● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Michpatim comporte une grande transition de récit à loi. Jusqu’à maintenant, Chemot a été essentiellement narratif : l’histoire de l’esclavage des Israélites et leur parcours vers la liberté. Maintenant arrive la législation détaillée. Cela n’est pas accidentel mais essentiel.
Dans le judaïsme, la loi naît de l’expérience historique du peuple. L’Égypte était l’école de l’âme du peuple juif ; la mémoire était son séminaire continu dans l’art et le façonnage de la liberté. Elle leur enseigna ce à quoi ressemblait d’être du mauvais côté du pouvoir. “Vous connaissez, vous, le cœur de l’étranger,” dit une phrase retentissante dans Michpatim. Les juifs furent le peuple auquel on a ordonné de ne jamais oublier le goût de l’esclavage afin qu’il ne prenne jamais la liberté pour acquise. Ceux qui firent l’inverse finirent par la perdre.
Cela n’a jamais été aussi évident que dans le début de Michpatim. Nous avons lu l’expérience historique de l’esclavage des israélites. La législation sociale de Michpatim commence par l’esclavage. Ce qui est fascinant, c’est non seulement ce qui est dit, mais également ce qui n’est pas dit. Il n’y est pas dit : abolis l’esclavage. Cela aurait certainement dû être le cas. Cela n’est-il pas tout le but de l’histoire jusqu’à présent ? Les frères de Joseph le vendent en esclave. Lui, en tant que vice-roi égyptien, les menace d’esclavage. Des générations plus tard tout le peuple israélite devient les esclaves d’Égypte. L’esclavage, comme la vengeance, est un cercle vicieux qui n’a pas de fin naturelle. Pourquoi ne pas lui donner une fin surnaturelle ? Pourquoi D.ieu n’a-t-Il pas dit : “Il ne doit plus y avoir d’esclavage” ? La Torah nous avait déjà donné une réponse implicite. Le changement est possible dans la nature humaine, mais cela prend du temps : le temps à long terme, sur des siècles, voire des millénaires.
Il y a peu de doute que la Torah s’oppose à l’exercice de pouvoir d’une personne sur une autre sans son consentement. Elle perçoit cela comme une attaque fondamentale contre la dignité humaine. L’esclavage doit donc être aboli. Mais D.ieu ne nous force pas à changer plus rapidement que nous ne le pouvons par nous-mêmes. Michpatim n’abolit donc pas l’esclavage, mais il met en marche une série de lois fondamentales qui mèneront un peuple, à son propre rythme, de l’abolir par sa propre volonté.
La Torah ne force pas les gens à être libres, mais elle insiste sur un rituel de stigmatisation. Si un esclave refuse d’être libéré, son maître “doit l’amener près d’une porte ou d’un poteau et percer son oreille avec un poinçon.” Un esclave peut rester un esclave mais pas sans se faire rappeler que ce n’est pas ce que D.ieu veut de Son peuple. Le résultat de ces lois était de créer une dynamique qui mènerait à l’abolition de l’esclavage, à une époque où la liberté procèderait d’un choix humain consenti.
Et ce fut le cas. Ceux qui menèrent la campagne en Angleterre pour abolir le commerce d’esclaves furent inspirés par une conviction religieuse, inspirés par rien de moins que le récit biblique de l’Exode et par le défi d’Isaïe. L’esclavage ne fut aboli aux États-Unis qu’après une guerre civile, et il y avait ceux qui citèrent la Bible en défense de l’esclavage.
Tôt ou tard, les hommes réalisent qu’en revendiquant pour eux-mêmes le droit à la liberté et à la dignité tout en le refusant aux autres, ils vivent dans la contradiction. C’est à ce moment-là que le changement se produit, et cela prend du temps.
Si l’histoire nous raconte une chose, c’est que D.ieu a de la patience, bien qu’elle soit souvent mise à l’épreuve. Il voulait que l’esclavage soit aboli mais Il voulait que cela soit fait par des êtres humains libres qui constatent par eux-mêmes le mal que cela représente et que cela engendre. Le D.ieu de l’histoire, qui nous a enseigné à étudier l’histoire, nourrissait l’espoir que nous apprenions un jour la leçon de l’histoire : la liberté est indivisible. Nous devons accorder la liberté aux autres si nous la cherchons vraiment pour nous-même.
Autour de la table de Chabbat
Comment pensez-vous que nos histoires et souvenirs familiaux peuvent nous aider à faire de meilleurs choix aujourd’hui ?
Pourquoi certaines personnes craignent-elles la liberté et préfèrent des restrictions, même lorsqu’elles ont le choix d’être libres ?
Pourquoi pensez-vous que D.ieu choisisse la patience plutôt que l’intervention immédiate lorsqu’Il est confronté à des échecs moraux humains ? Y a-t-il d’autres moments dans le Tanakh ou de tels échecs sont survenus ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Après que les dix Commandements aient été donnés, les Bné Israël reçoivent des lois détaillées de D.ieu qui englobent de nombreux aspects de la vie en société. Ces lois couvrent l’esclavage, le prêt d’argent, les tribunaux, les dommages et le traitement des étrangers. Au total, Michpatim comporte 53 mitsvot, combinant à la fois les lois positives et les interdictions. D.ieu promet de guider les Bné Israël vers Erets Israël, et les met en garde contre le fait d’adopter des pratiques idolâtres étrangères. Le peuple déclare “na’assé vénichma” (nous ferons et nous entendrons). Moché monte ensuite sur le Har Sinaï pendant quarante jours, laissant Aaron et ‘Hour prendre la direction du peuple alors qu’il reçoit la Torah.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
La Torah aborde l’abolition de l’esclavage à travers une compréhension profonde de la nature humaine et un changement social. Plutôt que de commander une fin immédiate de l’esclavage, elle introduit des lois qui mènerait à son élimination via le libre arbitre humain et le développement moral.
Les lois limitent l’esclavage à six ans, instaurent le repos du Chabbat pour les esclaves, et créent un rituel pour ceux qui choisissent d’évoluer moralement et à leur propre rythme. À travers cela, D.ieu nous montre que la transformation durable ne peut pas être forcée.
Cette sagesse s’est vue prendre tout son sens plus tard dans l’histoire, les idéaux religieux de dignité et de liberté ayant finalement nourri des mouvements d’abolition d’esclavage en Angleterre et aux États-Unis. Bien que le chemin fut long, les sociétés ont en fin de compte reconnu la contradiction fondamentale de l’esclavage avec ces valeurs, accomplissant la vision de l’humanité de la Torah qui choisit de rejeter l’esclavage à travers un éveil moral de l’humanité. À quelle(s) occasion(s) avez-vous pu observer le passage de quelqu’un d’une attitude de résistance à une attitude de compréhension ? Qu’est-ce qui a rendu cette transition possible ?
À quelle(s) occasion(s) avez-vous pu observer le passage de quelqu’un d’une attitude de résistance à une attitude de compréhension ? Qu’est-ce qui a rendu cette transition possible ?
Activité sur la paracha
Une chaîne positive de gens
Tenez-vous les mains et formez une ligne. Une personne reste fermement plantée sur le plancher tandis que tout le monde tourne ou pivote autour d’elle (sans briser la chaîne). Travaillez ensemble pour compléter des tâches comme ramasser un jouet éloigné, enlever la vaisselle de la table ou prendre un livre d’une étagère. Chaque tâche nécessite que le groupe trouve des moyens créatifs de travailler ensemble. Pour de jeunes enfants, faites en sorte que les tâches soient plus faciles. Pour des familles plus adultes, vous pouvez créer une séquence de tâches ou ajouter une limite de temps.
Réfléchissez à un moment où vous deviez aider quelqu’un à atteindre un objectif. Qu’avez-vous appris sur la liberté et le soutien lors de cette expérience ?
Une histoire pour tous les âges
Le choix
Edith Eger (connue sous le nom d’Edie) était la plus jeune enfant de sa famille. Elle passait son temps libre à danser, en particulier le ballet, et à faire de la gymnastique. Mais lors l’hiver noir hongrois de 1944, la jeune Edie de seize ans découvrit une vérité qui façonnerait tout sa vie. Comme tout le reste du peuple juif dans sa région du monde, sa liberté physique lui fut enlevée, et toute la famille fut envoyée à Auschwitz.
“Nous ne savons pas où nous allons, nous ne savons pas ce qui va arriver,” lui dit sa mère, “mais personne ne peut enlever ce que tu as dans ton esprit.” À travers ces paroles, Edie trouva un autre genre de liberté, une liberté qui vivait dans son esprit. Dans les moments les plus noirs du camp, elle fermait ses yeux et dansait dans son imagination, en trouvant une liberté dans les mouvements gracieux que personne ne pouvait voir.
Des années plus tard, avec son doctorat de psychologie en poche, elle transforma cette compréhension profonde en espoir pour les autres. Dans son cabinet, elle montra à ses patients ce qu’elle avait appris lors de cette période très difficile, que la vraie vérité ne repose pas uniquement sur les portes déverrouillées. Il s’agit des choix que nous faisons dans nos esprits chaque jour.
Comme un danseur qui trouve son équilibre, elle enseigna que la vérité est une pratique constante, chaque étape est un choix, chaque mouvement est une décision de continuer à avancer.
Aujourd’hui, Edith Eger a 97 ans. Elle est une psychologue clinicienne respectée, une auteur à succès et une grand-mère adorée. Elle a partagé le message suivant avec des millions de personnes : “Ce qui nous arrive dans la vie n’est pas la chose la plus importante. La chose la plus importante est ce que nous faisons de nos vies.”
Quand avez-vous vécu un moment où vous avez réalisé que le vrai changement, en vous-même ou vis-à-vis des autres, devait provenir d’une compréhension et d’un choix personnels ?
Qu’est-ce qui a fait que ce moment soit rempli de sens ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Jérémie 34:8-22 et 33:25-26 (Achkénazim et Séfaradim) Jérémie 34:8-35 (Yéménites)
Jérémie 34:8–22 rappelle une alliance conclue par le roi Sédécias et le peuple de Jérusalem pour la libération de leurs esclaves hébreux, conformément à la loi de l'année sabbatique (Chémita).
À l’origine, ils obéirent, libérant les esclaves, mais plus tard, ils brisent l’alliance et les asservissent à nouveau. À travers Jérémie, D.ieu réprimande le peuple pour sa désobéissance et déclare Son jugement.
La rupture de l’alliance mènera à la destruction par les Babyloniens qui brûleront Jérusalem et prendront le peuple en captivité.
Dans Jérémie 33:25–26, D.ieu réaffirme Son alliance avec Israël malgré ses échecs. En employant l’ordre inchangé du jour et de la nuit en tant que métaphore, Il promet de ne pas rejeter les descendants de Yaakov et de David.
D.ieu jure de restaurer leur mazal et de leur montrer de la miséricorde, soulignant Son engagement envers Son alliance et Ses plans pour la rédemption ultime d’Israël.
Pourquoi pensez-vous que la plupart des communautés lisent les deux versets en plus du chapitre précédent (33) à la fin de la Haftara ?
Points de réflexion
Pouvez-vous penser à d’autres alliances faites par D.ieu qui impliquent des phénomènes naturels ?
Pourquoi pensez-vous que D.ieu emploie des caractéristiques de la nature comme base de Ses promesses ?
Le peuple juif aurait-il dû être plus disposé à libérer leurs esclaves que d’autres peuples de l’époque ? Pourquoi ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Le lien clair entre la paracha et la haftara de cette semaine est le sujet de l’esclavage.
La Torah ordonne qu’un esclave hébreu soit libéré après six ans de service. Il existe également des lois mises en place pour s’assurer que les esclaves soient bien traités. Mais la question évidente est la suivante : pourquoi le judaïsme permet tout type d’esclavage après l’exode ? La Torah fut donnée à un peuple qui avait souffert de l’esclavage et qui avait été libéré par D.ieu, et qui lui avait demandé de Le servir uniquement Lui, et à personne d’autre.
Tel que Rabbi Sacks l’explique : “Les Juifs furent le peuple à qui on avait ordonné de ne pas oublier le goût amer de l’esclavage afin qu’il ne prenne jamais la liberté pour acquise. Ceux qui la prennent pour acquise la perdent finalement…
“L’esclavage, comme la vengeance, est un cercle vicieux qui n’a pas de fin naturelle. Pourquoi ne pas lui donner une fin surnaturelle ? Pourquoi D.ieu n’a-t-Il pas dit : “Il ne doit plus y avoir d’esclavage” ? La Torah nous avait déjà donné une réponse implicite. Le changement est possible dans la nature humaine, mais cela prend du temps : le temps à long terme, sur des siècles, voire des millénaires. ”
Contexte pour les Prophètes
Le livre de Jérémie
Rabbi Sacks écrit : Jérémie, le prophète le plus fervent et tourmenté, est connu dans l’histoire comme le prophète porteur de mauvaises nouvelles. Mais cela n’est pas juste. Il était aussi un prophète d’espoir. Il est l’homme qui dit au peuple d’Israël qu’il sera éternel comme le soleil, la lune et les étoiles (voir Jérémie 31). Alors que les Babyloniens imposaient un siège sur Jérusalem, il est aussi l’homme qui acheta un terrain, comme un geste public de foi selon lequel les Juifs reviendraient de l’exil :
“Car, ainsi parle l'Éternel, D.ieu d'Israël : De nouveau, on achètera, dans ce pays, des maisons, des champs et des vignes."
Jérémie 32:15
“Les sentiments de malheur et d’espoir de Jérémie n’étaient pas en contradiction : ils étaient les deux côtés de la même médaille. Le D.ieu qui envoya Son peuple en exil serait le D.ieu qui le ramènerait ; car bien que Son peuple Le trahisse, Il ne le trahirait jamais. Jérémie aurait pu perdre foi en son peuple ; il ne perdit jamais foi en D.ieu.” Rabbi Sacks considérait Jérémie comme un homme qui vit l’avenir, et craignait l’inévitable, mais qui avait également espoir que le peuple serait sauvé par D.ieu un jour, et essayait toujours d’utiliser ses paroles pour transmettre sa foi au peuple
Citation de la semaine
“La Torah n’abolit pas l’esclavage, mais elle le mitige et le restreint de telle sorte à mener la nation vers son abolition finale.”
Réflexions supplémentaires
Si vous deviez bannir quelque chose d’immoral dans une société qui est réticente à accepter le changement, comment vous y prendriez-vous ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La lente fin de l’esclavage
Édition Familiale
Michpatim
Inspiré par les enseignements et les idées de Rabbi Sacks
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Essai Principal
Michpatim
La lente fin de l’esclavage
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Michpatim comporte une grande transition de récit à loi. Jusqu’à maintenant, Chemot a été essentiellement narratif : l’histoire de l’esclavage des Israélites et leur parcours vers la liberté. Maintenant arrive la législation détaillée. Cela n’est pas accidentel mais essentiel.
Dans le judaïsme, la loi naît de l’expérience historique du peuple. L’Égypte était l’école de l’âme du peuple juif ; la mémoire était son séminaire continu dans l’art et le façonnage de la liberté. Elle leur enseigna ce à quoi ressemblait d’être du mauvais côté du pouvoir. “Vous connaissez, vous, le cœur de l’étranger,” dit une phrase retentissante dans Michpatim. Les juifs furent le peuple auquel on a ordonné de ne jamais oublier le goût de l’esclavage afin qu’il ne prenne jamais la liberté pour acquise. Ceux qui firent l’inverse finirent par la perdre.
Cela n’a jamais été aussi évident que dans le début de Michpatim. Nous avons lu l’expérience historique de l’esclavage des israélites. La législation sociale de Michpatim commence par l’esclavage. Ce qui est fascinant, c’est non seulement ce qui est dit, mais également ce qui n’est pas dit. Il n’y est pas dit : abolis l’esclavage. Cela aurait certainement dû être le cas. Cela n’est-il pas tout le but de l’histoire jusqu’à présent ? Les frères de Joseph le vendent en esclave. Lui, en tant que vice-roi égyptien, les menace d’esclavage. Des générations plus tard tout le peuple israélite devient les esclaves d’Égypte. L’esclavage, comme la vengeance, est un cercle vicieux qui n’a pas de fin naturelle. Pourquoi ne pas lui donner une fin surnaturelle ? Pourquoi D.ieu n’a-t-Il pas dit : “Il ne doit plus y avoir d’esclavage” ? La Torah nous avait déjà donné une réponse implicite. Le changement est possible dans la nature humaine, mais cela prend du temps : le temps à long terme, sur des siècles, voire des millénaires.
Il y a peu de doute que la Torah s’oppose à l’exercice de pouvoir d’une personne sur une autre sans son consentement. Elle perçoit cela comme une attaque fondamentale contre la dignité humaine. L’esclavage doit donc être aboli. Mais D.ieu ne nous force pas à changer plus rapidement que nous ne le pouvons par nous-mêmes. Michpatim n’abolit donc pas l’esclavage, mais il met en marche une série de lois fondamentales qui mèneront un peuple, à son propre rythme, de l’abolir par sa propre volonté.
La Torah ne force pas les gens à être libres, mais elle insiste sur un rituel de stigmatisation. Si un esclave refuse d’être libéré, son maître “doit l’amener près d’une porte ou d’un poteau et percer son oreille avec un poinçon.” Un esclave peut rester un esclave mais pas sans se faire rappeler que ce n’est pas ce que D.ieu veut de Son peuple. Le résultat de ces lois était de créer une dynamique qui mènerait à l’abolition de l’esclavage, à une époque où la liberté procèderait d’un choix humain consenti.
Et ce fut le cas. Ceux qui menèrent la campagne en Angleterre pour abolir le commerce d’esclaves furent inspirés par une conviction religieuse, inspirés par rien de moins que le récit biblique de l’Exode et par le défi d’Isaïe. L’esclavage ne fut aboli aux États-Unis qu’après une guerre civile, et il y avait ceux qui citèrent la Bible en défense de l’esclavage.
Tôt ou tard, les hommes réalisent qu’en revendiquant pour eux-mêmes le droit à la liberté et à la dignité tout en le refusant aux autres, ils vivent dans la contradiction. C’est à ce moment-là que le changement se produit, et cela prend du temps.
Si l’histoire nous raconte une chose, c’est que D.ieu a de la patience, bien qu’elle soit souvent mise à l’épreuve. Il voulait que l’esclavage soit aboli mais Il voulait que cela soit fait par des êtres humains libres qui constatent par eux-mêmes le mal que cela représente et que cela engendre. Le D.ieu de l’histoire, qui nous a enseigné à étudier l’histoire, nourrissait l’espoir que nous apprenions un jour la leçon de l’histoire : la liberté est indivisible. Nous devons accorder la liberté aux autres si nous la cherchons vraiment pour nous-même.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Après que les dix Commandements aient été donnés, les Bné Israël reçoivent des lois détaillées de D.ieu qui englobent de nombreux aspects de la vie en société. Ces lois couvrent l’esclavage, le prêt d’argent, les tribunaux, les dommages et le traitement des étrangers. Au total, Michpatim comporte 53 mitsvot, combinant à la fois les lois positives et les interdictions. D.ieu promet de guider les Bné Israël vers Erets Israël, et les met en garde contre le fait d’adopter des pratiques idolâtres étrangères. Le peuple déclare “na’assé vénichma” (nous ferons et nous entendrons). Moché monte ensuite sur le Har Sinaï pendant quarante jours, laissant Aaron et ‘Hour prendre la direction du peuple alors qu’il reçoit la Torah.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
La Torah aborde l’abolition de l’esclavage à travers une compréhension profonde de la nature humaine et un changement social. Plutôt que de commander une fin immédiate de l’esclavage, elle introduit des lois qui mènerait à son élimination via le libre arbitre humain et le développement moral.
Les lois limitent l’esclavage à six ans, instaurent le repos du Chabbat pour les esclaves, et créent un rituel pour ceux qui choisissent d’évoluer moralement et à leur propre rythme. À travers cela, D.ieu nous montre que la transformation durable ne peut pas être forcée.
Cette sagesse s’est vue prendre tout son sens plus tard dans l’histoire, les idéaux religieux de dignité et de liberté ayant finalement nourri des mouvements d’abolition d’esclavage en Angleterre et aux États-Unis. Bien que le chemin fut long, les sociétés ont en fin de compte reconnu la contradiction fondamentale de l’esclavage avec ces valeurs, accomplissant la vision de l’humanité de la Torah qui choisit de rejeter l’esclavage à travers un éveil moral de l’humanité. À quelle(s) occasion(s) avez-vous pu observer le passage de quelqu’un d’une attitude de résistance à une attitude de compréhension ? Qu’est-ce qui a rendu cette transition possible ?
À quelle(s) occasion(s) avez-vous pu observer le passage de quelqu’un d’une attitude de résistance à une attitude de compréhension ? Qu’est-ce qui a rendu cette transition possible ?
Activité sur la paracha
Une chaîne positive de gens
Tenez-vous les mains et formez une ligne. Une personne reste fermement plantée sur le plancher tandis que tout le monde tourne ou pivote autour d’elle (sans briser la chaîne). Travaillez ensemble pour compléter des tâches comme ramasser un jouet éloigné, enlever la vaisselle de la table ou prendre un livre d’une étagère. Chaque tâche nécessite que le groupe trouve des moyens créatifs de travailler ensemble. Pour de jeunes enfants, faites en sorte que les tâches soient plus faciles. Pour des familles plus adultes, vous pouvez créer une séquence de tâches ou ajouter une limite de temps.
Réfléchissez à un moment où vous deviez aider quelqu’un à atteindre un objectif. Qu’avez-vous appris sur la liberté et le soutien lors de cette expérience ?
Une histoire pour tous les âges
Le choix
Edith Eger (connue sous le nom d’Edie) était la plus jeune enfant de sa famille. Elle passait son temps libre à danser, en particulier le ballet, et à faire de la gymnastique. Mais lors l’hiver noir hongrois de 1944, la jeune Edie de seize ans découvrit une vérité qui façonnerait tout sa vie. Comme tout le reste du peuple juif dans sa région du monde, sa liberté physique lui fut enlevée, et toute la famille fut envoyée à Auschwitz.
“Nous ne savons pas où nous allons, nous ne savons pas ce qui va arriver,” lui dit sa mère, “mais personne ne peut enlever ce que tu as dans ton esprit.” À travers ces paroles, Edie trouva un autre genre de liberté, une liberté qui vivait dans son esprit. Dans les moments les plus noirs du camp, elle fermait ses yeux et dansait dans son imagination, en trouvant une liberté dans les mouvements gracieux que personne ne pouvait voir.
Des années plus tard, avec son doctorat de psychologie en poche, elle transforma cette compréhension profonde en espoir pour les autres. Dans son cabinet, elle montra à ses patients ce qu’elle avait appris lors de cette période très difficile, que la vraie vérité ne repose pas uniquement sur les portes déverrouillées. Il s’agit des choix que nous faisons dans nos esprits chaque jour.
Comme un danseur qui trouve son équilibre, elle enseigna que la vérité est une pratique constante, chaque étape est un choix, chaque mouvement est une décision de continuer à avancer.
Aujourd’hui, Edith Eger a 97 ans. Elle est une psychologue clinicienne respectée, une auteur à succès et une grand-mère adorée. Elle a partagé le message suivant avec des millions de personnes : “Ce qui nous arrive dans la vie n’est pas la chose la plus importante. La chose la plus importante est ce que nous faisons de nos vies.”
Quand avez-vous vécu un moment où vous avez réalisé que le vrai changement, en vous-même ou vis-à-vis des autres, devait provenir d’une compréhension et d’un choix personnels ?
Qu’est-ce qui a fait que ce moment soit rempli de sens ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Jérémie 34:8-22 et 33:25-26 (Achkénazim et Séfaradim)
Jérémie 34:8-35 (Yéménites)
Jérémie 34:8–22 rappelle une alliance conclue par le roi Sédécias et le peuple de Jérusalem pour la libération de leurs esclaves hébreux, conformément à la loi de l'année sabbatique (Chémita).
À l’origine, ils obéirent, libérant les esclaves, mais plus tard, ils brisent l’alliance et les asservissent à nouveau. À travers Jérémie, D.ieu réprimande le peuple pour sa désobéissance et déclare Son jugement.
La rupture de l’alliance mènera à la destruction par les Babyloniens qui brûleront Jérusalem et prendront le peuple en captivité.
Dans Jérémie 33:25–26, D.ieu réaffirme Son alliance avec Israël malgré ses échecs. En employant l’ordre inchangé du jour et de la nuit en tant que métaphore, Il promet de ne pas rejeter les descendants de Yaakov et de David.
D.ieu jure de restaurer leur mazal et de leur montrer de la miséricorde, soulignant Son engagement envers Son alliance et Ses plans pour la rédemption ultime d’Israël.
Pourquoi pensez-vous que la plupart des communautés lisent les deux versets en plus du chapitre précédent (33) à la fin de la Haftara ?
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Le lien clair entre la paracha et la haftara de cette semaine est le sujet de l’esclavage.
La Torah ordonne qu’un esclave hébreu soit libéré après six ans de service. Il existe également des lois mises en place pour s’assurer que les esclaves soient bien traités. Mais la question évidente est la suivante : pourquoi le judaïsme permet tout type d’esclavage après l’exode ? La Torah fut donnée à un peuple qui avait souffert de l’esclavage et qui avait été libéré par D.ieu, et qui lui avait demandé de Le servir uniquement Lui, et à personne d’autre.
Tel que Rabbi Sacks l’explique : “Les Juifs furent le peuple à qui on avait ordonné de ne pas oublier le goût amer de l’esclavage afin qu’il ne prenne jamais la liberté pour acquise. Ceux qui la prennent pour acquise la perdent finalement…
“L’esclavage, comme la vengeance, est un cercle vicieux qui n’a pas de fin naturelle. Pourquoi ne pas lui donner une fin surnaturelle ? Pourquoi D.ieu n’a-t-Il pas dit : “Il ne doit plus y avoir d’esclavage” ? La Torah nous avait déjà donné une réponse implicite. Le changement est possible dans la nature humaine, mais cela prend du temps : le temps à long terme, sur des siècles, voire des millénaires. ”
Contexte pour les Prophètes
Le livre de Jérémie
Rabbi Sacks écrit : Jérémie, le prophète le plus fervent et tourmenté, est connu dans l’histoire comme le prophète porteur de mauvaises nouvelles. Mais cela n’est pas juste. Il était aussi un prophète d’espoir. Il est l’homme qui dit au peuple d’Israël qu’il sera éternel comme le soleil, la lune et les étoiles (voir Jérémie 31). Alors que les Babyloniens imposaient un siège sur Jérusalem, il est aussi l’homme qui acheta un terrain, comme un geste public de foi selon lequel les Juifs reviendraient de l’exil :
“Les sentiments de malheur et d’espoir de Jérémie n’étaient pas en contradiction : ils étaient les deux côtés de la même médaille. Le D.ieu qui envoya Son peuple en exil serait le D.ieu qui le ramènerait ; car bien que Son peuple Le trahisse, Il ne le trahirait jamais. Jérémie aurait pu perdre foi en son peuple ; il ne perdit jamais foi en D.ieu.” Rabbi Sacks considérait Jérémie comme un homme qui vit l’avenir, et craignait l’inévitable, mais qui avait également espoir que le peuple serait sauvé par D.ieu un jour, et essayait toujours d’utiliser ses paroles pour transmettre sa foi au peuple
Citation de la semaine
“La Torah n’abolit pas l’esclavage, mais elle le mitige et le restreint de telle sorte à mener la nation vers son abolition finale.”
Réflexions supplémentaires
Si vous deviez bannir quelque chose d’immoral dans une société qui est réticente à accepter le changement, comment vous y prendriez-vous ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La coutume qui refusa de mourir
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