envoyés ensemble dans un endroit très obscur et effrayant, un camp ou être juif était encore plus difficile. Et alors qu’ils étaient là, Elie et son père furent confrontés à de terribles épreuves ensemble. Ils passèrent par la faim, le froid et la cruauté, mais à travers tout cela, ils se serraient les coudes, se soutenant et se souciant l’un de l’autre, peu importe ce qui arrivait.
Même lorsqu’Elie était faible ou avait peur, il ne voulait jamais laisser son père seul, et son père fit tout pour protéger Elie. Un jour, son père se blessa. Elie ne parvint pas à guérir la blessure de son père, il resta donc près de son père, s’occupant de lui et le protégeant jusqu’à ce qu’il se rétablisse.
Leur amour leur donna la force de continuer. Elie dit souvent que son père représentait la raison de sa survie, ils continuaient pour le bien de l’autre. Bien que la guerre fut remplie de tristesse et de deuil, leur connexion montra le pouvoir de l’amour entre père et fils, même lors des moments les plus difficiles.
En 2017, le propre fils d’Elie, Elicha, écrit : “Mon père était un bâtisseur de ponts entre les générations. À travers son amour, qui traversait les époques, je me sentais lié non seulement à lui mais à mes grands-parents également… un homme qui aimait profondément la paix, le dialogue et l’amour entre pères et fils.”
Àpropos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 40:27-41:16
Dans la Haftara de cette semaine, le prophète Elicha accomplit deux miracles de miséricorde.
D’abord, une veuve faisant face à la menace de se faire enlever ses enfants à cause de dettes sollicita l’aide d’Elicha. Il l’enjoint d’amasser des pots vides de ses voisins, puis il les remplit miraculeusement d’huile, lui permettant de vendre l’huile, de payer ses dettes et de vivre du reste.
Dans la deuxième histoire, Elicha bénit une femme chounamite qui avait fait preuve de grande hospitalité envers lui avec une promesse de donner naissance à un garçon. Lorsque l’enfant meurt de manière inattendue, la femme cherche Elicha qui voyage chez elle et qui ressuscite l’enfant miraculeusement à travers la prière et l’effort personnel, lui redonnant la vie.
La Torah raconte-t-elle souvent l’histoire de miracles accomplis par des individus ? Sinon, pourquoi ?
Sujets de conversation
Quel est le sens de l’huile dans la tradition juive ?
Pourquoi l’action miraculeuse d’Elicha accomplie avec la veuve dans l’histoire concorde-t-elle avec les principes de tsédaka du Rambam ?
Savez-vous autre chose sur le prophète Elicha ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Il existe deux liens clés entre la paracha de cette semaine et la haftara choisie.
D’abord, la paracha et la haftara soulignent toutes deux une transition de l’implication miraculeuse de D.ieu dans le monde, à un monde où l'initiative humaine est de plus en plus évidente. Toutes les parachiot précédentes décrivent la création et l'œuvre de D.ieu. Même Lekh Lekha peut être inclus là-dedans depuis la sélection divine d’Avraham et les débuts du monothéisme. Mais, depuis notre paracha, un élément notoire de partenariat humain émerge.
Deuxièmement, nos deux textes contiennent une promesse d’enfants après une infertilité prolongée, si bien que la promesse semble être un souhait bien intentionné d’un sympathisant sans aucune chance d’être accomplie.
Ces femmes, Sarah et la femme chounamite, réagissent chacune à ces promesses avec incrédulité. Dans les deux cas, leur réaction démontre d’une part à quel point un enfant est désiré et d’autre part, à quel point ce souhait semble éloigné de la réalité. Malgré cela, les deux promesses sont réalisées.
Contexte pour les Prophètes
Le livre des Rois
Le livre des Rois est écrit en deux parties, nommées Rois I et Rois II dans la Bible hébraïque. Cela relate l’histoire d’Israël depuis les derniers jours du roi David jusqu’à l’exil babylonien et la succession des rois dans les deux domaines.
Le récit souligne le déclin spirituel et moral du peuple et de ses dirigeants, mettant l’accent sur les conséquences de l’abandon de l’alliance que les Bné Israël ont conclu avec D.ieu. Les prophètes, en particulier Elie et Elysée, jouent un rôle central dans la mise en garde des rois et du peuple de revenir vers D.ieu, mais leurs mises en garde sont ignorées. Le livre culmine par la destruction du royaume du Nord par l’Assyrie et la chute de Yéhouda par la Babylonie, se terminant par l’exil du peuple juif. C’est une fin sombre pour le livre des Rois, et il est important de souligner que l’idée même d’un roi humain qui règne sur Israël est compliquée, et le prophète Samuel s’oppose fortement lorsque le peuple a d’abord demandé qu’un roi soit nommé.
Tel que Rabbi Sacks l’écrit, “La société idéale, telle que la Torah la conçoit, est celle dans laquelle personne ne règne ou n’exerce de pouvoir sur quiconque, sinon D.ieu Lui-même” (On the Limits of Power, Shoftim, Covenant & Conversation 5767).
Citation de la semaine
“Un miracle n’est pas nécessairement quelque chose qui suspend la loi naturelle. Il s’agit plutôt d’un événement pour lequel il existe une explication naturelle, mais qui, en fonction de quand, où et comment il s’est produit, évoque l’émerveillement, de telle sorte à ce que même les plus grands sceptiques sentent que D.ieu est intervenu dans l’histoire.”
Avez-vous souhaité quelque chose qui semblait hors de portée mais qui est devenu réalité ? Cela vous a-t-il paru miraculeux ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Marcher ensemble
Family Edition
Vayéra
Inspired by the teachings of Rabbi Lord Jonathan Sacks
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Il existe une image lancinante dans la Torah qui traverse les millénaires, chargée d’émotion. Il s’agit de l’image d’un homme et de son fils qui marchent côte à côte à travers un paysage désolé de vallées ombragées et de montagnes arides. Le fils n’a aucune idée de la destination et de la raison du voyage. À l’inverse, l’homme est un tourbillon d’émotions. Il sait exactement où il va et pourquoi, mais il est incapable d’y trouver un sens. Le nom de l’homme est Abraham.
D.ieu lui a miraculeusement donné un fils, et promit qu’il deviendrait une grande nation. D.ieu lui dit maintenant de sacrifier son fils. D’une part, l’homme est rempli de crainte : vais-je vraiment perdre la seule chose au monde qui donne un sens à ma vie, le fils pour lequel j’ai prié toutes ces années ? D’autre part, une partie de lui dit : tout comme cet enfant était impossible - j'étais âgé, ma femme était trop âgée - mais le voilà. Donc, bien que cela semble impossible, je sais que D.ieu ne va pas me l’enlever. Ce n’est pas le D.ieu que je connais et que j’aime. Il ne m’aurait jamais demandé d’appeler cet enfant Isaac, c’est-à-dire, “Il rira” s’Il voulait nous faire pleurer.
Le père est dans un état de dissonance cognitive absolue, mais bien qu’il ne puisse pas en comprendre le sens, il fait confiance à D.ieu et ne montre à son fils aucun signe d’émotion. Vayel’hou chnehem yakhdav. Les deux marchèrent ensemble.
Mais comme s’il souhaitait mettre l’accent sur la confiance entre père et fils, et entre les deux et D.ieu, le texte répète : Vayel’hou chnehem yakhdav. Les deux marchèrent ensemble.
Nulle part ailleurs, on ne voit de façon plus évidente le fossé entre les valeurs juives et laïques d'aujourd'hui qu’ici. Nous vivons dans un monde laïc qui a accumulé plus de savoir que toutes les générations précédentes réunies, de la grandeur du cosmos à la structure de l’ADN, de la théorie des supercodes aux circuits neuronaux du cerveau, mais il a oublié la vérité simple qu’une civilisation est aussi forte que l’amour et le respect entre parent et enfant, Vayel’hou chnehem yakhdav, la capacité des générations à marcher ensemble.
Les juifs sont formidablement intellectuels. Nous avons nos prix Nobel de physique, nos chimistes, nos scientifiques médicaux et nos théoriciens de jeux. Mais tant qu’il existe une connexion vivante entre les juifs et notre héritage, nous n’oublierons jamais qu’il n’y a rien de plus important que la maison, le lien sacré du mariage, et le lien encore plus sacré entre parent et enfant. Vayel’hou chnehem yakhdav.
Et si nous nous demandons pourquoi les juifs réussissent si souvent, et en réussissant, donnent si souvent leur argent et leur temps à autrui, en ayant un impact disproportionné en égard à leurs nombres : il n’y a ni magie, ni mystère, ni miracle. C’est simplement que nous investissons nos précieuses énergies pour élever nos enfants. Surtout le Chabbat pendant que nous ne pouvons pas acheter à nos enfants des vêtements chers ou des gadgets électroniques, lorsque nous ne pouvons que leur donner ce qu’ils désirent le plus – notre temps.
Les juifs le savaient, savent et sauront toujours ce sur quoi les classes bavardes actuelles nient : une civilisation est aussi forte que le lien entre les générations. C’est l’image durable de la paracha de cette semaine : le premier parent juif, Abraham et le premier enfant juif Isaac, qui marchent ensemble vers un avenir inconnu, leurs craintes tranquillisées par leur foi. Perdez la famille et nous perdrons bientôt tout le reste. Sanctifiez la famille et nous aurons quelque chose de plus précieux que la richesse, le pouvoir ou le succès : l’amour entre les générations qui est le plus grand cadeau que D.ieu nous donne lorsque nous le donnons à l’autre.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Avraham a maintenant 99 ans, et Sarah 89. Avraham reçoit avec enthousiasme trois invités qui sont des anges déguisés bien que seulement trois jours se soient écoulés depuis sa brit milah, il ne se sent donc pas bien. Ces invités révèlent que Sarah donnera naissance à un fils dans l’année, et elle rit d’incrédulité.
Avraham implore D.ieu d’épargner Sodome de la destruction, mais la ville est détruite et seuls Lot et sa famille sont sauvés. La femme de Lot regarde Sodome pendant sa destruction, et elle se transforme en statue de sel.
Le fils d’Avraham et de Sarah, Its’hak, est né et reçoit la brit après huit jours. Plus tard, D.ieu met Avraham à l’épreuve, lui ordonnant de sacrifier son fils. Avraham s'apprête à l’immoler, malgré ses instinct paternels, faisant confiance à D.ieu. Un ange l’arrête juste à temps, et un bélier est sacrifié au lieu.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
La force d’une civilisation dépend du lien entre les générations, les parents et les enfants qui marchent ensemble à travers la vie, unis par des valeurs partagées et de l’amour. L’histoire d’Avraham et d’Its’hak qui marchent côte à côte, faisant confiance l’un à l’autre et à D.ieu, malgré l’incertitude qui s’annonce, est le meilleur exemple de cela. Rabbi Sacks indique que ce lien sacré a été une pierre angulaire de la vie juive, gardant les familles fortes pendant des milliers d’années.
Dans le monde d’aujourd’hui, la famille est souvent dévalorisée ce qui peut mener à des mariages en échec et de plus en plus de sociétés troublées. Sans la stabilité de la famille, même les civilisations les plus avancées risquent de tomber en miettes. Ultimement, l’accent du judaïsme sur le Chabbat où les familles mettent de côté le matérialisme et passent du temps ensemble peut créer quelque chose de plus précieux que le succès ou la richesse : un amour durable intergénérationnel. À la fin de la journée, une nation n’est forte que selon les familles qui la composent.
Activité sur la paracha
Rêver de l’avenir
Lors de votre repas de Chabbat (ou après), faites un tour de table et offrez à chaque personne la chance de partager quelque chose qu’elle rêve d’accomplir à l’avenir. D’autres membres du groupe peuvent ensuite offrir des encouragements ou des idées de comment faire de ce rêve une réalité. Tout comme Avraham était là pour aider à façonner son fils et à développer son avenir, votre famille peut se réunir et aider chaque membre du groupe. Puis discutez de ce dont vous rêvez en tant que famille.
Une histoire pour tous les âges
Elie et son père
Il était une fois un homme nomméElie Wiesel. Elie naquit en 1928 et grandit en tant que garçon normal vivant à Sighet, Roumanie. Voici ce qu’il faut savoir : Elie n’a pas toujours eu une bonne relation avec son père, ils étaient souvent en désaccord, et l’entente était difficile. Mais tout cela s’apprêtait à changer.
Lorsqu’Elie n’était qu’un adolescent, la Seconde Guerre mondiale éclata en Europe, et il fut extrêmement difficile et dangereux d’être juif. Elie et son père furent envoyés ensemble dans un endroit très obscur et effrayant, un camp ou être juif était encore plus difficile. Et alors qu’ils étaient là, Elie et son père furent confrontés à de terribles épreuves ensemble. Ils passèrent par la faim, le froid et la cruauté, mais à travers tout cela, ils se serraient les coudes, se soutenant et se souciant l’un de l’autre, peu importe ce qui arrivait.
Même lorsqu’Elie était faible ou avait peur, il ne voulait jamais laisser son père seul, et son père fit tout pour protéger Elie. Un jour, son père se blessa. Elie ne parvint pas à guérir la blessure de son père, il resta donc près de son père, s’occupant de lui et le protégeant jusqu’à ce qu’il se rétablisse.
Leur amour leur donna la force de continuer. Elie dit souvent que son père représentait la raison de sa survie, ils continuaient pour le bien de l’autre. Bien que la guerre fut remplie de tristesse et de deuil, leur connexion montra le pouvoir de l’amour entre père et fils, même lors des moments les plus difficiles.
En 2017, le propre fils d’Elie, Elicha, écrit : “Mon père était un bâtisseur de ponts entre les générations. À travers son amour, qui traversait les époques, je me sentais lié non seulement à lui mais à mes grands-parents également… un homme qui aimait profondément la paix, le dialogue et l’amour entre pères et fils.”
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 40:27-41:16
Dans la Haftara de cette semaine, le prophète Elicha accomplit deux miracles de miséricorde.
D’abord, une veuve faisant face à la menace de se faire enlever ses enfants à cause de dettes sollicita l’aide d’Elicha. Il l’enjoint d’amasser des pots vides de ses voisins, puis il les remplit miraculeusement d’huile, lui permettant de vendre l’huile, de payer ses dettes et de vivre du reste.
Dans la deuxième histoire, Elicha bénit une femme chounamite qui avait fait preuve de grande hospitalité envers lui avec une promesse de donner naissance à un garçon. Lorsque l’enfant meurt de manière inattendue, la femme cherche Elicha qui voyage chez elle et qui ressuscite l’enfant miraculeusement à travers la prière et l’effort personnel, lui redonnant la vie.
Sujets de conversation
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Il existe deux liens clés entre la paracha de cette semaine et la haftara choisie.
D’abord, la paracha et la haftara soulignent toutes deux une transition de l’implication miraculeuse de D.ieu dans le monde, à un monde où l'initiative humaine est de plus en plus évidente. Toutes les parachiot précédentes décrivent la création et l'œuvre de D.ieu. Même Lekh Lekha peut être inclus là-dedans depuis la sélection divine d’Avraham et les débuts du monothéisme. Mais, depuis notre paracha, un élément notoire de partenariat humain émerge.
Deuxièmement, nos deux textes contiennent une promesse d’enfants après une infertilité prolongée, si bien que la promesse semble être un souhait bien intentionné d’un sympathisant sans aucune chance d’être accomplie.
Ces femmes, Sarah et la femme chounamite, réagissent chacune à ces promesses avec incrédulité. Dans les deux cas, leur réaction démontre d’une part à quel point un enfant est désiré et d’autre part, à quel point ce souhait semble éloigné de la réalité. Malgré cela, les deux promesses sont réalisées.
Contexte pour les Prophètes
Le livre des Rois
Le livre des Rois est écrit en deux parties, nommées Rois I et Rois II dans la Bible hébraïque. Cela relate l’histoire d’Israël depuis les derniers jours du roi David jusqu’à l’exil babylonien et la succession des rois dans les deux domaines.
Le récit souligne le déclin spirituel et moral du peuple et de ses dirigeants, mettant l’accent sur les conséquences de l’abandon de l’alliance que les Bné Israël ont conclu avec D.ieu. Les prophètes, en particulier Elie et Elysée, jouent un rôle central dans la mise en garde des rois et du peuple de revenir vers D.ieu, mais leurs mises en garde sont ignorées. Le livre culmine par la destruction du royaume du Nord par l’Assyrie et la chute de Yéhouda par la Babylonie, se terminant par l’exil du peuple juif. C’est une fin sombre pour le livre des Rois, et il est important de souligner que l’idée même d’un roi humain qui règne sur Israël est compliquée, et le prophète Samuel s’oppose fortement lorsque le peuple a d’abord demandé qu’un roi soit nommé.
Tel que Rabbi Sacks l’écrit, “La société idéale, telle que la Torah la conçoit, est celle dans laquelle personne ne règne ou n’exerce de pouvoir sur quiconque, sinon D.ieu Lui-même” (On the Limits of Power, Shoftim, Covenant & Conversation 5767).
Citation de la semaine
“Un miracle n’est pas nécessairement quelque chose qui suspend la loi naturelle. Il s’agit plutôt d’un événement pour lequel il existe une explication naturelle, mais qui, en fonction de quand, où et comment il s’est produit, évoque l’émerveillement, de telle sorte à ce que même les plus grands sceptiques sentent que D.ieu est intervenu dans l’histoire.”
Miracles, Beshallach, Covenant & Conversation 5770
RABBI SACKS A ÉCRIT…
Avez-vous souhaité quelque chose qui semblait hors de portée mais qui est devenu réalité ? Cela vous a-t-il paru miraculeux ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Le pouvoir de l’exemple
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