Bamidbar reprend l’histoire là où nous l’avions laissée vers la fin de Chémot. Le peuple a voyagé d’Égypte au pied du mont Sinaï. C’est là où il a reçu la Torah. C’est là où il a fabriqué le Veau d’or. C’est là où il a été pardonné après la prière enflammée de Moïse, et là, il a construit le Michkan (le Tabernacle), inauguré le premier Nissan, presque un an après l’Exode. Maintenant, un mois plus tard, le premier jour du deuxième mois (Iyar), ils sont prêts à entamer la seconde partie du voyage, du Sinaï vers la Terre promise.
Pourtant, un étrange délai apparaît dans le récit. Dix chapitres s’écoulent avant que les Israélites ne commencent réellement à voyager (Nombres 10:33). Il y a d’abord un recensement. Puis un récit de l’organisation des tribus autour du Ohel Moed – la Tente d’assignation. Un long développement est consacré aux Lévites, à leurs familles et à leurs rôles respectifs. Ensuite, viennent des lois concernant la pureté du camp, la restitution, la sota (la femme soupçonnée d’adultère), et le nazir. Une succession de passages décrit les préparatifs finaux du voyage. Ce n’est qu’alors qu’ils se mettent en marche. Pourquoi cette longue série de digressions apparentes ?
Il serait facile de penser que la Torah raconte simplement les événements au fur et à mesure de leur survenance, entrecoupés de divers commandements. Selon cette vision, la Torah est une combinaison d’histoires et de lois : voici ce qui s’est passé, voici les règles à suivre, et il existe un lien entre les deux, parfois évident (comme dans le cas des lois accompagnées du rappel « vous avez été esclaves en Égypte »), parfois moins.
Mais la Torah n’est pas une simple chronique historique. La Torah traite des vérités qui émergent à travers le temps. C’est là l’une des grandes différences entre l’ancien Israël et la Grèce antique. La Grèce antique recherchait la vérité en contemplant la nature et la raison. La première a donné naissance à la science, la seconde à la philosophie. L’ancien Israël a trouvé la vérité dans l’histoire, dans les événements et dans ce que D.ieu nous a dit d’en apprendre. La science s’intéresse à la nature ; le judaïsme s'intéresse à la nature humaine, et la différence entre les deux est grande. La nature ne connaît rien du libre arbitre. Les scientifiques nient souvent son existence. Mais l’humanité est définie par sa liberté. Nous sommes ce que nous choisissons d’être. Aucune planète ne choisit d’être hospitalière à la vie. Aucun poisson ne choisit d’être un héros. Aucun paon ne choisit d’être vaniteux. Les êtres humains, eux, choisissent. Et de cela naît la dramaturgie à laquelle la Torah entière sert de commentaire : comment la liberté peut-elle coexister avec l’ordre ? Ce drame se joue sur la scène de l’histoire, et se déroule en cinq actes, chacun comportant de nombreuses scènes.
La structure de base du récit est à peu près la même dans les cinq cas. D’abord, D.ieu crée l’ordre. Ensuite, l’humanité crée le chaos. De terribles conséquences s’ensuivent. Puis D.ieu recommence, profondément affligé mais ne perdant jamais foi en la seule créature à laquelle Il a conféré Son image et donné le don unique qui rend l’homme semblable à Lui : la liberté elle-même.
L’Acte I est raconté dans Béréchit 1–11. D.ieu crée un univers ordonné et façonne l’humanité à partir de la poussière du sol, dans laquelle Il insuffle Son propre souffle. Mais les humains pèchent : d’abord Adam et Ève, puis Caïn, puis la génération du Déluge. La terre est remplie de violence. D.ieu envoie le Déluge et recommence, établissant une alliance avec Noé. L’humanité pèche à nouveau en construisant la tour de Babel (le premier acte d’impérialisme, comme je l’ai indiqué dans un essai précédent). D.ieu recommence alors, cherchant un modèle qui montrerait au monde ce que signifie vivre dans la fidélité à la parole divine. Il le trouve en Abraham et Sarah.
L’Acte II est raconté dans Béréchit 12–50. Le nouvel ordre repose sur la famille et la fidélité, l’amour et la confiance. Mais cela aussi commence à se désintégrer. Il y a des tensions entre Ésaü et Jacob, entre les épouses de Jacob, Léa et Rachel, et entre leurs enfants. Dix des enfants de Jacob vendent le onzième, Joseph, comme esclave. C’est une offense contre la liberté, et la catastrophe s’ensuit – non pas un Déluge, mais une famine, à la suite de laquelle la famille de Jacob s’exile en Égypte où tout le peuple devient esclave. D.ieu s’apprête à recommencer, non plus avec une famille mais avec une nation, ce que sont devenus les enfants d’Abraham.
L’Acte III est le sujet du livre de Chémot. D.ieu sauve les Israélites d’Égypte comme Il avait sauvé Noé du Déluge. Comme avec Noé (et Abraham), D.ieu établit une alliance, cette fois au Sinaï, bien plus large que les précédentes. Elle constitue une charte pour un ordre social, pour une société entière fondée sur la loi et la justice. Pourtant, encore une fois, les humains sèment le chaos en fabriquant un Veau d’or quarante jours à peine après la grande révélation. D.ieu les menace de destruction, de recommencer avec Moïse, comme Il l’avait fait avec Noé et Abraham (Ex. 32:10). Seule la prière ardente de Moïse empêche cela. D.ieu institue alors un nouvel ordre.
L’Acte IV commence avec le récit de ce nouvel ordre, d’une longueur sans précédent, s’étendant de Chémot 35 à tout le livre de Vayikra et aux dix premiers chapitres de Bamidbar. La nature de ce nouvel ordre est que D.ieu devient non seulement le directeur de l’histoire et le donneur de lois, mais une Présence permanente au cœur du camp. D’où la construction du Michkan, qui occupe le dernier tiers de Chémot, et les lois de pureté et de sainteté, ainsi que celles d’amour et de justice, qui constituent pratiquement tout Vayikra. La pureté et la sainteté sont exigées du fait que D.ieu est devenu soudainement proche. Dans le Tabernacle, la Présence divine a une demeure sur terre, et quiconque s’approche de D.ieu doit être saint et pur. Dorénavant, les Israélites sont prêts à commencer la prochaine étape du voyage, mais seulement après une longue introduction.
Cette longue introduction, au début de Bamidbar, vise à créer un sens de l’ordre dans le camp. D’où le recensement, la disposition détaillée des tribus, et le récit étendu des Lévites, la tribu qui assurait la médiation entre le peuple et la Présence divine. D’où aussi, dans la Paracha de la semaine suivante, les trois lois – la restitution, la sota et le nazir – visant les trois forces qui menacent toujours l’ordre social : le vol, l’adultère et l’alcool. C’est comme si D.ieu disait aux Israélites : voilà à quoi ressemble l’ordre. Chacun a sa place dans la famille, la tribu et la nation. Chacun a été compté, et chacun compte. Préservez et protégez cet ordre, car sans lui, vous ne pourrez pas entrer dans le pays, mener les batailles, et créer une société équitable.
Tragiquement, au fil du déroulement de Bamidbar, on voit que les Israélites se révèlent être eux-mêmes leurs pires ennemis. Ils se plaignent de la nourriture. Myriam et Aaron se plaignent de Moïse. Puis vient la catastrophe, l’épisode des espions, au cours duquel le peuple, démoralisé, montre qu’il n’est pas encore prêt pour la liberté. À nouveau, comme dans le cas du Veau d’or, il y a le chaos dans le camp. À nouveau, D.ieu menace de détruire la nation et de recommencer avec Moïse (Nombres 14:12). Encore une fois, seule la puissante prière de Moïse sauve la situation. D.ieu décide à nouveau de repartir, cette fois avec la génération suivante et un nouveau dirigeant.
Le livre de Dévarim est le prélude de Moïse à l’Acte V, qui se déroule sous la direction de son successeur Josué.
L’histoire juive est étrange. À maintes reprises, le peuple juif s’est divisé : à l’époque du premier Temple, quand le royaume s’est scindé en deux ; à la fin de la période du second Temple, quand il s’est divisé en groupes et factions rivales ; et à l’époque moderne, au début du XIXe siècle, quand il s’est fragmenté entre religieux et laïcs en Europe de l’Est, entre orthodoxes et autres en Occident. Ces divisions ne se sont toujours pas résorbées.
Ainsi, le peuple juif ne cesse de répéter l’histoire racontée cinq fois dans la Torah. D.ieu crée l’ordre. L’homme crée le chaos. Les choses tournent mal, puis D.ieu et Israël recommencent. Cette histoire prendra-t-elle fin un jour ? D’une manière ou d’une autre, ce n’est pas un hasard si Bamidbar précède généralement Chavouot, l’anniversaire du don de la Torah au Sinaï. D.ieu ne se lasse jamais de nous rappeler que le défi humain central à chaque époque est de savoir si la liberté peut coexister avec l’ordre. C’est possible, à condition que les êtres humains choisissent librement de suivre les lois de D.ieu, données d’une certaine manière à l’humanité après le Déluge, et d’une autre manière à Israël après l’Exode.
L’alternative, ancienne et moderne, est la loi du plus fort, où, comme le disait Thucydide, « Le fort fait ce qu'il peut faire et le faible subit ce qu'il doit subir ». Ce n’est pas la liberté telle que la Torah la conçoit, ni une recette pour l’amour et la justice. Chaque année, lorsque nous nous préparons à Chavouot en lisant la Parasha Bamidbar, nous entendons l’appel de D.ieu : voici, dans la Torah – et dans ses mitsvot – le moyen de créer une liberté qui honore l’ordre, et un ordre social qui honore la liberté humaine. Il n’y a pas d’autre chemin.
Selon vous, que veut dire Rav Sacks lorsqu’il affirme que « nous sommes ce que nous choisissons d’être » ?
Comparez et contrastez les cinq « actes » ou récits de la Torah. Que remarquez-vous ?
Pouvez-vous réfléchir à une période de votre vie où la liberté et les règles ont fonctionné ensemble ?
L’histoire qui se répète sans fin
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Bamidbar
L’histoire qui se répète sans fin
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Bamidbar reprend l’histoire là où nous l’avions laissée vers la fin de Chémot. Le peuple a voyagé d’Égypte au pied du mont Sinaï. C’est là où il a reçu la Torah. C’est là où il a fabriqué le Veau d’or. C’est là où il a été pardonné après la prière enflammée de Moïse, et là, il a construit le Michkan (le Tabernacle), inauguré le premier Nissan, presque un an après l’Exode. Maintenant, un mois plus tard, le premier jour du deuxième mois (Iyar), ils sont prêts à entamer la seconde partie du voyage, du Sinaï vers la Terre promise.
Pourtant, un étrange délai apparaît dans le récit. Dix chapitres s’écoulent avant que les Israélites ne commencent réellement à voyager (Nombres 10:33). Il y a d’abord un recensement. Puis un récit de l’organisation des tribus autour du Ohel Moed – la Tente d’assignation. Un long développement est consacré aux Lévites, à leurs familles et à leurs rôles respectifs. Ensuite, viennent des lois concernant la pureté du camp, la restitution, la sota (la femme soupçonnée d’adultère), et le nazir. Une succession de passages décrit les préparatifs finaux du voyage. Ce n’est qu’alors qu’ils se mettent en marche. Pourquoi cette longue série de digressions apparentes ?
Il serait facile de penser que la Torah raconte simplement les événements au fur et à mesure de leur survenance, entrecoupés de divers commandements. Selon cette vision, la Torah est une combinaison d’histoires et de lois : voici ce qui s’est passé, voici les règles à suivre, et il existe un lien entre les deux, parfois évident (comme dans le cas des lois accompagnées du rappel « vous avez été esclaves en Égypte »), parfois moins.
Mais la Torah n’est pas une simple chronique historique. La Torah traite des vérités qui émergent à travers le temps. C’est là l’une des grandes différences entre l’ancien Israël et la Grèce antique. La Grèce antique recherchait la vérité en contemplant la nature et la raison. La première a donné naissance à la science, la seconde à la philosophie. L’ancien Israël a trouvé la vérité dans l’histoire, dans les événements et dans ce que D.ieu nous a dit d’en apprendre. La science s’intéresse à la nature ; le judaïsme s'intéresse à la nature humaine, et la différence entre les deux est grande. La nature ne connaît rien du libre arbitre. Les scientifiques nient souvent son existence. Mais l’humanité est définie par sa liberté. Nous sommes ce que nous choisissons d’être. Aucune planète ne choisit d’être hospitalière à la vie. Aucun poisson ne choisit d’être un héros. Aucun paon ne choisit d’être vaniteux. Les êtres humains, eux, choisissent. Et de cela naît la dramaturgie à laquelle la Torah entière sert de commentaire : comment la liberté peut-elle coexister avec l’ordre ? Ce drame se joue sur la scène de l’histoire, et se déroule en cinq actes, chacun comportant de nombreuses scènes.
La structure de base du récit est à peu près la même dans les cinq cas. D’abord, D.ieu crée l’ordre. Ensuite, l’humanité crée le chaos. De terribles conséquences s’ensuivent. Puis D.ieu recommence, profondément affligé mais ne perdant jamais foi en la seule créature à laquelle Il a conféré Son image et donné le don unique qui rend l’homme semblable à Lui : la liberté elle-même.
L’Acte I est raconté dans Béréchit 1–11. D.ieu crée un univers ordonné et façonne l’humanité à partir de la poussière du sol, dans laquelle Il insuffle Son propre souffle. Mais les humains pèchent : d’abord Adam et Ève, puis Caïn, puis la génération du Déluge. La terre est remplie de violence. D.ieu envoie le Déluge et recommence, établissant une alliance avec Noé. L’humanité pèche à nouveau en construisant la tour de Babel (le premier acte d’impérialisme, comme je l’ai indiqué dans un essai précédent). D.ieu recommence alors, cherchant un modèle qui montrerait au monde ce que signifie vivre dans la fidélité à la parole divine. Il le trouve en Abraham et Sarah.
L’Acte II est raconté dans Béréchit 12–50. Le nouvel ordre repose sur la famille et la fidélité, l’amour et la confiance. Mais cela aussi commence à se désintégrer. Il y a des tensions entre Ésaü et Jacob, entre les épouses de Jacob, Léa et Rachel, et entre leurs enfants. Dix des enfants de Jacob vendent le onzième, Joseph, comme esclave. C’est une offense contre la liberté, et la catastrophe s’ensuit – non pas un Déluge, mais une famine, à la suite de laquelle la famille de Jacob s’exile en Égypte où tout le peuple devient esclave. D.ieu s’apprête à recommencer, non plus avec une famille mais avec une nation, ce que sont devenus les enfants d’Abraham.
L’Acte III est le sujet du livre de Chémot. D.ieu sauve les Israélites d’Égypte comme Il avait sauvé Noé du Déluge. Comme avec Noé (et Abraham), D.ieu établit une alliance, cette fois au Sinaï, bien plus large que les précédentes. Elle constitue une charte pour un ordre social, pour une société entière fondée sur la loi et la justice. Pourtant, encore une fois, les humains sèment le chaos en fabriquant un Veau d’or quarante jours à peine après la grande révélation. D.ieu les menace de destruction, de recommencer avec Moïse, comme Il l’avait fait avec Noé et Abraham (Ex. 32:10). Seule la prière ardente de Moïse empêche cela. D.ieu institue alors un nouvel ordre.
L’Acte IV commence avec le récit de ce nouvel ordre, d’une longueur sans précédent, s’étendant de Chémot 35 à tout le livre de Vayikra et aux dix premiers chapitres de Bamidbar. La nature de ce nouvel ordre est que D.ieu devient non seulement le directeur de l’histoire et le donneur de lois, mais une Présence permanente au cœur du camp. D’où la construction du Michkan, qui occupe le dernier tiers de Chémot, et les lois de pureté et de sainteté, ainsi que celles d’amour et de justice, qui constituent pratiquement tout Vayikra. La pureté et la sainteté sont exigées du fait que D.ieu est devenu soudainement proche. Dans le Tabernacle, la Présence divine a une demeure sur terre, et quiconque s’approche de D.ieu doit être saint et pur. Dorénavant, les Israélites sont prêts à commencer la prochaine étape du voyage, mais seulement après une longue introduction.
Cette longue introduction, au début de Bamidbar, vise à créer un sens de l’ordre dans le camp. D’où le recensement, la disposition détaillée des tribus, et le récit étendu des Lévites, la tribu qui assurait la médiation entre le peuple et la Présence divine. D’où aussi, dans la Paracha de la semaine suivante, les trois lois – la restitution, la sota et le nazir – visant les trois forces qui menacent toujours l’ordre social : le vol, l’adultère et l’alcool. C’est comme si D.ieu disait aux Israélites : voilà à quoi ressemble l’ordre. Chacun a sa place dans la famille, la tribu et la nation. Chacun a été compté, et chacun compte. Préservez et protégez cet ordre, car sans lui, vous ne pourrez pas entrer dans le pays, mener les batailles, et créer une société équitable.
Tragiquement, au fil du déroulement de Bamidbar, on voit que les Israélites se révèlent être eux-mêmes leurs pires ennemis. Ils se plaignent de la nourriture. Myriam et Aaron se plaignent de Moïse. Puis vient la catastrophe, l’épisode des espions, au cours duquel le peuple, démoralisé, montre qu’il n’est pas encore prêt pour la liberté. À nouveau, comme dans le cas du Veau d’or, il y a le chaos dans le camp. À nouveau, D.ieu menace de détruire la nation et de recommencer avec Moïse (Nombres 14:12). Encore une fois, seule la puissante prière de Moïse sauve la situation. D.ieu décide à nouveau de repartir, cette fois avec la génération suivante et un nouveau dirigeant.
Le livre de Dévarim est le prélude de Moïse à l’Acte V, qui se déroule sous la direction de son successeur Josué.
L’histoire juive est étrange. À maintes reprises, le peuple juif s’est divisé : à l’époque du premier Temple, quand le royaume s’est scindé en deux ; à la fin de la période du second Temple, quand il s’est divisé en groupes et factions rivales ; et à l’époque moderne, au début du XIXe siècle, quand il s’est fragmenté entre religieux et laïcs en Europe de l’Est, entre orthodoxes et autres en Occident. Ces divisions ne se sont toujours pas résorbées.
Ainsi, le peuple juif ne cesse de répéter l’histoire racontée cinq fois dans la Torah. D.ieu crée l’ordre. L’homme crée le chaos. Les choses tournent mal, puis D.ieu et Israël recommencent. Cette histoire prendra-t-elle fin un jour ? D’une manière ou d’une autre, ce n’est pas un hasard si Bamidbar précède généralement Chavouot, l’anniversaire du don de la Torah au Sinaï. D.ieu ne se lasse jamais de nous rappeler que le défi humain central à chaque époque est de savoir si la liberté peut coexister avec l’ordre. C’est possible, à condition que les êtres humains choisissent librement de suivre les lois de D.ieu, données d’une certaine manière à l’humanité après le Déluge, et d’une autre manière à Israël après l’Exode.
L’alternative, ancienne et moderne, est la loi du plus fort, où, comme le disait Thucydide, « Le fort fait ce qu'il peut faire et le faible subit ce qu'il doit subir ». Ce n’est pas la liberté telle que la Torah la conçoit, ni une recette pour l’amour et la justice. Chaque année, lorsque nous nous préparons à Chavouot en lisant la Parasha Bamidbar, nous entendons l’appel de D.ieu : voici, dans la Torah – et dans ses mitsvot – le moyen de créer une liberté qui honore l’ordre, et un ordre social qui honore la liberté humaine. Il n’y a pas d’autre chemin.
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