● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
L’une des questions fondamentales de la Torah s’avère être l’une des plus difficiles à répondre. Quel est le principe religieux fondamental qui est enseigné dans Berechit ?
Nous savons ce sur quoi portent les premiers chapitres : ils nous enseignent plusieurs éléments fondamentaux de la foi : D.ieu a créé l’univers et l’a déclaré bon, D.ieu créa l’homme à Son image ; Il nous donna un libre-arbitre et une responsabilité morale.
Il est tout aussi facile de dire ce que l’Exode au Deutéronome nous enseigne : D.ieu a sauvé les israélites de l’esclavage, les menant sur la route de la liberté et de la Terre promise ; D.ieu a conclu une alliance avec tout le peuple sur le mont Sinaï, avec Ses 613 commandements et son objectif d’établir Israël comme un royaume de prêtres et une nation sainte. En résumé, Berechit repose sur la création et Chemot, la révélation et de la rédemption. Mais sur quoi repose l'autre moitié, après la Création et avant l’Exode ?
Il existe une réponse, mais il s’agit d’une réponse inattendue. Lorsqu’un membre de la famille de l’alliance quitte son espace et entre dans le grand monde de ses contemporains, il ou elle est confronté à un monde de débauche sexuelle.
Trois fois, Abraham (Gen. 12 et Gen. 20) et Isaac (Gen. 26) sont contraints de quitter la maison à cause de la famine. Dans les trois situations, le mari craint de se faire tuer pour que le dirigeant local puisse prendre sa femme. Ils prétendent que leur femme est leur soeur. La crainte de la mort était clairement réelle, sinon les patriarches n’auraient pas opté pour la tromperie.
Lorsque Loth s’installe à Sodome (Gen. 19), les habitants encerclent la maison de Loth exigeant qu’il fasse sortir ses deux visiteurs afin de les agresser. Il leur offre ses deux filles vierges à la place. Puis il y avait Shekhem, un prince local qui prit Dina en otage lorsqu’elle “était sortie pour faire connaissance avec les filles du pays”. Il la retient en captivité, menant Chimon et Lévi à faire usage de ruse et de meurtres.
Finalement, dans la paracha de cette semaine, la femme de Potiphar tente de séduire Yossef. Après avoir échoué, elle l’accuse de viol et l’envoit en prison. En d’autres termes, il existe un thème récurrent dans la deuxieme moitie de Berechit, le contraste entre le peuple de l’alliance abrahamique et leurs voisins, et leurs actes d’adultère, de promiscuité, de séduction, dr viol et de violence.
Comparez l’adultère dans ces cas (pratiqué par les autres nations, et ceux qui furent influencés par les autres nations) avec le mariage aimant et fidèle d’AAvraham et de Sarah. Il est maintenant clair que le témoignage de Béréchit est que la fidélité envers D.ieu signifie et requiert une fidélité à nos partenaires de couple. La foi entre nous et D.ieu (et entre nous et nos confrères) signifie l’amour, la loyauté et agir qu’avec plus que du désir.
Ce que les histoires des avot et des imahot nous racontent est que la foi est la chorégraphie de l’amour. Il s’agit de l’importance d’un lien moral, en particulier en ce qu’il affecte nos relations les plus intimes. Elle représente l’amour qui amène une nouvelle vie dans le monde.
Le D.ieu d’Abraham est le D.ieu de l’amour et de la confiance. Il nous parle gentiment, nous invitant à une réponse d’amour et de confiance. L’argument de Béréchit contre l’idolâtrie - qui est impressionnant pour être raconté de façon indirecte, à travers une série d’histoires et de tableaux -, est qu’il mène à un monde dans lequel la combinaison de désir sexuel non maîtrisé, l’absence d’un code de retenue morale, et le culte du pouvoir, mène finalement à la violence et aux abus.
Lorsqu’une société perd la foi, elle perd finalement l’idée même de l’éthique sexuelle, et le résultat à long terme est la violence et l'exploitation de l’impuissant par le puissant. Les femmes et les enfants souffrent. La confiance se dégrade là où elle compte le plus. Il en fut ainsi à l’époque des patriarches. Malheureusement, il en est ainsi aujourd’hui aussi. Au contraire, le judaïsme est la sanctification des relations, l’amour entre mari et femme qui symbolise ce qui se rapproche le plus de la compréhension de l’amour de D.ieu pour nous.
Autour de la table de Chabbat
Comment la Torah utilise-t-elle le mariage comme métaphore de la relation entre D.ieu et Son peuple ?
Pourquoi un manque de confiance et une dégradation des relations peuvent-ils conduire à la violence et à la souffrance dans la société ?
À quel autre moment dans l’histoire juive le peuple juif a-t-il démontré une clarté éthique en opposition avec les autres nations ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Yaakov s’installe à ‘Hevron avec ses femmes et ses enfants. Son fils préféré est Yossef, né de Ra’hel, à qui il donne une tunique spéciale. Yossef fait des rêves étranges dans lesquels il a le dessus sur ses frères. Mus par la jalousie, les frères le vendent à des ismaélites et trompent Yaakov en lui montrant la tunique de Yossef maculée de sang, pour faire croire à sa mort.
Yehouda se marie, perd deux fils, et engendre deux fils à son insu, Peretz et Zera’h, avec Tamar, sa belle-fille déguisée.
Entre-temps, Yossef gagne la confiance de son maître égyptien Potiphar et reçoit une promotion, mais il est ensuite arrêté après avoir rejeté les avances de la femme de Potiphar. En prison, Yossef interprète les rêves du maître échanson et du maître panetier de Pharaon, prévoyant avec précision leur destin. Malgré la demande de Yossef, le maître échanson oublie de le défendre, et il reste en prison pendant des années.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Dans la Parachat Vayechev, Rabbi Sacks note que bien qu’Avraham et ses descendants aient introduit le monothéisme, leurs histoires révèlent un thème plus profond et nuancé : le contraste entre leur engagement à la fidélité et le chaos moral des sociétés environnantes.
À travers cet épisode qui implique tromperie, séduction et violence, la Torah souligne comment un monde sans éthique morale et sexuelle mène à l’exploitation et à la souffrance. En centrant la foi autour des relations, en particulier le mariage, le judaïsme enseigne que l’amour, la loyauté et la maîtrise de soi sont fondamentaux à une vie sainte. Cette foi de l’alliance reflète l’amour fidèle de D.ieu pour l'humanité, offrant une antidote aux forces destructrices du désir et au pouvoir non maîtrisé.
Pour les familles juives, la leçon est claire : nourrir la fidélité dans nos foyers et nos relations sont la clé pour construire un monde de confiance, de sainteté et d'amour durable.
Comment la fidélité dans les relations nous aident à construire une société juste et aimante ?
Activité sur la paracha
La course d’oeuf et de cuillère
Cette course est amusante, adaptée à la famille, et un jeu franchement excellent pour l’équilibre et le travail d’équipe ! Répartissez-vous en deux équipes ou plus et donnez à chaque coureur une cuillère et un œuf (cru ou bouilli). Tracez une ligne de départ et une ligne d’arrivée. Les joueurs prennent l'œuf sur la cuillère à tour de rôle depuis le début jusqu’au point d’arrivée sans le faire tomber. L’équipe gagnante est la première à avoir tous ses participants finir le relai.
Comment la coopération et le souci de l’autre requis dans le relais de l'œuf reflètent les valeurs de la confiance et la fidélité dans les relations requises du peuple juif ?
Une histoire pour tous les âges
Partenaires de ‘Haim
Il était une fois, dans une ville tranquille pas si lointaine, un couple du nom de Miri et Ezra. Ils étaient connus pour leur nature bienveillante. Presque toujours souriants, ils entretenaient des relations de bon voisinage avec tout le monde, et “paix avec chacun” étaient leur leitmotiv.
Mais un jour, ils héritèrent d’une large parcelle de terre avec un cours d’eau qui y coulait en son centre. Ils avaient tous les deux de grandes idées pour la terre, et bientôt, une discorde commença entre eux.
Miri pensait qu’ils devaient planter une plantation d’oliviers, et bientôt ils auraient assez d’huile d’olive pour le village. Ezra était déterminé à planter des arbres d’étrogs, de faire la récolte chaque Souccot pour la communauté. Personne ne voulait renoncer, ils devinrent frustrés de s’être tourné le dos, chacun s’installa du côté opposé du cours d’eau, et ne se parlaient plus.
Cette nuit-là, Miri s’en alla au bord du cours d’eau. Elle rassemble des pierres et commença à construire un petit pont à travers le cours d’eau. Ezra, observant son travail, sentit son coeur faiblir. Sans un mot, il s’en alla de l’autre côté et rassembla des pierres pour l’aider.
Alors qu’ils travaillaient ensemble en silence, quelque chose de magnifique survint. Après chaque bâton et pierre qu’ils plaçaient, leur colère s’estompa. Lorsque le travail fut achevé, ils grimpèrent sur le pont, se rencontrant au milieu. Miri souria. “Un pont pour notre verger,” dit-elle. Ezra acquiesça. “Et notre plantation d’oliviers. Et pour nous.”
En fin de compte, ils décidèrent de planter à la fois des oliviers et des arbres d’étrog, et leur verger fleurit. Le petit pont se tenait là comme symbole de leur amour, un rappel que lorsqu'ils travaillaient ensemble, ils pouvaient tout surmonter.
Par quelles manières le travail d’équipe peut-il être démontré entre mari et femme, entre parents et enfants, et entre frères et soeurs ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Amos 2:6 - 3:8
Amos condamne Israël pour ses injustices sociales et ses échecs moraux. D.ieu accuse le peuple d’opprimer les pauvres, vendant les vertueux pour de l’argent et exploitant les plus vulnérables.
Ce mépris de la justice et de la rectitude met D.ieu en colère, qui leur rappelle Sa délivrance et Ses bénédictions antérieures. Malgré ces faveurs divines, les péchés d’Israël persistent. Amos déclare que D.ieu n’ignorera pas ces transgressions et que la punition est imminente. Amos emploie une image pour mettre l’accent sur le jugement divin inévitable : “Le lion a rugi : qui n'aurait peur ?” (Amos 3:8). Amos souligne que le peuple élu par D.ieu est traité avec des standards plus élevés, rendant leurs péchés plus graves. Le passage souligne que la patience de D.ieu a ses limites, en particulier lorsqu’il s’agit d’injustice et d’oppression.
Rabbi Sacks cite le premier verset de la Haftara et dit, “L’inégalité économique mène à une inégalité des pouvoirs, et le résultat est souvent l’abus des faibles par les forts. Il s’agit d’une antienne récurrente chez les prophètes.”
Pourquoi pensez-vous que l’injustice sociale est si importante dans les Néviim ?
Points de réflexion
Le Talmud énonce que D.ieu nous ordonne à 36 reprises dans la Torah de nous soucier des membres plus faibles de la société. Pourquoi pensez-vous que nous devons nous le rappeler tant de fois ?
Par où peut-on commencer pour corriger ces injustices ? Pensez-vous que Chlomo a appris de son père David, comme Its’hak a appris d’Avraham ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Il existe de nombreux liens entre la paracha de cette semaine et la Haftara. D’abord, dans le verset d’ouverture de la Haftara, Amos réprimande ceux autour d’eux pour la vente des vertueux pour de l’argent, une allusion claire à la vente de Yossef dans la paracha de cette semaine.
Deuxièmement, la paracha et la Haftara mettent tous deux l’accent sur des relations spéciales. Dans Vayéchev, Yaakov montre plus d’amour pour Yossef. Dans la Haftara, D.ieu énonce qu’Il a un amour profond pour les Bné Israël que pour les autres nations.
Troisièmement, dans Amos 3:7, D.ieu révèle Son conseil pour les prophètes. Dans Béréchit 40:8, D.ieu démontre à Yossef l’interprétation de ses rêves.
Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch note deux autres liens : les événements qui mènent à l’exil du peuple juif, et la résistance face au péché (bien que Yossef réussit dans la paracha, le peuple juif échoue dans la Haftara).
Finalement, dans Amos 2:11, on nous dit que D.ieu élève de jeunes hommes à devenir des Nazir. Dans le Talmud de Babylone (Shabbat 139a), on nous dit que Yossef n’a pas bu de vin après avoir été vendu par ses frères. Les hommes Nazir évitent également le vin, puisqu’il s’agit d’une des restrictions qu’ils prennent sur eux.
Contexte pour les Prophètes
Le livre d’Amos
Le livre d’Amos livre un message fort à propos de la justice sociale, de la moralité et du jugement divin.
Amos, berger humble et fermier, est appelé par D.ieu pour parler des injustices du royaume du Nord d’Israël au cours d’une période de prospérité. Il condamne l’exploitation du peuple des pauvres, leurs actes d'idolâtrie, leurs rituels religieux dérisoires et la corruption parmi les dirigeants. Amos met en garde sur le fait que ces comportements contreviennent aux attentes de D.ieu et causeront la perte d’Israël s'ils continuent.
L’un des éléments-clés du livres est que D.ieu met en valeur la justice et la vertu plutôt que les sacrifices et les cérémonies, comme il est écrit de façon fameuse “Mais que le bon droit jaillisse comme l'eau, la justice comme un torrent qui ne tarit point” (Amos 5:24).
Bien que les prophéties d’Amos comportent largement des mises en garde de destruction dévastatrices, le livre conclut par une vision remplie d’espoir : après le jugement, D.ieu restaurera Israël et renouvellera Son alliance avec le peuple.
Citation de la semaine
“De la perspective de la perfection personnelle, le Nazir est bon est saint. Mais de la perspective de la foi juive en tant que telle, une telle vie n’est pas idéale. Le judaïsme veut que nous célébrions la vie, et non pas s’en défaire.”
Le Nazir, Nasso, Covenant & Conversation
Réflexions supplémentaires
Êtes-vous impliqué dans des activités de justice sociale ? Sinon, quelles petites activités pourriez-vous ajouter à votre semaine pour faire la différence ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Quel est le thème des histoires de la Genèse ?
Family Edition
Vayéchev
Inspired by the teachings of Rabbi Lord Jonathan Sacks
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Vayéchev
Quel est le thème des histoires de la Genèse ?
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
L’une des questions fondamentales de la Torah s’avère être l’une des plus difficiles à répondre. Quel est le principe religieux fondamental qui est enseigné dans Berechit ?
Nous savons ce sur quoi portent les premiers chapitres : ils nous enseignent plusieurs éléments fondamentaux de la foi : D.ieu a créé l’univers et l’a déclaré bon, D.ieu créa l’homme à Son image ; Il nous donna un libre-arbitre et une responsabilité morale.
Il est tout aussi facile de dire ce que l’Exode au Deutéronome nous enseigne : D.ieu a sauvé les israélites de l’esclavage, les menant sur la route de la liberté et de la Terre promise ; D.ieu a conclu une alliance avec tout le peuple sur le mont Sinaï, avec Ses 613 commandements et son objectif d’établir Israël comme un royaume de prêtres et une nation sainte. En résumé, Berechit repose sur la création et Chemot, la révélation et de la rédemption. Mais sur quoi repose l'autre moitié, après la Création et avant l’Exode ?
Il existe une réponse, mais il s’agit d’une réponse inattendue. Lorsqu’un membre de la famille de l’alliance quitte son espace et entre dans le grand monde de ses contemporains, il ou elle est confronté à un monde de débauche sexuelle.
Trois fois, Abraham (Gen. 12 et Gen. 20) et Isaac (Gen. 26) sont contraints de quitter la maison à cause de la famine. Dans les trois situations, le mari craint de se faire tuer pour que le dirigeant local puisse prendre sa femme. Ils prétendent que leur femme est leur soeur. La crainte de la mort était clairement réelle, sinon les patriarches n’auraient pas opté pour la tromperie.
Lorsque Loth s’installe à Sodome (Gen. 19), les habitants encerclent la maison de Loth exigeant qu’il fasse sortir ses deux visiteurs afin de les agresser. Il leur offre ses deux filles vierges à la place. Puis il y avait Shekhem, un prince local qui prit Dina en otage lorsqu’elle “était sortie pour faire connaissance avec les filles du pays”. Il la retient en captivité, menant Chimon et Lévi à faire usage de ruse et de meurtres.
Finalement, dans la paracha de cette semaine, la femme de Potiphar tente de séduire Yossef. Après avoir échoué, elle l’accuse de viol et l’envoit en prison. En d’autres termes, il existe un thème récurrent dans la deuxieme moitie de Berechit, le contraste entre le peuple de l’alliance abrahamique et leurs voisins, et leurs actes d’adultère, de promiscuité, de séduction, dr viol et de violence.
Comparez l’adultère dans ces cas (pratiqué par les autres nations, et ceux qui furent influencés par les autres nations) avec le mariage aimant et fidèle d’AAvraham et de Sarah. Il est maintenant clair que le témoignage de Béréchit est que la fidélité envers D.ieu signifie et requiert une fidélité à nos partenaires de couple. La foi entre nous et D.ieu (et entre nous et nos confrères) signifie l’amour, la loyauté et agir qu’avec plus que du désir.
Ce que les histoires des avot et des imahot nous racontent est que la foi est la chorégraphie de l’amour. Il s’agit de l’importance d’un lien moral, en particulier en ce qu’il affecte nos relations les plus intimes. Elle représente l’amour qui amène une nouvelle vie dans le monde.
Le D.ieu d’Abraham est le D.ieu de l’amour et de la confiance. Il nous parle gentiment, nous invitant à une réponse d’amour et de confiance. L’argument de Béréchit contre l’idolâtrie - qui est impressionnant pour être raconté de façon indirecte, à travers une série d’histoires et de tableaux -, est qu’il mène à un monde dans lequel la combinaison de désir sexuel non maîtrisé, l’absence d’un code de retenue morale, et le culte du pouvoir, mène finalement à la violence et aux abus.
Lorsqu’une société perd la foi, elle perd finalement l’idée même de l’éthique sexuelle, et le résultat à long terme est la violence et l'exploitation de l’impuissant par le puissant. Les femmes et les enfants souffrent. La confiance se dégrade là où elle compte le plus. Il en fut ainsi à l’époque des patriarches. Malheureusement, il en est ainsi aujourd’hui aussi. Au contraire, le judaïsme est la sanctification des relations, l’amour entre mari et femme qui symbolise ce qui se rapproche le plus de la compréhension de l’amour de D.ieu pour nous.
Autour de la table de Chabbat
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Yaakov s’installe à ‘Hevron avec ses femmes et ses enfants. Son fils préféré est Yossef, né de Ra’hel, à qui il donne une tunique spéciale. Yossef fait des rêves étranges dans lesquels il a le dessus sur ses frères. Mus par la jalousie, les frères le vendent à des ismaélites et trompent Yaakov en lui montrant la tunique de Yossef maculée de sang, pour faire croire à sa mort.
Yehouda se marie, perd deux fils, et engendre deux fils à son insu, Peretz et Zera’h, avec Tamar, sa belle-fille déguisée.
Entre-temps, Yossef gagne la confiance de son maître égyptien Potiphar et reçoit une promotion, mais il est ensuite arrêté après avoir rejeté les avances de la femme de Potiphar. En prison, Yossef interprète les rêves du maître échanson et du maître panetier de Pharaon, prévoyant avec précision leur destin. Malgré la demande de Yossef, le maître échanson oublie de le défendre, et il reste en prison pendant des années.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Dans la Parachat Vayechev, Rabbi Sacks note que bien qu’Avraham et ses descendants aient introduit le monothéisme, leurs histoires révèlent un thème plus profond et nuancé : le contraste entre leur engagement à la fidélité et le chaos moral des sociétés environnantes.
À travers cet épisode qui implique tromperie, séduction et violence, la Torah souligne comment un monde sans éthique morale et sexuelle mène à l’exploitation et à la souffrance. En centrant la foi autour des relations, en particulier le mariage, le judaïsme enseigne que l’amour, la loyauté et la maîtrise de soi sont fondamentaux à une vie sainte. Cette foi de l’alliance reflète l’amour fidèle de D.ieu pour l'humanité, offrant une antidote aux forces destructrices du désir et au pouvoir non maîtrisé.
Pour les familles juives, la leçon est claire : nourrir la fidélité dans nos foyers et nos relations sont la clé pour construire un monde de confiance, de sainteté et d'amour durable.
Comment la fidélité dans les relations nous aident à construire une société juste et aimante ?
Activité sur la paracha
La course d’oeuf et de cuillère
Cette course est amusante, adaptée à la famille, et un jeu franchement excellent pour l’équilibre et le travail d’équipe ! Répartissez-vous en deux équipes ou plus et donnez à chaque coureur une cuillère et un œuf (cru ou bouilli). Tracez une ligne de départ et une ligne d’arrivée. Les joueurs prennent l'œuf sur la cuillère à tour de rôle depuis le début jusqu’au point d’arrivée sans le faire tomber. L’équipe gagnante est la première à avoir tous ses participants finir le relai.
Comment la coopération et le souci de l’autre requis dans le relais de l'œuf reflètent les valeurs de la confiance et la fidélité dans les relations requises du peuple juif ?
Une histoire pour tous les âges
Partenaires de ‘Haim
Il était une fois, dans une ville tranquille pas si lointaine, un couple du nom de Miri et Ezra. Ils étaient connus pour leur nature bienveillante. Presque toujours souriants, ils entretenaient des relations de bon voisinage avec tout le monde, et “paix avec chacun” étaient leur leitmotiv.
Mais un jour, ils héritèrent d’une large parcelle de terre avec un cours d’eau qui y coulait en son centre. Ils avaient tous les deux de grandes idées pour la terre, et bientôt, une discorde commença entre eux.
Miri pensait qu’ils devaient planter une plantation d’oliviers, et bientôt ils auraient assez d’huile d’olive pour le village. Ezra était déterminé à planter des arbres d’étrogs, de faire la récolte chaque Souccot pour la communauté. Personne ne voulait renoncer, ils devinrent frustrés de s’être tourné le dos, chacun s’installa du côté opposé du cours d’eau, et ne se parlaient plus.
Cette nuit-là, Miri s’en alla au bord du cours d’eau. Elle rassemble des pierres et commença à construire un petit pont à travers le cours d’eau. Ezra, observant son travail, sentit son coeur faiblir. Sans un mot, il s’en alla de l’autre côté et rassembla des pierres pour l’aider.
Alors qu’ils travaillaient ensemble en silence, quelque chose de magnifique survint. Après chaque bâton et pierre qu’ils plaçaient, leur colère s’estompa. Lorsque le travail fut achevé, ils grimpèrent sur le pont, se rencontrant au milieu. Miri souria. “Un pont pour notre verger,” dit-elle. Ezra acquiesça. “Et notre plantation d’oliviers. Et pour nous.”
En fin de compte, ils décidèrent de planter à la fois des oliviers et des arbres d’étrog, et leur verger fleurit. Le petit pont se tenait là comme symbole de leur amour, un rappel que lorsqu'ils travaillaient ensemble, ils pouvaient tout surmonter.
Par quelles manières le travail d’équipe peut-il être démontré entre mari et femme, entre parents et enfants, et entre frères et soeurs ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Amos 2:6 - 3:8
Amos condamne Israël pour ses injustices sociales et ses échecs moraux. D.ieu accuse le peuple d’opprimer les pauvres, vendant les vertueux pour de l’argent et exploitant les plus vulnérables.
Ce mépris de la justice et de la rectitude met D.ieu en colère, qui leur rappelle Sa délivrance et Ses bénédictions antérieures. Malgré ces faveurs divines, les péchés d’Israël persistent. Amos déclare que D.ieu n’ignorera pas ces transgressions et que la punition est imminente. Amos emploie une image pour mettre l’accent sur le jugement divin inévitable : “Le lion a rugi : qui n'aurait peur ?” (Amos 3:8). Amos souligne que le peuple élu par D.ieu est traité avec des standards plus élevés, rendant leurs péchés plus graves. Le passage souligne que la patience de D.ieu a ses limites, en particulier lorsqu’il s’agit d’injustice et d’oppression.
Rabbi Sacks cite le premier verset de la Haftara et dit, “L’inégalité économique mène à une inégalité des pouvoirs, et le résultat est souvent l’abus des faibles par les forts. Il s’agit d’une antienne récurrente chez les prophètes.”
Pourquoi pensez-vous que l’injustice sociale est si importante dans les Néviim ?
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Il existe de nombreux liens entre la paracha de cette semaine et la Haftara. D’abord, dans le verset d’ouverture de la Haftara, Amos réprimande ceux autour d’eux pour la vente des vertueux pour de l’argent, une allusion claire à la vente de Yossef dans la paracha de cette semaine.
Deuxièmement, la paracha et la Haftara mettent tous deux l’accent sur des relations spéciales. Dans Vayéchev, Yaakov montre plus d’amour pour Yossef. Dans la Haftara, D.ieu énonce qu’Il a un amour profond pour les Bné Israël que pour les autres nations.
Troisièmement, dans Amos 3:7, D.ieu révèle Son conseil pour les prophètes. Dans Béréchit 40:8, D.ieu démontre à Yossef l’interprétation de ses rêves.
Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch note deux autres liens : les événements qui mènent à l’exil du peuple juif, et la résistance face au péché (bien que Yossef réussit dans la paracha, le peuple juif échoue dans la Haftara).
Finalement, dans Amos 2:11, on nous dit que D.ieu élève de jeunes hommes à devenir des Nazir. Dans le Talmud de Babylone (Shabbat 139a), on nous dit que Yossef n’a pas bu de vin après avoir été vendu par ses frères. Les hommes Nazir évitent également le vin, puisqu’il s’agit d’une des restrictions qu’ils prennent sur eux.
Contexte pour les Prophètes
Le livre d’Amos
Le livre d’Amos livre un message fort à propos de la justice sociale, de la moralité et du jugement divin.
Amos, berger humble et fermier, est appelé par D.ieu pour parler des injustices du royaume du Nord d’Israël au cours d’une période de prospérité. Il condamne l’exploitation du peuple des pauvres, leurs actes d'idolâtrie, leurs rituels religieux dérisoires et la corruption parmi les dirigeants. Amos met en garde sur le fait que ces comportements contreviennent aux attentes de D.ieu et causeront la perte d’Israël s'ils continuent.
L’un des éléments-clés du livres est que D.ieu met en valeur la justice et la vertu plutôt que les sacrifices et les cérémonies, comme il est écrit de façon fameuse “Mais que le bon droit jaillisse comme l'eau, la justice comme un torrent qui ne tarit point” (Amos 5:24).
Bien que les prophéties d’Amos comportent largement des mises en garde de destruction dévastatrices, le livre conclut par une vision remplie d’espoir : après le jugement, D.ieu restaurera Israël et renouvellera Son alliance avec le peuple.
Citation de la semaine
“De la perspective de la perfection personnelle, le Nazir est bon est saint. Mais de la perspective de la foi juive en tant que telle, une telle vie n’est pas idéale. Le judaïsme veut que nous célébrions la vie, et non pas s’en défaire.”
Le Nazir, Nasso, Covenant & Conversation
Réflexions supplémentaires
Êtes-vous impliqué dans des activités de justice sociale ? Sinon, quelles petites activités pourriez-vous ajouter à votre semaine pour faire la différence ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’aventure juive
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