● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponibleici.
Jusqu’à Lekh Lekha, la Torah s’est préoccupée de l’humanité dans son ensemble. Adam et Ève, Caïn et Abel sont des archétypes humains. Les deux premiers représentent les tensions entre mari et femme, les seconds la rivalité fraternelle. Puis vient une autre série d’histoires - le Déluge et la tour de Babel - cette fois-ci à propos de toute la société. Chacune porte sur la tension entre la liberté et l’ordre. Les quatre récits reposent sur la condition humaine en tant que telle. Leur message est universel et éternel, approprié à un livre sur D.ieu. Tel qu’Il apparaît dans les onze premiers chapitres de la Genèse, D.ieu est Celui qui a créé l’univers, qui a fait toute l’humanité à Son image, qui a béni les premiers humains, et qui, après le Déluge, a fait une alliance avec toute l’humanité.Le D.ieu de l’univers est le D.ieu universel.
Pourquoi donc l’histoire bascule dans la Genèse 12 ? Depuis lors, il ne s’agit plus de toute l’humanité, mais d’un homme (Abraham), d’une femme (Sarah) et de leurs enfants qui, lors de l’Exode, sont devenus un peuple grand et important, mais quand même pas plus qu’une nation parmi tant d’autres.
Que se passe-t-il ici ? D.ieu perd-il tout intérêt pour les autres ? Cela ne peut pas être le cas. Nous avons plusieurs exemples qui nous montrent que D.ieu se soucie de toute l’humanité.
Lorsque Yossef fait le point sur son temps passé en Égypte, il dit à ses frères que les choses ont bien tourné puisqu’il fut capable de sauver de nombreuses personnes de la famine en Égypte, ainsi que sa propre famille. Lorsque D.ieu envoie Yona à Ninive, la ville assyrienne, c’est pour persuader ses habitants de se repentir et d’éviter leur propre destruction. Yona ne comprend pas pourquoi au départ, mais il réalise par la suite que D.ieu ne se préoccupe pas uniquement des Bné Israël mais également des assyriens.
Pourquoi la Torah ne se recentre donc que sur Avraham, et ne fait que le suivre lui et sa famille? Les histoires dans Béréchit 1-11 nous enseignent que les gens ne vivent pas naturellement tel que D.ieu aimerait qu’ils vivent. Ils pèchent. Ils s’entretuent. Donc, après le Déluge, D.ieu devient non seulement un Créateur mais également un enseignant. Il instruit l’humanité de deux manières : Il établit des règles générales, l’alliance de Noé, puis Il choisit un exemple, Abraham et sa famille. Ils doivent devenir des modèles, des exemples concrets de ce que signifie vivre à proximité de D.ieu et fidèlement, pas pour leur propre intérêt uniquement, mais pour le bien de toute l’humanité. Avraham est reconnu comme un homme de D.ieu par ses contemporains malgré qu’ils ne fassent pas partie de son alliance particulière.
La même chose s’applique à Joseph, le seul membre de la famille d’Abraham dont la vie parmi les nations est décrite dans la Genèse en détail. Il rappelle constamment ceux avec qui il interagit à propos de D.ieu.
Les Juifs ne sont pas appelés à être juifs pour leur seul bien. Ils sont appelés à être un exemple vivant et persuasif de ce que signifie vivre selon la volonté de D.ieu, afin que les autres puissent arriver à reconnaître D.ieu et à Le servir, chacun à sa manière, parmi les paramètres des principes généraux de l’alliance avec Noé. Nous ne sommes pas appelés à convertir l’humanité mais nous sommes enjoints d’inspirer l’humanité en étant des modèles de ce que cela signifie de vivre, humblement, modestement mais inébranlablement en présence de D.ieu, en tant que Ses serviteurs, Ses témoins, Ses ambassadeurs, et cela, pas pour notre bien mais pour le bien de l’humanité dans son ensemble.
Être juif signifie être un ambassadeur de D.ieu dans ce monde, pour être une bénédiction dans ce monde, et cela signifie nécessairement s’impliquer dans le monde, agissant de telle sorte à inspirer les autres tels qu’Abraham et Joseph ont inspiré leurs contemporains. C’est le défi pour lequel Abraham fut convoqué au début de la paracha de cette semaine. Il demeure notre défi actuel.
Autour de la table de Chabbat
Pourquoi pensez-vous qu’il est important que le peuple juif soit “ambassadeur du monde” ?
Pourquoi pensez-vous qu’il est important pour les autres nations d’avoir une relation avec D.ieu ?
Qui d’autre dans le Tanakh joue un rôle éducatif similaire à celui d’Abraham, à la fois pour le peuple juif et pour les autres nations ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
D.ieu ordonne à Avram de quitter son pays de naissance pour se rendre à Canaan. Avram, sa femme Saraï et son neuveu Lot, s’y rendent, mais une famine les conduit en Égypte où Saraï est brièvement capturée par Pharaon. De retour à Canaan, Lot s’installe à Sodome. Avram le sauve de captivité et est béni par Malkitsédek. D.ieu conclut une alliance avec Avram, prévoyant l’exil d’Israël et lui promettant la Terre promise. Toujours sans enfant, Saraï suggère qu’Avram se marie à sa servante Hagar, qui donne naissance à Ichmaël. D.ieu renomme Avram, Avraham et Saraï, Sarah. Il leur promet un fils, Its’hak. Avraham reçoit l’ordre de se circoncire, lui et ses descendants mâles, en tant que signe d’alliance, ce qu’il fait promptement.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Un élément clé de la paracha de cette semaine est le recentrage de l’histoire de l’humanité à l’histoire d’une famille et leur expérience de la manière de vivre une vie proche de D.ieu.
Cette transformation est significative à cause des principes universels qui peuvent souvent être trop abstraits et trop difficiles à suivre, tel que nous l’avons vu dans le récit d’Adam et Ève et dans l’histoire de Babel. En choisissant Avraham et ses descendants, D.ieu n’abandonne pas le reste de l’humanité mais offre plutôt un modèle de vie et de comportement éthique, ce dont le monde a grand besoin pour apprendre la façon dont appliquer ces principes.
Le récit de confiance, d’obéissance et de responsabilité morale d’Avraham devient une expression tangible de valeurs que D.ieu souhaite que l’humanité suive. À travers Avraham, le monde peut voir ce que cela signifie de vivre une vie vertueuse sous la direction de D.ieu.
Comment pouvons-nous suivre l’exemple d’Avraham et inspirer les autres à travers des actions individuelles et communautaires ?
Activité sur la paracha
Le défi Mitsva !
Préparation : Avant Chabbat,demandezà tout le monde d’écrire une liste de moyens pour soutenir les autres. Les idées peuvent être à la fois sérieuses et drôles. Puis découpez chaque élément sur chacune des listes, en lanières de carton ou de papier.
Jeu : À tour de rôle, tirez des cartes et accomplissez une bonne action ou jouez les scénarios, puis discutez de la façon dont ces actions peuvent aider et inspirer les autres. Nous pouvons ainsi essayer d’être comme Avraham en espérant apprendre de ces idées et les appliquer la semaine prochaine !
Une histoire pour tous les âges
Akiva et Rachel
Il était une fois un homme du nom de Rabbi Akiva, qui devint l’un des plus grands dirigeants de l’Histoire juive. Mais sa vie commença très différemment. Akiva grandit dans une grande pauvreté, n’apprenant ni à lire ni à écrire. Il commença à travailler en tant que berger pour un homme riche nommé Kalba Savoua, et pendant plusieurs années, il pensa qu’étudier la Torah n’était pas pour lui.
Un jour, il rencontra la gentille fille de Kalba, une femme nommée Rachel. Elle encouragea Akiva à commencer à étudier même s’il avait presque 40 ans, et qu’il se pensait trop âgé pour commencer. Rachel devint sa femme et, avec son soutien et sa propre détermination, Akiva commença à étudier la Torah. Kalba renia sa fille pour avoir épousé un homme pauvre, mais elle croyait en Akiva et renonça à tout ce qu’elle avait pour soutenir son étude. Tous deux travaillèrent très dur chaque jour, ne renonçant jamais, et il devint finalement rabbin, le maître le plus sage de tout Israël.
Rabbi Akiva enseigna à ses étudiants quelque chose de très important : “Aime ton prochain comme toi-même.” Il croyait que nous devrions toujours traiter les autres avec gentillesse et respect tout comme nous aimerions être traités.
Rabbi Akiva n’était pas uniquement un grand enseignant, il était également un modèle. Lui et Rachel étaient exemplaires, montrant à tout le monde que quel que soit votre milieu d’origine et votre âge, vous pouvez faire du bien dans le monde et aider votre prochain. Leurs vies nous rappellent qu’en étant gentil et en aidant les autres autour de nous, nous pouvons les inspirer, tout comme Rabbi Akiva inspira des milliers d’étudiants.
Lors de moments difficiles pour le peuple juif, Rabbi Akiva prit la défense du bien, même lorsque cela fut dangereux. Il enseigna que faire du bien ne reposait pas uniquement sur des paroles gentilles mais sur l’action.
Il leur montra que pour inspirer les autres, nous devons montrer l’exemple.
Àpropos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 40:27-41:16
Dans ce passage, D.ieu traite les plaintes des israélites, les rassurant sur le fait qu’Il ne les a pas oubliés malgré leur souffrance. Il leur rappelle qu’Il ne se lassera jamais d’eux, et que nous pouvons avoir confiance en Son pouvoir inégalé en tant que Créateur de l’univers.
D.ieu promet de donner de la force et du pouvoir aux faibles, les encourageant à avoir confiance en Lui pour le renouveau et l’endurance. Il met aussi au défi les nations de reconnaître Sa souveraineté, affirmant Son rôle en élevant un dirigeant vertueux de l’Orient. D.ieu parle à Israël de Son soutien et Sa protection, leur promettant de transformer leurs faiblesses en force et de les aider à battre leurs ennemis comme un fermier bat le grain pour séparer la paille.
Est-ce possible de voir D.ieu dans l’Histoire ? Y a-t-il des événements historiques qui portent à croire que nous avons vu l’implication de D.ieu dans nos vies ?
Sujets de conversation
Comment maintenez-vous une relation proche même lorsque votre ami ou proche parent habite loin ?
Pouvez-vous trouver des moyens semblables de maintenir une relation proche avec D.ieu que nous ne pouvons pas voir, entendre ou toucher ?
Pouvez-vous expliquer la façon dont une relation proche avec D.ieu diffère grandement de la proximité de nos relations avec des amis, des membres de la famille et d’autres proches ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
À première vue, il n’est pas facile d’établir un lien clair entre la Paracha de cette semaine et la Haftara, mais il existe quelques liens possibles.
Pour commencer, il existe un lien général entre les voyages d’Avraham d’Our Kasdim à Canaan (à l’époque où il se faisait appeler Avram) et le retour des exilés de Babylonie en Judée dans la Haftara.
Un second lien possible est la référence de Yéchayahou à Avraham dans son discours au peuple. Yéchayahou mentionne rarement les patriarches (Avraham, Its’hak, et Yaakov) : dans la mesure où il est un prophète qui parle pour son époque et pour les générations futures, il n’a donc pas tendance à regarder en arrière. Cependant, dans notre Haftara, il fait référence à la “postérité d'Abraham qui M'aimait” (Is. 41:8). Mais cela est-il suffisant pour que ce passage soit choisi pour être la Haftara de Lekh Lekha ?
En fait, cette référence à Avraham “qui M'aimait”, qui peut être traduit plus littéralement comme, “celui qui m’aime”, comporte un message magnifique et profond. Rachi explique sur ce verset qu’Avraham avait sollicité D.ieu par amour plutôt que par crainte. C’est la voie préférentielle vers D.ieu telle qu’exprimée dans le Talmud (Sota 31a). De manière semblable, les juifs exilés à Babel avaient perdu leur lien direct à D.ieu. Ils avaient perdu leur terre et le Temple saint à Jérusalem. En exil, le peuple juif n’avait pas besoin d’apporter des offrandes liées au péché à D.ieu ou tout autre korban, puisqu’on ne leur avait pas promis de bonnes récoltes à travers leur Avoda (service du Temple) de la même manière que dans le passé. Mais, malgré tout cela, Yéchayahou nous dit qu’ils ont agi comme Avraham et maintenu leur amour altruiste de D.ieu à travers leur exil.
Contexte pour les Prophètes
Le livre d'Isaïe
Les trois premières Haftarot (toutes du livre d’Isaïe), dans le cycle annuel des Haftarot, traitent de la promesse de la rédemption future d’Israël. L’accent évident de ce sujet des dernières semaines peut être compris à la lumière du contenu de ces Parachiot.
Béréchit commence par l’histoire de la Création et de la construction, mais se termine par l’image d’un monde brisé par le péché et les mauvaises passions. Tout de suite après l’histoire de la Création, la Torah décrit le déclin de l’homme et du monde. La conclusion de D.ieu est le regret d’avoir créé le monde et la déception en ceux qu’Il avait créés. La Haftara nous apporte un message optimiste de rédemption en tant qu’espoir concret.
La Paracha de Noa’h nous laisse également en berne. Elle raconte la destruction (le Déluge), la reconstruction du monde suivie par la construction de la tour de Babel), puis une nouvelle destruction. L’histoire nous conduit vers un nouveau monde béni d’une alliance unique de division et de dispersion, l’humanité étant disséminée à travers le monde entier à cause du péché. La Paracha de Béréchit se conclut par une destruction générale, et la paracha de Noa’h se termine par un modèle de péché et d’exil. Dans les deux cas, c’est la responsabilité du prophète (dans les Haftarot) de consoler la nation et de présenter la Création et les eaux de Noa’h comme source d’espoir et de consolation.
Le message de la Paracha de cette semaine n’est pas pessimiste, mais plutôt optimiste. Il est marqué par la sélection du futur peuple d’Israël et l’alliance faite avec les patriarches ; la terre d’Israël est promise au peuple d’Israël. Le pouvoir de l’individu et le sens d’une relation entre l’homme et D.ieu sont présentés dans toute leur majesté et splendeur. Cependant, cela n’enlève pas le besoin d’une prophétie de consolation, mais plutôt le contraire, le fossé entre le monde optimiste de Lekh Lékha et les graves circonstances du peuple en exil. Ainsi, la Haftara est encore une fois prise des chapitres de consolation du livre d’Isaïe comme message d’espoir. Nous ne lirons pas la Haftara d’Isaïe pendant un moment.
Citation de la semaine
“Avraham n’a accompli aucun miracle, n’a commandé aucune armée, n’a dirigé aucun empire, n’a amassé aucune masse de disciples et n’a fait aucune prophétie spectaculaire. Mais il ne peut y avoir de doute qu’il est la personne la plus influente à n’avoir jamais existé, y compris aujourd’hui, puisqu’il est le grand-père spirituel de plus de la moitié des six milliards de gens qui peuplent la planète… Toutes les autres civilisations montent et échouent. La foi d’Avraham survit.”
The Great Partnership, Introduction
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Le pouvoir de l’exemple
Family Edition
Lekh Lekha
Inspired by the teachings of Rabbi Lord Jonathan Sacks
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Lekh Lekha
Le pouvoir de l’exemple
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Jusqu’à Lekh Lekha, la Torah s’est préoccupée de l’humanité dans son ensemble. Adam et Ève, Caïn et Abel sont des archétypes humains. Les deux premiers représentent les tensions entre mari et femme, les seconds la rivalité fraternelle. Puis vient une autre série d’histoires - le Déluge et la tour de Babel - cette fois-ci à propos de toute la société. Chacune porte sur la tension entre la liberté et l’ordre. Les quatre récits reposent sur la condition humaine en tant que telle. Leur message est universel et éternel, approprié à un livre sur D.ieu. Tel qu’Il apparaît dans les onze premiers chapitres de la Genèse, D.ieu est Celui qui a créé l’univers, qui a fait toute l’humanité à Son image, qui a béni les premiers humains, et qui, après le Déluge, a fait une alliance avec toute l’humanité.Le D.ieu de l’univers est le D.ieu universel.
Pourquoi donc l’histoire bascule dans la Genèse 12 ? Depuis lors, il ne s’agit plus de toute l’humanité, mais d’un homme (Abraham), d’une femme (Sarah) et de leurs enfants qui, lors de l’Exode, sont devenus un peuple grand et important, mais quand même pas plus qu’une nation parmi tant d’autres.
Que se passe-t-il ici ? D.ieu perd-il tout intérêt pour les autres ? Cela ne peut pas être le cas. Nous avons plusieurs exemples qui nous montrent que D.ieu se soucie de toute l’humanité.
Lorsque Yossef fait le point sur son temps passé en Égypte, il dit à ses frères que les choses ont bien tourné puisqu’il fut capable de sauver de nombreuses personnes de la famine en Égypte, ainsi que sa propre famille. Lorsque D.ieu envoie Yona à Ninive, la ville assyrienne, c’est pour persuader ses habitants de se repentir et d’éviter leur propre destruction. Yona ne comprend pas pourquoi au départ, mais il réalise par la suite que D.ieu ne se préoccupe pas uniquement des Bné Israël mais également des assyriens.
Pourquoi la Torah ne se recentre donc que sur Avraham, et ne fait que le suivre lui et sa famille? Les histoires dans Béréchit 1-11 nous enseignent que les gens ne vivent pas naturellement tel que D.ieu aimerait qu’ils vivent. Ils pèchent. Ils s’entretuent. Donc, après le Déluge, D.ieu devient non seulement un Créateur mais également un enseignant. Il instruit l’humanité de deux manières : Il établit des règles générales, l’alliance de Noé, puis Il choisit un exemple, Abraham et sa famille. Ils doivent devenir des modèles, des exemples concrets de ce que signifie vivre à proximité de D.ieu et fidèlement, pas pour leur propre intérêt uniquement, mais pour le bien de toute l’humanité. Avraham est reconnu comme un homme de D.ieu par ses contemporains malgré qu’ils ne fassent pas partie de son alliance particulière.
La même chose s’applique à Joseph, le seul membre de la famille d’Abraham dont la vie parmi les nations est décrite dans la Genèse en détail. Il rappelle constamment ceux avec qui il interagit à propos de D.ieu.
Les Juifs ne sont pas appelés à être juifs pour leur seul bien. Ils sont appelés à être un exemple vivant et persuasif de ce que signifie vivre selon la volonté de D.ieu, afin que les autres puissent arriver à reconnaître D.ieu et à Le servir, chacun à sa manière, parmi les paramètres des principes généraux de l’alliance avec Noé. Nous ne sommes pas appelés à convertir l’humanité mais nous sommes enjoints d’inspirer l’humanité en étant des modèles de ce que cela signifie de vivre, humblement, modestement mais inébranlablement en présence de D.ieu, en tant que Ses serviteurs, Ses témoins, Ses ambassadeurs, et cela, pas pour notre bien mais pour le bien de l’humanité dans son ensemble.
Être juif signifie être un ambassadeur de D.ieu dans ce monde, pour être une bénédiction dans ce monde, et cela signifie nécessairement s’impliquer dans le monde, agissant de telle sorte à inspirer les autres tels qu’Abraham et Joseph ont inspiré leurs contemporains. C’est le défi pour lequel Abraham fut convoqué au début de la paracha de cette semaine. Il demeure notre défi actuel.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
D.ieu ordonne à Avram de quitter son pays de naissance pour se rendre à Canaan. Avram, sa femme Saraï et son neuveu Lot, s’y rendent, mais une famine les conduit en Égypte où Saraï est brièvement capturée par Pharaon. De retour à Canaan, Lot s’installe à Sodome. Avram le sauve de captivité et est béni par Malkitsédek. D.ieu conclut une alliance avec Avram, prévoyant l’exil d’Israël et lui promettant la Terre promise. Toujours sans enfant, Saraï suggère qu’Avram se marie à sa servante Hagar, qui donne naissance à Ichmaël. D.ieu renomme Avram, Avraham et Saraï, Sarah. Il leur promet un fils, Its’hak. Avraham reçoit l’ordre de se circoncire, lui et ses descendants mâles, en tant que signe d’alliance, ce qu’il fait promptement.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Un élément clé de la paracha de cette semaine est le recentrage de l’histoire de l’humanité à l’histoire d’une famille et leur expérience de la manière de vivre une vie proche de D.ieu.
Cette transformation est significative à cause des principes universels qui peuvent souvent être trop abstraits et trop difficiles à suivre, tel que nous l’avons vu dans le récit d’Adam et Ève et dans l’histoire de Babel. En choisissant Avraham et ses descendants, D.ieu n’abandonne pas le reste de l’humanité mais offre plutôt un modèle de vie et de comportement éthique, ce dont le monde a grand besoin pour apprendre la façon dont appliquer ces principes.
Le récit de confiance, d’obéissance et de responsabilité morale d’Avraham devient une expression tangible de valeurs que D.ieu souhaite que l’humanité suive. À travers Avraham, le monde peut voir ce que cela signifie de vivre une vie vertueuse sous la direction de D.ieu.
Activité sur la paracha
Le défi Mitsva !
Préparation : Avant Chabbat,demandezà tout le monde d’écrire une liste de moyens pour soutenir les autres. Les idées peuvent être à la fois sérieuses et drôles. Puis découpez chaque élément sur chacune des listes, en lanières de carton ou de papier.
Jeu : À tour de rôle, tirez des cartes et accomplissez une bonne action ou jouez les scénarios, puis discutez de la façon dont ces actions peuvent aider et inspirer les autres. Nous pouvons ainsi essayer d’être comme Avraham en espérant apprendre de ces idées et les appliquer la semaine prochaine !
Une histoire pour tous les âges
Akiva et Rachel
Il était une fois un homme du nom de Rabbi Akiva, qui devint l’un des plus grands dirigeants de l’Histoire juive. Mais sa vie commença très différemment. Akiva grandit dans une grande pauvreté, n’apprenant ni à lire ni à écrire. Il commença à travailler en tant que berger pour un homme riche nommé Kalba Savoua, et pendant plusieurs années, il pensa qu’étudier la Torah n’était pas pour lui.
Un jour, il rencontra la gentille fille de Kalba, une femme nommée Rachel. Elle encouragea Akiva à commencer à étudier même s’il avait presque 40 ans, et qu’il se pensait trop âgé pour commencer. Rachel devint sa femme et, avec son soutien et sa propre détermination, Akiva commença à étudier la Torah. Kalba renia sa fille pour avoir épousé un homme pauvre, mais elle croyait en Akiva et renonça à tout ce qu’elle avait pour soutenir son étude. Tous deux travaillèrent très dur chaque jour, ne renonçant jamais, et il devint finalement rabbin, le maître le plus sage de tout Israël.
Rabbi Akiva enseigna à ses étudiants quelque chose de très important : “Aime ton prochain comme toi-même.” Il croyait que nous devrions toujours traiter les autres avec gentillesse et respect tout comme nous aimerions être traités.
Rabbi Akiva n’était pas uniquement un grand enseignant, il était également un modèle. Lui et Rachel étaient exemplaires, montrant à tout le monde que quel que soit votre milieu d’origine et votre âge, vous pouvez faire du bien dans le monde et aider votre prochain. Leurs vies nous rappellent qu’en étant gentil et en aidant les autres autour de nous, nous pouvons les inspirer, tout comme Rabbi Akiva inspira des milliers d’étudiants.
Lors de moments difficiles pour le peuple juif, Rabbi Akiva prit la défense du bien, même lorsque cela fut dangereux. Il enseigna que faire du bien ne reposait pas uniquement sur des paroles gentilles mais sur l’action.
Il leur montra que pour inspirer les autres, nous devons montrer l’exemple.
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 40:27-41:16
Dans ce passage, D.ieu traite les plaintes des israélites, les rassurant sur le fait qu’Il ne les a pas oubliés malgré leur souffrance. Il leur rappelle qu’Il ne se lassera jamais d’eux, et que nous pouvons avoir confiance en Son pouvoir inégalé en tant que Créateur de l’univers.
D.ieu promet de donner de la force et du pouvoir aux faibles, les encourageant à avoir confiance en Lui pour le renouveau et l’endurance. Il met aussi au défi les nations de reconnaître Sa souveraineté, affirmant Son rôle en élevant un dirigeant vertueux de l’Orient. D.ieu parle à Israël de Son soutien et Sa protection, leur promettant de transformer leurs faiblesses en force et de les aider à battre leurs ennemis comme un fermier bat le grain pour séparer la paille.
Sujets de conversation
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
À première vue, il n’est pas facile d’établir un lien clair entre la Paracha de cette semaine et la Haftara, mais il existe quelques liens possibles.
Pour commencer, il existe un lien général entre les voyages d’Avraham d’Our Kasdim à Canaan (à l’époque où il se faisait appeler Avram) et le retour des exilés de Babylonie en Judée dans la Haftara.
Un second lien possible est la référence de Yéchayahou à Avraham dans son discours au peuple. Yéchayahou mentionne rarement les patriarches (Avraham, Its’hak, et Yaakov) : dans la mesure où il est un prophète qui parle pour son époque et pour les générations futures, il n’a donc pas tendance à regarder en arrière. Cependant, dans notre Haftara, il fait référence à la “postérité d'Abraham qui M'aimait” (Is. 41:8). Mais cela est-il suffisant pour que ce passage soit choisi pour être la Haftara de Lekh Lekha ?
En fait, cette référence à Avraham “qui M'aimait”, qui peut être traduit plus littéralement comme, “celui qui m’aime”, comporte un message magnifique et profond. Rachi explique sur ce verset qu’Avraham avait sollicité D.ieu par amour plutôt que par crainte. C’est la voie préférentielle vers D.ieu telle qu’exprimée dans le Talmud (Sota 31a). De manière semblable, les juifs exilés à Babel avaient perdu leur lien direct à D.ieu. Ils avaient perdu leur terre et le Temple saint à Jérusalem. En exil, le peuple juif n’avait pas besoin d’apporter des offrandes liées au péché à D.ieu ou tout autre korban, puisqu’on ne leur avait pas promis de bonnes récoltes à travers leur Avoda (service du Temple) de la même manière que dans le passé. Mais, malgré tout cela, Yéchayahou nous dit qu’ils ont agi comme Avraham et maintenu leur amour altruiste de D.ieu à travers leur exil.
Contexte pour les Prophètes
Le livre d'Isaïe
Les trois premières Haftarot (toutes du livre d’Isaïe), dans le cycle annuel des Haftarot, traitent de la promesse de la rédemption future d’Israël. L’accent évident de ce sujet des dernières semaines peut être compris à la lumière du contenu de ces Parachiot.
Béréchit commence par l’histoire de la Création et de la construction, mais se termine par l’image d’un monde brisé par le péché et les mauvaises passions. Tout de suite après l’histoire de la Création, la Torah décrit le déclin de l’homme et du monde. La conclusion de D.ieu est le regret d’avoir créé le monde et la déception en ceux qu’Il avait créés. La Haftara nous apporte un message optimiste de rédemption en tant qu’espoir concret.
La Paracha de Noa’h nous laisse également en berne. Elle raconte la destruction (le Déluge), la reconstruction du monde suivie par la construction de la tour de Babel), puis une nouvelle destruction. L’histoire nous conduit vers un nouveau monde béni d’une alliance unique de division et de dispersion, l’humanité étant disséminée à travers le monde entier à cause du péché. La Paracha de Béréchit se conclut par une destruction générale, et la paracha de Noa’h se termine par un modèle de péché et d’exil. Dans les deux cas, c’est la responsabilité du prophète (dans les Haftarot) de consoler la nation et de présenter la Création et les eaux de Noa’h comme source d’espoir et de consolation.
Le message de la Paracha de cette semaine n’est pas pessimiste, mais plutôt optimiste. Il est marqué par la sélection du futur peuple d’Israël et l’alliance faite avec les patriarches ; la terre d’Israël est promise au peuple d’Israël. Le pouvoir de l’individu et le sens d’une relation entre l’homme et D.ieu sont présentés dans toute leur majesté et splendeur. Cependant, cela n’enlève pas le besoin d’une prophétie de consolation, mais plutôt le contraire, le fossé entre le monde optimiste de Lekh Lékha et les graves circonstances du peuple en exil. Ainsi, la Haftara est encore une fois prise des chapitres de consolation du livre d’Isaïe comme message d’espoir. Nous ne lirons pas la Haftara d’Isaïe pendant un moment.
Citation de la semaine
“Avraham n’a accompli aucun miracle, n’a commandé aucune armée, n’a dirigé aucun empire, n’a amassé aucune masse de disciples et n’a fait aucune prophétie spectaculaire. Mais il ne peut y avoir de doute qu’il est la personne la plus influente à n’avoir jamais existé, y compris aujourd’hui, puisqu’il est le grand-père spirituel de plus de la moitié des six milliards de gens qui peuplent la planète… Toutes les autres civilisations montent et échouent. La foi d’Avraham survit.”
The Great Partnership,
Introduction
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La responsabilité individuelle et collective
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