● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Cela fait presque deux mille ans depuis que nous avons cessé d’offrir des korbanot. Mais dans nos prières et dans notre vision des choses, nous conservons toujours les éléments fondamentaux qui sous-tendent le sacrifice juif.
Rav Chnéor Zalman disait que l'essence du sacrifice est que nous nous offrons nous-mêmes. Nous apportons à D.ieu nos facultés, nos énergies, nos pensées et émotions. La forme physique du sacrifice – un animal offert sur l'autel – n'est qu'une manifestation extérieure d'un acte intérieur. Qu'est-ce que nous donnons exactement à D.ieu lorsque nous offrons un sacrifice ? Les mystiques juifs, dont Rabbi Chnéor Zalman, parlaient de deux âmes que chacun de nous possède – l'âme animale (néfech habéhémit) et l'âme divine (néchama). D'une part, nous sommes des êtres physiques. Nous avons des besoins physiques : nourriture, boisson, abri. Nous naissons, vivons, mourons. Spirituellement, nous sommes portés par les ailes de l'éternité. Nous avons une âme divine. Dans son acception psychologique, la nature du sacrifice est ainsi claire. Ce que nous offrons à D.ieu, ce n’est pas seulement un animal, mais le néfech habéhémit, l'âme animale qui est en nous.
Comment cela se manifeste-t-il en détail ? Un indice est donné par les trois types d'animaux mentionnés dans le verset de la deuxième ligne de Parachat Vayikra (voir Lévitique 1:2) : béhéma (animal), bakar (bétail) et tson (troupeau). Chacun représente une caractéristique animale distincte de la personnalité humaine. Béhéma représente l'instinct animal lui-même. Les animaux passent leur temps à chercher de la nourriture. Leur vie est bornée par la lutte pour la survie. Sacrifier l'animal qui est en nous est mû par quelque chose allant au-delà de la simple survie. Imaginez une mouche piégée dans une bouteille de verre. Elle se heurte contre le verre, essayant de trouver un moyen de sortir. La seule chose qu'elle ne fait pas, c'est regarder en haut. L'âme divine en nous est la force qui nous pousse à regarder en haut, au-delà du monde physique, au-delà de la simple survie, à la recherche de sens, d’un but, d'objectif.
Le mot hébreu bakar, bétail, nous rappelle le mot boker, l'aube, littéralement "percer", comme les premiers rayons du soleil percent l'obscurité de la nuit. Le bétail, dans une ruée, défonce les barrières. S’il n’est pas contraint par des clôtures, le bétail ne respecte aucune frontière. Sacrifier le bakar, c'est apprendre à reconnaître et à respecter les frontières – entre le sacré et le profane, le pur et l'impur, le permis et l'interdit. Les barrières de l'esprit peuvent parfois être plus fortes que des murs réels.
Enfin, le mot tson, troupeau, représente l'instinct grégaire – la puissance de l’élan consistant à se déplacer dans une direction donnée parce que d'autres font de même. Les grandes figures du judaïsme se distinguaient précisément par leur capacité à se tenir à l'écart du troupeau, à être différents.
Le nom korban, "sacrifice", et le verbe lehakriv, "offrir quelque chose en sacrifice", signifient en réalité "ce qui est rapproché" et "l'acte de rapprocher". L'élément clé n'est pas tant le fait de renoncer à quelque chose (le sens habituel du sacrifice), mais plutôt de rapprocher quelque chose de Dieu. Lehakriv, c'est rapprocher l'élément animal qui est en nous pour être transformé par le feu divin qui brûlait autrefois sur l'autel, et qui brûle encore au cœur de la prière, si nous cherchons véritablement la proximité avec D.ieu.
Les scientifiques d’aujourd’hui affirment que notre existence en tant qu’humains est le résultat d'une série de mutations génétiques aléatoires et nous sommes simplement mieux adaptés à la survie que d'autres espèces. La réfutation de cette idée réside dans l'acte même du sacrifice tel que les mystiques le comprenaient. Nous pouvons rediriger nos instincts animaux. Nous pouvons nous élever au-delà de la simple survie. Nous sommes capables de respecter les frontières. Nous pouvons sortir de notre environnement. Nous pouvons transcender le béhéma, le bakar et le tson. En rapprochant nos aspects animaux de D.ieu, nous permettons au matériel d'être imprégné du spirituel et nous devenons autre chose : nous ne sommes plus des esclaves de la nature, mais des serviteurs du D.ieu vivant.
Autour de la table de Chabbat
Parmi les trois tendances animales mentionnées (instinct de survie de base, transgression des frontières, ou mentalité de troupeau), laquelle trouvez-vous la plus difficile à dépasser dans votre propre vie ?
Comment la prière sert-elle de forme de sacrifice dans la pratique juive contemporaine ?
Comment le fait de considérer le sacrifice comme une transformation plutôt qu'une perte pourrait-il changer votre approche de la pratique ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
D.ieu enseigne à Moché les lois des korbanot. Chaque offrande vise un objectif spirituel différent. La olah (offrande ascendante) est entièrement brûlée sur l'autel en tant que cadeau à D.ieu. La min'ha (offrande de farine) utilise de la farine, de l'huile et de l'encens. Avec les chélamim (offrande de paix), des parties vont à D.ieu par le feu de l'autel, des parties aux Cohanim, et la personne offrant le korban mange le reste. Différents ‘hatat (offrandes pour le péché) expient les fautes commises involontairement par des individus ou par la communauté entière. Le acham (offrande de culpabilité) concerne l'usage abusif de propriétés sacrées, l'incertitude concernant les péchés ou le fait de trahir D.ieu par de faux serments qui nuisent aux autres.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Rabbi Chnéor Zalman remarqua un détail grammatical dans le texte hébreu de Vayikra 1:2. Nous nous attendrions à lire adam mikem ki yakriv, « lorsque l'un de vous offre un sacrifice ». Au lieu de cela, ce qui est écrit est adam ki yakriv mikem, « lorsqu'un homme offre un sacrifice de vous » - ce qui indique que les korbanot ne sont pas simplement des rituels accomplis dans le Temple. Ils peuvent être vus comme des offrandes symboliques de notre nature animale intérieure à D.ieu.
Les gens ont une âme animale centrée sur les besoins physiques et une néchama divine à la recherche d’un sens plus élevé. Les trois types d'animaux sacrifiés représentent différentes tendances humaines que nous pouvons dépasser pour activer notre néchama. Cette vision est particulièrement pertinente aujourd'hui, lorsque la science nous réduit souvent à de simples « animaux humains ». Par le sacrifice, nous montrons notre capacité à nous transformer - en contrôlant nos instincts, en respectant les limites et en pensant de manière indépendante. Contrairement aux animaux, nous avons la capacité de pouvoir changer notre nature par une connexion spirituelle, allant au-delà de notre programmation de base pour servir un but plus élevé.
De quelles manières pouvons-nous pratiquer un « sacrifice » significatif dans le monde d'aujourd'hui sans un Michkan ni le Beth Hamikdach ?
Activité sur la paracha
Non, Oui, Et [Tabou]
Choisissez 5 mots courants comme OUI, NON, JE, LE, À ou ET - à interdire. Les joueurs doivent ensuite discuter tout en évitant soigneusement ces mots. Lorsque quelqu'un fourche et prononce un mot interdit, il reçoit un point de pénalité. Le jeu continue jusqu'à ce qu'un joueur atteigne cinq points de pénalité. Ce jeu, d’apparence simple, révèle à quel point nos instincts verbaux sont profondément enracinés et à quel point ils peuvent être difficiles à réprimer !
Une histoire pour tous les âges
Une arche de Noé moderne
Il y a des années, à Varsovie, en Pologne, un gentil couple nommé Jan et Antonina Żabiński dirigeait le zoo de la ville. C'était l'un des plus grands zoos d'Europe, ce qui était parfait pour Jan et Antonina, qui adoraient les animaux. Ils passaient leurs journées à s'occuper des lions, des éléphants et de nombreuses autres créatures merveilleuses.
Puis vint une période difficile pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque de nombreux animaux durent être déplacés du zoo. Le zoo vide devint très calme, mais Jan et Antonina eurent une idée originale. Ils décidèrent d'aider les gens qui avaient besoin de se réfugier en un endroit sûr. De nombreuses familles juives étaient en danger, alors les gardiens du zoo ouvrirent leurs cœurs et leurs maisons pour les accueillir. Et ainsi il arriva que là où les animaux vivaient autrefois, les personnes dans le besoin trouvèrent un abri.
Pour rendre l'endroit plus semblable à une maison, Antonina jouait de la belle musique au piano. Certaines de ses pièces avaient aussi des significations codées. Si des visiteurs arrivaient qui ne pouvaient pas être dignes de confiance, elle jouait une mélodie pour avertir tout le monde d'être particulièrement silencieux. Lorsque tout était à nouveau sûr, elle jouait des mélodies joyeuses de Chopin. Leur jeune fils Ryś aidait aussi, livrant de la nourriture à toutes les familles et tenant compagnie à leurs invités.
La villa de la famille sur le terrain du zoo devint un lieu d'amitié et d'espoir. Pendant plus de quatre ans, environ 300 personnes trouvèrent un abri chez cette famille de gardiens de zoo, et pendant ce temps, des documents furent également créés pour aider les gens à fuir la Pologne. Jan et Antonina étaient très prudents, utilisant toute leur intelligence, leurs compétences et leur créativité, et leur mission secrète pour sauver les Juifs ne fut jamais révélée. À la fin de la guerre, le zoo se remplissait à nouveau lentement d'animaux. De nombreuses années plus tard, Jan et Antonina furent honorés en tant que héros pour leur courage et leur gentillesse.
Comment le sacrifice de soi des Żabiński reflète-t-il l'enseignement du Rabbi Zalman selon lequel le véritable sacrifice signifie offrir quelque chose de nous-mêmes (« mikem ») ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 43:21-44:23 (Achkénazes et Séfarades)
Isaïe 43:21-44:6 (Yéménites)
Dans le passage de cette semaine d'Isaïe, D.ieu rappelle à Israël que, malgré leurs péchés et leur négligence du véritable culte, Lui seul est leur Rédempteur. Il les réprimande de ne pas L'avoir appelé et de L'avoir chargé de leurs iniquités. Cependant, dans Sa miséricorde, Il promet d'effacer leurs transgressions et leur demande de se souvenir de Sa puissance.
Dans le chapitre 44, D.ieu réaffirme Sa souveraineté, déclarant qu'Il a formé Israël et les bénira abondamment. Il oppose Sa nature éternelle à la futilité de l'idolâtrie, décrivant comment les gens fabriquent des idoles à partir de bois, mais échouant à voir leur tromperie. Enfin, D.ieu appelle Israël à se réjouir, car Il les a rachetés.
Le passage met en évidence l'autorité inégalée de D.ieu, Sa capacité à pardonner et Son appel pour qu'Israël place sa confiance en Lui seul.
Pourquoi pensez-vous que le peuple d'Israël se tourne si souvent vers l'idolâtrie ?
Points de réflexion
Pourquoi la charité est-elle si centrale dans les religions monothéistes ?
Qui bénéficie de l'acte de donner de la charité, et qui bénéficie de la recevoir ? (Indice : pensez aussi largement que possible)
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
La Paracha et la Haftara traitent toutes deux de l'offrande de sacrifices. La Paracha détaille la manière idéale dont les sacrifices doivent être offerts, tandis que la Haftara rapporte que les gens ont apporté des sacrifices dans le Temple, pas pour D.ieu mais à des fins idolâtres (commentaire de Rachi sur Isaïe 43:23-24). C'est un thème que nous avons déjà vu dans les Haftarot. Rabbi Sacks explique :
« Le peuple était critiqué non pas pour avoir désobéi à la loi de D.ieu, mais pour avoir obéi. Les sacrifices étaient ordonnés. Leur offrande était un acte sacré accompli dans un lieu saint. Qu'est-ce qui a alors suscité la colère et la réprimande des Prophètes ? ... Ils ne critiquaient pas l'institution des sacrifices. Ils critiquaient quelque chose de réel aujourd’hui comme à leur époque. Ce qui les perturbait au plus profond de leur être, c'était l'idée qu'on pouvait servir D.ieu tout en agissant de manière méprisante, cruelle, injuste, insensible ou froide envers les autres. « Tant que je suis dans les bonnes grâces de D.ieu, c'est tout ce qui compte. » C'est cette pensée qui mettait les Prophètes dans une colère incandescente. “Si vous pensez cela, ils semblent dire, alors vous n'avez ni compris ni D.ieu ni la Torah.”
Les korbanot ne peuvent pas simplement être offerts par automatisme. Servir D.ieu, comme nous l'enseigne Rabbi Sacks, doit avoir un impact profond sur nous. Cela devrait nous rendre meilleur.
Contexte pour les Prophètes
Le livre d’Isaïe
Rav Moché Lichtenstein note que le prophète parle non seulement de rédemption mais aussi de repentir. « En raison de la relation entre D.ieu et Son peuple, Ses serviteurs, Il versera un esprit sur eux d'en haut et les sauvera : ‘Car je verserai de l'eau sur la terre assoiffée, et des torrents sur la terre sèche, je verserai Mon esprit sur votre descendance, et Ma bénédiction sur vos enfants’ (Isaïe 44:3). Cela conduira à la formation d'une relation d'identification et de dévouement de la part du peuple : ‘L'un dira, je suis à l'Éternel ; et l'autre s'appellera du nom de Yaakov ; et un autre s'abonnera de sa main à l'Éternel, et se surnommera du nom d'Israël’ (Isaïe 44:5).
« Cette idée est résumée dans le verset qui apparaît à la fin de la Haftara : ‘J'ai effacé, comme un nuage épais, vos transgressions, et, comme une nuée, vos péchés : revenez à Moi, car Je vous ai rachetés’ (Isaïe 44:22). L'appel et l'espoir vont en faveur d’une rédemption accompagnée de repentance qui viendra après que Dieu aura effacé les péchés d'Israël, pas pour une rédemption dans laquelle le peuple juif est racheté malgré le fait qu'il ne s’est pas repenti.’
À l’instar de Jérémie, que Rabbi Sacks appelait le prophète de l'espoir, Isaïe rappelle au peuple que là où la Téchouva est possible, nous pouvons toujours être pardonnés et rachetés.
Citation de la semaine
« La charité et la bonté sont nos substituts au sacrifice et, comme l'offrande pour le péché d'autrefois, elles aident à réparer ce qui est brisé dans le monde et dans notre âme. »
Réflexions supplémentaires
Est-il possible de pardonner à quelqu'un s'il ne s'est pas excusé pour ses méfaits ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Pourquoi sacrifions-nous ?
Édition Familiale
Vayikra
Inspiré par les enseignements et les idées de Rabbi Sacks
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Essai Principal
Vayikra
Pourquoi sacrifions-nous ?
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Cela fait presque deux mille ans depuis que nous avons cessé d’offrir des korbanot. Mais dans nos prières et dans notre vision des choses, nous conservons toujours les éléments fondamentaux qui sous-tendent le sacrifice juif.
Rav Chnéor Zalman disait que l'essence du sacrifice est que nous nous offrons nous-mêmes. Nous apportons à D.ieu nos facultés, nos énergies, nos pensées et émotions. La forme physique du sacrifice – un animal offert sur l'autel – n'est qu'une manifestation extérieure d'un acte intérieur. Qu'est-ce que nous donnons exactement à D.ieu lorsque nous offrons un sacrifice ? Les mystiques juifs, dont Rabbi Chnéor Zalman, parlaient de deux âmes que chacun de nous possède – l'âme animale (néfech habéhémit) et l'âme divine (néchama). D'une part, nous sommes des êtres physiques. Nous avons des besoins physiques : nourriture, boisson, abri. Nous naissons, vivons, mourons. Spirituellement, nous sommes portés par les ailes de l'éternité. Nous avons une âme divine. Dans son acception psychologique, la nature du sacrifice est ainsi claire. Ce que nous offrons à D.ieu, ce n’est pas seulement un animal, mais le néfech habéhémit, l'âme animale qui est en nous.
Comment cela se manifeste-t-il en détail ? Un indice est donné par les trois types d'animaux mentionnés dans le verset de la deuxième ligne de Parachat Vayikra (voir Lévitique 1:2) : béhéma (animal), bakar (bétail) et tson (troupeau). Chacun représente une caractéristique animale distincte de la personnalité humaine. Béhéma représente l'instinct animal lui-même. Les animaux passent leur temps à chercher de la nourriture. Leur vie est bornée par la lutte pour la survie. Sacrifier l'animal qui est en nous est mû par quelque chose allant au-delà de la simple survie. Imaginez une mouche piégée dans une bouteille de verre. Elle se heurte contre le verre, essayant de trouver un moyen de sortir. La seule chose qu'elle ne fait pas, c'est regarder en haut. L'âme divine en nous est la force qui nous pousse à regarder en haut, au-delà du monde physique, au-delà de la simple survie, à la recherche de sens, d’un but, d'objectif.
Le mot hébreu bakar, bétail, nous rappelle le mot boker, l'aube, littéralement "percer", comme les premiers rayons du soleil percent l'obscurité de la nuit. Le bétail, dans une ruée, défonce les barrières. S’il n’est pas contraint par des clôtures, le bétail ne respecte aucune frontière. Sacrifier le bakar, c'est apprendre à reconnaître et à respecter les frontières – entre le sacré et le profane, le pur et l'impur, le permis et l'interdit. Les barrières de l'esprit peuvent parfois être plus fortes que des murs réels.
Enfin, le mot tson, troupeau, représente l'instinct grégaire – la puissance de l’élan consistant à se déplacer dans une direction donnée parce que d'autres font de même. Les grandes figures du judaïsme se distinguaient précisément par leur capacité à se tenir à l'écart du troupeau, à être différents.
Le nom korban, "sacrifice", et le verbe lehakriv, "offrir quelque chose en sacrifice", signifient en réalité "ce qui est rapproché" et "l'acte de rapprocher". L'élément clé n'est pas tant le fait de renoncer à quelque chose (le sens habituel du sacrifice), mais plutôt de rapprocher quelque chose de Dieu. Lehakriv, c'est rapprocher l'élément animal qui est en nous pour être transformé par le feu divin qui brûlait autrefois sur l'autel, et qui brûle encore au cœur de la prière, si nous cherchons véritablement la proximité avec D.ieu.
Les scientifiques d’aujourd’hui affirment que notre existence en tant qu’humains est le résultat d'une série de mutations génétiques aléatoires et nous sommes simplement mieux adaptés à la survie que d'autres espèces. La réfutation de cette idée réside dans l'acte même du sacrifice tel que les mystiques le comprenaient. Nous pouvons rediriger nos instincts animaux. Nous pouvons nous élever au-delà de la simple survie. Nous sommes capables de respecter les frontières. Nous pouvons sortir de notre environnement. Nous pouvons transcender le béhéma, le bakar et le tson. En rapprochant nos aspects animaux de D.ieu, nous permettons au matériel d'être imprégné du spirituel et nous devenons autre chose : nous ne sommes plus des esclaves de la nature, mais des serviteurs du D.ieu vivant.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
D.ieu enseigne à Moché les lois des korbanot. Chaque offrande vise un objectif spirituel différent. La olah (offrande ascendante) est entièrement brûlée sur l'autel en tant que cadeau à D.ieu. La min'ha (offrande de farine) utilise de la farine, de l'huile et de l'encens. Avec les chélamim (offrande de paix), des parties vont à D.ieu par le feu de l'autel, des parties aux Cohanim, et la personne offrant le korban mange le reste. Différents ‘hatat (offrandes pour le péché) expient les fautes commises involontairement par des individus ou par la communauté entière. Le acham (offrande de culpabilité) concerne l'usage abusif de propriétés sacrées, l'incertitude concernant les péchés ou le fait de trahir D.ieu par de faux serments qui nuisent aux autres.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Rabbi Chnéor Zalman remarqua un détail grammatical dans le texte hébreu de Vayikra 1:2. Nous nous attendrions à lire adam mikem ki yakriv, « lorsque l'un de vous offre un sacrifice ». Au lieu de cela, ce qui est écrit est adam ki yakriv mikem, « lorsqu'un homme offre un sacrifice de vous » - ce qui indique que les korbanot ne sont pas simplement des rituels accomplis dans le Temple. Ils peuvent être vus comme des offrandes symboliques de notre nature animale intérieure à D.ieu.
Les gens ont une âme animale centrée sur les besoins physiques et une néchama divine à la recherche d’un sens plus élevé. Les trois types d'animaux sacrifiés représentent différentes tendances humaines que nous pouvons dépasser pour activer notre néchama. Cette vision est particulièrement pertinente aujourd'hui, lorsque la science nous réduit souvent à de simples « animaux humains ». Par le sacrifice, nous montrons notre capacité à nous transformer - en contrôlant nos instincts, en respectant les limites et en pensant de manière indépendante. Contrairement aux animaux, nous avons la capacité de pouvoir changer notre nature par une connexion spirituelle, allant au-delà de notre programmation de base pour servir un but plus élevé.
De quelles manières pouvons-nous pratiquer un « sacrifice » significatif dans le monde d'aujourd'hui sans un Michkan ni le Beth Hamikdach ?
Activité sur la paracha
Non, Oui, Et [Tabou]
Choisissez 5 mots courants comme OUI, NON, JE, LE, À ou ET - à interdire. Les joueurs doivent ensuite discuter tout en évitant soigneusement ces mots. Lorsque quelqu'un fourche et prononce un mot interdit, il reçoit un point de pénalité. Le jeu continue jusqu'à ce qu'un joueur atteigne cinq points de pénalité. Ce jeu, d’apparence simple, révèle à quel point nos instincts verbaux sont profondément enracinés et à quel point ils peuvent être difficiles à réprimer !
Une histoire pour tous les âges
Une arche de Noé moderne
Il y a des années, à Varsovie, en Pologne, un gentil couple nommé Jan et Antonina Żabiński dirigeait le zoo de la ville. C'était l'un des plus grands zoos d'Europe, ce qui était parfait pour Jan et Antonina, qui adoraient les animaux. Ils passaient leurs journées à s'occuper des lions, des éléphants et de nombreuses autres créatures merveilleuses.
Puis vint une période difficile pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque de nombreux animaux durent être déplacés du zoo. Le zoo vide devint très calme, mais Jan et Antonina eurent une idée originale. Ils décidèrent d'aider les gens qui avaient besoin de se réfugier en un endroit sûr. De nombreuses familles juives étaient en danger, alors les gardiens du zoo ouvrirent leurs cœurs et leurs maisons pour les accueillir. Et ainsi il arriva que là où les animaux vivaient autrefois, les personnes dans le besoin trouvèrent un abri.
Pour rendre l'endroit plus semblable à une maison, Antonina jouait de la belle musique au piano. Certaines de ses pièces avaient aussi des significations codées. Si des visiteurs arrivaient qui ne pouvaient pas être dignes de confiance, elle jouait une mélodie pour avertir tout le monde d'être particulièrement silencieux. Lorsque tout était à nouveau sûr, elle jouait des mélodies joyeuses de Chopin. Leur jeune fils Ryś aidait aussi, livrant de la nourriture à toutes les familles et tenant compagnie à leurs invités.
La villa de la famille sur le terrain du zoo devint un lieu d'amitié et d'espoir. Pendant plus de quatre ans, environ 300 personnes trouvèrent un abri chez cette famille de gardiens de zoo, et pendant ce temps, des documents furent également créés pour aider les gens à fuir la Pologne. Jan et Antonina étaient très prudents, utilisant toute leur intelligence, leurs compétences et leur créativité, et leur mission secrète pour sauver les Juifs ne fut jamais révélée. À la fin de la guerre, le zoo se remplissait à nouveau lentement d'animaux. De nombreuses années plus tard, Jan et Antonina furent honorés en tant que héros pour leur courage et leur gentillesse.
Comment le sacrifice de soi des Żabiński reflète-t-il l'enseignement du Rabbi Zalman selon lequel le véritable sacrifice signifie offrir quelque chose de nous-mêmes (« mikem ») ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 43:21-44:23 (Achkénazes et Séfarades)
Isaïe 43:21-44:6 (Yéménites)
Dans le passage de cette semaine d'Isaïe, D.ieu rappelle à Israël que, malgré leurs péchés et leur négligence du véritable culte, Lui seul est leur Rédempteur. Il les réprimande de ne pas L'avoir appelé et de L'avoir chargé de leurs iniquités. Cependant, dans Sa miséricorde, Il promet d'effacer leurs transgressions et leur demande de se souvenir de Sa puissance.
Dans le chapitre 44, D.ieu réaffirme Sa souveraineté, déclarant qu'Il a formé Israël et les bénira abondamment. Il oppose Sa nature éternelle à la futilité de l'idolâtrie, décrivant comment les gens fabriquent des idoles à partir de bois, mais échouant à voir leur tromperie. Enfin, D.ieu appelle Israël à se réjouir, car Il les a rachetés.
Le passage met en évidence l'autorité inégalée de D.ieu, Sa capacité à pardonner et Son appel pour qu'Israël place sa confiance en Lui seul.
Pourquoi pensez-vous que le peuple d'Israël se tourne si souvent vers l'idolâtrie ?
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
La Paracha et la Haftara traitent toutes deux de l'offrande de sacrifices. La Paracha détaille la manière idéale dont les sacrifices doivent être offerts, tandis que la Haftara rapporte que les gens ont apporté des sacrifices dans le Temple, pas pour D.ieu mais à des fins idolâtres (commentaire de Rachi sur Isaïe 43:23-24). C'est un thème que nous avons déjà vu dans les Haftarot. Rabbi Sacks explique :
« Le peuple était critiqué non pas pour avoir désobéi à la loi de D.ieu, mais pour avoir obéi. Les sacrifices étaient ordonnés. Leur offrande était un acte sacré accompli dans un lieu saint. Qu'est-ce qui a alors suscité la colère et la réprimande des Prophètes ? ... Ils ne critiquaient pas l'institution des sacrifices. Ils critiquaient quelque chose de réel aujourd’hui comme à leur époque. Ce qui les perturbait au plus profond de leur être, c'était l'idée qu'on pouvait servir D.ieu tout en agissant de manière méprisante, cruelle, injuste, insensible ou froide envers les autres. « Tant que je suis dans les bonnes grâces de D.ieu, c'est tout ce qui compte. » C'est cette pensée qui mettait les Prophètes dans une colère incandescente. “Si vous pensez cela, ils semblent dire, alors vous n'avez ni compris ni D.ieu ni la Torah.”
Les korbanot ne peuvent pas simplement être offerts par automatisme. Servir D.ieu, comme nous l'enseigne Rabbi Sacks, doit avoir un impact profond sur nous. Cela devrait nous rendre meilleur.
Contexte pour les Prophètes
Le livre d’Isaïe
Rav Moché Lichtenstein note que le prophète parle non seulement de rédemption mais aussi de repentir. « En raison de la relation entre D.ieu et Son peuple, Ses serviteurs, Il versera un esprit sur eux d'en haut et les sauvera : ‘Car je verserai de l'eau sur la terre assoiffée, et des torrents sur la terre sèche, je verserai Mon esprit sur votre descendance, et Ma bénédiction sur vos enfants’ (Isaïe 44:3). Cela conduira à la formation d'une relation d'identification et de dévouement de la part du peuple : ‘L'un dira, je suis à l'Éternel ; et l'autre s'appellera du nom de Yaakov ; et un autre s'abonnera de sa main à l'Éternel, et se surnommera du nom d'Israël’ (Isaïe 44:5).
« Cette idée est résumée dans le verset qui apparaît à la fin de la Haftara : ‘J'ai effacé, comme un nuage épais, vos transgressions, et, comme une nuée, vos péchés : revenez à Moi, car Je vous ai rachetés’ (Isaïe 44:22). L'appel et l'espoir vont en faveur d’une rédemption accompagnée de repentance qui viendra après que Dieu aura effacé les péchés d'Israël, pas pour une rédemption dans laquelle le peuple juif est racheté malgré le fait qu'il ne s’est pas repenti.’
À l’instar de Jérémie, que Rabbi Sacks appelait le prophète de l'espoir, Isaïe rappelle au peuple que là où la Téchouva est possible, nous pouvons toujours être pardonnés et rachetés.
Citation de la semaine
« La charité et la bonté sont nos substituts au sacrifice et, comme l'offrande pour le péché d'autrefois, elles aident à réparer ce qui est brisé dans le monde et dans notre âme. »
Réflexions supplémentaires
Est-il possible de pardonner à quelqu'un s'il ne s'est pas excusé pour ses méfaits ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Campements et voyages
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