● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Au début de la vie de Yossef, pratiquement tout ce qui se produit dans sa vie lui arrive. Son père l’aime plus que ses autres fils. Il lui donne une tunique richement brodée. Ses frères sont envieux de lui et éprouvent de la haine à son égard. Son père l’envoie voir comment ses frères s’en sortent avec le bétail. Un étranger lui indique la bonne route. Les frères projettent de le tuer, le jettent dans une fosse puis le vendent finalement en tant qu’esclave. Il est emmené en Égypte. Potiphar l’achète en tant qu’esclave. La femme de Potiphar le trouve attirant, tente de le séduire, et après avoir échoué, l’accuse sans fondement de viol, suite à quoi il est incarcéré.
C’est extraordinaire. Yossef est au centre de l’attention, et cependant, il est continuellement l’objet des activités des autres, passif plutôt qu’actif.
Puis Yossef commence à agir. Il gère la maison de Potiphar. Il organise une prison. Il interprète les rêves du maître échanson et du maître panetier. Mais, dans une séquence unique de descriptions, la Torah attribue ses actions et leur succès à D.ieu.
Aucun autre personnage dans le Tanakh n’est décrit de la sorte aussi clairement, constamment et de manière aussi répétitive. Même lorsqu’il résiste aux avances de la femme de Potiphar, il énonce clairement que c’est D.ieu qui renforce sa détermination. C’est pour cela que l’on remarque le moment où Joseph prend son destin en main à la fin de Vayéchev. Ayant dit au maître échanson que dans trois jours, Pharaon lui pardonnera et qu’il sera restitué à son poste, et n’ayant aucun doute que cela se produira, il lui demande de plaider sa cause auprès de Pharaon pour être libéré à son tour. Mais le maître échanson ne se souvint plus de Joseph, il l’oublia”. Le double emploi du verbe est puissant. Il ne se souvint plus, il l’oublia. Le seul moment où Joseph essaie d’être l’auteur de sa propre histoire, il échoue ; et l’échec est décisif.
Puis la phrase clé au tout début de Mikkets est: “Deux années entières passèrent.” Pharaon est préoccupé par ses rêves et aucun de ses hommes ne peut les interpréter. Joseph sort de prison et on lui demanda de les interpréter. Il le fit, fut libéré et se fait octroyé un haut poste. Joseph planifia sa libération et fut libéré, mais pas parce qu’il l’a planifié. Sa propre tentative se solda par un échec. Le maître échanson l’oublia. Mais D.ieu ne l’oublia pas. D.ieu, pas Joseph, engendra la séquence d’événements, en particulier les rêves de Pharaon, qui mena à sa libération.
Ce que nous désirons se produit, mais pas toujours lorsque nous nous y attendons, pas de la manière dont nous nous y attendons, ni parce que nous voulions que cela se produise. D.ieu est le co-auteur du scénario de nos vies, et parfois, comme ici, Il nous le rappelle en nous faisant patienter et en nous prenant par surprise.
C’est le paradoxe de la condition humaine dans le judaïsme. D’une part, nous sommes libres. Adam et Ève avaient la liberté de ne pas pécher. Caïn était libre de ne pas tuer Abel. Nous trouvons des excuses pour nos échecs, mais nous sommes libres et nous en portons la responsabilité.
D.ieu est intimement impliqué dans nos vies. En regardant en arrière, nous pouvons discerner, à travers la brume du passé, qu’une histoire prenait forme, qu’un destin émergeait progressivement, guidé en partie par des événements hors de notre contrôle. Rétrospectivement, on dirait que nous sommes une pièce d’échec déplacée par une main invisible qui savait exactement où elle devait nous placer.
Cela n’est à aucun endroit aussi clair que dans la vie de Joseph telle que narrée dans Béréchit, et pas plus que dans la séquence d’événements racontée à la fin de la paracha de la semaine dernière et au début de celle-ci. Sans les actions de Joseph - son interprétation du rêve du maître échanson et sa demande de remise en liberté -, il n’aurait pas quitté la prison. Mais sans intervention divine sous la forme des rêves de Pharaon, cela ne serait pas arrivé non plus.
Il s'agit de l’interaction paradoxale entre le destin et le libre arbitre. Nous et D.ieu sommes les co-auteurs de l’histoire humaine. Sans nos efforts, nous ne pouvons rien accomplir. Le judaïsme a trouvé une manière simple de résoudre ce paradoxe. Pour le mal que nous faisons, nous en assumons la responsabilité. Pour le bien que nous faisons, nous remercions D.ieu. Joseph est notre mentor. Lorsqu’il est contraint d’agir durement, il pleure. Lorsqu’il raconte à ses frères son succès, il l’attribue à D.ieu. C’est comme cela que nous devons vivre aussi.
Autour de la table de Chabbat
Que pouvons-nous apprendre de l’histoire de Yossef dans lequel il est un acteur parfois passif et à d’autres moments particulièrement proactif ?
Combien de rêves sont décrits dans Béréchit ? Combien de ces rêves sont-ils devenus réalité ?
À quel point est-il important pour nous d’être capable de voir l’intervention de D.ieu dans nos vies, et de Le remercier ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Yossef sort de prison afin d’interpréter les rêves de Pharaon de sept vaches grasses (englouties par sept vaches maigres) et sept épis de maïs épais (englouti par des épis maigres). Il prédit sept années d’abondance en Égypte suivies par sept de famine, suggérant à Pharaon de mettre de côté du grain pour la famine. Pharaon nomme Yossef vice-roi d’Égypte. Lorsque la famine se répand, les frères de Yossef voyagent en Égypte et laissent Binyamin en arrière par mesure de sécurité. Yossef, que ses frères ne reconnaissent pas, les accuse d’espionnage et, par conséquent, retient Chimon. Il demande qu’ils retournent avec Binyamin, puis met à l’épreuve leur loyauté en insérant le gobelet dans le sac de Binyamin.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Il y a un équilibre délicat entre l’effort humain et la providence divine, ce que Rabbi Sacks souligne très clairement dans l’histoire de Yossef. La vie de Yossef est marquée par des événements au-delà de son contrôle : il est vendu par ses frères, accusé à tort par la femme de Potiphar et finalement emprisonné.
Mais lorsque Yossef agit, la Torah attribue son succès à D.ieu. Puis intervient le moment clé, lorsque Yossef essaie de prendre le contrôle de son destin en demandant au maître échanson de plaider son cas auprès de Pharaon, et ce dernier oublie sa promesse. Finalement, les rêves de Pharaon mènent à la libération de Yossef, mais le timing et les circonstances sont ultimement du ressort de D.ieu, pas de Yossef.
Tout cela exprime une vérité profonde enseignée au sein du judaïsme : les êtres humains ont le libre arbitre et doivent porter la responsabilité de leurs actions. Mais en fin de compte, D.ieu a un plan et façonne les résultats, souvent de manière inattendue. Notre rôle est d’agir diligemment tout en faisant confiance à l’aide de D.ieu, remerciant pour le bien que nous accomplissons en route.
Considérez un moment dans votre vie où vous sentez que vous et D.ieu avez travaillé ensemble pour façonner un résultat ? Qu’est-ce qui vous a aidé à garder la foi tout en maintenant une motivation et une responsabilité d’agir ?
Activité sur la paracha
Intrigues et joueurs
Soyons les co-auteurs des histoires des autres ! Choisissez un guide qui se tient à la ligne d’arrivée et donnez les instructions pour aider les joueurs dont les yeux sont bandés à naviguer en sécurité tout au long du parcours. La course peut inclure des obstacles, ramper sous des tables, etc. Les joueurs doivent écouter attentivement et faire confiance à la voix du guide. Puis réfléchissez : qu’avez-vous ressenti de faire confiance sans voir ? Était-ce difficile de suivre les instructions ? À quoi cela peut-il ressembler de faire confiance à D.ieu dans nos vies ?
Une histoire pour tous les âges
La lumière directrice
Notre histoire commence avec Skye, une jeune fille qui aimait son chien, Pip. Un jour, Pip courut vers une forêt qui était connue comme étant particulièrement dangereuse. Risquant tout pour son meilleur ami, Sky le suivit. Mais la forêt était sombre et froide, et Sky commença à paniquer.
Elle trébucha sur une racine et tomba, lorsque soudainement, une douce lueur s’installa dans la forêt. Elle regarda et vit une grande silhouette qui se tenait devant elle. La douce lueur lui donna le courage de se lever.
“Je suis le gardien des lumières,” dit l’étranger, en souriant. “Cette forêt n’est pas interminable, mais elle peut le sembler. J’illuminerai ta route, un pas après l’autre.”
Le gardien des lumières leva sa main, et une lumière brillante commença à flotter devant Skye, la guidant vers l’avant. “Cela ne vous menèra pas jusqu’à Pip” expliqua-t-il, “mais fais-lui confiance. Elle sait où tu dois aller.”
Skye suivit la lumière. En chemin, elle fut confrontée à plusieurs obstacles : une rivière agitée, une colline rocailleuse et même une meute de loups. Chaque fois, la lumière semblait planer sur quelque chose d’utile : une branche tombée pour être utilisée comme un bâton, un grand arbre pour s’y réfugier en sécurité, ou un pont caché pour traverser l’eau. Bien qu’elle ne comprenait pas comment ou pourquoi, la direction de la lumière était toujours juste.
Enfin, Skye entendit les aboiements de Pip. Elle atteignit une clairière et aida Pip à sortir d’un enchevêtrement de branches qui l’avaient piégé. Pip remua sa queue puis, alors que Skye enlaçait le petit chien, le gardien des lumières apparut à nouveau. “Merci beaucoup” dit Skye de m’avoir montré le chemin!”
“Sache cela” répondit-il. “La lumière sera toujours là pour toi. Ce fut toujours le cas. Juste rappelle-toi de regarder devant toi, et tu la trouveras toujours.”
La forêt semblait bien moins sombre en route vers la maison, et Skye remarquait de nombreuses choses qu’elle n’avait pas remarquées auparavant comme les étincelles des lucioles, le murmure des ruisseaux, les chansons mélodieuses des oiseaux. Elle savait maintenant que bien que de nouvelles aventures puissent être effrayantes, le bon chemin n’est jamais loin.
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Une introduction à la lecture de la Haftara de cette semaine
Cette année, nous ne lirons pas la Haftara régulière de Mikkets à Chabbat, car il existe une Haftara spéciale lue le Chabbat ‘Hanouka, tirée du livre de Zacharie.
Cette année, seulement un Chabbat tombe ‘Hanouka, mais il y a certaines années où deux Chabbatot tombent durant les huit jours de ‘Hanouka. Dans de tels cas, un passage des Rois I 7:40-50 est lue lors du deuxième Chabbat.
Dans l’édition de cette semaine, nous donnerons brièvement un résumé des Haftarot spéciales de ‘Hanouka (bien qu’il n’y ait pas un deuxième Chabbat ‘Hanouka cette année), et nous discuterons de la Haftara lue ensemble avec la paracha de Mikkets dans de rares occasions où elle ne tombe pas à ‘Hanouka.
Résumé de la Haftara
Les Haftarot de Chabbat ‘Hanouka
Chabbat ‘Hanouka (1) Zékharia 2:14-4:7 (nous lirons cette Haftara cette semaine)
D.ieu appelle à la réjouissance alors qu’Il promet de résider parmi Son peuple, amenant restauration et paix à Jérusalem. Le prophète prévoit plusieurs nations se joignant à Hachem, mettant l’accent sur un avenir dans lequel la présence divine s'unira et protégera Son peuple.
Comme Yossef, Zacharie rêve. Il a une vision du grand prêtre Yéhochoua nettoyé de ses péchés, symbolisant la purification et le renouvellement d’Israël.
Dans le chapitre 4, Zacharie voit une lampe flanquée par deux oliviers, représentant l’esprit de D.ieu qui milite pour les dirigeants, en particulier Zeroubavel, pour compléter la reconstruction du Temple. Le message clé est que le succès viendra “non pas par la puissance ni par la force, mais bien par mon esprit” (Zekharia 4:6). Le passage souligne l’engagement de D.ieu de restaurer Israël, soulignant le soutien divin, le renouvellement spirituel, et le triomphe ultime des plans de D.ieu à travers les dirigeants qu’Il a choisis.
Chabbat ‘Hanouka (2) I Roi 7:40-50 (cette Haftara ne sera pas lue cette année)
Ce passage détaille l’ameublement du Temple par Hiram, un artisan de Tyr. Hiram sculpte des objets en bronze sophistiqués, comme des bassins, des pelles et des bols ainsi que les piliers ornés bronze, les supports et les grenades. Ces pièces sont conçues avec un talent exceptionnel et placées dans la cour du Temple.
Ce passage met l’accent sur le fait que tous les objets sacrés mandatés par le roi Salomon sont faits selon les spécifications de D.ieu, démontrant un souci pour l’honneur de D.ieu dans la construction du Temple. Une fois que tout le travail est accompli, Salomon possède des trésors d’or et d’argent, originellement dédiés par son père David, amenés dans le Temple. La finalisation de ces éléments marque les préparatifs finaux du Temple pour devenir le centre spirituel d’Israël, symbolisant la présence de D.ieu parmi Son peuple.
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Haftara de Mikkets (I Rois 3:15-4:1)
Le roi Salomon (Chlomo Hamelekh) se réveille d’un rêve divin dans lequel D.ieu lui a donné sa grande sagesse. Il voyage à Jérusalem, se tient devant l’Arche d’alliance, et offre des sacrifices de gratitude.
La sagesse de Salomon est bientôt mise à l’épreuve lorsqu’il est appelé à résoudre le conflit entre deux femmes, chacune affirmant être la mère du même bébé. Les femmes ont toutes deux de bons arguments et cette histoire a lieu bien avant les tests d’ADN. Puis Salomon propose ce qui est maintenant un célèbre jugement - il annonce que la manière la plus équitable sera de diviser l’enfant vivant en deux, afin que chaque femme puisse avoir la moitié de l’enfant. Seule une femme déclare qu’elle préfererait perdre l’enfant au profit de l’autre femme plutôt que de lui faire du mal. Salomon déclare que sa réponse prouve qu’elle est la vraie mère de l’enfant.
Ce cas, et sa réaction, solidifie la réputation de Salomon auprès de tout Israël. À la fin de la Haftara, le règne de Salomon sur Israël est fermement établi. Le passage souligne sa sagesse conférée par D.ieu, ce qui amène la justice et renforce son autorité en tant que roi, mettant en relief un règne prospère.
De tous les dons que D.ieu aurait pu donner à Chlomo, pourquoi pensez-vous que la sagesse était celle qui lui a été octroyée ?
Points de réflexion
Vous rappelez-vous de vos rêves ?
Comment vous sentez-vous après avoir rêvé ?
Comment pouvez-vous transformer vos rêves les plus inspirants en réalité ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Il existe un lien clair entre la paracha et la Haftara, et il s’agit des rêves !
Béréchit 41:7 nous raconte “et Pharaon se réveilla, et voilà, ce fut un rêve.” Dans I Melakhim 3:15, on nous dit, “Et Chlomo se réveilla, et voilà ce fut un rêve.”
Malgré le fait que les deux rêves furent rêvés par des rois, leurs réponses sont très différentes. Pharaon se réveilla en se sentant confus et troublé. Ainsi, il consulte l’avis de ses conseillers et magiciens, et lorsque personne ne peut les interpréter, il prend la décision inhabituelle d’inviter un prisonnier hébraïque à se tenir devant lui et à écouter ses rêves.
À l’opposé, le roi Chlomo prend son rêve en tant qu’appel à l’action, et lorsqu’il se réveille, il va à Jérusalem, offre des sacrifices et un festin à ses serviteurs.
En pensant aux rêves, Rabbi Sacks écrit, “N’ayez jamais peur de laisser votre imagination s’envoler. Lorsque les gens viennent me demander conseil sur le leadership, je leur dis de se donner le temps, l’espace et l’imagination nécessaires pour rêver. Dans les rêves, nous découvrons notre passion, et suivre cette passion est le meilleur moyen de vivre une vie épanouissante.” Cela met peut-être en relief les différentes réponses deParoh et de Chlomo Hamelekh sur leurs rêves.
Rabbi Sacks écrit sur les trois qualités de Yossef, “Rêver des rêves ; comprendre et articuler les rêves des autres ; et trouver des moyens de transformer un rêve en réalité - ces trois dons sont le leadership à la façon de Yossef.”
Comment pouvez-vous comprendre les rêves des autres ?
Contexte pour les Prophètes
Le livre de Zacharie
Le livre de Zacharie est un mélange de visions, d’oracles et de messages d’espoir.
Il a lieu à la période du retour d’Israël de l’exil babylonien et de la reconstruction du Temple. La première partie (chapitres 1 à 8) comporte une série de huit visions nocturnes, représentant la promesse de D.ieu de restaurer Jérusalem, de punir les ennemis d’Israël et de purifier la terre de ses péchés. Les thèmes clés incluent la purification du grand prêtre Yéhochoua et la vision d’une lampe dorée représentant la présence continue de D.ieu.
La dernière section de ce livre (chapitres 9-14) se concentre sur les prophéties futures concernant l’ère messianique. Zacharie prédit l’avènement d’un roi humble, souvent interprété comme une préfiguration messianique. Le livre met en lumière des thématiques de repentir, de protection divine et de victoire ultime du peuple de D.ieu. Il se conclut par des visions de la fin des temps, où D.ieu triomphera de toutes les nations et établira Son règne sur tout l'univers pour l’éternité.
Citation de la semaine
“Être un dirigeant juif signifie passer du temps à étudier à la fois la Torah et la ‘Hokhma : la ‘Hokhma pour comprendre le monde tel qu’il l’est, la Torah pour comprendre le monde tel qu’il doit être.”
Apprentissage et Leadership, Choftim, Covenant & Conversation, Leçons de Leadership
Réflexions supplémentaires
Comment répartissez-vous votre temps entre l'étude de la Torah et la "chochmah" (la sagesse du monde)?
Combinez-vous parfois les deux ? Entrent-ils parfois en conflit ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’Auteur de nos vies
Family Edition
Mikets
Inspired by the teachings of Rabbi Lord Jonathan Sacks
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Main Essay
Mikets
L’Auteur de nos vies
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Au début de la vie de Yossef, pratiquement tout ce qui se produit dans sa vie lui arrive. Son père l’aime plus que ses autres fils. Il lui donne une tunique richement brodée. Ses frères sont envieux de lui et éprouvent de la haine à son égard. Son père l’envoie voir comment ses frères s’en sortent avec le bétail. Un étranger lui indique la bonne route. Les frères projettent de le tuer, le jettent dans une fosse puis le vendent finalement en tant qu’esclave. Il est emmené en Égypte. Potiphar l’achète en tant qu’esclave. La femme de Potiphar le trouve attirant, tente de le séduire, et après avoir échoué, l’accuse sans fondement de viol, suite à quoi il est incarcéré.
C’est extraordinaire. Yossef est au centre de l’attention, et cependant, il est continuellement l’objet des activités des autres, passif plutôt qu’actif.
Puis Yossef commence à agir. Il gère la maison de Potiphar. Il organise une prison. Il interprète les rêves du maître échanson et du maître panetier. Mais, dans une séquence unique de descriptions, la Torah attribue ses actions et leur succès à D.ieu.
Aucun autre personnage dans le Tanakh n’est décrit de la sorte aussi clairement, constamment et de manière aussi répétitive. Même lorsqu’il résiste aux avances de la femme de Potiphar, il énonce clairement que c’est D.ieu qui renforce sa détermination. C’est pour cela que l’on remarque le moment où Joseph prend son destin en main à la fin de Vayéchev. Ayant dit au maître échanson que dans trois jours, Pharaon lui pardonnera et qu’il sera restitué à son poste, et n’ayant aucun doute que cela se produira, il lui demande de plaider sa cause auprès de Pharaon pour être libéré à son tour. Mais le maître échanson ne se souvint plus de Joseph, il l’oublia”. Le double emploi du verbe est puissant. Il ne se souvint plus, il l’oublia. Le seul moment où Joseph essaie d’être l’auteur de sa propre histoire, il échoue ; et l’échec est décisif.
Puis la phrase clé au tout début de Mikkets est: “Deux années entières passèrent.” Pharaon est préoccupé par ses rêves et aucun de ses hommes ne peut les interpréter. Joseph sort de prison et on lui demanda de les interpréter. Il le fit, fut libéré et se fait octroyé un haut poste. Joseph planifia sa libération et fut libéré, mais pas parce qu’il l’a planifié. Sa propre tentative se solda par un échec. Le maître échanson l’oublia. Mais D.ieu ne l’oublia pas. D.ieu, pas Joseph, engendra la séquence d’événements, en particulier les rêves de Pharaon, qui mena à sa libération.
Ce que nous désirons se produit, mais pas toujours lorsque nous nous y attendons, pas de la manière dont nous nous y attendons, ni parce que nous voulions que cela se produise. D.ieu est le co-auteur du scénario de nos vies, et parfois, comme ici, Il nous le rappelle en nous faisant patienter et en nous prenant par surprise.
C’est le paradoxe de la condition humaine dans le judaïsme. D’une part, nous sommes libres. Adam et Ève avaient la liberté de ne pas pécher. Caïn était libre de ne pas tuer Abel. Nous trouvons des excuses pour nos échecs, mais nous sommes libres et nous en portons la responsabilité.
D.ieu est intimement impliqué dans nos vies. En regardant en arrière, nous pouvons discerner, à travers la brume du passé, qu’une histoire prenait forme, qu’un destin émergeait progressivement, guidé en partie par des événements hors de notre contrôle. Rétrospectivement, on dirait que nous sommes une pièce d’échec déplacée par une main invisible qui savait exactement où elle devait nous placer.
Cela n’est à aucun endroit aussi clair que dans la vie de Joseph telle que narrée dans Béréchit, et pas plus que dans la séquence d’événements racontée à la fin de la paracha de la semaine dernière et au début de celle-ci. Sans les actions de Joseph - son interprétation du rêve du maître échanson et sa demande de remise en liberté -, il n’aurait pas quitté la prison. Mais sans intervention divine sous la forme des rêves de Pharaon, cela ne serait pas arrivé non plus.
Il s'agit de l’interaction paradoxale entre le destin et le libre arbitre. Nous et D.ieu sommes les co-auteurs de l’histoire humaine. Sans nos efforts, nous ne pouvons rien accomplir. Le judaïsme a trouvé une manière simple de résoudre ce paradoxe. Pour le mal que nous faisons, nous en assumons la responsabilité. Pour le bien que nous faisons, nous remercions D.ieu. Joseph est notre mentor. Lorsqu’il est contraint d’agir durement, il pleure. Lorsqu’il raconte à ses frères son succès, il l’attribue à D.ieu. C’est comme cela que nous devons vivre aussi.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Yossef sort de prison afin d’interpréter les rêves de Pharaon de sept vaches grasses (englouties par sept vaches maigres) et sept épis de maïs épais (englouti par des épis maigres). Il prédit sept années d’abondance en Égypte suivies par sept de famine, suggérant à Pharaon de mettre de côté du grain pour la famine. Pharaon nomme Yossef vice-roi d’Égypte. Lorsque la famine se répand, les frères de Yossef voyagent en Égypte et laissent Binyamin en arrière par mesure de sécurité. Yossef, que ses frères ne reconnaissent pas, les accuse d’espionnage et, par conséquent, retient Chimon. Il demande qu’ils retournent avec Binyamin, puis met à l’épreuve leur loyauté en insérant le gobelet dans le sac de Binyamin.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Il y a un équilibre délicat entre l’effort humain et la providence divine, ce que Rabbi Sacks souligne très clairement dans l’histoire de Yossef. La vie de Yossef est marquée par des événements au-delà de son contrôle : il est vendu par ses frères, accusé à tort par la femme de Potiphar et finalement emprisonné.
Mais lorsque Yossef agit, la Torah attribue son succès à D.ieu. Puis intervient le moment clé, lorsque Yossef essaie de prendre le contrôle de son destin en demandant au maître échanson de plaider son cas auprès de Pharaon, et ce dernier oublie sa promesse. Finalement, les rêves de Pharaon mènent à la libération de Yossef, mais le timing et les circonstances sont ultimement du ressort de D.ieu, pas de Yossef.
Tout cela exprime une vérité profonde enseignée au sein du judaïsme : les êtres humains ont le libre arbitre et doivent porter la responsabilité de leurs actions. Mais en fin de compte, D.ieu a un plan et façonne les résultats, souvent de manière inattendue. Notre rôle est d’agir diligemment tout en faisant confiance à l’aide de D.ieu, remerciant pour le bien que nous accomplissons en route.
Considérez un moment dans votre vie où vous sentez que vous et D.ieu avez travaillé ensemble pour façonner un résultat ? Qu’est-ce qui vous a aidé à garder la foi tout en maintenant une motivation et une responsabilité d’agir ?
Activité sur la paracha
Intrigues et joueurs
Soyons les co-auteurs des histoires des autres ! Choisissez un guide qui se tient à la ligne d’arrivée et donnez les instructions pour aider les joueurs dont les yeux sont bandés à naviguer en sécurité tout au long du parcours. La course peut inclure des obstacles, ramper sous des tables, etc. Les joueurs doivent écouter attentivement et faire confiance à la voix du guide. Puis réfléchissez : qu’avez-vous ressenti de faire confiance sans voir ? Était-ce difficile de suivre les instructions ? À quoi cela peut-il ressembler de faire confiance à D.ieu dans nos vies ?
Une histoire pour tous les âges
La lumière directrice
Notre histoire commence avec Skye, une jeune fille qui aimait son chien, Pip. Un jour, Pip courut vers une forêt qui était connue comme étant particulièrement dangereuse. Risquant tout pour son meilleur ami, Sky le suivit. Mais la forêt était sombre et froide, et Sky commença à paniquer.
Elle trébucha sur une racine et tomba, lorsque soudainement, une douce lueur s’installa dans la forêt. Elle regarda et vit une grande silhouette qui se tenait devant elle. La douce lueur lui donna le courage de se lever.
“Je suis le gardien des lumières,” dit l’étranger, en souriant. “Cette forêt n’est pas interminable, mais elle peut le sembler. J’illuminerai ta route, un pas après l’autre.”
Le gardien des lumières leva sa main, et une lumière brillante commença à flotter devant Skye, la guidant vers l’avant. “Cela ne vous menèra pas jusqu’à Pip” expliqua-t-il, “mais fais-lui confiance. Elle sait où tu dois aller.”
Skye suivit la lumière. En chemin, elle fut confrontée à plusieurs obstacles : une rivière agitée, une colline rocailleuse et même une meute de loups. Chaque fois, la lumière semblait planer sur quelque chose d’utile : une branche tombée pour être utilisée comme un bâton, un grand arbre pour s’y réfugier en sécurité, ou un pont caché pour traverser l’eau. Bien qu’elle ne comprenait pas comment ou pourquoi, la direction de la lumière était toujours juste.
Enfin, Skye entendit les aboiements de Pip. Elle atteignit une clairière et aida Pip à sortir d’un enchevêtrement de branches qui l’avaient piégé. Pip remua sa queue puis, alors que Skye enlaçait le petit chien, le gardien des lumières apparut à nouveau. “Merci beaucoup” dit Skye de m’avoir montré le chemin!”
“Sache cela” répondit-il. “La lumière sera toujours là pour toi. Ce fut toujours le cas. Juste rappelle-toi de regarder devant toi, et tu la trouveras toujours.”
La forêt semblait bien moins sombre en route vers la maison, et Skye remarquait de nombreuses choses qu’elle n’avait pas remarquées auparavant comme les étincelles des lucioles, le murmure des ruisseaux, les chansons mélodieuses des oiseaux. Elle savait maintenant que bien que de nouvelles aventures puissent être effrayantes, le bon chemin n’est jamais loin.
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Une introduction à la lecture de la Haftara de cette semaine
Cette année, nous ne lirons pas la Haftara régulière de Mikkets à Chabbat, car il existe une Haftara spéciale lue le Chabbat ‘Hanouka, tirée du livre de Zacharie.
Cette année, seulement un Chabbat tombe ‘Hanouka, mais il y a certaines années où deux Chabbatot tombent durant les huit jours de ‘Hanouka. Dans de tels cas, un passage des Rois I 7:40-50 est lue lors du deuxième Chabbat.
Dans l’édition de cette semaine, nous donnerons brièvement un résumé des Haftarot spéciales de ‘Hanouka (bien qu’il n’y ait pas un deuxième Chabbat ‘Hanouka cette année), et nous discuterons de la Haftara lue ensemble avec la paracha de Mikkets dans de rares occasions où elle ne tombe pas à ‘Hanouka.
Résumé de la Haftara
Les Haftarot de Chabbat ‘Hanouka
Chabbat ‘Hanouka (1) Zékharia 2:14-4:7 (nous lirons cette Haftara cette semaine)
D.ieu appelle à la réjouissance alors qu’Il promet de résider parmi Son peuple, amenant restauration et paix à Jérusalem. Le prophète prévoit plusieurs nations se joignant à Hachem, mettant l’accent sur un avenir dans lequel la présence divine s'unira et protégera Son peuple.
Comme Yossef, Zacharie rêve. Il a une vision du grand prêtre Yéhochoua nettoyé de ses péchés, symbolisant la purification et le renouvellement d’Israël.
Dans le chapitre 4, Zacharie voit une lampe flanquée par deux oliviers, représentant l’esprit de D.ieu qui milite pour les dirigeants, en particulier Zeroubavel, pour compléter la reconstruction du Temple. Le message clé est que le succès viendra “non pas par la puissance ni par la force, mais bien par mon esprit” (Zekharia 4:6). Le passage souligne l’engagement de D.ieu de restaurer Israël, soulignant le soutien divin, le renouvellement spirituel, et le triomphe ultime des plans de D.ieu à travers les dirigeants qu’Il a choisis.
Chabbat ‘Hanouka (2) I Roi 7:40-50 (cette Haftara ne sera pas lue cette année)
Ce passage détaille l’ameublement du Temple par Hiram, un artisan de Tyr. Hiram sculpte des objets en bronze sophistiqués, comme des bassins, des pelles et des bols ainsi que les piliers ornés bronze, les supports et les grenades. Ces pièces sont conçues avec un talent exceptionnel et placées dans la cour du Temple.
Ce passage met l’accent sur le fait que tous les objets sacrés mandatés par le roi Salomon sont faits selon les spécifications de D.ieu, démontrant un souci pour l’honneur de D.ieu dans la construction du Temple. Une fois que tout le travail est accompli, Salomon possède des trésors d’or et d’argent, originellement dédiés par son père David, amenés dans le Temple. La finalisation de ces éléments marque les préparatifs finaux du Temple pour devenir le centre spirituel d’Israël, symbolisant la présence de D.ieu parmi Son peuple.
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Haftara de Mikkets (I Rois 3:15-4:1)
Le roi Salomon (Chlomo Hamelekh) se réveille d’un rêve divin dans lequel D.ieu lui a donné sa grande sagesse. Il voyage à Jérusalem, se tient devant l’Arche d’alliance, et offre des sacrifices de gratitude.
La sagesse de Salomon est bientôt mise à l’épreuve lorsqu’il est appelé à résoudre le conflit entre deux femmes, chacune affirmant être la mère du même bébé. Les femmes ont toutes deux de bons arguments et cette histoire a lieu bien avant les tests d’ADN. Puis Salomon propose ce qui est maintenant un célèbre jugement - il annonce que la manière la plus équitable sera de diviser l’enfant vivant en deux, afin que chaque femme puisse avoir la moitié de l’enfant. Seule une femme déclare qu’elle préfererait perdre l’enfant au profit de l’autre femme plutôt que de lui faire du mal. Salomon déclare que sa réponse prouve qu’elle est la vraie mère de l’enfant.
Ce cas, et sa réaction, solidifie la réputation de Salomon auprès de tout Israël. À la fin de la Haftara, le règne de Salomon sur Israël est fermement établi. Le passage souligne sa sagesse conférée par D.ieu, ce qui amène la justice et renforce son autorité en tant que roi, mettant en relief un règne prospère.
De tous les dons que D.ieu aurait pu donner à Chlomo, pourquoi pensez-vous que la sagesse était celle qui lui a été octroyée ?
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Il existe un lien clair entre la paracha et la Haftara, et il s’agit des rêves !
Béréchit 41:7 nous raconte “et Pharaon se réveilla, et voilà, ce fut un rêve.” Dans I Melakhim 3:15, on nous dit, “Et Chlomo se réveilla, et voilà ce fut un rêve.”
Malgré le fait que les deux rêves furent rêvés par des rois, leurs réponses sont très différentes. Pharaon se réveilla en se sentant confus et troublé. Ainsi, il consulte l’avis de ses conseillers et magiciens, et lorsque personne ne peut les interpréter, il prend la décision inhabituelle d’inviter un prisonnier hébraïque à se tenir devant lui et à écouter ses rêves.
À l’opposé, le roi Chlomo prend son rêve en tant qu’appel à l’action, et lorsqu’il se réveille, il va à Jérusalem, offre des sacrifices et un festin à ses serviteurs.
En pensant aux rêves, Rabbi Sacks écrit, “N’ayez jamais peur de laisser votre imagination s’envoler. Lorsque les gens viennent me demander conseil sur le leadership, je leur dis de se donner le temps, l’espace et l’imagination nécessaires pour rêver. Dans les rêves, nous découvrons notre passion, et suivre cette passion est le meilleur moyen de vivre une vie épanouissante.” Cela met peut-être en relief les différentes réponses deParoh et de Chlomo Hamelekh sur leurs rêves.
Rabbi Sacks écrit sur les trois qualités de Yossef, “Rêver des rêves ; comprendre et articuler les rêves des autres ; et trouver des moyens de transformer un rêve en réalité - ces trois dons sont le leadership à la façon de Yossef.”
Comment pouvez-vous comprendre les rêves des autres ?
Contexte pour les Prophètes
Le livre de Zacharie
Le livre de Zacharie est un mélange de visions, d’oracles et de messages d’espoir.
Il a lieu à la période du retour d’Israël de l’exil babylonien et de la reconstruction du Temple. La première partie (chapitres 1 à 8) comporte une série de huit visions nocturnes, représentant la promesse de D.ieu de restaurer Jérusalem, de punir les ennemis d’Israël et de purifier la terre de ses péchés. Les thèmes clés incluent la purification du grand prêtre Yéhochoua et la vision d’une lampe dorée représentant la présence continue de D.ieu.
La dernière section de ce livre (chapitres 9-14) se concentre sur les prophéties futures concernant l’ère messianique. Zacharie prédit l’avènement d’un roi humble, souvent interprété comme une préfiguration messianique. Le livre met en lumière des thématiques de repentir, de protection divine et de victoire ultime du peuple de D.ieu. Il se conclut par des visions de la fin des temps, où D.ieu triomphera de toutes les nations et établira Son règne sur tout l'univers pour l’éternité.
Citation de la semaine
“Être un dirigeant juif signifie passer du temps à étudier à la fois la Torah et la ‘Hokhma : la ‘Hokhma pour comprendre le monde tel qu’il l’est, la Torah pour comprendre le monde tel qu’il doit être.”
Apprentissage et Leadership, Choftim,
Covenant & Conversation, Leçons de Leadership
Réflexions supplémentaires
Comment répartissez-vous votre temps entre l'étude de la Torah et la "chochmah" (la sagesse du monde)?
Combinez-vous parfois les deux ? Entrent-ils parfois en conflit ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Quel est le thème des histoires de la Genèse ?
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