● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Pourquoi Jacob est-il le père de notre peuple, le héros de notre foi ? Il a des relations tendues avec son frère Esaü, ses femmes Rachel et Léa, son beau-père Laban, et avec ses trois fils aînés, Ruben, Chimon et Lévi. Il y a des moments où il semble craintif, d’autres où il agit - ou semble agir - avec une honnêteté qui interroge. Nous pouvons peut-être trouver la réponse à travers l’idée d’une aventure, car le judaïsme repose sur la foi en tant qu'aventure. Elle commence avec le périple d’Abraham et de Sarah et continue avec Moïse et les Bné Israël à travers le désert vers une Terre promise. Être juif signifie bouger, voyager, et rarement, sinon jamais, s’installer.
Être juif signifie ne jamais être entièrement chez soi dans le monde. Être juif signifie vivre dans la tension entre le ciel et la terre, la création et la révélation, le monde qui est et le monde que nous sommes appelés à créer ; entre l’exil et la maison, entre l’universalité de la condition humaine et la particularité de l’identité juive. Les juifs ne se tiennent immobiles que lorsqu’ils se tiennent devant D.ieu. Des galaxies jusqu’aux particules subatomiques, l’univers est en mouvement constant, et il en est de même pour l’âme juive.
La vie en tant qu’aventure signifie d’aspirer chaque jour à être plus grand que nous étions le jour d’avant, individuellement et collectivement.
Si le concept de périple est une métaphore centrale de la vie juive, quelle est la différence à cet égard entre Abraham et Jacob dans la manière dont nous percevons les protagonistes de la Torah? La vie d’Abraham est encadrée par des aventures dont les deux emploient la phrase Lekh lekha, “entreprends une aventure”, une fois dans la Genèse 12 lorsqu’on lui dit de quitter sa terre et la maison de son père, l’autre dans la Genèse 22:2 dans la ligature d’Isaac, lorsqu’on lui dit “ "Prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac; achemine-toi (lekh lekha) vers la terre de Moria." Abraham y va immédiatement et sans question malgré le fait que les deux périples sont tous les deux poignants en termes humains. Il aime D.ieu et Lui fait totalement confiance. Tout le monde n’est pas à même d’atteindre ce niveau de foi, presque surhumain.
Yaakov est différent. Ce qui le rend unique, ce sont ses rencontres les plus intenses avec D.ieu – les plus dramatiques de tout le livre de la Genèse – en pleine aventure, seul, durant la nuit, loin de chez lui, échappant un danger après l’autre, d’Esaü à Laban à l’aller, de Laban à Esaü au retour.
D’abord, il a la manifestation divine embrasée de l’échelle qui s’étend de la terre jusqu’au ciel, avec des anges qui montent et descendent. Aucun des autres patriarches, pas même Moïse, n’a eu une telle vision. Dans Vayichla’h, il mène le combat énigmatique et troublant avec l’homme/l’ange/, qui le laisse boiteux mais transformé de manière permanente – la seule personne dans la Torah à recevoir un nouveau nom de D.ieu, Israël, qui signifie, “celui qui a combattu avec D.ieu et l’homme” ou “celui qui est devenu un prince (sar) devant D.ieu”.
Jacob est quelqu’un avec qui nous pouvons nous identifier. Tout le monde ne peut aspirer à la foi entière et totale d’Abraham. Mais pour Yaakov, aux plus grandes profondeurs de son désespoir, il est élevé aux plus grandes sphères de spiritualité. Il est l’homme qui rencontre les anges. Il est le personnage qui se fait le plus surprendre par D.ieu. Il est celui qui, aux moments où il se sent le plus esseulé, découvre qu’il n’est pas seul, que D.ieu est avec lui, qu’il est entouré par les anges. Le message de Jacob définit l’existence juive. Notre destin est de voyager. Nous sommes un peuple vagabond. Nos moments de paix furent rares et brefs. Mais dans la nuit noire, nous nous sommes retrouvés élevés par une force de foi dont nous ignorions l’existence, entourés d’anges dont nous ignorions. Si nous marchons dans les voies de Jacob, nous pourrions nous aussi être surpris par D.ieu.
Autour de la table de Chabbat
Quelle est votre force personnelle qui vous fait traverser des moments difficiles ?
Qu’est-ce que cela signifie de combattre avec la foi comme Jacob l’a fait, et comment cela peut-il mener à une croissance spirituelle ?
Pourquoi pensez-vous que D.ieu choisit de Se révéler à Jacob dans des moments de peur ou de solitude ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Yaakov retourne en Israël après 20 ans et envoie des messagers à Esaü, dans l’espoir d'apaiser son frère. Cependant, une fois qu’il entend qu’Esaü arrive avec 400 hommes, Yaakov se prépare au combat. Cette nuit-là, Yaakov se bat avec un ange, il en ressort boiteux mais victorieux avec le nouveau nom “Israël”. Yaakov et Esaü se rencontrent, s’enlacent, et se quittent en paix. Yaakov achète une terre près de Shekhem, et le prince kidnappe sa fille Dina, puis ses frères la vengent en tuant les hommes de la ville. La famille de Yaakov continue son périple, et tragiquement, Rachel meurt en donnant naissance à son deuxième fils, Binyamin. La paracha se termine en énumérant les descendants d’Esaü.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
En comprenant Yaakov, nous voyons que la foi peut grandir, en particulier lors de moments difficiles. Peut-être est-ce pour cela que nous sommes le peuple d’Israël, de Yaakov ? À la différence d’Avraham, qui avait une foi parfaite, ou Its’hak qui vivait une vie plus paisible, l’aventure de Yaakov est remplie de défis, de craintes et de moments inattendus. C’est dans ces moments difficiles, lorsqu’il est seul ou confronté à des décisions difficiles, que Yaakov rencontre D.ieu. Son histoire nous rappelle que la foi ne signifie pas être parfait. Il s’agit de persévérer même lorsque les choses sont difficiles et d’être ouvert à trouver D.ieu dans les moments inattendus.
Yaakov enseigne que même dans les moments difficiles, nous ne sommes jamais vraiment seuls. Tout comme Yaakov, nous pouvons trouver de la force et du soutien dans des endroits auxquels nous n’avons pas pensé à chercher. L’aventure de la foi, c’est grandir et trouver l’aide de D.ieu, en particulier quand nous en avons le plus besoin.
Juste pour le plaisir, imaginez que nous (le peuple juif) serions nommés en l'honneur d’un “héros” différent de la Torah. Qui serait-il et quelles seraient les qualités héroïques que vous espéreriez le voir incarner ?
Activité sur la paracha
La course fantastique (Torah at Home Edition)
Créez une série de postes de contrôle autour de votre maison, chacun avec un défi ou une question inspirés par un périple dans la Torah. Il s’agit peut-être d'anecdotes intéressantes sur Pessa’h sur le canapé ou une “traversée de la mer Rouge” dans la cuisine. Les équipes travaillent ensemble pour compléter/valider chaque poste de contrôle, se dirigeant vers la destination finale. Discutez ensuite de ce à quoi cela ressemblait de surmonter des défis, ce que vous avez trouvé difficile et de la façon dont vous les avez appréhendés. Il s’agit d’une bonne manière de vivre des “obstacles” puis de les surmonter dans l'unité.
Une histoire pour tous les âges
L’aventure de ‘Hanna
Il y a longtemps, avant que tout roi ne siège sur le trône en terre d’Israël, vivait une femme nommée ‘Hanna qui désirait ardemment avoir un enfant. Son mari avait une autre femme aussi, et il avait des enfants avec elle, mais ‘Hanna désirait être une mère elle-même, et attendait patiemment pendant plusieurs années. Elle priait et priait, mais rien ne semblait changer. Tout le monde autour d’elle ne pouvait pas comprendre pourquoi elle était si triste. Mais ‘Hanna ne renonçait pas. Elle croyait que D.ieu pouvait l’aider, même si cela semblait impossible.
Un jour, ‘Hanna se rendit au temple de Chilo et pria de tout son cœur. Elle était si concentrée et si désespérée qu’elle ne parlait même pas à voir haute. Elle chuchota à D.ieu, ayant confiance qu’il pouvait entendre chaque parole qu’elle prononçait. Elle promit que si D.ieu lui donnait un fils, elle le dédierait toute sa vie au service de D.ieu.
À la grande surprise de tout le monde, D.ieu répondit à la prière de ‘Hanna. Cette année-là, elle eut un fils nommé Chmouel. Et tout comme elle l’avait promis, lorsque Chmouel était assez âgé, elle l’amena au Tabernacle pour servir D.ieu.
La prière de ‘Hanna nous montre que parfois, D.ieu répond aux prières de manière surprenante. Même s’il semblait que ses prières ne fonctionnaient pas, elle garda foi en D.ieu. Et elle demeura fidèle à son parcours de faire confiance aux desseins de D.ieu et de sa chronologie. En fin de compte, D.ieu la surprit avec un cadeau plus grand que ce qu’elle n’a jamais imaginé. Chmouel devint le plus grand navi qui oint à la fois le roi Chaoul et le roi David, et ‘Hanna fut bénie de donner naissance à bien plus d’enfants. Nous apprenons même comment prier une amida silencieuse à travers l’exemple sincère de ‘Hanna.
Quel parcours empruntez-vous en ce moment ? Comment êtes-vous lié à D.ieu alors que vous affrontez un défi ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Ovadia 1:1-21 (Minhag Anglia lit Osée 11:7-12:12)
Le livre d’Ovadia, le plus court du Tanakh, est un seul chapitre concentré sur le jugement d’Edom, une nation avoisinante. Ovadia condamne Edom pour sa violence et sa trahison contre Israël, en particulier pour avoir profité de la détresse de Jérusalem.
Le prophète prédit la chute d’Edom, décrivant comment leur fierté et leur sentiment d’invincibilité mènera à leur destruction. Le livre se termine par une vision plus large de la justice divine, déclarant que toutes les nations opposées à D.ieu feront face au Jugement, alors qu’Israël sera ultimement restauré, et le royaume de D.ieu prévaudra.
En discutant du conflit entre Yaakov et Essav, Rabbi Sacks écrit :“Le choix de Jacob ne signifie pas le rejet d’Esaü. Esaü n’est pas choisi, mais il n’est pas non plus rejeté. Il a également sa bénédiction, son héritage, sa terre.Il aura également des enfants qui deviendront des rois, qui dirigeront et qui ne seront pas dirigés.”
Pouvez-vous penser à d’autres grands empires qui ont opprimé le peuple juif qui n’existent plus aujourd’hui ?
Points de réflexion
Le livre entier ne comporte que 21 versets... pourquoi ne pas le lire et finir un livre entier du Tanakh ce Chabbat ?!
Si vous lisiez Ovadia, était-ce facile de le lire et de le comprendre ?
Quelles questions avez-vous après avoir lu ce livre du Tanakh ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Alors que notre paracha continue l’histoire de la vie de Yaakov, la Haftara constitue une unité entière indépendante, pas une combinaison ou un chapitre, mais un livre entier du Tanakh. Du moins, c’est comme cela qu’il en paraît si nous considérons la paracha en elle-même. Mais il est clair que la prophétie d’Ovadia fut choisie en tant que haftara pour la Parachat Vayichla'h car elle représente la conclusion de la rencontre entre Yaakov et Essav.
On nous dit explicitement “Ceci est la lignée d'Ésaü, le même qu'Édom.” (Béréchit 36:1). Rivka est mise en garde durant sa grossesse que deux nations grandiront de ses deux fils jumeaux. La nation d’Edom provient d’Essav, et la nation d’Israël provient de Yaakov. Le lien entre Essav et Edom est mentionné dans la paracha, alors que la Haftara explique que le royaume d’Edom échouera.
Au début de la paracha, Essav est présenté comme un frère qui s’engage dans une querelle tendue avec Yaakov, alors qu’à la fin de la paracha, il s’est séparé de son frère et établit un tout nouveau chemin. La Haftara nous aide à comprendre comment cette séparation est survenue, et où elle a mené.
La majorité de la prophétie d’Ovadia semble être adressée à Edom (les descendants d’Essav). Quel est son message principal, et à qui est-elle réellement destinée ?
Contexte pour les Prophètes
Le livre d’Ovadia
Qui était Ovadia ?
Ovadia était un prophète qui apparaît d’abord dans les Rois I chapitre 18. Lorsqu’Izevel (la reine Jézabel) tuait les prophètes, Ovadia protégeait 100 d’entre eux en les cachant dans des caves, un grand risque personnel. Sa récompense fut le cadeau de la prophétie.
Ovadia était également un converti. On nous enseigne qu’il est né dans la nation d’Edom, qui était des descendants du frère de Yaakov, Essav, comme nous l’apprenons à la fin de la paracha de cette semaine. Le Talmud de Babylone (Sanhedrin 39b) dit qu’Ovadia est comme une hache qui coupe une forêt, dont le bois est forgé depuis les mêmes arbres de cette forêt. Si Ovadia provient effectivement d’une famille de Gentils, cela peut expliquer pourquoi, à la différence de la plupart des prophètes, le nom de son père n’est pas mentionné du tout dans le texte.
Citation de la semaine
“La prophétie cessa en Israël avec Haggai, Zekharia et Malakhi durant l’ère du Second temple. Mais les vérités prophétiques n’ont pas cessé d’être vraies. Ce n’est que lorsqu’on est fidèles à D.ieu que les gens restent fidèles les uns envers les autres.”
La voix prophétique, Matot, Covenant & Conversation
Réflexions supplémentaires
Si vous pourriez écrire aujourd’hui à tout le peuple juif en même temps, quels conseils lui donneriez-vous ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’aventure juive
Family Edition
Vayichla’h
Inspired by the teachings of Rabbi Lord Jonathan Sacks
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Main Essay
Vayichla’h
L’aventure juive
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Pourquoi Jacob est-il le père de notre peuple, le héros de notre foi ? Il a des relations tendues avec son frère Esaü, ses femmes Rachel et Léa, son beau-père Laban, et avec ses trois fils aînés, Ruben, Chimon et Lévi. Il y a des moments où il semble craintif, d’autres où il agit - ou semble agir - avec une honnêteté qui interroge. Nous pouvons peut-être trouver la réponse à travers l’idée d’une aventure, car le judaïsme repose sur la foi en tant qu'aventure. Elle commence avec le périple d’Abraham et de Sarah et continue avec Moïse et les Bné Israël à travers le désert vers une Terre promise. Être juif signifie bouger, voyager, et rarement, sinon jamais, s’installer.
Être juif signifie ne jamais être entièrement chez soi dans le monde. Être juif signifie vivre dans la tension entre le ciel et la terre, la création et la révélation, le monde qui est et le monde que nous sommes appelés à créer ; entre l’exil et la maison, entre l’universalité de la condition humaine et la particularité de l’identité juive. Les juifs ne se tiennent immobiles que lorsqu’ils se tiennent devant D.ieu. Des galaxies jusqu’aux particules subatomiques, l’univers est en mouvement constant, et il en est de même pour l’âme juive.
La vie en tant qu’aventure signifie d’aspirer chaque jour à être plus grand que nous étions le jour d’avant, individuellement et collectivement.
Si le concept de périple est une métaphore centrale de la vie juive, quelle est la différence à cet égard entre Abraham et Jacob dans la manière dont nous percevons les protagonistes de la Torah? La vie d’Abraham est encadrée par des aventures dont les deux emploient la phrase Lekh lekha, “entreprends une aventure”, une fois dans la Genèse 12 lorsqu’on lui dit de quitter sa terre et la maison de son père, l’autre dans la Genèse 22:2 dans la ligature d’Isaac, lorsqu’on lui dit “ "Prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac; achemine-toi (lekh lekha) vers la terre de Moria." Abraham y va immédiatement et sans question malgré le fait que les deux périples sont tous les deux poignants en termes humains. Il aime D.ieu et Lui fait totalement confiance. Tout le monde n’est pas à même d’atteindre ce niveau de foi, presque surhumain.
Yaakov est différent. Ce qui le rend unique, ce sont ses rencontres les plus intenses avec D.ieu – les plus dramatiques de tout le livre de la Genèse – en pleine aventure, seul, durant la nuit, loin de chez lui, échappant un danger après l’autre, d’Esaü à Laban à l’aller, de Laban à Esaü au retour.
D’abord, il a la manifestation divine embrasée de l’échelle qui s’étend de la terre jusqu’au ciel, avec des anges qui montent et descendent. Aucun des autres patriarches, pas même Moïse, n’a eu une telle vision. Dans Vayichla’h, il mène le combat énigmatique et troublant avec l’homme/l’ange/, qui le laisse boiteux mais transformé de manière permanente – la seule personne dans la Torah à recevoir un nouveau nom de D.ieu, Israël, qui signifie, “celui qui a combattu avec D.ieu et l’homme” ou “celui qui est devenu un prince (sar) devant D.ieu”.
Jacob est quelqu’un avec qui nous pouvons nous identifier. Tout le monde ne peut aspirer à la foi entière et totale d’Abraham. Mais pour Yaakov, aux plus grandes profondeurs de son désespoir, il est élevé aux plus grandes sphères de spiritualité. Il est l’homme qui rencontre les anges. Il est le personnage qui se fait le plus surprendre par D.ieu. Il est celui qui, aux moments où il se sent le plus esseulé, découvre qu’il n’est pas seul, que D.ieu est avec lui, qu’il est entouré par les anges. Le message de Jacob définit l’existence juive. Notre destin est de voyager. Nous sommes un peuple vagabond. Nos moments de paix furent rares et brefs. Mais dans la nuit noire, nous nous sommes retrouvés élevés par une force de foi dont nous ignorions l’existence, entourés d’anges dont nous ignorions. Si nous marchons dans les voies de Jacob, nous pourrions nous aussi être surpris par D.ieu.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Yaakov retourne en Israël après 20 ans et envoie des messagers à Esaü, dans l’espoir d'apaiser son frère. Cependant, une fois qu’il entend qu’Esaü arrive avec 400 hommes, Yaakov se prépare au combat. Cette nuit-là, Yaakov se bat avec un ange, il en ressort boiteux mais victorieux avec le nouveau nom “Israël”. Yaakov et Esaü se rencontrent, s’enlacent, et se quittent en paix. Yaakov achète une terre près de Shekhem, et le prince kidnappe sa fille Dina, puis ses frères la vengent en tuant les hommes de la ville. La famille de Yaakov continue son périple, et tragiquement, Rachel meurt en donnant naissance à son deuxième fils, Binyamin. La paracha se termine en énumérant les descendants d’Esaü.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
En comprenant Yaakov, nous voyons que la foi peut grandir, en particulier lors de moments difficiles. Peut-être est-ce pour cela que nous sommes le peuple d’Israël, de Yaakov ? À la différence d’Avraham, qui avait une foi parfaite, ou Its’hak qui vivait une vie plus paisible, l’aventure de Yaakov est remplie de défis, de craintes et de moments inattendus. C’est dans ces moments difficiles, lorsqu’il est seul ou confronté à des décisions difficiles, que Yaakov rencontre D.ieu. Son histoire nous rappelle que la foi ne signifie pas être parfait. Il s’agit de persévérer même lorsque les choses sont difficiles et d’être ouvert à trouver D.ieu dans les moments inattendus.
Yaakov enseigne que même dans les moments difficiles, nous ne sommes jamais vraiment seuls. Tout comme Yaakov, nous pouvons trouver de la force et du soutien dans des endroits auxquels nous n’avons pas pensé à chercher. L’aventure de la foi, c’est grandir et trouver l’aide de D.ieu, en particulier quand nous en avons le plus besoin.
Juste pour le plaisir, imaginez que nous (le peuple juif) serions nommés en l'honneur d’un “héros” différent de la Torah. Qui serait-il et quelles seraient les qualités héroïques que vous espéreriez le voir incarner ?
Activité sur la paracha
La course fantastique (Torah at Home Edition)
Créez une série de postes de contrôle autour de votre maison, chacun avec un défi ou une question inspirés par un périple dans la Torah. Il s’agit peut-être d'anecdotes intéressantes sur Pessa’h sur le canapé ou une “traversée de la mer Rouge” dans la cuisine. Les équipes travaillent ensemble pour compléter/valider chaque poste de contrôle, se dirigeant vers la destination finale. Discutez ensuite de ce à quoi cela ressemblait de surmonter des défis, ce que vous avez trouvé difficile et de la façon dont vous les avez appréhendés. Il s’agit d’une bonne manière de vivre des “obstacles” puis de les surmonter dans l'unité.
Une histoire pour tous les âges
L’aventure de ‘Hanna
Il y a longtemps, avant que tout roi ne siège sur le trône en terre d’Israël, vivait une femme nommée ‘Hanna qui désirait ardemment avoir un enfant. Son mari avait une autre femme aussi, et il avait des enfants avec elle, mais ‘Hanna désirait être une mère elle-même, et attendait patiemment pendant plusieurs années. Elle priait et priait, mais rien ne semblait changer. Tout le monde autour d’elle ne pouvait pas comprendre pourquoi elle était si triste. Mais ‘Hanna ne renonçait pas. Elle croyait que D.ieu pouvait l’aider, même si cela semblait impossible.
Un jour, ‘Hanna se rendit au temple de Chilo et pria de tout son cœur. Elle était si concentrée et si désespérée qu’elle ne parlait même pas à voir haute. Elle chuchota à D.ieu, ayant confiance qu’il pouvait entendre chaque parole qu’elle prononçait. Elle promit que si D.ieu lui donnait un fils, elle le dédierait toute sa vie au service de D.ieu.
À la grande surprise de tout le monde, D.ieu répondit à la prière de ‘Hanna. Cette année-là, elle eut un fils nommé Chmouel. Et tout comme elle l’avait promis, lorsque Chmouel était assez âgé, elle l’amena au Tabernacle pour servir D.ieu.
La prière de ‘Hanna nous montre que parfois, D.ieu répond aux prières de manière surprenante. Même s’il semblait que ses prières ne fonctionnaient pas, elle garda foi en D.ieu. Et elle demeura fidèle à son parcours de faire confiance aux desseins de D.ieu et de sa chronologie. En fin de compte, D.ieu la surprit avec un cadeau plus grand que ce qu’elle n’a jamais imaginé. Chmouel devint le plus grand navi qui oint à la fois le roi Chaoul et le roi David, et ‘Hanna fut bénie de donner naissance à bien plus d’enfants. Nous apprenons même comment prier une amida silencieuse à travers l’exemple sincère de ‘Hanna.
Quel parcours empruntez-vous en ce moment ? Comment êtes-vous lié à D.ieu alors que vous affrontez un défi ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Ovadia 1:1-21 (Minhag Anglia lit Osée 11:7-12:12)
Le livre d’Ovadia, le plus court du Tanakh, est un seul chapitre concentré sur le jugement d’Edom, une nation avoisinante. Ovadia condamne Edom pour sa violence et sa trahison contre Israël, en particulier pour avoir profité de la détresse de Jérusalem.
Le prophète prédit la chute d’Edom, décrivant comment leur fierté et leur sentiment d’invincibilité mènera à leur destruction. Le livre se termine par une vision plus large de la justice divine, déclarant que toutes les nations opposées à D.ieu feront face au Jugement, alors qu’Israël sera ultimement restauré, et le royaume de D.ieu prévaudra.
En discutant du conflit entre Yaakov et Essav, Rabbi Sacks écrit :“Le choix de Jacob ne signifie pas le rejet d’Esaü. Esaü n’est pas choisi, mais il n’est pas non plus rejeté. Il a également sa bénédiction, son héritage, sa terre. Il aura également des enfants qui deviendront des rois, qui dirigeront et qui ne seront pas dirigés.”
Pouvez-vous penser à d’autres grands empires qui ont opprimé le peuple juif qui n’existent plus aujourd’hui ?
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Alors que notre paracha continue l’histoire de la vie de Yaakov, la Haftara constitue une unité entière indépendante, pas une combinaison ou un chapitre, mais un livre entier du Tanakh. Du moins, c’est comme cela qu’il en paraît si nous considérons la paracha en elle-même. Mais il est clair que la prophétie d’Ovadia fut choisie en tant que haftara pour la Parachat Vayichla'h car elle représente la conclusion de la rencontre entre Yaakov et Essav.
On nous dit explicitement “Ceci est la lignée d'Ésaü, le même qu'Édom.” (Béréchit 36:1). Rivka est mise en garde durant sa grossesse que deux nations grandiront de ses deux fils jumeaux. La nation d’Edom provient d’Essav, et la nation d’Israël provient de Yaakov. Le lien entre Essav et Edom est mentionné dans la paracha, alors que la Haftara explique que le royaume d’Edom échouera.
Au début de la paracha, Essav est présenté comme un frère qui s’engage dans une querelle tendue avec Yaakov, alors qu’à la fin de la paracha, il s’est séparé de son frère et établit un tout nouveau chemin. La Haftara nous aide à comprendre comment cette séparation est survenue, et où elle a mené.
La majorité de la prophétie d’Ovadia semble être adressée à Edom (les descendants d’Essav). Quel est son message principal, et à qui est-elle réellement destinée ?
Contexte pour les Prophètes
Le livre d’Ovadia
Qui était Ovadia ?
Ovadia était un prophète qui apparaît d’abord dans les Rois I chapitre 18. Lorsqu’Izevel (la reine Jézabel) tuait les prophètes, Ovadia protégeait 100 d’entre eux en les cachant dans des caves, un grand risque personnel. Sa récompense fut le cadeau de la prophétie.
Ovadia était également un converti. On nous enseigne qu’il est né dans la nation d’Edom, qui était des descendants du frère de Yaakov, Essav, comme nous l’apprenons à la fin de la paracha de cette semaine. Le Talmud de Babylone (Sanhedrin 39b) dit qu’Ovadia est comme une hache qui coupe une forêt, dont le bois est forgé depuis les mêmes arbres de cette forêt. Si Ovadia provient effectivement d’une famille de Gentils, cela peut expliquer pourquoi, à la différence de la plupart des prophètes, le nom de son père n’est pas mentionné du tout dans le texte.
Citation de la semaine
“La prophétie cessa en Israël avec Haggai, Zekharia et Malakhi durant l’ère du Second temple. Mais les vérités prophétiques n’ont pas cessé d’être vraies. Ce n’est que lorsqu’on est fidèles à D.ieu que les gens restent fidèles les uns envers les autres.”
La voix prophétique, Matot, Covenant & Conversation
Réflexions supplémentaires
Si vous pourriez écrire aujourd’hui à tout le peuple juif en même temps, quels conseils lui donneriez-vous ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La naissance de la plus ancienne haine du monde
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