Même avant leur naissance, Jacob et Esaü luttaient dans le ventre de leur mère, destinés à être des adversaires éternels. En grandissant, Esaü devint un habile chasseur, un homme des champs aimé par Isaac, tandis que Jacob était réservé, plus enclin à l’étude de la Torah, et préféré par Rebecca. Le favoritisme de Rebecca envers Isaac fut encouragé par une prophétie divine reçue avant la naissance des jumeaux, qui a révélé que ses enfants seraient les fondateurs de deux nations distinctes, avec l’aîné qui en viendra à servir le plus jeune.
Et malgré l’ascendance annoncée de leur plus jeune fils, l’amour d’Isaac envers Esaü a persisté. Il a persisté malgré la personnalité fourbe d’Esaü et sa nature trompeuse. Et ce, malgré la prophétie selon laquelle Jacob était destiné à être plus grand que son frère ; et que la mère de Jacob affichait clairement sa préférence pour Jacob.
Plusieurs interprétations de la relation entre Isaac et Esaü peuvent clarifier cette dynamique particulière. Rachi suggère qu’Isaac fut trompé par Esaü, qui faisait preuve d’une fausse piété. Par exemple, Rachi dit qu’Esaü posait des questions à propos de la dîme sur le sel et de la paille, pour tromper Isaac et lui faire croire qu’il était religieux. Et si vous vous demandez pourquoi Esaü ne pouvait pas tromper Rebecca, il est dit qu’elle avait de l’expérience en matière de ruse “grâce” à Lavan, son frère sournois.
Cette lecture du texte implique une certaine naïveté de la part de Isaac, et souligne la profondeur de son amour pour Esaü.
Une autre perspective suggère quelque chose de sensiblement différent. Isaac connaissait la vraie nature d’Esaü, mais il l’aimait quand même. Cette interprétation concorde avec le conseil de Rav Avraham Yitzchak Kook d’aimer un enfant rebelle bien plus qu’un enfant qui reste sur le droit chemin. Selon cette interprétation, l’amour d’Isaac incarnait l’impératif moral de la parentalité, afin de ne pas délaisser un enfant rebelle : l’amour inconditionnel.
Rabbi Chimon ben Gamliel note que les liens d’Esaü avec Isaac étaient inhabituellement profonds, et qu’il faisait preuve de dévouement exceptionnel envers son père. En effet, grâce à la force de ce lien, la Torah ordonne aux israélites de respecter les descendants d’Esaü, les édomites, et d’éviter de mener des guerres contre eux.
Comment devons-nous donc considérer le favoritisme d’Isaac envers Esaü ? Esaü lui rendait la pareille en termes d’amour ; mais il demeurait Esaü, le chasseur, l’homme des champs, pas l’homme qui allait faire perdurer l’alliance exigeante avec D.ieu et les sacrifices spirituels requis. Comme Rabbi Sacks l’a expliqué, tous les enfants ne suivent pas forcément le chemin de leurs parents. Si c’était l’intention d’Isaac qu’Esaü suive cette voie, il échoua.
Pour autant, il existe des réponses honorables à l’échec. Aimer vos enfants, peu importe ce qu’ils deviennent, est certainement une réponse honorable, car c’est de cette façon que D.ieu nous aime.
Questions à poser à la table de Chabbat
Quel fut le résultat positif de l’amour qu’Isaac portait envers Esaü ?
Isaac et Rebecca étaient-ils des parents différents en raison de leurs frères rebelles respectifs ?
Rabbi Sacks se demande si Rebecca a révélé la prédiction à Isaac. Que pensez-vous ? Pouvez-vous trouver d’autres exemples dans la Torah où Rivka et Isaac se parlent ?
La paracha en bref
Isaac se marie avec Rebecca, ils espèrent avoir des enfants et attendent de nombreuses années pour cela. Finalement, ils reçoivent la réponse à leurs prières. Enceinte, Rebecca ressent une lutte intestine et D.ieu l’informe qu’elle donnera naissance à des jumeaux, les fondateurs de deux nations distinctes, un peuple sera plus puissant que l’autre et l’aîné obéira au plus jeune.
Esaü est né en premier, roux et velu, suivi de Jacob, qui tient le talon de son frère en sortant du ventre. En grandissant, Esaü est préféré par son père, tandis que Jacob est préféré par sa mère. Un jour, Esaü revient affamé des champs. Faisant preuve de peu d’intérêt pour son héritage, il vend son droit d’aînesse à Jacob pour un plat de lentilles.
Alors qu’Isaac vieillit et que sa vision s'affaiblit, il décide de bénir Esaü. Cependant, Rebecca déguise Jacob en Esaü, et Jacob reçoit à la place de son frère la bénédiction de prospérité et de leadership. Esaü est décontenancé et supplie de recevoir également une bénédiction. Isaac lui dit qu’il vivra par l’épée et qu’il servira son frère, mais qu’il sera en fin de compte libéré.
Esaü jure de se venger contre Jacob et envisage de le tuer, mais pas du vivant de son père. Rebecca agit à nouveau pour protéger Jacob, lui disant de fuir de la maison. Elle l’envoit chez son frère Lavan, et espère qu’il y sera en sécurité, et qu’il y trouvera aussi une épouse.
Les personnages de la paracha
Isaac : Le deuxième maillon dans la chaîne de la nation juive. Sa vision s'affaiblit mais son amour est indéfectible.
Rebecca : En coulisses, avec une intuition sans pareille, Rivka s’investit dans l’avenir.
Jacob : Attend calmement et patiemment pour son heure, et un s(o)uper cuisinier de lentilles.
Esaü : Affamé pour la chasse, pour l’amour de son père, et pour un bol de soupe chaud. N’a pas faim pour le droit d’aînesse.
La philosophie de la paracha
Il existe un vieil adage : la pomme ne tombe pas loin de l’arbre. C’est-à-dire que les enfants ressemblent souvent à leurs parents d’une manière ou d’une autre. Que ce soit dans les manières, les valeurs ou autre, Isaac a continué sur la trajectoire de son père, Abraham, qui s’est rendu en Égypte lors d’une famine, creusant des puits et servant Hachem. À l’opposé, considérant leur héritage historique, on peut penser qu’aucun père et fils ne peuvent être moins compatibles qu’Esaü et Isaac. Cependant, Esaü a d’une manière ou d’une autre réussi à gagner l’affection et la faveur de son père.
Rabbi Sacks explore cette contradiction fascinante. Isaac savait-il vraiment à quel point Esaü était différent et immoral ? Peut-être l’aimait-il malgré - ou en raison - de leurs différences ? Rabbi Sacks conclut qu’il s’agit de la deuxième raison. L’amour qu’un parent éprouve pour ses enfants devrait transcender leurs différences. Il en est de même de l’amour qu’éprouve D.ieu envers le peuple juif.
Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch releva une fois la chose suivante : si Isaac et Rebecca avaient étudié la nature d’Esaü et s’étaient demandés comment même quelqu’un comme Esaü pouvait apprendre à honorer D.ieu… cet homme imposant ne serait pas seulement devenu un chasseur hors pair, mais un vrai homme de D.ieu. Comment cette philosophie s’inscrit-elle dans la vision de Rabbi Sacks sur Esaü ?
Jouons avec la paracha
Jouons au “Bingo humain”. Rabbi Sacks a compris la relation nuancée entre Isaac et Esaü. Nous avons tous nos différences, mais se concentrer sur nos points communs est souvent la meilleure manière de travailler une relation.
Dans ce jeu, les joueurs reçoivent des cartes de bingo remplis de déclarations personnelles variées (par exemple, “a visité Israël”, “aime cuisiner”, “joue au basketball”). L’objectif est de trouver d’autres personnes qui “matchent” avec ces déclarations. Les joueurs se mélangent et posent des questions aux autres joueurs pour découvrir qui correspond avec chaque description. La première personne à compléter une rangée, une colonne ou une ligne diagonale sur leur carte crie “Bingo !”
Le jeu peut être utilisé comme un très bon moyen de “briser la glace”. Il nécessite une préparation avant Shabbat !
La paracha en pratique
Comment pouvons-nous aimer ceux qui semblent avoir des différences incompatibles avec nous ? S’il est admirable d’essayer, réussir peut être d’une difficulté extrême.
Il est souvent utile de commencer à chercher à mieux comprendre l’autre. Avoir recours à des questions ouvertes peut être un très bon moyen de s’y prendre. Voici quelques exemples :
Explorer des perspectives :
“Peux-tu me dire ce en quoi tu crois le plus (ou à quoi accordes-tu le plus de valeur), et pourquoi ces croyances ou ces valeurs sont-elles importantes pour toi ?”
Comprendre des expériences de vie :
“Quelles expériences ont fait ce que tu es aujourd’hui, et comment penses-tu qu’elles ont influencé tes choix les plus importants ?”
Chercher des points communs :
“Dans quelle mesure penses-tu que nos aspirations ou nos défis pourraient être semblables ?”
Isaac et Esaü furent père et fils avec bien peu de ressemblances. Mais ils ont trouvé des points communs et un respect commun.
Une autre leçon importante de la paracha de cette semaine est celle de kibboud av vaeim. Honorer nos parents est l’un des dix commandements, mais un exemple bien antérieur qu’on nous enseigne en tant qu’enfant qui a honoré son père est celui d’Esaü, et le respect qu’il a conféré à son père Isaac.
Parabole sur la paracha
Danser dans les temps sombres : un mariage mémorable
Voici une histoire sur un enseignant célèbre dont le nom pourrait vous parler : Rabbi Jonathan Sacks.
Rabbi Sacks était un enseignant, un philosophe, un parent et une personne qui a toujours enseigné la bonté et la vérité à son entourage. Parfois, lorsque nous pensons à des rabbins importants, des érudits ou même des célébrités, il peut être difficile d’imaginer leurs réactions à des situations de la vie de tous les jours. Bien, voici une belle histoire qui embrasse l’essence des enseignements de Rabbi Sacks.
Un jour, lors d’une visite dans une école d’Amérique du Nord, Rabbi Sacks s’est réuni avec le corps éducatif pour entendre leurs questions et leurs préoccupations. Alors que la rencontre touchait à sa fin, l’un des enseignants demanda à Rabbi Sacks, “Que diriez-vous à un jeune étudiant qui vous dit qu’il ne croit plus en D.ieu parce qu’un de ses parents est décédé ?”
Eh bien… Quelle question difficile ! Avec toutes les magnifiques œuvres littéraires qu’il a écrites, Rabbi Sacks aurait pu se citer lui-même, la Bible ou encore un grand philosophe sur l’importance d’une foi inébranlable, de croire en D.ieu et de rester fidèle à sa foi quoi qu’il arrive. Mais savez-vous ce qu’il dit quand on lui posa cette question ? Rabbi Sacks regarda ses chaussures, s’arrêta pendant ce qui sembla être un long moment. Puis il leva la tête et dit simplement, “Je lui ferais un câlin.”
Quelle réponse ! Cela révèle un homme qui se comporta avec amour et bonté, en toutes circonstances. Rabbi Sacks embrassa l’humanité sous toutes ses formes. Tout comme Isaac continua de faire preuve d’amour et de bonté envers Esaü, malgré leurs grandes différences de personnalité et de systèmes de croyance, Rabbi Sacks savait comment soutenir les individus lors de leurs périodes les plus sensibles et vulnérables, et de quelle façon répondre à chaque personne individuellement.
Un enseignant naturel, un pionnier, et un père spirituel à tant de personnes, voilà l’un des nombreux héritages fondamentaux de Rabbi Jonathan Sacks.
Devinette sur la paracha
Q. Des parents juifs donnent naissance à des jumeaux en bonne santé. Mais le plus jeune frère a sa brit mila un jour avant le premier-né. Pourquoi ?
R. Le premier jumeau est né au crépuscule entre vendredi et Chabbat. La naissance du plus jeune jumeau a eu lieu Chabbat ainsi que sa brit mila, lorsqu’il avait 8 jours. Mais le premier-né aura sa brit mila le dimanche, puisqu’il y a un doute s’il avait 7 ou 9 jours à Chabbat.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Pourquoi Isaac aimait-il Esaü ?
Family Edition
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Toledot
Pourquoi Isaac aimait-il Esaü ?
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/toldot/pourquoi-isaac-aimait-il-esau.
Même avant leur naissance, Jacob et Esaü luttaient dans le ventre de leur mère, destinés à être des adversaires éternels. En grandissant, Esaü devint un habile chasseur, un homme des champs aimé par Isaac, tandis que Jacob était réservé, plus enclin à l’étude de la Torah, et préféré par Rebecca. Le favoritisme de Rebecca envers Isaac fut encouragé par une prophétie divine reçue avant la naissance des jumeaux, qui a révélé que ses enfants seraient les fondateurs de deux nations distinctes, avec l’aîné qui en viendra à servir le plus jeune.
Et malgré l’ascendance annoncée de leur plus jeune fils, l’amour d’Isaac envers Esaü a persisté. Il a persisté malgré la personnalité fourbe d’Esaü et sa nature trompeuse. Et ce, malgré la prophétie selon laquelle Jacob était destiné à être plus grand que son frère ; et que la mère de Jacob affichait clairement sa préférence pour Jacob.
Plusieurs interprétations de la relation entre Isaac et Esaü peuvent clarifier cette dynamique particulière. Rachi suggère qu’Isaac fut trompé par Esaü, qui faisait preuve d’une fausse piété. Par exemple, Rachi dit qu’Esaü posait des questions à propos de la dîme sur le sel et de la paille, pour tromper Isaac et lui faire croire qu’il était religieux. Et si vous vous demandez pourquoi Esaü ne pouvait pas tromper Rebecca, il est dit qu’elle avait de l’expérience en matière de ruse “grâce” à Lavan, son frère sournois.
Cette lecture du texte implique une certaine naïveté de la part de Isaac, et souligne la profondeur de son amour pour Esaü.
Une autre perspective suggère quelque chose de sensiblement différent. Isaac connaissait la vraie nature d’Esaü, mais il l’aimait quand même. Cette interprétation concorde avec le conseil de Rav Avraham Yitzchak Kook d’aimer un enfant rebelle bien plus qu’un enfant qui reste sur le droit chemin. Selon cette interprétation, l’amour d’Isaac incarnait l’impératif moral de la parentalité, afin de ne pas délaisser un enfant rebelle : l’amour inconditionnel.
Rabbi Chimon ben Gamliel note que les liens d’Esaü avec Isaac étaient inhabituellement profonds, et qu’il faisait preuve de dévouement exceptionnel envers son père. En effet, grâce à la force de ce lien, la Torah ordonne aux israélites de respecter les descendants d’Esaü, les édomites, et d’éviter de mener des guerres contre eux.
Comment devons-nous donc considérer le favoritisme d’Isaac envers Esaü ? Esaü lui rendait la pareille en termes d’amour ; mais il demeurait Esaü, le chasseur, l’homme des champs, pas l’homme qui allait faire perdurer l’alliance exigeante avec D.ieu et les sacrifices spirituels requis. Comme Rabbi Sacks l’a expliqué, tous les enfants ne suivent pas forcément le chemin de leurs parents. Si c’était l’intention d’Isaac qu’Esaü suive cette voie, il échoua.
Pour autant, il existe des réponses honorables à l’échec. Aimer vos enfants, peu importe ce qu’ils deviennent, est certainement une réponse honorable, car c’est de cette façon que D.ieu nous aime.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
Isaac se marie avec Rebecca, ils espèrent avoir des enfants et attendent de nombreuses années pour cela. Finalement, ils reçoivent la réponse à leurs prières. Enceinte, Rebecca ressent une lutte intestine et D.ieu l’informe qu’elle donnera naissance à des jumeaux, les fondateurs de deux nations distinctes, un peuple sera plus puissant que l’autre et l’aîné obéira au plus jeune.
Esaü est né en premier, roux et velu, suivi de Jacob, qui tient le talon de son frère en sortant du ventre. En grandissant, Esaü est préféré par son père, tandis que Jacob est préféré par sa mère. Un jour, Esaü revient affamé des champs. Faisant preuve de peu d’intérêt pour son héritage, il vend son droit d’aînesse à Jacob pour un plat de lentilles.
Alors qu’Isaac vieillit et que sa vision s'affaiblit, il décide de bénir Esaü. Cependant, Rebecca déguise Jacob en Esaü, et Jacob reçoit à la place de son frère la bénédiction de prospérité et de leadership. Esaü est décontenancé et supplie de recevoir également une bénédiction. Isaac lui dit qu’il vivra par l’épée et qu’il servira son frère, mais qu’il sera en fin de compte libéré.
Esaü jure de se venger contre Jacob et envisage de le tuer, mais pas du vivant de son père. Rebecca agit à nouveau pour protéger Jacob, lui disant de fuir de la maison. Elle l’envoit chez son frère Lavan, et espère qu’il y sera en sécurité, et qu’il y trouvera aussi une épouse.
Les personnages de la paracha
Isaac : Le deuxième maillon dans la chaîne de la nation juive. Sa vision s'affaiblit mais son amour est indéfectible.
Rebecca : En coulisses, avec une intuition sans pareille, Rivka s’investit dans l’avenir.
Jacob : Attend calmement et patiemment pour son heure, et un s(o)uper cuisinier de lentilles.
Esaü : Affamé pour la chasse, pour l’amour de son père, et pour un bol de soupe chaud. N’a pas faim pour le droit d’aînesse.
La philosophie de la paracha
Il existe un vieil adage : la pomme ne tombe pas loin de l’arbre. C’est-à-dire que les enfants ressemblent souvent à leurs parents d’une manière ou d’une autre. Que ce soit dans les manières, les valeurs ou autre, Isaac a continué sur la trajectoire de son père, Abraham, qui s’est rendu en Égypte lors d’une famine, creusant des puits et servant Hachem. À l’opposé, considérant leur héritage historique, on peut penser qu’aucun père et fils ne peuvent être moins compatibles qu’Esaü et Isaac. Cependant, Esaü a d’une manière ou d’une autre réussi à gagner l’affection et la faveur de son père.
Rabbi Sacks explore cette contradiction fascinante. Isaac savait-il vraiment à quel point Esaü était différent et immoral ? Peut-être l’aimait-il malgré - ou en raison - de leurs différences ? Rabbi Sacks conclut qu’il s’agit de la deuxième raison. L’amour qu’un parent éprouve pour ses enfants devrait transcender leurs différences. Il en est de même de l’amour qu’éprouve D.ieu envers le peuple juif.
Jouons avec la paracha
Jouons au “Bingo humain”. Rabbi Sacks a compris la relation nuancée entre Isaac et Esaü. Nous avons tous nos différences, mais se concentrer sur nos points communs est souvent la meilleure manière de travailler une relation.
Dans ce jeu, les joueurs reçoivent des cartes de bingo remplis de déclarations personnelles variées (par exemple, “a visité Israël”, “aime cuisiner”, “joue au basketball”). L’objectif est de trouver d’autres personnes qui “matchent” avec ces déclarations. Les joueurs se mélangent et posent des questions aux autres joueurs pour découvrir qui correspond avec chaque description. La première personne à compléter une rangée, une colonne ou une ligne diagonale sur leur carte crie “Bingo !”
Le jeu peut être utilisé comme un très bon moyen de “briser la glace”. Il nécessite une préparation avant Shabbat !
La paracha en pratique
Comment pouvons-nous aimer ceux qui semblent avoir des différences incompatibles avec nous ? S’il est admirable d’essayer, réussir peut être d’une difficulté extrême.
Il est souvent utile de commencer à chercher à mieux comprendre l’autre. Avoir recours à des questions ouvertes peut être un très bon moyen de s’y prendre. Voici quelques exemples :
Explorer des perspectives :
“Peux-tu me dire ce en quoi tu crois le plus (ou à quoi accordes-tu le plus de valeur), et pourquoi ces croyances ou ces valeurs sont-elles importantes pour toi ?”
Comprendre des expériences de vie :
“Quelles expériences ont fait ce que tu es aujourd’hui, et comment penses-tu qu’elles ont influencé tes choix les plus importants ?”
Chercher des points communs :
“Dans quelle mesure penses-tu que nos aspirations ou nos défis pourraient être semblables ?”
Isaac et Esaü furent père et fils avec bien peu de ressemblances. Mais ils ont trouvé des points communs et un respect commun.
Une autre leçon importante de la paracha de cette semaine est celle de kibboud av vaeim. Honorer nos parents est l’un des dix commandements, mais un exemple bien antérieur qu’on nous enseigne en tant qu’enfant qui a honoré son père est celui d’Esaü, et le respect qu’il a conféré à son père Isaac.
Parabole sur la paracha
Danser dans les temps sombres : un mariage mémorable
Voici une histoire sur un enseignant célèbre dont le nom pourrait vous parler : Rabbi Jonathan Sacks.
Rabbi Sacks était un enseignant, un philosophe, un parent et une personne qui a toujours enseigné la bonté et la vérité à son entourage. Parfois, lorsque nous pensons à des rabbins importants, des érudits ou même des célébrités, il peut être difficile d’imaginer leurs réactions à des situations de la vie de tous les jours. Bien, voici une belle histoire qui embrasse l’essence des enseignements de Rabbi Sacks.
Un jour, lors d’une visite dans une école d’Amérique du Nord, Rabbi Sacks s’est réuni avec le corps éducatif pour entendre leurs questions et leurs préoccupations. Alors que la rencontre touchait à sa fin, l’un des enseignants demanda à Rabbi Sacks, “Que diriez-vous à un jeune étudiant qui vous dit qu’il ne croit plus en D.ieu parce qu’un de ses parents est décédé ?”
Eh bien… Quelle question difficile ! Avec toutes les magnifiques œuvres littéraires qu’il a écrites, Rabbi Sacks aurait pu se citer lui-même, la Bible ou encore un grand philosophe sur l’importance d’une foi inébranlable, de croire en D.ieu et de rester fidèle à sa foi quoi qu’il arrive. Mais savez-vous ce qu’il dit quand on lui posa cette question ? Rabbi Sacks regarda ses chaussures, s’arrêta pendant ce qui sembla être un long moment. Puis il leva la tête et dit simplement, “Je lui ferais un câlin.”
Quelle réponse ! Cela révèle un homme qui se comporta avec amour et bonté, en toutes circonstances. Rabbi Sacks embrassa l’humanité sous toutes ses formes. Tout comme Isaac continua de faire preuve d’amour et de bonté envers Esaü, malgré leurs grandes différences de personnalité et de systèmes de croyance, Rabbi Sacks savait comment soutenir les individus lors de leurs périodes les plus sensibles et vulnérables, et de quelle façon répondre à chaque personne individuellement.
Un enseignant naturel, un pionnier, et un père spirituel à tant de personnes, voilà l’un des nombreux héritages fondamentaux de Rabbi Jonathan Sacks.
Devinette sur la paracha
Q. Des parents juifs donnent naissance à des jumeaux en bonne santé. Mais le plus jeune frère a sa brit mila un jour avant le premier-né. Pourquoi ?
R. Le premier jumeau est né au crépuscule entre vendredi et Chabbat. La naissance du plus jeune jumeau a eu lieu Chabbat ainsi que sa brit mila, lorsqu’il avait 8 jours. Mais le premier-né aura sa brit mila le dimanche, puisqu’il y a un doute s’il avait 7 ou 9 jours à Chabbat.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.