● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2012, disponible ici.
L’histoire obscure de l’antisémitisme commence dans la paracha de cette semaine. De manière étrange, certaines des plus belles paroles jamais dites sur le peuple juif ont été prononcées par Bilam, un homme embauché pour le maudire : « Comme elles sont belles, tes tentes, Yaakov, tes demeures, Israël ! … Une étoile sortira de Yaakov ; un sceptre se lèvera d’Israël. »
Mais Bilam n’était pas un ami d’Israël. Ayant échoué à les maudire, il conçut finalement un plan qui fonctionna. Il conseilla aux femmes moabites de séduire les hommes israélites et de les inviter ensuite à participer à leur culte idolâtre. 24 000 personnes moururent dans l’épidémie qui s’ensuivit. Pourquoi D.ieu choisit-il alors que ce soit Bilam qui bénisse Israël ? La réponse se trouve dans un verset de Michlei : « Que ce soit un autre qui te loue, et non ta propre bouche ; un étranger, et non tes lèvres. »
Le Tanakh est peut-être la littérature nationale la moins auto-complaisante de l’histoire. La plupart des histoires nous enseignent un message à travers nos erreurs. Il était donc important que leurs louanges viennent d’un étranger – et d’un étranger qui ne les aimait pas. Moché réprimande le peuple ; Bilam, l’étranger, le loue.
Mais qu’est-ce que Bilam voulait dire lorsqu’il s’exclama « C’est un peuple qui demeure seul, et qui ne se compte pas parmi les nations»? Certaines interprétations modernes ont soutenu que la destinée d’Israël est d’être isolée et haïe pour toujours. Mais ce n’est pas ce que les prophètes ont dit. Zacharie prévoit le jour où « dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement et diront : ‘Nous irons avec vous, car nous avons entendu dire que D.ieu est avec vous’. » L’antisémitisme n’est pas écrit dans le destin juif. Qu’est-ce que Bilam voulait-il dire?
Ibn Ezra dit que cela signifie que les Juifs ne s’assimilent pas. Ramban explique que leur culture et leur foi restent pures, non mélangées aux traditions cosmopolites d’autres nations. Le Netsiv dit que si les Juifs vivent de manière distincte et à part des autres, ils vivront en sécurité ; mais s’ils cherchent à imiter ‘les nations’, ils ne seront ‘pas considérés’ comme spéciaux du tout.
Il existe une autre réponse: L’Israël antique fut en effet fondée sur une croyance, et est donc une nation avec l’âme d’une religion. Le peuple juif n’était pas défini par une terre, une langue ou la politique mais par une alliance partagée avec D.ieu. Même après avoir été dispersé à travers le monde, parlant des langues diverses, vivant sous plusieurs dirigeants, les juifs se percevaient et étaient perçus par les autres comme un seul et unique peuple.
Comment sont-ils devenus un peuple? La réponse provient du Rabbi Saadia Gaon “Notre nation est seulement une nation en vertu de ses lois (torot)”
Les juifs étaient définis non pas par la géographie mais par la Torah. Ils reçurent leurs lois avant même d’entrer en terre d’Israël, et même lorsqu’ils étaient en exil, ils restèrent liés à ces lois à travers leurs obligations religieuses.
À la différence d’autres nations, dans le judaïsme, la religion et la nation sont indissociables. Ce n’est que dans le judaïsme que les deux sont interreliées. Sans le judaïsme, il n’y aurait rien pour relier les Juifs à travers le monde (sauf l’antisémitisme). Et sans la nation juive, le judaïsme cesserait d’être ce qu’il a toujours été : la foi liée par un peuple uni par une responsabilité collective et envers D.ieu. Bilam avait raison : le peuple juif est réellement unique.
Il n’y aurait pas de plus grande erreur que de définir la judéité uniquement comme une ethnie. Si l’ethnicité est une forme de culture, alors les Juifs ne constituent pas une seule ethnie mais plusieurs. Et si l’ethnie désigne la race, alors la conversion au judaïsme serait impossible.
Ce qui fait des Juifs « un peuple qui demeure seul », c’est que leur nation n’est pas fondée sur la race, la culture ou la terre, mais la foi. Lorsque nous oublions cela, malheureusement, D.ieu envoie des rappels, parfois de personnes inattendues comme Bilam, pour nous montrer ce que nous devrions déjà connaître. Nous ne devrions pas avoir besoin d’un tel rappel. Le judaïsme est la source de notre contribution singulière à l’héritage de l’humanité, un exemple vivant d’une nation parmi les nations, distincte de par sa foi et son mode de vie.
Autour de la table de Chabbat
Selon vous, quelle est la plus grande contribution du peuple juif au monde ?
Quelle est la différence entre être seul et se distinguer ? Pourquoi cette nuance est-elle importante ?
Quels autres “méchants” de la Torah ont fait ressortir le “meilleur” de nous en tant que nation ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Craignant la force croissante des Bné Israël, le roi Balak engage le prophète Bilam pour les maudire. En chemin, Bilam est confronté à son ânesse et à un ange qui bloque la route – ange que Bilam ne perçoit pas immédiatement. Malgré trois tentatives depuis différents endroits, Bilam se retrouve incapable de maudire le peuple juif ; et à la place, il les bénit, et il inclut dans ses bénédiction une vision de l’avenir messianique. Pendant ce temps, les Bné Israël se laissent séduire par les femmes moavites et sont entraînés vers l’idolâtrie. Une plaie frappe le peuple, stoppée uniquement lorsque Pin’has prend une initiative audacieuse en tuant les deux fautifs.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Bilam – un ennemi extérieur – est embauché pour maudire les Bné Israël, mais contre toute attente, il prononce certaines des louanges les plus magnifiques jamais dites sur le peuple juif, révélant une vérité profonde : parfois, il faut un ennemi pour dire ce qu’un ami ne peut exprimer.
La déclaration de Bilam selon laquelle Israël est “un peuple qui vit à part” a souvent été mal interprétée, comme une malédiction d’isolement. Mais le Rav Sacks inverse complètement cette lecture, nous permettant d’y voir tout à fait autrement. Pourquoi vivons-nous différemment ? Pourquoi préférons-nous résider dans des communautés juives ? Ce n’est pas par peur des autres, mais parce que notre identité unique est enracinée non pas dans la terre, l’ethnie ou la culture, mais dans la Torah et l’alliance. C’est pourquoi nous sommes plus forts ensemble, et nous aimons nous soutenir mutuellement dans cette manière de vivre. Nous sommes guidés par la communauté et par l’alliance.
Contrairement aux autres nations articulées autour de la géographie, de la politique ou d’une langue commune, les Juifs sont liés par une mission sacrée et un code moral. Cette distinction n’est pas une tragédie, mais un appel. Quand les Juifs oublient leur but spirituel, l’histoire – et même les antisémites – viennent leur rappeler qui ils sont censés être. Mais comme le dit le Rav Sacks : « Nous ne devrions pas avoir besoin de tels rappels. »
Quels liens immédiats ressentez-vous quand vous parlez à un “inconnu” juif ?
Activité sur la paracha
Bénédictions mystérieuses
Chacun pense à une personne absente de la table (un ami, un professeur, un voisin ou un proche) et le bénit à voix haute. C’est une belle manière d’inclure les autres dans nos pensées de façon positive.
Pour un défi bonus, invitez chaque personne à offrir une “bénédiction opposée” ou humoristique à quelqu’un autour de la table – quelque chose de totalement inattendu ou ironique. L’objectif est que cette séquence soit ludique, pas moqueur.
Par exemple : « Je te bénis d’avoir pile la bonne quantité d’ananas/choux de Bruxelles/Bissli et Bamba sur ta pizza ! »
Une histoire pour tous les âges
Les lions éveillés
Il y a quelques jours à peine, pendant l’opération “Réveil du lion”, une sirène a retenti dans la ville de Lod alors que les enfants étaient à l’école. À cet instant, personne ne savait ce qui allait se passer. Yaël Bieneffeld a partagé son témoignage dans le groupe WhatsApp de Sivan Rahav Meir :
Un de mes fils m’a appelée en pleurs, terrifié, me suppliant de venir le chercher. J’étais trop loin, alors j’ai tout essayé pour la calmer – mots rassurants, exercices de respiration, empathie – mais rien n’a fonctionné. En dernier recours, je lui ai dit : « Tu fais partie d’Am Israël, un peuple plein de courage. Ce qui vivait en Avraham, en David Hamelekh, chez les Maccabim – cela vit aussi en toi. Tu portes cette force dans ton âme. »
J’ai terminé avec un verset de la Paracha de cette semaine : ‘Voici, un peuple se lève comme une lionne, il se dresse comme un lion.’
Et là, il s’est calmé. « D’accord, Maman, » a-t-il dit. « Je retourne en classe. »
Ce n’était pas seulement un enfant retrouvant son courage. C’était un rappel de qui nous sommes. La force juive n’est pas que dans les livres d’histoire. Elle vit en chacun de nous, transmise de génération en génération.
Nous ne sommes pas seulement un peuple avec un passé. Nous sommes un peuple avec une mission, porté par une identité enracinée non pas dans la peur, mais dans la foi.
Vous reconnaissez-vous, ou reconnaissez-vous un membre de votre famille dans l’image du lion ?
Connaissez-vous quelqu’un dont le nom signifie “lion” ?
Quelles facettes de votre identité juive vous rendent fier(e) ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Mikha 5:6 – 6:8
La Haftara de cette semaine met en avant ce que D.ieu attend véritablement de Son peuple, un contraste entre le rituel vide et la foi sincère (un thème récurrent dans les Haftarot !).
Mikha 5:6 évoque un dirigeant puissant, un roi-berger issu de Yaakov qui protégera et guidera le peuple – symbolisant le rôle du Machia’h. Au chapitre 6, D.ieu confronte Israël à son hypocrisie, remettant en question la valeur de sacrifices excessifs quand ceux-ci ne sont pas accompagnés de justice, de bonté et d’humilité envers Lui.
Mikha 6:8 résume avec force ce que D.ieu attend de nous :
“On t’a fait savoir, ô homme, ce qui est bien, ce que Hachem exige de toi : Rien d’autre que pratiquer la justice, aimer la bonté et marcher humblement avec ton D.ieu.”
Comment comprenez-vous l’expression “marcher humblement avec ton D.ieu” ?
Points de réflexion
Quelle est la différence entre les trois exigences de Mikha : pratiquer la justice, aimer la bonté, marcher humblement avec D.ieu ?
Laquelle de ces trois qualités aimeriez-vous davantage intégrer dans votre propre vie ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
La Paracha de cette semaine raconte l’embauche de Bilam par le roi Balak pour maudire les Bné Israël, et la manière dont ces malédictions se transforment finalement en bénédictions. Aucune autre histoire dans les Neviim ne ressemble à celle-ci.
Comment a-t-on trouvé une Haftara pour la Paracha Balak ? La Haftara est liée à la Paracha par un verset à la fin de Mikha : « Mon peuple, souviens-toi de ce que projetait Balak, roi de Moav, et de ce que lui répondit Bilam, fils de Béor... afin que tu reconnaisses les actes justes de Hachem. » (Mikha 6:5)
On retrouve aussi un lien dans les premières lignes de la Haftara : « Le reste de Yaakov sera parmi les peuples nombreux, comme la rosée de Hachem… comme un lion parmi les bêtes sauvages… il piétine, déchire, et personne ne peut le sauver. »
Ce sont des images qui font écho aux mots de Bilam dans notre Paracha : « Un peuple qui vit à part… » (Bamidbar 23:9) « Ce peuple se lève comme une lionne, il se dresse comme un lion… » (Bamidbar 23:24)citement.
Contexte pour les Prophètes
Le livre de Mikha
Le Rav Sacks faisait souvent référence au livre de Mikha, en particulier Mikha 6:8, dans son enseignement. Ce célèbre verset, qui appelle à agir avec justice, à aimer la bonté et à marcher humblement avec D.ieu, est un pilier de sa pensée morale et religieuse. Il le voyait comme un résumé concis de ce que D.ieu attend de l’humanité.
Pour le Rav Sacks, ce verset incarne des principes éthiques juifs fondamentaux :
Au-delà du rituel Il opposait ce verset aux simples pratiques religieuses, en affirmant que la vraie foi se manifeste dans des actions concrètes et éthiques.
Foi active Il voyait ce verset comme une foi engagée, qui transforme le monde.
Message universel Même enraciné dans la tradition juive, le Rav Sacks considérait le message de Mikha 6:8 comme universel.
Citation de la semaine
« La voix prophétique parle de la manière dont les gens se conduisent en société. Une société morale réussira ; une société amorale ou immorale échouera. »
Fait avec amour, Kédochim, Voix & alliance, La série “je crois”
Réflexions supplémentaires
Pensez-vous pouvoir partager ce message universel avec des amis ou collègues non-juifs ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Rejeté des nations
Édition Familiale
Balak
Inspiré par les enseignements et les idées de Rabbi Sacks
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Essai Principal
Balak
Rejeté des nations
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2012, disponible ici.
L’histoire obscure de l’antisémitisme commence dans la paracha de cette semaine. De manière étrange, certaines des plus belles paroles jamais dites sur le peuple juif ont été prononcées par Bilam, un homme embauché pour le maudire : « Comme elles sont belles, tes tentes, Yaakov, tes demeures, Israël ! … Une étoile sortira de Yaakov ; un sceptre se lèvera d’Israël. »
Mais Bilam n’était pas un ami d’Israël. Ayant échoué à les maudire, il conçut finalement un plan qui fonctionna. Il conseilla aux femmes moabites de séduire les hommes israélites et de les inviter ensuite à participer à leur culte idolâtre. 24 000 personnes moururent dans l’épidémie qui s’ensuivit. Pourquoi D.ieu choisit-il alors que ce soit Bilam qui bénisse Israël ? La réponse se trouve dans un verset de Michlei : « Que ce soit un autre qui te loue, et non ta propre bouche ; un étranger, et non tes lèvres. »
Le Tanakh est peut-être la littérature nationale la moins auto-complaisante de l’histoire. La plupart des histoires nous enseignent un message à travers nos erreurs. Il était donc important que leurs louanges viennent d’un étranger – et d’un étranger qui ne les aimait pas. Moché réprimande le peuple ; Bilam, l’étranger, le loue.
Mais qu’est-ce que Bilam voulait dire lorsqu’il s’exclama « C’est un peuple qui demeure seul, et qui ne se compte pas parmi les nations»? Certaines interprétations modernes ont soutenu que la destinée d’Israël est d’être isolée et haïe pour toujours. Mais ce n’est pas ce que les prophètes ont dit. Zacharie prévoit le jour où « dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement et diront : ‘Nous irons avec vous, car nous avons entendu dire que D.ieu est avec vous’. » L’antisémitisme n’est pas écrit dans le destin juif. Qu’est-ce que Bilam voulait-il dire?
Ibn Ezra dit que cela signifie que les Juifs ne s’assimilent pas. Ramban explique que leur culture et leur foi restent pures, non mélangées aux traditions cosmopolites d’autres nations. Le Netsiv dit que si les Juifs vivent de manière distincte et à part des autres, ils vivront en sécurité ; mais s’ils cherchent à imiter ‘les nations’, ils ne seront ‘pas considérés’ comme spéciaux du tout.
Il existe une autre réponse: L’Israël antique fut en effet fondée sur une croyance, et est donc une nation avec l’âme d’une religion. Le peuple juif n’était pas défini par une terre, une langue ou la politique mais par une alliance partagée avec D.ieu. Même après avoir été dispersé à travers le monde, parlant des langues diverses, vivant sous plusieurs dirigeants, les juifs se percevaient et étaient perçus par les autres comme un seul et unique peuple.
Comment sont-ils devenus un peuple? La réponse provient du Rabbi Saadia Gaon “Notre nation est seulement une nation en vertu de ses lois (torot)”
Les juifs étaient définis non pas par la géographie mais par la Torah. Ils reçurent leurs lois avant même d’entrer en terre d’Israël, et même lorsqu’ils étaient en exil, ils restèrent liés à ces lois à travers leurs obligations religieuses.
À la différence d’autres nations, dans le judaïsme, la religion et la nation sont indissociables. Ce n’est que dans le judaïsme que les deux sont interreliées. Sans le judaïsme, il n’y aurait rien pour relier les Juifs à travers le monde (sauf l’antisémitisme). Et sans la nation juive, le judaïsme cesserait d’être ce qu’il a toujours été : la foi liée par un peuple uni par une responsabilité collective et envers D.ieu. Bilam avait raison : le peuple juif est réellement unique.
Il n’y aurait pas de plus grande erreur que de définir la judéité uniquement comme une ethnie. Si l’ethnicité est une forme de culture, alors les Juifs ne constituent pas une seule ethnie mais plusieurs. Et si l’ethnie désigne la race, alors la conversion au judaïsme serait impossible.
Ce qui fait des Juifs « un peuple qui demeure seul », c’est que leur nation n’est pas fondée sur la race, la culture ou la terre, mais la foi. Lorsque nous oublions cela, malheureusement, D.ieu envoie des rappels, parfois de personnes inattendues comme Bilam, pour nous montrer ce que nous devrions déjà connaître. Nous ne devrions pas avoir besoin d’un tel rappel. Le judaïsme est la source de notre contribution singulière à l’héritage de l’humanité, un exemple vivant d’une nation parmi les nations, distincte de par sa foi et son mode de vie.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Craignant la force croissante des Bné Israël, le roi Balak engage le prophète Bilam pour les maudire. En chemin, Bilam est confronté à son ânesse et à un ange qui bloque la route – ange que Bilam ne perçoit pas immédiatement. Malgré trois tentatives depuis différents endroits, Bilam se retrouve incapable de maudire le peuple juif ; et à la place, il les bénit, et il inclut dans ses bénédiction une vision de l’avenir messianique. Pendant ce temps, les Bné Israël se laissent séduire par les femmes moavites et sont entraînés vers l’idolâtrie. Une plaie frappe le peuple, stoppée uniquement lorsque Pin’has prend une initiative audacieuse en tuant les deux fautifs.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Bilam – un ennemi extérieur – est embauché pour maudire les Bné Israël, mais contre toute attente, il prononce certaines des louanges les plus magnifiques jamais dites sur le peuple juif, révélant une vérité profonde : parfois, il faut un ennemi pour dire ce qu’un ami ne peut exprimer.
La déclaration de Bilam selon laquelle Israël est “un peuple qui vit à part” a souvent été mal interprétée, comme une malédiction d’isolement. Mais le Rav Sacks inverse complètement cette lecture, nous permettant d’y voir tout à fait autrement. Pourquoi vivons-nous différemment ? Pourquoi préférons-nous résider dans des communautés juives ? Ce n’est pas par peur des autres, mais parce que notre identité unique est enracinée non pas dans la terre, l’ethnie ou la culture, mais dans la Torah et l’alliance. C’est pourquoi nous sommes plus forts ensemble, et nous aimons nous soutenir mutuellement dans cette manière de vivre. Nous sommes guidés par la communauté et par l’alliance.
Contrairement aux autres nations articulées autour de la géographie, de la politique ou d’une langue commune, les Juifs sont liés par une mission sacrée et un code moral. Cette distinction n’est pas une tragédie, mais un appel. Quand les Juifs oublient leur but spirituel, l’histoire – et même les antisémites – viennent leur rappeler qui ils sont censés être. Mais comme le dit le Rav Sacks : « Nous ne devrions pas avoir besoin de tels rappels. »
Activité sur la paracha
Bénédictions mystérieuses
Chacun pense à une personne absente de la table (un ami, un professeur, un voisin ou un proche) et le bénit à voix haute. C’est une belle manière d’inclure les autres dans nos pensées de façon positive.
Pour un défi bonus, invitez chaque personne à offrir une “bénédiction opposée” ou humoristique à quelqu’un autour de la table – quelque chose de totalement inattendu ou ironique. L’objectif est que cette séquence soit ludique, pas moqueur.
Par exemple : « Je te bénis d’avoir pile la bonne quantité d’ananas/choux de Bruxelles/Bissli et Bamba sur ta pizza ! »
Une histoire pour tous les âges
Les lions éveillés
Il y a quelques jours à peine, pendant l’opération “Réveil du lion”, une sirène a retenti dans la ville de Lod alors que les enfants étaient à l’école. À cet instant, personne ne savait ce qui allait se passer. Yaël Bieneffeld a partagé son témoignage dans le groupe WhatsApp de Sivan Rahav Meir :
Un de mes fils m’a appelée en pleurs, terrifié, me suppliant de venir le chercher. J’étais trop loin, alors j’ai tout essayé pour la calmer – mots rassurants, exercices de respiration, empathie – mais rien n’a fonctionné.
En dernier recours, je lui ai dit : « Tu fais partie d’Am Israël, un peuple plein de courage. Ce qui vivait en Avraham, en David Hamelekh, chez les Maccabim – cela vit aussi en toi. Tu portes cette force dans ton âme. »
J’ai terminé avec un verset de la Paracha de cette semaine : ‘Voici, un peuple se lève comme une lionne, il se dresse comme un lion.’
Et là, il s’est calmé. « D’accord, Maman, » a-t-il dit. « Je retourne en classe. »
Ce n’était pas seulement un enfant retrouvant son courage. C’était un rappel de qui nous sommes. La force juive n’est pas que dans les livres d’histoire. Elle vit en chacun de nous, transmise de génération en génération.
Nous ne sommes pas seulement un peuple avec un passé. Nous sommes un peuple avec une mission, porté par une identité enracinée non pas dans la peur, mais dans la foi.
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Mikha 5:6 – 6:8
La Haftara de cette semaine met en avant ce que D.ieu attend véritablement de Son peuple, un contraste entre le rituel vide et la foi sincère (un thème récurrent dans les Haftarot !).
Mikha 5:6 évoque un dirigeant puissant, un roi-berger issu de Yaakov qui protégera et guidera le peuple – symbolisant le rôle du Machia’h.
Au chapitre 6, D.ieu confronte Israël à son hypocrisie, remettant en question la valeur de sacrifices excessifs quand ceux-ci ne sont pas accompagnés de justice, de bonté et d’humilité envers Lui.
Mikha 6:8 résume avec force ce que D.ieu attend de nous :
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
La Paracha de cette semaine raconte l’embauche de Bilam par le roi Balak pour maudire les Bné Israël, et la manière dont ces malédictions se transforment finalement en bénédictions. Aucune autre histoire dans les Neviim ne ressemble à celle-ci.
Comment a-t-on trouvé une Haftara pour la Paracha Balak ?
La Haftara est liée à la Paracha par un verset à la fin de Mikha : « Mon peuple, souviens-toi de ce que projetait Balak, roi de Moav, et de ce que lui répondit Bilam, fils de Béor... afin que tu reconnaisses les actes justes de Hachem. » (Mikha 6:5)
On retrouve aussi un lien dans les premières lignes de la Haftara :
« Le reste de Yaakov sera parmi les peuples nombreux, comme la rosée de Hachem… comme un lion parmi les bêtes sauvages… il piétine, déchire, et personne ne peut le sauver. »
Ce sont des images qui font écho aux mots de Bilam dans notre Paracha : « Un peuple qui vit à part… » (Bamidbar 23:9) « Ce peuple se lève comme une lionne, il se dresse comme un lion… » (Bamidbar 23:24)citement.
Contexte pour les Prophètes
Le livre de Mikha
Le Rav Sacks faisait souvent référence au livre de Mikha, en particulier Mikha 6:8, dans son enseignement. Ce célèbre verset, qui appelle à agir avec justice, à aimer la bonté et à marcher humblement avec D.ieu, est un pilier de sa pensée morale et religieuse. Il le voyait comme un résumé concis de ce que D.ieu attend de l’humanité.
Pour le Rav Sacks, ce verset incarne des principes éthiques juifs fondamentaux :
Au-delà du rituel
Il opposait ce verset aux simples pratiques religieuses, en affirmant que la vraie foi se manifeste dans des actions concrètes et éthiques.
Foi active
Il voyait ce verset comme une foi engagée, qui transforme le monde.
Message universel
Même enraciné dans la tradition juive, le Rav Sacks considérait le message de Mikha 6:8 comme universel.
Citation de la semaine
« La voix prophétique parle de la manière dont les gens se conduisent en société. Une société morale réussira ; une société amorale ou immorale échouera. »
Fait avec amour, Kédochim, Voix & alliance, La série “je crois”
Réflexions supplémentaires
Pensez-vous pouvoir partager ce message universel avec des amis ou collègues non-juifs ?
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