La thérapie par la parole
Family Edition

Young Sister and Brother Arguing over a Game

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Résumé

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/vayeshev/la-therapie-par-la-parole.

L’histoire de Yossef et de ses frères est un récit profond plein de messages importants. Elle nous montre les conséquences de la rivalité entre frères, le favoritisme et peut-être le plus important, ce qui se passe quand la communication se brise. Le favoritisme de Yaakov envers Yossef est symbolisé par la tunique colorée qu’il offre à Yossef. Cela génère bien sûr de la part des frères de Yossef de l’animosité envers lui, exacerbée encore plus par les rapports de Yossef à son père à propos de leurs méfaits. Tel que Béréchit 37:4 le souligne de manière poignante : “Ses frères, voyant que leur père l'aimait de préférence à eux tous, le prirent en haine et ne purent se résoudre à lui parler amicalement.”

Rabbi Yonatan Eibeschitz souligne que la phrase inhabituelle en hébreu “Velo yakhlou dabro le-shalom” (“ils ne pouvaient pas lui parler en paix”) indique un profond échec de communication. Il le lie au commandement de Vayikra 19:17, qui affirme, “Ne hais point ton frère en ton cœur : reprends ton prochain, et tu n'assumeras pas de péché à cause de lui.” Le Rambam interprète cela à la lumière des relations interpersonnelles, mettant l’accent sur la nécessité d’affronter et - s’il y a une téchouva - de pardonner les offenses, plutôt que d’entretenir des ressentiments en silence.

Mais dans notre histoire, il est clair que la sagesse du Rambam ne se reflète pas dans l’histoire de Yossef et de ses frères. Si c’est le cas, tel que Rabbi Eibeschitz l’affirme, ils auraient pu tout simplement parler de leur ressentiment et auraient peut-être pu le résoudre. Leur silence a finalement mené à une série d’événements tragiques. Les frères de Yossef, consumés par la haine, se vengent contre lui, et vont jusqu’à le vendre en esclavage. Cela aboutit à l’exil et à l’esclavage en Égypte de tous les enfants d’Israël.

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Le Talmud (Brakhot 26b) affirme, “Ein si’ha ela tefilla”, qui signifie que la conversation est une forme de prière. En d’autres termes, la communication est à la fois la clé des relations humaines et divines. Le dialogue ouvert reconnaît l’humanité de l’autre et renforce la compréhension mutuelle, même si les désaccords demeurent et le conflit n’est pas résolu. L’histoire de Yossef et de ses frères illustre ce thème, et lorsque les 12 frères se réconcilient finalement après avoir enduré des années de traumatisme, c’est une scène émotionnelle dans laquelle nous les voyons finalement parler ouvertement.

Les mots créent, les mots révèlent, les mots ordonnent, les paroles récupèrent. Le judaïsme est une religion de mots saints. Car les mots sont le pont étroit à travers l’abysse entre l’âme et l’âme, entre deux êtres humains, entre l’humanité et D.ieu.

La parole est la réparation de la solitude et des relations brisées. Bien qu’il soit douloureux de parler de nos maux, il est encore plus dangereux de ne pas en parler. Joseph et ses frères auraient pu se réconcilier plus tôt dans leur vie, et auraient pu s’épargner eux-mêmes, leur père, leurs descendants bien des chagrins. Révéler la douleur est la première étape pour la guérir.

L’histoire de Yossef est un rappel du pouvoir transformateur des mots et de la communication. L’échec des frères de Yossef à entretenir un dialogue ouvert dès le départ est une opportunité ratée de réconciliation et de compréhension. Parler ouvertement de la douleur, bien que cela soit très difficile, est une étape cruciale vers la guérison et la paix.

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Questions à poser à la table de Chabbat

  1. Pouvez-vous vous remémorer un moment où vous avez trouvé difficile de communiquer vos sentiments ? Cela a-t-il eu un impact relationnel ? Comment cette tension fut-elle résolue ? 
  2. Pouvez-vous penser à d’autres moments dans la Torah où la communication, ou le manque de communication, a joué un rôle crucial dans le récit ? 
  3. Comment les frères auraient-ils pu utiliser la communication ouverte pour résoudre leur conflit avec Yosef, si nous devions imaginer de nouveau le déroulement de leur histoire ?
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La paracha en bref

Dans cette paracha “de rêve”, nous commençons par l’histoire de Yossef et de ses onze frères. Yossef est né de Rachel, la femme préférée de Yaakov, qui fait de lui son fils préféré également. Cela crée de la tension au sein de la famille dès le départ.

Lorsque Yaakov donne à Yossef une belle tunique symbolisant son amour pour lui, cela suscite beaucoup de jalousie de la part de ses 10 frères aînés. Bientôt, Yossef commence à rêver, et dans ses rêves prophétiques, Yossef imagine 11 épis de blé qui se prosternent devant lui. Une autre nuit, Yossef rêve que le soleil, la lune et 11 étoiles se prosternent devant lui également. Cela enrage encore plus les frères jusqu’à ce qu’un jour, lorsqu’ils s’occupent du bétail, ils fomentent un plan pour tuer Yossef.

Reouven suggère de simplement le jeter dans un puits (avec l’idée secrète de venir le secourir par la suite). Finalement, les frères décident de vendre Yossef à des esclavagistes Ismaélites.

Yossef est amené en Égypte, où il commence son travail en tant que serviteur dans la maison de Potiphar. Mais ses soucis ne s’arrêtent pas là. La femme de Potiphar s’éprend de Yossef, et lorsque Yossef tente de s’échapper d’elle, elle l’accuse d’harcèlement et Potiphar le jette en prison. Puis Yossef continue d’interpréter des rêves, incluant ceux du maître échanson et du maître panetier. Les deux rêves deviennent réalité, le maître échanson est libéré mais Yossef reste incarcéré.

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Les personnages de la paracha

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Yossef : Un rêveur bien habillé dont les rêves deviennent réalité. 

Les frères de Yossef : Un “pack de 10” jaloux, cherchant à arranger les choses. 

Potiphar : Impressionné par son nouveau serviteur, frustré par ses péchés supposés. 

Femme de Potiphar : Intriguée par son nouveau serviteur, frustrée par sa boussole morale. 

Le maître échanson : D’abord un prisonnier, puis maître échanson à nouveau, exactement comme Yossef l’a prédit. Mais fera-t-il preuve de gratitude, ou percevra-t-il Yossef comme un rêve fugace?

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La philosophie de la paracha

Dans la paracha de cette semaine, Rabbi Sacks se concentre sur le pouvoir fondamental de nos mots. La parole peut être utilisée pour faire du mal et pour guérir, et dans le cas de Yossef et de ses frères, même le manque de parole et de communication fut destructeur.

La semaine dernière, nous avons vu que le silence de Yaakov indique son agrément. Cette semaine, les frères choisissent de ne pas partager leur ressentiment (en effet, ils sont “incapables de lui parler en paix” et la rivalité entre frère se transforme en quelque chose de sombre et violent).

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Ce qui fit défaut à Yossef et à ses frères, c’est un canal de communication ouvert, une compréhension mutuelle et un respect pour les expériences des autres.

Une grande partie de l’histoire tragique de Yossef, et par conséquent l’exil du peuple juif en Égypte, aurait très bien pu être évité si seulement le pouvoir de la parole était apprécié et avait été utilisé comme il aurait dû l’être.

Rabbi Sacks dit que les “Les mots créent, les mots révèlent, les mots ordonnent, les mots récupèrent. Le judaïsme est une religion de mots saints.” Comment pouvons-nous utiliser nos paroles “sagement” aujourd’hui ?

Quels types de situations pourraient se présenter à vous, dans lesquelles vos paroles seraient efficaces ?

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Jouons avec la paracha

Jouons aux “trois mots merveilleux” ("Three-Word Wonder").

C’est un jeu en équipe où les joueurs devinent un mot ou une phrase basé uniquement sur trois mots descriptifs d’un coéquipier.

Les joueurs se répartissent en 2 ou 3 équipes. À chaque tour, un “descripteur” d’une équipe reçoit un mot ou une phrase (de la paracha !) et doit penser à trois mots distincts ou descriptifs pour aider leur équipe à deviner le mot sans les mimer, ni utiliser des mots additionnels ou des sons. L'équipe qui devine a 30 secondes pour deviner correctement et marquer un point. Voyons voir à quel point c’est facile de communiquer lorsque les mots sont limités !

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La paracha en pratique

Le concept du pardon est également inhérent à la paracha de cette semaine. Nous voyons l’histoire de Yossef et de ses frères contrastant avec l’histoire surprenante de l’un de ses frères les plus têtus - Yéhouda au caractère bien trempé - et sa rencontre avec Tamar.

Dans son récit, l’aveu public de culpabilité de Yehouda illustre d’authentiques excuses. Au début de l’histoire, Yossef et ses frères s’opposent et se font du mal, en partie à cause du manque d'excuses et de pardon. Alors que dans l’histoire de Yossef, le manque de communication et d’excuses mène à une souffrance prolongée, la reconnaissance de Yehouda de ses mauvaises actions démontre à quel point ces actes sont essentiels pour guérir et restaurer les relations.

Quelles sont donc les étapes que nous pouvons mettre en pratique dans nos relations quotidiennes s’agissant du pouvoir de dire “je suis désolé” ?

Une manière de corriger une situation est de sincèrement reconnaître vos fautes spécifiques puis de se faire pardonner ou de faire un effort pour changer son comportement.

Si vous recevez des excuses, soyez empathique afin d’essayer de comprendre la perspective de l’autre. Rappelez-vous de Yéhouda, qui a commis une grave erreur auprès de Tamar, puis fit Téchouva. Même dans le cas des frères et de Yossef, il y a toujours une possibilité d’arranger les choses.

Pouvez-vous penser à un moment où demander pardon était particulièrement facile pour vous ? Et à un moment où ce fut plus difficile ?

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Parabole sur la paracha

Des mots dignes d’une reine

Il y a tellement de façons d’utiliser nos mots de façon appropriée et avec sagesse, dans de grands discours ou de petits mercis, en disant “bon rétablissement” par téléphone ou en demandant à un ami comment il se sent après une longue journée. Et utiliser nos paroles pour défendre ceux qui nous entourent est une manière très importante de mettre nos paroles au service du bien.

Voici une reine que vous allez sans doute reconnaître. Elle fit usage de sa voix de la meilleure manière possible. Êtes-vous prêt à écouter son histoire ?

Il y a longtemps, dans l’ancien royaume de Suse, vivait une reine nommée Esther, mais presque personne ne savait qu’Esther était secrètement juive. Chuut, je suis sérieux ! Avant que vous ne dites quoique ce soit d’autre, pas même le roi, son mari, ne savait qui elle était. (Nous pouvons vous faire confiance par contre.) 

Dans le palais se trouvait également le conseiller du roi, Haman. Malheureusement, il détestait tout le peuple juif ! Haman était tellement jaloux et en colère qu’il décida de tuer tous les juifs, de débarrasser Suse d’eux pour de bon. Esther eut vent du plan diabolique d’Haman. “Je suis la seule qui peut l’arrêter,” réalisa Esther. “Mais comment m’y prendre ?”

Esther décida d’organiser une fête spéciale pour Haman et le roi. Au beau milieu de leur festin, Esther prit une grande respiration et fit le discours de la soirée : “Haman a un plan diabolique pour tuer les juifs ! Je suis juive également !”

Esther savait que le roi n’allait peut-être pas être content du fait qu’elle soit juive, mais elle savait également que cela valait la peine de s’exprimer au nom du peuple juif. Bien que ce fut risqué, elle utilisa ses mots pour être une héroïne et pour défendre ce en quoi elle croyait.

Et devinez quoi ? Le roi ne fut pas en colère ! (Du moins, pas contre Esther. Sa réaction envers Haman ? C’est une autre histoire...) Pouvez-vous imaginer comment Esther s’est sentie lorsqu’elle révéla son identité à Haman et au roi ?

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Devinette sur la paracha

Q. Quelles sont les deux personnes décrites dans la Torah en inversant l’orthographe de leur prénom ?


R.Noa’h et Er. Dans Béréchit 6:8, la Torah dit qu’Hachem trouva ‘hen, grâce aux yeux de l’Éternel. ‘Hen est Noa’h orthographié à l’envers. Dans Béréchit 38:7, le premier-né de Yéhouda, Er, est considéré comme ra - mauvais- aux yeux d’Hachem.

Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.

L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.

Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.


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