Dans Vayakhel, nous rencontrons pour la deuxième fois l’homme qui est devenu le symbole de l’artiste dans le judaïsme, un homme du nom de Betzalel. Betzalel, avec l’aide d’Oholiab, construirait le Tabernacle et ses accessoires et qui serait glorifié à travers les siècles comme l'artisan inspiré qui usa de ses compétences pour la gloire de D.ieu. Le judaïsme ne discute que rarement de l'importance de la dimension visuelle. Notre D.ieu ne peut pas être vu, Il transcende l’univers. Notre religion est basée sur les mots, pas sur les images.
Étant donné la connexion intense entre l’art et la religion, jusqu’aux environs du 18e siècle, fabriquer des images était potentiellement perçu comme idolâtre. D'où le deuxième des Dix commandements de ne pas faire des images. Cette préoccupation persista bien après l’ère biblique. Les Grecs, qui atteignirent une excellence inégalée dans les arts visuels étaient encore, dans la sphère religieuse, un peuple païen de mythe et de mystère, alors que les Romains avaient une tendance troublante à transformer les Césars en divinités et à ériger des statues d’eux.
Cependant, la dimension visuelle était toujours présente dans le judaïsme jusqu’à un certain point. D’abord, il y a des symboles visuels, comme les tsitsit et les téfilines. Ensuite, selon les Sages, il existe une “méta-mitsva” connue sous le nom de ‘hidour mitsva, c’est-à-dire “d’embellir le commandement”, pour s’assurer que tous les objets utilisés dans l’accomplissement d’un commandement soient aussi beaux que possible. Le symbole le plus significatif de la dimension esthétique dans la Torah fut dans le Michkan lui-même, ses structures et ses tentures, son ameublement, les chérubins au-dessus de l’arche, la ménora et les vêtements des prêtres et du grand prêtre, pour la dignité et la beauté.
Le Rambam a écrit dans le Guide des égarés que la plupart des gens sont influencés par des considérations esthétiques, et c’est pour cela que le Sanctuaire fut conçu pour inspirer admiration et émerveillement ; c’est pour cela qu’une lumière perpétuelle y brûlait, que les robes sacerdotales étaient aussi impressionnantes, qu’il y avait de la musique incarnée par la chorale des Lévi et que l’encens était brûlé pour couvrir l’odeur des sacrifices. Dans une autre œuvre, le Rambam a même fait allusion au pouvoir thérapeutique de la beauté et de son importance pour contrer la dépression. En résumé, l’art est un baume pour l’âme et s’est entremêlé à notre appréciation moderne pour l’artisanat biblique.
Le nom Betzalel fut adopté par l’artiste Boris Schatz pour l’école des Arts et Métiers qu’il fonda en Israël en 1906, un endroit qui la régénération juive sur sa terre. Rav Kook nota que ce n’est qu’en Israël qu’un judaïsme esthétique authentique émergerait, renforcé par la spiritualité juive. L’art en hébreu, omanout, a une connexion sémantique avec émouna, “foi” ou “fidélité”. Un vrai artiste est à la fois fidèle à ses matériaux et à la tâche, qui nous enseigne de “Voir le monde dans un grain de sable, et un paradis dans une fleur sauvage.”
Le nom Betzalel signifie “dans l’ombre de D.ieu.” L’art est l’ombre projetée par le rayonnement de D.ieu qui imprègne toute chose. Et comme Goethe l’a dit : “Là où il existe beaucoup de lumière, l’ombre est profonde.” Lorsque l’art nous permet de voir les merveilles de la création comme l'œuvre divine et l’être humain comme l’image de D.ieu, il devient une partie importante de la vie religieuse, à une condition. Les grecs croient en la sainteté de la beauté. Les juifs croient en la hadrat kodech, la beauté de la sainteté : pas l’art en tant que but en soit, mais l’art comme une révélation du talent artistique du Créateur. C’est ainsi que la omanout sublime la émouna, et que l’art ajoute de l’émerveillement à la foi.
Questions à poser à la table de Chabbat
Comment l’histoire de Betzalel nous inspire-t-elle à utiliser nos talents à bon escient ?
Pouvez-vous réfléchir à d’autres moments dans le Tanakh où quelqu’un utilise ses talents “artistiques” pour se lier à leur spiritualité ?
Rav Kook croyait en la connexion profonde entre l’art et la spiritualité. Comment l’art peut-il nous aider à exprimer ou à comprendre nos croyances spirituelles ?
La paracha en bref
Moché rassembla les Bné Israël pour leur rappeler l’importance d’observer le Chabbat. Il discute ensuite de la construction du Michkan. La communauté offre des matériaux comme de l’or, de l’argent, du cuivre, de la laine colorée, du lin, des peaux animales, du bois, de l’huile d’olive, des épices et des pierres précieuses. Ils en donnent tellement qu’ils se voient ordonner d’arrêter !
Une équipe d’artisans compétents, choisis pour leur sagesse et leurs qualités de cœur, entreprennent la construction du Michkan et de son contenu suivant les plans détaillés des parachiot précédentes.
Ils construisent trois couches pour le toit, assemblent 48 panneaux en or plaqué pour les murs, et mettent en place 100 bases d’argent pour la stabilité. Ils créent le Parochet et le Masach.
Les artisans façonnent également l’Aron avec sa couverture ornée de chérubins, une table pour le pain, une ménora à sept branches avec une huile spécialement préparée, un mizbéa’h doré pour l’encens, une huile d’onction, et un mizbéa’h extérieur pour les offrandes brûlées avec tous les outils nécessaires.
La cour est entourée de tentures, de piliers et de socles, et un bassin avec un piédestal fait de miroirs de bronze pour compléter le Michkan, en faisant un endroit sanctifié pour la présence de D.ieu et le culte des Bné Israël.
Les personnages de la paracha
Betzalel : Sage de cœur et de main, artisan de beauté sur commande de D.ieu. Avec des matériaux d’or et d’argent, sa compétence en art n’a pas d’équivalent.
Oholiav : Descend de la tribu de Dan, le bras droit de Betzalel.
Moché : Il obéit aux lois de D.ieu en guide indéfectible des Bné Israël.
Le Parokhet : Un voile si sacré et si fin, séparant le sacré avec style. Une barrière entre l’Aron et l’espace, un symbole de respect dans l’endroit sacré.
Chabbat : Un signe de l’alliance, mu par le temps d’un culte fidèle à D.ieu. Un jour de repos, un jour de relâchement, après six jours de labeur, un jour de paix.
La philosophie de la paracha
Dans la parachat Vayakhel, Rabbi Sacks affirme que l’art représente davantage que quelque chose de beau à regarder : il s’agit d’une manière de se lier à quelque chose de plus grand que nous-même. Il démontre que dans le judaïsme, l’art n’est pas le fait de rendre les choses belles. Il s’agit plutôt d’une manière de sentir proche de D.ieu, même en considérant les lois interdisant de créer des images ou des objets de culte. Betzalel incarne le paradigme de cette idée.
Lorsque Betzalel construisit le Michkan, il agit non pas en tant que créateur mais comme quelqu’un imitant la propre créativité de D.ieu ; de telle sorte que le monde autour de nous soit rempli de sens. Combiner l’art avec nos croyances devient un moyen puissant de ressentir et d’exprimer ce qui est saint et unique, nous aidant à trouver un sens plus profond à la vie.
Comment pouvez-vous utiliser votre créativité intrinsèque pour sublimer le monde qui vous entoure ?
Jouons avec la paracha
“La narration silencieuse” La règle d'or dans cette activité est que, lorsque votre tour arrive, il ne faut pas parler ! Une personne commence une histoire en cercle à l’aide d’un geste ou d’une action au lieu de mots. La personne suivante ajoute son propre geste ou sa propre action à l’histoire.
Cela continue autour du cercle, et permet de créer une histoire silencieuse, collaborative qui encourage communication et créativité.
La paracha en pratique
En s’inspirant de Betzalel et de sa créativité, comment pouvons-nous combiner créativité et foi dans notre vie de tous les jours ? Songez à réserver du temps chaque semaine à concevoir quelque chose avec concentration, que ce soit du dessin, de l'écriture, de l’art ou même de la cuisine.
Il ne s’agit pas de perfection ou de compétence, mais plutôt d’exprimer votre intériorité et votre connexion à quelque chose de plus grand. Comme Betzalel le fit avec le Michkan, infusez vos créations de sens, considérez-les comme des extensions de votre spiritualité.
Une autre manière d’appliquer l’art de Betzalel à votre vie est de transformer votre Michkan personnel ou votre foyer en un espace qui reflète la beauté de la sainteté. Cela pourrait consister à créer de l’art qui reflète vos valeurs familiales ou la pensée juive.
Enfin, impliquez-vous dans votre communauté pour des projets artistiques qui embellissent vos espaces communs ou qui soutiennent les nécessiteux. De tels projets renforcent les liens et élèvent l’esprit de la communauté, incarnant l’idée que l’art - lorsqu’il est aligné sur la foi - devient un outil puissant du bien.
Parabole sur la paracha
L’artiste qui éclaira les ténèbres
Durant la Shoah, une période très difficile dans l’histoire du peuple juif, il existait un endroit qui s’appelait Theresienstadt ou plusieurs personnes devaient vivre dans des conditions très précaires. Notre histoire commence ici, à Theresienstad, où une femme extraordinaire du nom de Friedl Dicker-Brandeis apporta lumière et espoir aux personnes en difficulté à travers le pouvoir de l’art.
Friedl était une artiste talentueuse et idéaliste qui croyait en la magie de la peinture et du dessin. Lorsqu’elle arriva à Theresienstadt, elle devait voyager léger. Au lieu d’apporter des outils de tous les jours comme des brosses à dent et des vêtements propres, elle choisit de remplir ses valises de pinceaux et de matériel artistique. Elle savait que même dans les endroits les plus sombres, l’art pouvait apporter de la joie et aider les gens à exprimer leurs sentiments et leurs rêves.
Friedl commença à enseigner l’art aux enfants qui s’y trouvaient. Elle transformait des pièces étroites et bondées en lieux où l'imagination était libre. À travers ses cours d’art, les enfants trouvaient des moyens de ressentir du bonheur et d’oublier leurs soucis pendant un certain temps. Ils créaient de beaux dessins et de belles peintures qui racontaient les histoires de leur vie, leurs espoirs, et le monde tel qu’il le voyait.
Avant que Friedl ne quitte Theresienstadt, elle cachait deux valises remplies des œuvres des enfants. Après la Shoah, ces valises furent retrouvées et exposées. Elles montrèrent au monde que, même lors des moments les plus difficiles, l’art pouvait apporter du bonheur, de l’espoir et un moyen de raconter nos histoires.
L’histoire de Friedl et l’art de nos enfants nous raconte que la créativité et l’imagination peuvent briller même lorsque les choses semblent sombres. Il s’agit d’un rappel de l’importance de trouver des moyens de nous exprimer et de nous soutenir les uns les autres, de quelque façon que ce soit.
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous...?
...si vous étiez un artiste choisi spécialement pour peindre la fresque murale centrale de votre quartier ? Quel message voudriez-vous partager avec le monde à travers votre art ? Comment commenceriez-vous ?
Devinette sur la paracha
Q. Quel âge Betzalel avait-il lorsqu’il construisit le Michkan?
R. Il avait 13 ans.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’ombre de D.ieu
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Main Essay
Vayakhel
L’ombre de D.ieu
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Dans Vayakhel, nous rencontrons pour la deuxième fois l’homme qui est devenu le symbole de l’artiste dans le judaïsme, un homme du nom de Betzalel. Betzalel, avec l’aide d’Oholiab, construirait le Tabernacle et ses accessoires et qui serait glorifié à travers les siècles comme l'artisan inspiré qui usa de ses compétences pour la gloire de D.ieu. Le judaïsme ne discute que rarement de l'importance de la dimension visuelle. Notre D.ieu ne peut pas être vu, Il transcende l’univers. Notre religion est basée sur les mots, pas sur les images.
Étant donné la connexion intense entre l’art et la religion, jusqu’aux environs du 18e siècle, fabriquer des images était potentiellement perçu comme idolâtre. D'où le deuxième des Dix commandements de ne pas faire des images. Cette préoccupation persista bien après l’ère biblique. Les Grecs, qui atteignirent une excellence inégalée dans les arts visuels étaient encore, dans la sphère religieuse, un peuple païen de mythe et de mystère, alors que les Romains avaient une tendance troublante à transformer les Césars en divinités et à ériger des statues d’eux.
Cependant, la dimension visuelle était toujours présente dans le judaïsme jusqu’à un certain point. D’abord, il y a des symboles visuels, comme les tsitsit et les téfilines. Ensuite, selon les Sages, il existe une “méta-mitsva” connue sous le nom de ‘hidour mitsva, c’est-à-dire “d’embellir le commandement”, pour s’assurer que tous les objets utilisés dans l’accomplissement d’un commandement soient aussi beaux que possible. Le symbole le plus significatif de la dimension esthétique dans la Torah fut dans le Michkan lui-même, ses structures et ses tentures, son ameublement, les chérubins au-dessus de l’arche, la ménora et les vêtements des prêtres et du grand prêtre, pour la dignité et la beauté.
Le Rambam a écrit dans le Guide des égarés que la plupart des gens sont influencés par des considérations esthétiques, et c’est pour cela que le Sanctuaire fut conçu pour inspirer admiration et émerveillement ; c’est pour cela qu’une lumière perpétuelle y brûlait, que les robes sacerdotales étaient aussi impressionnantes, qu’il y avait de la musique incarnée par la chorale des Lévi et que l’encens était brûlé pour couvrir l’odeur des sacrifices. Dans une autre œuvre, le Rambam a même fait allusion au pouvoir thérapeutique de la beauté et de son importance pour contrer la dépression. En résumé, l’art est un baume pour l’âme et s’est entremêlé à notre appréciation moderne pour l’artisanat biblique.
Le nom Betzalel fut adopté par l’artiste Boris Schatz pour l’école des Arts et Métiers qu’il fonda en Israël en 1906, un endroit qui la régénération juive sur sa terre. Rav Kook nota que ce n’est qu’en Israël qu’un judaïsme esthétique authentique émergerait, renforcé par la spiritualité juive. L’art en hébreu, omanout, a une connexion sémantique avec émouna, “foi” ou “fidélité”. Un vrai artiste est à la fois fidèle à ses matériaux et à la tâche, qui nous enseigne de “Voir le monde dans un grain de sable, et un paradis dans une fleur sauvage.”
Le nom Betzalel signifie “dans l’ombre de D.ieu.” L’art est l’ombre projetée par le rayonnement de D.ieu qui imprègne toute chose. Et comme Goethe l’a dit : “Là où il existe beaucoup de lumière, l’ombre est profonde.” Lorsque l’art nous permet de voir les merveilles de la création comme l'œuvre divine et l’être humain comme l’image de D.ieu, il devient une partie importante de la vie religieuse, à une condition. Les grecs croient en la sainteté de la beauté. Les juifs croient en la hadrat kodech, la beauté de la sainteté : pas l’art en tant que but en soit, mais l’art comme une révélation du talent artistique du Créateur. C’est ainsi que la omanout sublime la émouna, et que l’art ajoute de l’émerveillement à la foi.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
Moché rassembla les Bné Israël pour leur rappeler l’importance d’observer le Chabbat. Il discute ensuite de la construction du Michkan. La communauté offre des matériaux comme de l’or, de l’argent, du cuivre, de la laine colorée, du lin, des peaux animales, du bois, de l’huile d’olive, des épices et des pierres précieuses. Ils en donnent tellement qu’ils se voient ordonner d’arrêter !
Une équipe d’artisans compétents, choisis pour leur sagesse et leurs qualités de cœur, entreprennent la construction du Michkan et de son contenu suivant les plans détaillés des parachiot précédentes.
Ils construisent trois couches pour le toit, assemblent 48 panneaux en or plaqué pour les murs, et mettent en place 100 bases d’argent pour la stabilité. Ils créent le Parochet et le Masach.
Les artisans façonnent également l’Aron avec sa couverture ornée de chérubins, une table pour le pain, une ménora à sept branches avec une huile spécialement préparée, un mizbéa’h doré pour l’encens, une huile d’onction, et un mizbéa’h extérieur pour les offrandes brûlées avec tous les outils nécessaires.
La cour est entourée de tentures, de piliers et de socles, et un bassin avec un piédestal fait de miroirs de bronze pour compléter le Michkan, en faisant un endroit sanctifié pour la présence de D.ieu et le culte des Bné Israël.
Les personnages de la paracha
Betzalel : Sage de cœur et de main, artisan de beauté sur commande de D.ieu. Avec des matériaux d’or et d’argent, sa compétence en art n’a pas d’équivalent.
Oholiav : Descend de la tribu de Dan, le bras droit de Betzalel.
Moché : Il obéit aux lois de D.ieu en guide indéfectible des Bné Israël.
Le Parokhet : Un voile si sacré et si fin, séparant le sacré avec style. Une barrière entre l’Aron et l’espace, un symbole de respect dans l’endroit sacré.
Chabbat : Un signe de l’alliance, mu par le temps d’un culte fidèle à D.ieu. Un jour de repos, un jour de relâchement, après six jours de labeur, un jour de paix.
La philosophie de la paracha
Dans la parachat Vayakhel, Rabbi Sacks affirme que l’art représente davantage que quelque chose de beau à regarder : il s’agit d’une manière de se lier à quelque chose de plus grand que nous-même. Il démontre que dans le judaïsme, l’art n’est pas le fait de rendre les choses belles. Il s’agit plutôt d’une manière de sentir proche de D.ieu, même en considérant les lois interdisant de créer des images ou des objets de culte. Betzalel incarne le paradigme de cette idée.
Lorsque Betzalel construisit le Michkan, il agit non pas en tant que créateur mais comme quelqu’un imitant la propre créativité de D.ieu ; de telle sorte que le monde autour de nous soit rempli de sens. Combiner l’art avec nos croyances devient un moyen puissant de ressentir et d’exprimer ce qui est saint et unique, nous aidant à trouver un sens plus profond à la vie.
Jouons avec la paracha
“La narration silencieuse” La règle d'or dans cette activité est que, lorsque votre tour arrive, il ne faut pas parler ! Une personne commence une histoire en cercle à l’aide d’un geste ou d’une action au lieu de mots. La personne suivante ajoute son propre geste ou sa propre action à l’histoire.
Cela continue autour du cercle, et permet de créer une histoire silencieuse, collaborative qui encourage communication et créativité.
La paracha en pratique
En s’inspirant de Betzalel et de sa créativité, comment pouvons-nous combiner créativité et foi dans notre vie de tous les jours ? Songez à réserver du temps chaque semaine à concevoir quelque chose avec concentration, que ce soit du dessin, de l'écriture, de l’art ou même de la cuisine.
Il ne s’agit pas de perfection ou de compétence, mais plutôt d’exprimer votre intériorité et votre connexion à quelque chose de plus grand. Comme Betzalel le fit avec le Michkan, infusez vos créations de sens, considérez-les comme des extensions de votre spiritualité.
Une autre manière d’appliquer l’art de Betzalel à votre vie est de transformer votre Michkan personnel ou votre foyer en un espace qui reflète la beauté de la sainteté. Cela pourrait consister à créer de l’art qui reflète vos valeurs familiales ou la pensée juive.
Enfin, impliquez-vous dans votre communauté pour des projets artistiques qui embellissent vos espaces communs ou qui soutiennent les nécessiteux. De tels projets renforcent les liens et élèvent l’esprit de la communauté, incarnant l’idée que l’art - lorsqu’il est aligné sur la foi - devient un outil puissant du bien.
Parabole sur la paracha
L’artiste qui éclaira les ténèbres
Durant la Shoah, une période très difficile dans l’histoire du peuple juif, il existait un endroit qui s’appelait Theresienstadt ou plusieurs personnes devaient vivre dans des conditions très précaires. Notre histoire commence ici, à Theresienstad, où une femme extraordinaire du nom de Friedl Dicker-Brandeis apporta lumière et espoir aux personnes en difficulté à travers le pouvoir de l’art.
Friedl était une artiste talentueuse et idéaliste qui croyait en la magie de la peinture et du dessin. Lorsqu’elle arriva à Theresienstadt, elle devait voyager léger. Au lieu d’apporter des outils de tous les jours comme des brosses à dent et des vêtements propres, elle choisit de remplir ses valises de pinceaux et de matériel artistique. Elle savait que même dans les endroits les plus sombres, l’art pouvait apporter de la joie et aider les gens à exprimer leurs sentiments et leurs rêves.
Friedl commença à enseigner l’art aux enfants qui s’y trouvaient. Elle transformait des pièces étroites et bondées en lieux où l'imagination était libre. À travers ses cours d’art, les enfants trouvaient des moyens de ressentir du bonheur et d’oublier leurs soucis pendant un certain temps. Ils créaient de beaux dessins et de belles peintures qui racontaient les histoires de leur vie, leurs espoirs, et le monde tel qu’il le voyait.
Avant que Friedl ne quitte Theresienstadt, elle cachait deux valises remplies des œuvres des enfants. Après la Shoah, ces valises furent retrouvées et exposées. Elles montrèrent au monde que, même lors des moments les plus difficiles, l’art pouvait apporter du bonheur, de l’espoir et un moyen de raconter nos histoires.
L’histoire de Friedl et l’art de nos enfants nous raconte que la créativité et l’imagination peuvent briller même lorsque les choses semblent sombres. Il s’agit d’un rappel de l’importance de trouver des moyens de nous exprimer et de nous soutenir les uns les autres, de quelque façon que ce soit.
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous...?
...si vous étiez un artiste choisi spécialement pour peindre la fresque murale centrale de votre quartier ? Quel message voudriez-vous partager avec le monde à travers votre art ? Comment commenceriez-vous ?
Devinette sur la paracha
Q. Quel âge Betzalel avait-il lorsqu’il construisit le Michkan?
R. Il avait 13 ans.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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