● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
D’ici à la fin du livre de l’Exode, la Torah décrit en détail la construction du Michkan, la première maison de culte collectif du peuple juif. Des instructions précises sont fournies pour chaque ustensile, incluant leurs dimensions. Mais D.ieu ne peut pas être contenu dans l’espace. Le Michkan était un symbole, une attention de la présence divine qui est partout, là où les êtres humains ouvrent leur cœur à D.ieu. Pourquoi les dimensions et détails sont si minutieusement décrits ? Ses dimensions ne devraient pas compter, car l’esprit de D.ieu peut être de n’importe quelle taille.
Les commentateurs de la Torah, en particulier la regrettée Nechama Leibowitz, avaient attiré l’attention sur la manière dont la terminologie de la construction du Tabernacle est la même que celle qui fut utilisée pour décrire la création de l’univers par D.ieu. En d’autres termes, le Tabernacle était un microcosme, un rappel symbolique du monde que D.ieu avait créé. Le fait que la présence divine y résidait ne cherchait pas à suggérer que D.ieu est ici mais pas là, dans cet endroit et pas dans un autre. Il avait pour but d’être un signal que D.ieu existe à travers le cosmos. Le Mishkan était une structure conçue par l’homme pour réfléchir et se concentrer sur l’univers divinement créé. Il était à l’espace ce que le Chabbat était au temps : un rappel de la création.
Les dimensions de l’univers sont précises, mathématiquement exactes. Si elles avaient différé même du moindre degré, l’univers - ou la vie - n’existerait pas. Ce n’est que maintenant que les scientifiques commencent à réaliser à quel point ces connaissances, pourtant précises, sembleront rudimentaires aux générations futures. Nous sommes au seuil d’un bond quantique dans notre compréhension de la grande profondeur des paroles : “Que tes œuvres sont grandes, ô Seigneur ! Toutes, tu les as faites avec sagesse” . Le mot “sagesse” ici, tout comme les nombreuses fois où il survient dans le récit de la construction du Tabernacle, signifie “un savoir-faire précis et exact.”
Dans un autre endroit dans la Torah, une telle attention portée sur les dimensions précises apparaît dans l’épisode de l’arche de Noé: “Fais-toi une arche de bois de cyprès ; tu distribueras cette arche en cellules, et tu l'enduiras, en dedans et en dehors, de poix. Et voici comment tu la feras : trois cents coudées seront la longueur de l'arche ; cinquante coudées sa largeur, et trente coudées sa hauteur. Tu donneras du jour à l'arche, que tu réduiras, vers le haut, à la largeur d'une coudée ; tu placeras la porte de l'arche sur le côté.” Comme le Michkan, l’arche symbolisait le monde dans son ordre divinement construit, l’ordre que les humains avaient ruiné par leur violence et leur corruption. D.ieu s’apprêtait à détruire le monde, laissant uniquement Noé, l’arche et ce qu’elle contenait comme les symboles du vestige de l’ordre qui restait, sur la base que D.ieu construirait un nouvel ordre.
La précision compte. L’ordre compte. Le fait de perdre même quelques-unes des 3,1 milliards de lettres dans le génome humain peut mener à des conditions génétiques dévastatrices. Le fameux effet papillon, le battement d’aile quelque part susceptible de causer un tsunami ailleurs, à des milliers de kilomètres, nous révèle que de petites actions peuvent avoir de grandes conséquences. C’est le message que le Tabernacle avait l’intention de transmettre.
D.ieu crée un ordre dans l’univers naturel. Nous avons pour tâche de créer un ordre dans l’univers humain. Cela signifie un souci méticuleux dans ce que nous disons, ce que nous faisons et ce que nous devons nous abstenir de faire. Il existe une chorégraphie précise à la vie morale et spirituelle puisqu’il existe une architecture précise au Tabernacle.
Être bon, en particulier être saint, n’est pas une question d’agir alors que l’esprit nous motive. Il s’agit de nous aligner à la Volonté qui a fait le monde ; la loi, la structure, la précision de ces choses dont le cosmos est faite - et sans elles, qui cesserait d’exister. La Torah précise les dimensions exactes du Mishkan et de l’arche de Noé afin de nous signaler qu’il en va de même pour le comportement humain.
Autour de la table de Chabbat
Si vous deviez conduire la construction d’un endroit sacré, quels éléments inclueriez-vous pour refléter votre perception de l’univers ?
Comment créez-vous de l’ordre dans votre vie, et pourquoi cela est-il important ?
À quels autres endroits dans le Tanakh voyons-nous des dimensions précises qui comprennent un sens à la fois physique et spirituel ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Les instructions de D.ieu pour le Michkan font référence à de précieux métaux, des laines colorées, du lin, des peaux animales, du bois, des huiles, des épices et des pierres pour créer un endroit de résidence sacré. Moché a reçu ces plans détaillés au sommet du mont Sinaï, concevant la structure de façon à ce qu’elle soit transportable pour les déplacements dans le désert. Le sanctuaire intérieur abritait l’arche contenant les dix commandements, avec les chérubins dorés. La chambre extérieure comportait la ménora. Les murs utilisaient 48 planches en bois couvertes d’or avec des bases en argent, avec un toit à trois couches de tapisserie, des poils de chèvre et des peaux animales. Un écran brodé marquait l’entrée.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Les instructions précises de la Torah pour la construction du Michkan nous révèlent quelque chose de merveilleux sur notre monde. Tout comme notre univers entier dépend de mesures et d’équilibres parfaits pour exister, les dimensions précises du Michkan ne reposaient pas uniquement sur la construction. Il s’agissait d’un rappel en miniature de la façon dont D.ieu a tout créé autour de nous, avec un soin et un ordre incroyables.
Lorsque nous regardons les étoiles, ou même les plus petits insectes, faune et flore, nous voyons partout cette attention divine du détail.
Le Michkan nous enseigne qu’un souci semblable s’applique à la manière dont nous vivons nos vies, que chaque choix que nous faisons et chaque action a un vrai sens. Tout comme les mesures parfaites du Michkan et de l’arche de Noé, la manière dont nous vivons nos vies a des répercussions sur tout et tout le monde autour de nous.
Bien que nous pourrons jamais savoir à quoi ressemblerait un univers alternatif, avec des actions et des mesures différentes, supposons que vous ayez un choix différent à faire sur votre petit-déjeuner quotidien ou un autre détail a priori mineur dans votre routine quotidienne. Dans quelle mesure cela peut-il avoir un impact sur votre journée ?
Activité sur la paracha
Tout est dans les détails
Placez dix objets minutieusement sur une surface plane : une bouteille de vin de kiddouch, des livres, une serviette, un jouet etc. Un joueur sort de la pièce alors qu’un autre apporte un changement mineur à la série d’objets : tourner une serviette de deux degrés, bouger la bouteille d’un demi-centimètre, décaler légèrement le livre. Lorsque le joueur revient, il doit trouver ce qui a changé. Les propositions incorrectes enlèvent des points, tandis que les bonnes réponses en font gagner. Le plus petit changement compte, si vous y prêtez attention !
Une histoire pour tous les âges
La princesse et le petit pois
La cuisine du château était encore toute chaude du dîner lorsqu’un coup à la porte du château se fit entendre. Une jeune femme se tenait au seuil de la porte, sa tunique trempée d’eau. Elle affirmait être une princesse perdue d’un royaume avoisinant, bien qu’elle n’en apportait aucune preuve. Peu importe qui elle était, elle avait besoin de se réfugier de la tempête. Mais la famille royale ne pouvait s’empêcher de se demander si son histoire était vraie ou non.
Plus curieuse que méfiante, la reine demanda à ses valets de préparer une chambre d’hôtes avec de nombreux matelas en plumes. Avant que la jeune femme n’aille se coucher, la reine s’introduit silencieusement dans sa chambre et plaça un petit pois en-dessous du matelas.
La lumière du matin perça les fenêtres alors que l’invitée se rendit au petit-déjeuner. Ses yeux avaient l’air fatigués et son visage pâle, bien qu’elle s'assit très gracieusement à table. Elle prit son thé, puis leva la tête d’un air désolé. “Je suis désolée, mais je n’ai presque pas dormi,” dit-elle doucement. “Il y avait quelque chose dans ce lit, je sais que cela peut sembler bizarre puisqu’il y avait beaucoup de matelas, mais je pouvais le sentir. Comme une petite pierre ou une graine.” Elle se remua sur sa chaise, visiblement mal à l’aise.
La reine regarda son invité silencieusement, remarquant comment elle grimaça en levant sa tasse de thé. Il était connu que les vraies princesses dans ce coin du monde étaient extrêmement sensibles et elles sentaient chaque bosse, chaque ondulation et chaque morceau de poussière. La reine était comme cela elle-même. Maintenant, elle savait que la femme était une vraie princesse. Le petit pois, camouflé sous des couches de luxueux matelas, en avait révélé davantage sur la nature de la femme que n’importe quelle proclamation royale. Parfois, la vérité se trouve dans les plus petits détails.
Y a-t-il des moments où de tels “pois” insignifiants et autres détails ne sont pas aussi importants que nous le pensons
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Une introduction Au
Chabbat Parachat Chékalim
La Paracha Chékalim est la première des quatre Shabbatot spéciaux qui sont prévus à l’approche de Pessa’h. La première tombe d’habitude le dernier Chabbat du mois de Chvat, ou le Chabbat qui coïncide avec Roch ‘Hodech Adar ou lors d’un Chabbat au début du mois d’Adar.
Une lecture spéciale, prise de la Parachat Ki Tissa (Chémot 30:11-16), est ajoutée à la lecture régulière de la Torah. Le passage décrit le recensement des Bné Israël, tel qu’ordonné par D.ieu lorsque le peuple était dans le désert.
Bien que la Torah enseigne qu’il est interdit de compter les juifs de manière ordinaire (par exemple, pointer chaque personne du doigt et les compter un par un), ce recensement fut accompli d’une manière spéciale : on demanda au peuple de faire don de pièces d’argent, et ce fut leurs contributions qui furent comptées.
Résumé de la Haftara
Pour Chabbat Chékalim
II Rois 12:1-17 (Achkénakim et Yéménites)
II Rois 12:1-17 (Achkénazim et Yéménites)
II Rois 11:17-12:17 (Séfaradim et Minhag Anglia)
Haftara de Rosh ‘Hodech – Isaïe 66:1-24 (voir notre édition familiale de Noa’h pour des notes sur cette Haftara spéciale.)
Dans les Rois II 11:17–12:17, Yéhoyada, le grand prêtre, forme une alliance entre D.ieu, le roi et le peuple, réaffirmant leur engagement à servir D.ieu.
Le Temple de Baal et tous ses autels et idoles furent systématiquement détruits. La reine Atalya est mise à mort, renforçant le règne du Roi Yehoach.
Yehoach, couronné à un jeune âge, règne sur Juda et mène des réformes religieuses sous la direction de Yéhodaya. Yehoach ordonne aux prêtres de réunir des fonds pour réparer le Temple qui avait été négligé et endommagé durant le règne d’Atalya. Cependant, les avancées sont lentes, Yehoach change donc le système, dirigeant les fonds des sacrifices vers un coffre sécurisé pour les réparations, assurant la transparence et l’efficacité de l'utilisation de l’argent.
Le Temple est restauré, et son culte sacré revitalisé. Les réformes de Yehoach soulignent l’importance d’une bonne gestion de ressources et de fidélité à D.ieu dans la restauration de la stabilité spirituelle et nationale.
Débuts de conversation
Quel est le lien entre la paracha de Chabbat Chékalim et les parties de la Haftara ?
Ce Chabbat spécial tombe 2 semaines avant Pourim. Y a-t-il un lien entre Chékalim et Pourim ?
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
I Rois 5:26-6:13
La Haftara de cette semaine décrit les préparatifs du roi Salomon pour la construction du Temple à Jérusalem, accomplissant la promesse que D.ieu a faite à David selon laquelle son fils créerait un jour le Beth Hamikdach. Salomon conclut un traité avec Hiram, roi de Tyr, assurant du bois de cèdre et de cyprès en échange de blé et d’huile. Puis Salomon assemble une grande main-d'œuvre, incluant des israélites et des ouvriers étrangers pour mener à bien la construction.
L’édification du Temple commence lors de la quatrième année de son règne. La structure est précisément détaillée dans la Haftara, mettant en lumière la pierre et le bois confectionnés dans un autre endroit pour maintenir révérence et calme sur le site de construction.
D.ieu parle à Salomon, lui rappelant que le Temple à lui seul n’assurera pas Sa présence. D.ieu promet plutôt de résider parmi les israélites et faire respecter Son alliance tant qu’ils obéissent à Ses commandements, mettant l’accent sur l’importance de la fidélité plutôt que du rituel.
Pourquoi le Tanakh fournit autant de détails architecturaux sur le Temple ?
Points de réflexion
Comment percevez-vous la distinction entre la fidélité et le rituel ?
Est-il possible d’avoir l’un sans l’autre ?
Trouvez-vous toutes ces instructions détaillées importantes ? Qu’est-ce qu’elles véhiculent à vos yeux ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Rabbi Sacks écrit : “Dès que nous lisons les premières lignes de Térouma, nous commençons la grande transformation depuis le drame de l’Exode avec ses signes, ses merveilles et ses événements épiques, jusqu’au récit détaillé de la façon dont les israélites ont construit le Michkan portatif qu’ils transportèrent avec eux dans le désert.”
Le lien entre la paracha et la Haftara est clair. Les deux textes traitent respectivement de la construction des maisons de D.ieu (Michkan [Tabernacle] et le Beth HaMikdach [Saint Temple].
L’univers, créé par D.ieu pour que nous y résidions, suit des lois physiques précises. Pour refléter cela, nous construisons le Michkan, et plus tard le Beth Hamikdach, suivant un manuel d’instructions détaillé, créant avec une précision absolue une maison pour que D.ieu y réside.
Tel que Rabbi Sacks l’a également écrit: “D.ieu crée un ordre dans l’univers naturel. Nous avons pour tâche de créer un ordre dans l’univers humain. Cela signifie un souci méticuleux dans ce que nous disons, ce que nous faisons et ce que nous devons nous abstenir de faire. Il existe une chorégraphie précise à la vie morale et spirituelle puisqu’il existe une architecture précise au Tabernacle.”
“Être bon, en particulier être saint, n’est pas une question d’agir alors que l’esprit nous motive. Il s’agit de nous aligner à la Volonté qui a fait le monde. La loi, la structure, la précision de ces choses dont le cosmos est fait est sans elles, cesserait d’exister. Ce fut un signe que la même chose s’applique dans le comportement humain que la Torah documente les dimensions précises du Tabernacle et de l’arche de Noah (et le Temple).”
Contexte pour les Prophètes
Le livre des Rois
Rabbi Alex Israël, dans son merveilleux livre I Kings: Torn in Two, note que la date de début de la construction du Temple est “ancrée dans une référence à l’Exode.”
Il nous dit que “le protocole standard dans le livre des Rois enjoint qu’un événement soit annoncé en référence aux années du règne de rois. Pourquoi une référence à l’Exode est convenable, voire même pertinente ? Il est notoire que l'Exode soit constamment présent à travers ces chapitres, rappelé à maintes reprises dans le cérémonial du Temple (voir Rois 8:9, 16, 21, 51, 53 et 65). Quelle est la nature du lien entre l’Exode et le Temple ?
“Malgré le temps qui s’est écoulé depuis l’Exode, le Temple est perçu comme le point culminant et l’apogée d’un long périple qui a commencé avec la nation quittant l’Égypte. Dans le cantique jubilatoire d’Israël à la mer Rouge, nous lisons de la destination du peuple juif… l’entrée sur la terre culminera par la construction du Temple.”
En liant ces deux événements, le livre des Rois nous encourage à percevoir tout le narratif de Chémot aux Rois comme un seul périple et la construction du Temple par le roi Salomon et le peuple d’Israël comme la destination finalement atteinte. le, mais qui avait également espoir que le peuple serait sauvé par D.ieu un jour, et essayait toujours d’utiliser ses paroles pour transmettre sa foi au peuple.
Citation de la semaine
“... même si le Temple a été détruit deux fois et bien que la ville ait été assiégée 23 fois et capturé et reconquise 44 fois, les Juifs n’ont jamais cessé de prier pour Jérusalem, à propos de Jérusalem et face à Jérusalem…”
Réflexions supplémentaires
Y a-t-il des événements dans votre vie qui étaient éloignés dans le temps mais qui étaient intimement liés ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’architecture de la sainteté
Édition Familiale
Térouma
Inspiré par les enseignements et les idées de Rabbi Sacks
Télécharger le PDF
Essai Principal
Térouma
L’architecture de la sainteté
Lire plus >
Lire en
Partager
Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
D’ici à la fin du livre de l’Exode, la Torah décrit en détail la construction du Michkan, la première maison de culte collectif du peuple juif. Des instructions précises sont fournies pour chaque ustensile, incluant leurs dimensions. Mais D.ieu ne peut pas être contenu dans l’espace. Le Michkan était un symbole, une attention de la présence divine qui est partout, là où les êtres humains ouvrent leur cœur à D.ieu. Pourquoi les dimensions et détails sont si minutieusement décrits ? Ses dimensions ne devraient pas compter, car l’esprit de D.ieu peut être de n’importe quelle taille.
Les commentateurs de la Torah, en particulier la regrettée Nechama Leibowitz, avaient attiré l’attention sur la manière dont la terminologie de la construction du Tabernacle est la même que celle qui fut utilisée pour décrire la création de l’univers par D.ieu. En d’autres termes, le Tabernacle était un microcosme, un rappel symbolique du monde que D.ieu avait créé. Le fait que la présence divine y résidait ne cherchait pas à suggérer que D.ieu est ici mais pas là, dans cet endroit et pas dans un autre. Il avait pour but d’être un signal que D.ieu existe à travers le cosmos. Le Mishkan était une structure conçue par l’homme pour réfléchir et se concentrer sur l’univers divinement créé. Il était à l’espace ce que le Chabbat était au temps : un rappel de la création.
Les dimensions de l’univers sont précises, mathématiquement exactes. Si elles avaient différé même du moindre degré, l’univers - ou la vie - n’existerait pas. Ce n’est que maintenant que les scientifiques commencent à réaliser à quel point ces connaissances, pourtant précises, sembleront rudimentaires aux générations futures. Nous sommes au seuil d’un bond quantique dans notre compréhension de la grande profondeur des paroles : “Que tes œuvres sont grandes, ô Seigneur ! Toutes, tu les as faites avec sagesse” . Le mot “sagesse” ici, tout comme les nombreuses fois où il survient dans le récit de la construction du Tabernacle, signifie “un savoir-faire précis et exact.”
Dans un autre endroit dans la Torah, une telle attention portée sur les dimensions précises apparaît dans l’épisode de l’arche de Noé: “Fais-toi une arche de bois de cyprès ; tu distribueras cette arche en cellules, et tu l'enduiras, en dedans et en dehors, de poix. Et voici comment tu la feras : trois cents coudées seront la longueur de l'arche ; cinquante coudées sa largeur, et trente coudées sa hauteur. Tu donneras du jour à l'arche, que tu réduiras, vers le haut, à la largeur d'une coudée ; tu placeras la porte de l'arche sur le côté.” Comme le Michkan, l’arche symbolisait le monde dans son ordre divinement construit, l’ordre que les humains avaient ruiné par leur violence et leur corruption. D.ieu s’apprêtait à détruire le monde, laissant uniquement Noé, l’arche et ce qu’elle contenait comme les symboles du vestige de l’ordre qui restait, sur la base que D.ieu construirait un nouvel ordre.
La précision compte. L’ordre compte. Le fait de perdre même quelques-unes des 3,1 milliards de lettres dans le génome humain peut mener à des conditions génétiques dévastatrices. Le fameux effet papillon, le battement d’aile quelque part susceptible de causer un tsunami ailleurs, à des milliers de kilomètres, nous révèle que de petites actions peuvent avoir de grandes conséquences. C’est le message que le Tabernacle avait l’intention de transmettre.
D.ieu crée un ordre dans l’univers naturel. Nous avons pour tâche de créer un ordre dans l’univers humain. Cela signifie un souci méticuleux dans ce que nous disons, ce que nous faisons et ce que nous devons nous abstenir de faire. Il existe une chorégraphie précise à la vie morale et spirituelle puisqu’il existe une architecture précise au Tabernacle.
Être bon, en particulier être saint, n’est pas une question d’agir alors que l’esprit nous motive. Il s’agit de nous aligner à la Volonté qui a fait le monde ; la loi, la structure, la précision de ces choses dont le cosmos est faite - et sans elles, qui cesserait d’exister. La Torah précise les dimensions exactes du Mishkan et de l’arche de Noé afin de nous signaler qu’il en va de même pour le comportement humain.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Les instructions de D.ieu pour le Michkan font référence à de précieux métaux, des laines colorées, du lin, des peaux animales, du bois, des huiles, des épices et des pierres pour créer un endroit de résidence sacré. Moché a reçu ces plans détaillés au sommet du mont Sinaï, concevant la structure de façon à ce qu’elle soit transportable pour les déplacements dans le désert. Le sanctuaire intérieur abritait l’arche contenant les dix commandements, avec les chérubins dorés. La chambre extérieure comportait la ménora. Les murs utilisaient 48 planches en bois couvertes d’or avec des bases en argent, avec un toit à trois couches de tapisserie, des poils de chèvre et des peaux animales. Un écran brodé marquait l’entrée.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Les instructions précises de la Torah pour la construction du Michkan nous révèlent quelque chose de merveilleux sur notre monde. Tout comme notre univers entier dépend de mesures et d’équilibres parfaits pour exister, les dimensions précises du Michkan ne reposaient pas uniquement sur la construction. Il s’agissait d’un rappel en miniature de la façon dont D.ieu a tout créé autour de nous, avec un soin et un ordre incroyables.
Lorsque nous regardons les étoiles, ou même les plus petits insectes, faune et flore, nous voyons partout cette attention divine du détail.
Le Michkan nous enseigne qu’un souci semblable s’applique à la manière dont nous vivons nos vies, que chaque choix que nous faisons et chaque action a un vrai sens. Tout comme les mesures parfaites du Michkan et de l’arche de Noé, la manière dont nous vivons nos vies a des répercussions sur tout et tout le monde autour de nous.
Bien que nous pourrons jamais savoir à quoi ressemblerait un univers alternatif, avec des actions et des mesures différentes, supposons que vous ayez un choix différent à faire sur votre petit-déjeuner quotidien ou un autre détail a priori mineur dans votre routine quotidienne. Dans quelle mesure cela peut-il avoir un impact sur votre journée ?
Activité sur la paracha
Tout est dans les détails
Placez dix objets minutieusement sur une surface plane : une bouteille de vin de kiddouch, des livres, une serviette, un jouet etc. Un joueur sort de la pièce alors qu’un autre apporte un changement mineur à la série d’objets : tourner une serviette de deux degrés, bouger la bouteille d’un demi-centimètre, décaler légèrement le livre. Lorsque le joueur revient, il doit trouver ce qui a changé. Les propositions incorrectes enlèvent des points, tandis que les bonnes réponses en font gagner. Le plus petit changement compte, si vous y prêtez attention !
Une histoire pour tous les âges
La princesse et le petit pois
La cuisine du château était encore toute chaude du dîner lorsqu’un coup à la porte du château se fit entendre. Une jeune femme se tenait au seuil de la porte, sa tunique trempée d’eau. Elle affirmait être une princesse perdue d’un royaume avoisinant, bien qu’elle n’en apportait aucune preuve. Peu importe qui elle était, elle avait besoin de se réfugier de la tempête. Mais la famille royale ne pouvait s’empêcher de se demander si son histoire était vraie ou non.
Plus curieuse que méfiante, la reine demanda à ses valets de préparer une chambre d’hôtes avec de nombreux matelas en plumes. Avant que la jeune femme n’aille se coucher, la reine s’introduit silencieusement dans sa chambre et plaça un petit pois en-dessous du matelas.
La lumière du matin perça les fenêtres alors que l’invitée se rendit au petit-déjeuner. Ses yeux avaient l’air fatigués et son visage pâle, bien qu’elle s'assit très gracieusement à table. Elle prit son thé, puis leva la tête d’un air désolé. “Je suis désolée, mais je n’ai presque pas dormi,” dit-elle doucement. “Il y avait quelque chose dans ce lit, je sais que cela peut sembler bizarre puisqu’il y avait beaucoup de matelas, mais je pouvais le sentir. Comme une petite pierre ou une graine.” Elle se remua sur sa chaise, visiblement mal à l’aise.
La reine regarda son invité silencieusement, remarquant comment elle grimaça en levant sa tasse de thé. Il était connu que les vraies princesses dans ce coin du monde étaient extrêmement sensibles et elles sentaient chaque bosse, chaque ondulation et chaque morceau de poussière. La reine était comme cela elle-même. Maintenant, elle savait que la femme était une vraie princesse. Le petit pois, camouflé sous des couches de luxueux matelas, en avait révélé davantage sur la nature de la femme que n’importe quelle proclamation royale. Parfois, la vérité se trouve dans les plus petits détails.
Y a-t-il des moments où de tels “pois” insignifiants et autres détails ne sont pas aussi importants que nous le pensons
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Une introduction Au
Chabbat Parachat Chékalim
La Paracha Chékalim est la première des quatre Shabbatot spéciaux qui sont prévus à l’approche de Pessa’h. La première tombe d’habitude le dernier Chabbat du mois de Chvat, ou le Chabbat qui coïncide avec Roch ‘Hodech Adar ou lors d’un Chabbat au début du mois d’Adar.
Une lecture spéciale, prise de la Parachat Ki Tissa (Chémot 30:11-16), est ajoutée à la lecture régulière de la Torah. Le passage décrit le recensement des Bné Israël, tel qu’ordonné par D.ieu lorsque le peuple était dans le désert.
Bien que la Torah enseigne qu’il est interdit de compter les juifs de manière ordinaire (par exemple, pointer chaque personne du doigt et les compter un par un), ce recensement fut accompli d’une manière spéciale : on demanda au peuple de faire don de pièces d’argent, et ce fut leurs contributions qui furent comptées.
Résumé de la Haftara
Pour Chabbat Chékalim
II Rois 12:1-17 (Achkénakim et Yéménites)
II Rois 12:1-17 (Achkénazim et Yéménites)
II Rois 11:17-12:17 (Séfaradim et Minhag Anglia)
Haftara de Rosh ‘Hodech – Isaïe 66:1-24 (voir notre édition familiale de Noa’h pour des notes sur cette Haftara spéciale.)
Dans les Rois II 11:17–12:17, Yéhoyada, le grand prêtre, forme une alliance entre D.ieu, le roi et le peuple, réaffirmant leur engagement à servir D.ieu.
Le Temple de Baal et tous ses autels et idoles furent systématiquement détruits. La reine Atalya est mise à mort, renforçant le règne du Roi Yehoach.
Yehoach, couronné à un jeune âge, règne sur Juda et mène des réformes religieuses sous la direction de Yéhodaya. Yehoach ordonne aux prêtres de réunir des fonds pour réparer le Temple qui avait été négligé et endommagé durant le règne d’Atalya. Cependant, les avancées sont lentes, Yehoach change donc le système, dirigeant les fonds des sacrifices vers un coffre sécurisé pour les réparations, assurant la transparence et l’efficacité de l'utilisation de l’argent.
Le Temple est restauré, et son culte sacré revitalisé. Les réformes de Yehoach soulignent l’importance d’une bonne gestion de ressources et de fidélité à D.ieu dans la restauration de la stabilité spirituelle et nationale.
Débuts de conversation
Quel est le lien entre la paracha de Chabbat Chékalim et les parties de la Haftara ?
Ce Chabbat spécial tombe 2 semaines avant Pourim. Y a-t-il un lien entre Chékalim et Pourim ?
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
I Rois 5:26-6:13
La Haftara de cette semaine décrit les préparatifs du roi Salomon pour la construction du Temple à Jérusalem, accomplissant la promesse que D.ieu a faite à David selon laquelle son fils créerait un jour le Beth Hamikdach. Salomon conclut un traité avec Hiram, roi de Tyr, assurant du bois de cèdre et de cyprès en échange de blé et d’huile. Puis Salomon assemble une grande main-d'œuvre, incluant des israélites et des ouvriers étrangers pour mener à bien la construction.
L’édification du Temple commence lors de la quatrième année de son règne. La structure est précisément détaillée dans la Haftara, mettant en lumière la pierre et le bois confectionnés dans un autre endroit pour maintenir révérence et calme sur le site de construction.
D.ieu parle à Salomon, lui rappelant que le Temple à lui seul n’assurera pas Sa présence. D.ieu promet plutôt de résider parmi les israélites et faire respecter Son alliance tant qu’ils obéissent à Ses commandements, mettant l’accent sur l’importance de la fidélité plutôt que du rituel.
Pourquoi le Tanakh fournit autant de détails architecturaux sur le Temple ?
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Rabbi Sacks écrit : “Dès que nous lisons les premières lignes de Térouma, nous commençons la grande transformation depuis le drame de l’Exode avec ses signes, ses merveilles et ses événements épiques, jusqu’au récit détaillé de la façon dont les israélites ont construit le Michkan portatif qu’ils transportèrent avec eux dans le désert.”
Le lien entre la paracha et la Haftara est clair. Les deux textes traitent respectivement de la construction des maisons de D.ieu (Michkan [Tabernacle] et le Beth HaMikdach [Saint Temple].
L’univers, créé par D.ieu pour que nous y résidions, suit des lois physiques précises. Pour refléter cela, nous construisons le Michkan, et plus tard le Beth Hamikdach, suivant un manuel d’instructions détaillé, créant avec une précision absolue une maison pour que D.ieu y réside.
Tel que Rabbi Sacks l’a également écrit: “D.ieu crée un ordre dans l’univers naturel. Nous avons pour tâche de créer un ordre dans l’univers humain. Cela signifie un souci méticuleux dans ce que nous disons, ce que nous faisons et ce que nous devons nous abstenir de faire. Il existe une chorégraphie précise à la vie morale et spirituelle puisqu’il existe une architecture précise au Tabernacle.”
“Être bon, en particulier être saint, n’est pas une question d’agir alors que l’esprit nous motive. Il s’agit de nous aligner à la Volonté qui a fait le monde. La loi, la structure, la précision de ces choses dont le cosmos est fait est sans elles, cesserait d’exister. Ce fut un signe que la même chose s’applique dans le comportement humain que la Torah documente les dimensions précises du Tabernacle et de l’arche de Noah (et le Temple).”
Contexte pour les Prophètes
Le livre des Rois
Rabbi Alex Israël, dans son merveilleux livre I Kings: Torn in Two, note que la date de début de la construction du Temple est “ancrée dans une référence à l’Exode.”
Il nous dit que “le protocole standard dans le livre des Rois enjoint qu’un événement soit annoncé en référence aux années du règne de rois. Pourquoi une référence à l’Exode est convenable, voire même pertinente ? Il est notoire que l'Exode soit constamment présent à travers ces chapitres, rappelé à maintes reprises dans le cérémonial du Temple (voir Rois 8:9, 16, 21, 51, 53 et 65). Quelle est la nature du lien entre l’Exode et le Temple ?
“Malgré le temps qui s’est écoulé depuis l’Exode, le Temple est perçu comme le point culminant et l’apogée d’un long périple qui a commencé avec la nation quittant l’Égypte. Dans le cantique jubilatoire d’Israël à la mer Rouge, nous lisons de la destination du peuple juif… l’entrée sur la terre culminera par la construction du Temple.”
En liant ces deux événements, le livre des Rois nous encourage à percevoir tout le narratif de Chémot aux Rois comme un seul périple et la construction du Temple par le roi Salomon et le peuple d’Israël comme la destination finalement atteinte. le, mais qui avait également espoir que le peuple serait sauvé par D.ieu un jour, et essayait toujours d’utiliser ses paroles pour transmettre sa foi au peuple.
Citation de la semaine
“... même si le Temple a été détruit deux fois et bien que la ville ait été assiégée 23 fois et capturé et reconquise 44 fois, les Juifs n’ont jamais cessé de prier pour Jérusalem, à propos de Jérusalem et face à Jérusalem…”
Réflexions supplémentaires
Y a-t-il des événements dans votre vie qui étaient éloignés dans le temps mais qui étaient intimement liés ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La lente fin de l’esclavage
< PrécédentL’esthétique du judaïsme
Suivant >