● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2012, disponibleici.
Il y a un détail fascinant dans le passage concernant le roi dans la paracha de cette semaine. On nous révèle qu’il doit écrire son propre rouleau de la Torah, et le « le lire tous les jours de sa vie » pour demeurer dans la crainte de D.ieu et ne jamais transgresser la loi de la Torah. Mais il y a aussi une autre raison : « pour qu’il ne commence pas à se sentir supérieur à ses frères ». En fait, le roi devait faire preuve d’humilité. Le plus haut placé du pays ne devait pas se sentir comme étant le plus haut placé.
Ceci est particulièrement significatif dans la compréhension juive du leadership politique. Il y a d’autres commandements spécifiquement adressés au roi d’Israël : il ne doit pas accumuler trop de chevaux. Il ne doit pas avoir trop de femmes. Il ne doit pas accumuler de richesses. Ce sont là des tentations constantes pour quelqu’un en situation de pouvoir. Il y a toujours un risque qu’un roi se sentira au-dessus de la loi et succombera à de telles tentations. Comme nous le savons, et comme les Sages l’ont souligné, ce sont ces trois interdictions que Salomon, le plus sage des hommes, a transgressées, marquant le début du long déclin de la monarchie. Salomon justifia sa transgression de ces interdictions, croyant qu’il pouvait échapper à ces pièges. Il tomba dans le piège contre lequel la Torah avait mis en garde. L’arrogance du pouvoir mène à sa perte. L’hubris conduit à la némésis.
C’est pourquoi la Torah insiste sur l’humilité, pas comme un simple raffinement ou une belle qualité à avoir, mais comme étant essentielle à la fonction. Le roi devait être traité avec les plus grands honneurs, mais intérieurement, il devait se considérer piètrement. Le Rambam:
“De même que la Torah lui accorde [au roi] un grand honneur et oblige chacun à le respecter, elle exige aussi de lui d’être humble et sans trace d’orgueil… Il doit être gracieux et miséricordieux envers les petits comme les grands, se souciant de leur bien-être. Il doit protéger l’honneur même du plus humble… Il doit toujours se conduire avec une grande humilité. Il n’y eut personne de plus grand que Moïse, notre maître…” (Lois sur les Rois 2:6).
Le modèle par excellence que nous avons dans le judaïsme est Moché. L’une des raisons principales est qu’il était « très humble, plus que tout homme sur la face de la terre ». Ici, « humble » ne signifie pas timide, craintif, effacé, ou manquant de confiance en soi. Moïse n’était rien de tout cela. Cela signifie honorer les autres et les considérer comme importants, aussi importants que soi-même. Cela signifie ce que Ben Zoma a dit: « Qui est honoré ? Celui qui honore les autres.
Cela conduit à l’un des grands enseignements rabbiniques, « Partout où tu trouves la grandeur du Saint béni soit-Il, tu trouves aussi Son humilité. » Juste après avoir dit que D.ieu est grand, puissant et redoutable, la Torah ajoute qu’Il « rend justice à l’orphelin et à la veuve, et aime l’étranger.” D.ieu se soucie de tous, sans distinction de rang. La grandeur, c’est l’humilité.
Un exemple moderne frappant est survenu durant le jubilé de diamant de la reine Élisabeth II. À un rassemblement de survivants de la Shoah, la Reine resta bien après l’heure prévue, accordant à chaque survivant une attention personnelle. L’un après l’autre, les survivants venaient me voir comme dans un état de transe, en disant au Rav Sacks, « Il y a soixante ans, je ne savais pas si je serais vivant le lendemain, et aujourd’hui je parle à la reine.
Soixante ans plus tôt, ils avaient été traités comme des sous-hommes ; maintenant, la reine les traitait comme si chacun était un chef d’État en visite. Voilà l’humilité : non pas se rabaisser soi-même, mais élever les autres. Et là où se trouve l’humilité, se trouve la grandeur.
C’est une leçon pour chacun de nous. Rabbi Chlomo de Karlin disait : Der grester yetser hora is az mir fargest az mi is ein ben melekh, « La plus grande source du péché est d’oublier que nous sommes les enfants du roi. » Nous disons Avinou Malkénou, « Notre Père, notre Roi ». Il en découle que nous sommes tous membres d’une famille royale et devons agir en conséquence. Et la marque de la royauté, c’est l’humilité.Le véritable honneur n’est pas celui que nous recevons, mais celui que nous donnons.
Autour de la table de Chabbat
Comment quelqu’un qui occupe une position de pouvoir peut-il rester humble ?
De quelle façon pouvons-nous pratiquer l’humilité cette semaine, à la maison, à l’école ou avec des amis ?
Quels autres dirigeants du Tanakh ont manifesté les mêmes qualités d’humilité que Moïse ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Moché ordonne aux Bné Israël d’établir des juges et des officiers dans toutes leurs villes, car la justice est une valeur suprême. Les affaires juridiques devront également reposer sur au moins deux témoins fiables pour toute condamnation. Moché explique que chaque génération aura des Sages qui interpréteront la loi de la Torah, dont les décisions devront être suivies scrupuleusement. Il parle également des villes de refuge pour les homicides involontaires, des règles pour les rois, et des lois contre l’idolâtrie et la sorcellerie. Les lois militaires exemptent de la bataille les jeunes mariés, les nouveaux propriétaires, les planteurs de vignes et les personnes qui ont peur. Les armées ne peuvent pas détruire les ressources précieuses pendant un siège et doivent offrir des conditions de paix en premier lieu.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Les lois de la Torah pour les rois sont frappantes par ce qu’elles exigent : l’humilité. Même un roi, entouré d’honneurs, doit veiller à ne pas se considérer au-dessus de la loi. Le droit de la Torah dispose du fait que seul un roi ne peut renoncer à l’honneur qui revient à son rôle (Kiddouchin 32a-b). Pourtant, il doit y avoir une différence totale entre les apparences extérieures du roi et ses sentiments intérieurs.
Le Rambam enseigne que la véritable grandeur ne réside pas dans le fait de s’abaisser, mais plutôt d’élever les autres, comme le fit Moché, portant les fardeaux du peuple et s’adressant à eux avec respect. Dans la pensée juive, plus votre position est élevée, plus grand est votre devoir d’honorer ceux qui vous entourent. L’histoire de la reine Élisabeth II, qui prit le temps d’écouter l’histoire d’un survivant de la Shoah, et qui traitait chaque personne comme si elle était un chef d’État en visite, est un exemple d’un monarque royal qui élève les autres plutôt qu’elle-même. Soixante ans plus tôt, ces personnes avaient été maltraitées à un tel point qu’elles avaient l’impression de ne même pas être considérées comme des êtres humains. Ce jour-là, elles reçurent un honneur royal. La leçon est intemporelle : le véritable honneur ne réside pas dans ce que nous recevons, mais dans ce que nous donnons, surtout à ceux que le monde a tendance à négliger.
Activité sur la paracha
Relais du service royal
Avant Chabbat, préparez une liste de 10 à 20 actions de “service royal”. Exemples : faire une révérence à quelqu’un, éventer un joueur, apporter 3 objets identiques à une personne, ou couronner un autre joueur. Au moment de jouer, prenez chacun votre tour pour être roi/reine, pendant lequel vous recevez une séquence de 3 actions tirées de la liste, chacune dirigée vers quelqu’un du groupe. Vous avez 60 secondes pour les mémoriser et les exécuter dans l’ordre. Oublier, inverser l’ordre ou dépasser le temps réinitialise la séquence. Continuez jusqu’à ce que chacun ait eu un tour, ou jouez en mode collectif : le groupe entier doit créer une séquence réussie, chacun accomplissant correctement son rôle au bon moment.
Une histoire pour tous les âges
L’hôte fait tout ce qu’il faut
C’était le mariage du fils de Rabban Gamliel, un jour où sa famille et lui étaient entourés de joie, de musique et d’invités honorables. La salle était pleine, les tables dressées, et la fête battait son plein.
Rabban Gamliel n’était pas seulement le père du ‘hatan, il était aussi le nassi, un maître sage et distingué, et le dirigeant du peuple juif. On aurait pu s’attendre à le voir assis à la table d’honneur, recevant salutations et bénédictions, pendant que d’autres s’occupaient des invités. Mais Rabban Gamliel n’était pas à la table d’honneur. Il circulait discrètement parmi les convives, portant des plateaux de nourriture, servant du vin et veillant à ce que chacun ait assez. Il parlait à chaque personne directement et demandait : « Avez-vous ce qu’il vous faut ? Puis-je vous apporter autre chose ? » Il parlait sans formalité ni distance, prenant soin de chaque personne qu’il rencontrait.
Certains de ses élèves l’observaient en mouvement et étaient mal à l’aise. « Est-il convenable que le nassi d’Israël se mette au rang d’un serveur ? » se demandaient-ils, surpris de voir l’homme le plus respecté de la salle accomplir un tel travail.
Rabbi Yéhochoua, un autre grand maître qui travaillait étroitement avec Rabban Gamliel, entendit les étudiants et vit leur confusion. Il s’approcha pour leur parler et dit : « Notre père Avraham, le plus grand de notre peuple, servit personnellement ses invités, se tenant près d’eux pendant qu’ils mangeaient. Si Avraham a pu servir les autres de ses propres mains, alors Rabban Gamliel peut certainement en faire autant. »
Les élèves comprirent alors : ce qu’ils voyaient n’était pas une diminution de la dignité du dirigeant, c’était précisément ce qui lui donnait de la dignité.
Comment les étudiants auraient-ils pu utiliser leur statut pour conférer de la dignité aux autres ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 51:12-52:12
La Haftara de cette semaine poursuit le message de consolation et de délivrance de D.ieu à Son peuple. D.ieu rassure Israël de ne pas craindre les oppresseurs humains, car Il est leur consolateur et défenseur éternel. Le peuple a beaucoup souffert – Jérusalem est décrite comme une femme qui a bu profondément la coupe de la colère divine et qui gît dans un état de désolation. Mais D.ieu promet d’enlever cette coupe et de la donner à ceux qui l’ont opprimée.
Au chapitre 52, Jérusalem est appelée à s’éveiller, à se lever et à se revêtir de force et de splendeur, car sa période d’humiliation touche à sa fin. Le peuple sera libéré de l’exil et connaîtra le nom et la présence de D.ieu au milieu de lui.
Une magnifique proclamation est faite : « Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager de bonnes nouvelles, qui résonnent avec la paix » (Isaïe 52:7), annonçant la paix et le salut. La section se termine par la promesse d’un retour sûr et glorieux, conduit par l’Éternel Lui-même.
Pourquoi le message de paix vient-il d’au-delà des montagnes ?
Points de réflexion
Le célèbre discours de Martin Luther King fait référence à un avenir où « toute vallée sera relevée, toute colline et toute montagne seront abaissées… et la gloire de l’Éternel sera révélée » (citant Isaïe 40:4-5). Pourquoi a-t-il parlé d’avoir été au sommet de la montagne et d’avoir vu la Terre promise ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Cette Haftara est la quatrième des sept Haftarot de consolation, également appelées Shéva DéNéchemta.
Cette prophétie particulière de consolation ressemble à deux de ses prédécesseurs (les Haftarot pour Vaet’hanan et Ekev) en ce qu’elle met l’accent sur l’état d’abattement du peuple, qui pleure sa situation à la suite de la destruction du Temple ou de la dure domination assyrienne à l’époque de Ménaché fils de Hizkiyahou. Ils ne parviennent pas à s’élever jusqu’à croire que D.ieu est capable et désireux de les racheter après qu’ils aient reçu leur châtiment.
Yéchayahou décrit une rédemption qui ne s’accomplit pas dans la hâte, lorsque les nations soutiennent le peuple d’Israël sur le chemin de sa terre et dans la construction de son pays. Les nations accourront vers le roi d’Israël « à cause de l’Éternel ton D.ieu » (Is. 55:5) ; c’est-à-dire qu’elles viendront au Temple, comme dans la vision de la fin des temps, pour apprendre les voies de D.ieu – « car la Torah sortira de Sion, et la parole de l’Éternel, de Jérusalem ».
Voyez-vous des liens avec la Paracha de cette semaine ?
Pourquoi pensez-vous que nous avons sept Haftarot de consolation ?
Contexte pour les Prophètes
Rav Sacks sur la tsédaka
Notre Haftara offre un message rêveur d’espérance pour l’avenir. Le rabbin Sacks a écrit ce qui suit sur les rêves :
« À l’ère de l’intelligence artificielle, on me demande parfois ce qui nous rend humains, et je réponds : la capacité de rêver. Nous avons cette faculté unique d’imaginer un avenir différent du présent et d’agir pour le concrétiser. De Joseph dans la Bible, qui faisait des rêves et interprétait ceux des autres, à Martin Luther King, dont le plus grand discours fut “I have a dream”, les héros de l’esprit humain ont pris les rêves au sérieux et les ont utilisés pour élargir nos horizons des possibles. Le prophète Joël prévoyait une époque où “vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions.” La capacité à rêver et le don de trouver des personnes qui nous aident à réaliser nos rêves nous libèrent de la prison du destin. Ne prenez jamais les rêves à la légère. Ils sont notre chemin pour passer du monde déprimant qui est, au monde porteur d’espoir qui pourrait être. »
Citation de la semaine
« La chose la plus importante, c’est de rêver. Rêvez de ce que vous aimeriez faire, être, accomplir. Rêvez du chapitre que vous aimeriez écrire dans l’histoire de notre peuple. Rêvez de l’impact que vous aimeriez avoir sur le monde… [Les rêves] sont le point de départ de notre réflexion sur l’avenir. Ils indiquent la direction de notre voyage. »
Réflexions supplémentaires
Quel est un rêve que vous n’avez pas encore mis en musique, qui pourrait apporter quelque chose de bon dans le monde ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La grandeur, c’est l’humilité
Édition Familiale
Choftim
Inspiré par les enseignements et les idées de Rabbi Sacks
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Essai Principal
Choftim
La grandeur, c’est l’humilité
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2012, disponible ici.
Il y a un détail fascinant dans le passage concernant le roi dans la paracha de cette semaine. On nous révèle qu’il doit écrire son propre rouleau de la Torah, et le « le lire tous les jours de sa vie » pour demeurer dans la crainte de D.ieu et ne jamais transgresser la loi de la Torah. Mais il y a aussi une autre raison : « pour qu’il ne commence pas à se sentir supérieur à ses frères ». En fait, le roi devait faire preuve d’humilité. Le plus haut placé du pays ne devait pas se sentir comme étant le plus haut placé.
Ceci est particulièrement significatif dans la compréhension juive du leadership politique. Il y a d’autres commandements spécifiquement adressés au roi d’Israël : il ne doit pas accumuler trop de chevaux. Il ne doit pas avoir trop de femmes. Il ne doit pas accumuler de richesses. Ce sont là des tentations constantes pour quelqu’un en situation de pouvoir. Il y a toujours un risque qu’un roi se sentira au-dessus de la loi et succombera à de telles tentations. Comme nous le savons, et comme les Sages l’ont souligné, ce sont ces trois interdictions que Salomon, le plus sage des hommes, a transgressées, marquant le début du long déclin de la monarchie. Salomon justifia sa transgression de ces interdictions, croyant qu’il pouvait échapper à ces pièges. Il tomba dans le piège contre lequel la Torah avait mis en garde. L’arrogance du pouvoir mène à sa perte. L’hubris conduit à la némésis.
C’est pourquoi la Torah insiste sur l’humilité, pas comme un simple raffinement ou une belle qualité à avoir, mais comme étant essentielle à la fonction. Le roi devait être traité avec les plus grands honneurs, mais intérieurement, il devait se considérer piètrement. Le Rambam:
“De même que la Torah lui accorde [au roi] un grand honneur et oblige chacun à le respecter, elle exige aussi de lui d’être humble et sans trace d’orgueil… Il doit être gracieux et miséricordieux envers les petits comme les grands, se souciant de leur bien-être. Il doit protéger l’honneur même du plus humble… Il doit toujours se conduire avec une grande humilité. Il n’y eut personne de plus grand que Moïse, notre maître…” (Lois sur les Rois 2:6).
Le modèle par excellence que nous avons dans le judaïsme est Moché. L’une des raisons principales est qu’il était « très humble, plus que tout homme sur la face de la terre ». Ici, « humble » ne signifie pas timide, craintif, effacé, ou manquant de confiance en soi. Moïse n’était rien de tout cela. Cela signifie honorer les autres et les considérer comme importants, aussi importants que soi-même. Cela signifie ce que Ben Zoma a dit: « Qui est honoré ? Celui qui honore les autres.
Cela conduit à l’un des grands enseignements rabbiniques, « Partout où tu trouves la grandeur du Saint béni soit-Il, tu trouves aussi Son humilité. » Juste après avoir dit que D.ieu est grand, puissant et redoutable, la Torah ajoute qu’Il « rend justice à l’orphelin et à la veuve, et aime l’étranger.” D.ieu se soucie de tous, sans distinction de rang. La grandeur, c’est l’humilité.
Un exemple moderne frappant est survenu durant le jubilé de diamant de la reine Élisabeth II. À un rassemblement de survivants de la Shoah, la Reine resta bien après l’heure prévue, accordant à chaque survivant une attention personnelle. L’un après l’autre, les survivants venaient me voir comme dans un état de transe, en disant au Rav Sacks, « Il y a soixante ans, je ne savais pas si je serais vivant le lendemain, et aujourd’hui je parle à la reine.
Soixante ans plus tôt, ils avaient été traités comme des sous-hommes ; maintenant, la reine les traitait comme si chacun était un chef d’État en visite. Voilà l’humilité : non pas se rabaisser soi-même, mais élever les autres. Et là où se trouve l’humilité, se trouve la grandeur.
C’est une leçon pour chacun de nous. Rabbi Chlomo de Karlin disait : Der grester yetser hora is az mir fargest az mi is ein ben melekh, « La plus grande source du péché est d’oublier que nous sommes les enfants du roi. » Nous disons Avinou Malkénou, « Notre Père, notre Roi ». Il en découle que nous sommes tous membres d’une famille royale et devons agir en conséquence. Et la marque de la royauté, c’est l’humilité.Le véritable honneur n’est pas celui que nous recevons, mais celui que nous donnons.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Moché ordonne aux Bné Israël d’établir des juges et des officiers dans toutes leurs villes, car la justice est une valeur suprême. Les affaires juridiques devront également reposer sur au moins deux témoins fiables pour toute condamnation. Moché explique que chaque génération aura des Sages qui interpréteront la loi de la Torah, dont les décisions devront être suivies scrupuleusement. Il parle également des villes de refuge pour les homicides involontaires, des règles pour les rois, et des lois contre l’idolâtrie et la sorcellerie. Les lois militaires exemptent de la bataille les jeunes mariés, les nouveaux propriétaires, les planteurs de vignes et les personnes qui ont peur. Les armées ne peuvent pas détruire les ressources précieuses pendant un siège et doivent offrir des conditions de paix en premier lieu.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Les lois de la Torah pour les rois sont frappantes par ce qu’elles exigent : l’humilité. Même un roi, entouré d’honneurs, doit veiller à ne pas se considérer au-dessus de la loi.
Le droit de la Torah dispose du fait que seul un roi ne peut renoncer à l’honneur qui revient à son rôle (Kiddouchin 32a-b). Pourtant, il doit y avoir une différence totale entre les apparences extérieures du roi et ses sentiments intérieurs.
Le Rambam enseigne que la véritable grandeur ne réside pas dans le fait de s’abaisser, mais plutôt d’élever les autres, comme le fit Moché, portant les fardeaux du peuple et s’adressant à eux avec respect. Dans la pensée juive, plus votre position est élevée, plus grand est votre devoir d’honorer ceux qui vous entourent.
L’histoire de la reine Élisabeth II, qui prit le temps d’écouter l’histoire d’un survivant de la Shoah, et qui traitait chaque personne comme si elle était un chef d’État en visite, est un exemple d’un monarque royal qui élève les autres plutôt qu’elle-même. Soixante ans plus tôt, ces personnes avaient été maltraitées à un tel point qu’elles avaient l’impression de ne même pas être considérées comme des êtres humains. Ce jour-là, elles reçurent un honneur royal.
La leçon est intemporelle : le véritable honneur ne réside pas dans ce que nous recevons, mais dans ce que nous donnons, surtout à ceux que le monde a tendance à négliger.
Activité sur la paracha
Relais du service royal
Avant Chabbat, préparez une liste de 10 à 20 actions de “service royal”. Exemples : faire une révérence à quelqu’un, éventer un joueur, apporter 3 objets identiques à une personne, ou couronner un autre joueur. Au moment de jouer, prenez chacun votre tour pour être roi/reine, pendant lequel vous recevez une séquence de 3 actions tirées de la liste, chacune dirigée vers quelqu’un du groupe. Vous avez 60 secondes pour les mémoriser et les exécuter dans l’ordre. Oublier, inverser l’ordre ou dépasser le temps réinitialise la séquence. Continuez jusqu’à ce que chacun ait eu un tour, ou jouez en mode collectif : le groupe entier doit créer une séquence réussie, chacun accomplissant correctement son rôle au bon moment.
Une histoire pour tous les âges
L’hôte fait tout ce qu’il faut
C’était le mariage du fils de Rabban Gamliel, un jour où sa famille et lui étaient entourés de joie, de musique et d’invités honorables. La salle était pleine, les tables dressées, et la fête battait son plein.
Rabban Gamliel n’était pas seulement le père du ‘hatan, il était aussi le nassi, un maître sage et distingué, et le dirigeant du peuple juif. On aurait pu s’attendre à le voir assis à la table d’honneur, recevant salutations et bénédictions, pendant que d’autres s’occupaient des invités. Mais Rabban Gamliel n’était pas à la table d’honneur. Il circulait discrètement parmi les convives, portant des plateaux de nourriture, servant du vin et veillant à ce que chacun ait assez. Il parlait à chaque personne directement et demandait : « Avez-vous ce qu’il vous faut ? Puis-je vous apporter autre chose ? » Il parlait sans formalité ni distance, prenant soin de chaque personne qu’il rencontrait.
Certains de ses élèves l’observaient en mouvement et étaient mal à l’aise. « Est-il convenable que le nassi d’Israël se mette au rang d’un serveur ? » se demandaient-ils, surpris de voir l’homme le plus respecté de la salle accomplir un tel travail.
Rabbi Yéhochoua, un autre grand maître qui travaillait étroitement avec Rabban Gamliel, entendit les étudiants et vit leur confusion. Il s’approcha pour leur parler et dit : « Notre père Avraham, le plus grand de notre peuple, servit personnellement ses invités, se tenant près d’eux pendant qu’ils mangeaient. Si Avraham a pu servir les autres de ses propres mains, alors Rabban Gamliel peut certainement en faire autant. »
Les élèves comprirent alors : ce qu’ils voyaient n’était pas une diminution de la dignité du dirigeant, c’était précisément ce qui lui donnait de la dignité.
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 51:12-52:12
La Haftara de cette semaine poursuit le message de consolation et de délivrance de D.ieu à Son peuple. D.ieu rassure Israël de ne pas craindre les oppresseurs humains, car Il est leur consolateur et défenseur éternel. Le peuple a beaucoup souffert – Jérusalem est décrite comme une femme qui a bu profondément la coupe de la colère divine et qui gît dans un état de désolation. Mais D.ieu promet d’enlever cette coupe et de la donner à ceux qui l’ont opprimée.
Au chapitre 52, Jérusalem est appelée à s’éveiller, à se lever et à se revêtir de force et de splendeur, car sa période d’humiliation touche à sa fin. Le peuple sera libéré de l’exil et connaîtra le nom et la présence de D.ieu au milieu de lui.
Une magnifique proclamation est faite : « Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager de bonnes nouvelles, qui résonnent avec la paix » (Isaïe 52:7), annonçant la paix et le salut. La section se termine par la promesse d’un retour sûr et glorieux, conduit par l’Éternel Lui-même.
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Cette Haftara est la quatrième des sept Haftarot de consolation, également appelées Shéva DéNéchemta.
Cette prophétie particulière de consolation ressemble à deux de ses prédécesseurs (les Haftarot pour Vaet’hanan et Ekev) en ce qu’elle met l’accent sur l’état d’abattement du peuple, qui pleure sa situation à la suite de la destruction du Temple ou de la dure domination assyrienne à l’époque de Ménaché fils de Hizkiyahou. Ils ne parviennent pas à s’élever jusqu’à croire que D.ieu est capable et désireux de les racheter après qu’ils aient reçu leur châtiment.
Yéchayahou décrit une rédemption qui ne s’accomplit pas dans la hâte, lorsque les nations soutiennent le peuple d’Israël sur le chemin de sa terre et dans la construction de son pays. Les nations accourront vers le roi d’Israël « à cause de l’Éternel ton D.ieu » (Is. 55:5) ; c’est-à-dire qu’elles viendront au Temple, comme dans la vision de la fin des temps, pour apprendre les voies de D.ieu – « car la Torah sortira de Sion, et la parole de l’Éternel, de Jérusalem ».
Contexte pour les Prophètes
Rav Sacks sur la tsédaka
Notre Haftara offre un message rêveur d’espérance pour l’avenir. Le rabbin Sacks a écrit ce qui suit sur les rêves :
Citation de la semaine
« La chose la plus importante, c’est de rêver. Rêvez de ce que vous aimeriez faire, être, accomplir. Rêvez du chapitre que vous aimeriez écrire dans l’histoire de notre peuple. Rêvez de l’impact que vous aimeriez avoir sur le monde… [Les rêves] sont le point de départ de notre réflexion sur l’avenir. Ils indiquent la direction de notre voyage. »
Réflexions supplémentaires
Quel est un rêve que vous n’avez pas encore mis en musique, qui pourrait apporter quelque chose de bon dans le monde ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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