La paracha de cette semaine raconte comment Yossef, méprisé et vendus en esclavage par ses grands frères, devient en fin de compte un puissant dirigeant égyptien. Lorsque ses frères voyagent plus tard en Égypte, ils ne le reconnaissent pas, bien que Yossef les reconnaisse immédiatement.
Cette histoire n’est pas uniquement une narration basique de jalousie et de réconciliation. Rabbi Sacks explique qu’il s’agit plutôt d’un récit de rivalité entre frères, la racine de tous les conflits dans le Séfer Béréchit. D’autres exemples impliquent Caïn et Evel, Yitzhak et Ichmaël et Yaakov et Essav. Dans ces histoires, le plus jeune frère représente la condition juive d’aujourd’hui : diminuée, mal comprise, méprisée mais finalement résiliente.
Les parallèles entre l’histoire de Yossef et celle du peuple juif sont évidents. Le judaïsme, le premier monothéisme, a été suivi par le christianisme et l’islam, qui affirment tous deux de descendre d’Avraham. Cette relation peut également être perçue comme une rivalité entre frères. Tout au long de l’histoire, il y eut des moments d’harmonie relative comme en Espagne médiévale, mais également des moments de conflits extrêmes, par exemple lors des accusations de meurtres rituels, d'expulsions des juifs, et de l’Holocauste.
L’établissement de l’État d’Israël a été la destination du périple juif depuis l’époque d’Avraham, et le foyer du peuple juif depuis l’époque de Yehoshoua. Aucune nation sur terre, à l’exception possible des Chinois, n’a jamais eu une relation aussi longue avec une terre. Mais Israël est confrontée à des menaces existentielles de ses voisins, qui nient son droit d’exister. Depuis le jour où l'État d’Israël fut proclamé en 1948, Israël a toujours été menacé. Ce conflit n’est pas qu’une simple guerre de frontières, il s’agit d’un déni fondamental d’Israël par des groupes comme le Hamas, le Hezbollah, et le gouvernement iranien.
La lutte d’Israël pour la reconnaissance et la paix n’est pas uniquement un problème local mais un enjeu global. Aucune autre nation à l’Onu ne voit son existence remise en cause comme Israël. Et tandis que nous, en tant que juifs, nous nous disputons sur telle ou telle politique, nous ne devrions pas perdre de vue que le plus grand problème est l’existence d’Israël depuis le début.
La résolution de ce conflit ne repose pas sur des débats politiques mais sur un changement fondamental sur la reconnaissance et l’acceptation. L’histoire de Yossef et de ses frères sert de métaphore pour ce parcours, un parcours vers la reconnaissance mutuelle et la paix. Les frères de Yossef ne le reconnurent pas, et jusqu’à temps qu’ils y parviennent, il n’y a pas eu de réparation. Par la même occasion, les nations du monde doivent cesser leurs prises de position fratricides envers Israël et rechercher la paix et la réconciliation. Jusqu’à ce que le droit fondamental à l’existence d’Israël soit accepté, il ne peut pas y avoir de paix, uniquement une série d’attaques qui mèneront à une guerre qui ne se terminera pas jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’État juif.
Le point fondamental de Rabbi Sacks est que la communauté juive, à la fois en Israël et en diaspora, devrait se concentrer sur l’enjeu global. Nous pouvons ne pas être d’accord sur la politique israélienne, et les débats internes sont valides, mais maintenant nous devons concentrer nos énergies sur le fait d’assurer la survie et la reconnaissance d’Israël.
L’histoire de Yossef est un rappel à la résilience et au triomphe final de l’esprit juif, un récit qui continue à se dérouler dans le contexte moderne de l’existence d’Israël et sa quête vers la paix et la reconnaissance.
Questions à poser à la table de Chabbat
Quels autres exemples impactants de rivalité entre frères pouvez-vous trouver dans la Tanakh ?
Pensez à un moment où vous n’étiez pas reconnu pour ce que vous étiez réellement. Comment vous êtes-vous sentis et quel fut le résultat ?
Selon vous, quelles sont les étapes cruciales pour atteindre une vraie paix et une reconnaissance mutuelle au sein de nations et de cultures différentes ?
La paracha en bref
L’histoire de Yossef est un rappel à la résilience et au triomphe final de l’esprit juif, un récit qui continue à se dérouler dans le contexte moderne de l’existence d’Israël et sa quête vers la paix et la reconnaissance.
Pharaon, roi d’Égypte, fait deux rêves troublants. D’abord, il rêve de sept vaches maigres et sept vaches grasses, puis de sept épis de maïs épais et sept épis de maïs flétris. Troublé et confus, il cherche des interprètes. Le maître échanson se rappelle que Yossef (qu’il rencontra en prison) possède ce don.
Yossef est conduit devant Pharaon et il se voit donner une chance d’utiliser ses talents. Il écoute attentivement les rêves de Pharaon, attribuant à D.ieu sa capacité d'interprétation. Puis Yossef prédit que sept années de prospérité seront suivies de sept années de famine, et conseille à Pharaon de commencer à entreposer du blé maintenant, alors qu’il y en a encore en abondance. Pharaon est très impressionné par l’intelligence de Yossef. Il le nomme même vice-roi d’Égypte. Yossef se marie ensuite et a deux fils, Ménaché et Éphraïm.
Sept ans plus tard, lorsque la famine qui avait été prédite frappe, les frères de Yossef, excepté le plus jeune, Binyamin, se dirigent vers l’Égypte pour acheter de la nourriture. Yossef les reconnaît, mais eux ne le reconnaissent pas. Yossef les accuse d’être des espions, arrête Chimon, et demande à ce qu’ils ramènent Binyamin dans un prochain voyage. Yéhouda promet de le protéger et, avec réticence, Yaakov permet à Binyamin d’y aller et les frères reprennent la route de l’Égypte.
À leur deuxième visite, Yossef - son identité toujours dissimulée - les traite avec gentillesse, relâche Chimon et les invite à un dîner. Comme ultime épreuve, Yossef place une coupe en argent dans le sac de Binyamin alors que les frères s’apprêtent à partir. Peu après leur départ, les hommes de Yossef les arrêtent et les accusent de vol. Yossef propose de les laisser partir, excepté Binyamin, qu’il gardera comme son esclave. La paracha se termine ici en suspens, en attendant de voir comment les frères répondent. Ont-il changé, ou vont-ils trahir un autre des fils préférés de Yaakov ?
Les personnages de la paracha
Yossef : Toujours rêveur, et cette fois-ci, il rêve de plans pour préserver un pays de la famine.
Les frères aînés de Yossef : Ils sont venus de loin, et même maintenant, à proximité, le fossé est toujours très grand.
Binyamin : Précédemment le plus jeune et le plus aimé des frères restants. Maintenant un voleur de coupes. Apparemment.
Pharaon : Des vaches maigres et grasses, du maïs flétri et épais. À quoi penses-tu la nuit ?
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks a compris l’importance de l’unité entre frères, et de quelle façon ils doivent se serrer les coudes pour faire face à de plus grands conflits.
Il note que tous les conflits que nous avons vus dans Béréchit, et peut-être même en général, peuvent être reliés à la rivalité entre frères. Cela inclut non seulement des tensions entre juifs, mais également des conflits entre le peuple juif et les autres nations. En fin de compte, qu’il s’agisse de petites altercations ou des guerres à grande échelle, aucun conflit ne peut être résolu pacifiquement sans la capacité à reconnaître, à respecter et à comprendre son prochain.
À quoi ressemble la résolution de conflits ? Selon vous, quelles sont les stratégies pour réconcilier les différences et parvenir à une meilleure reconnaissance face à des désaccords sévères ?
Jouons avec la paracha
Jouons à “Qui est-ce”.
Dans ce jeu, un joueur pense à une personne que tout le monde connaît (cela peut être un membre de la famille, un personnage célèbre, un personnage de l’histoire juive ou d’histoires).
Pour deviner de qui il s’agit, les autres joueurs ne peuvent que poser des questions dont la réponse est oui ou non. Faites le tour du groupe, en posant des questions à tour de rôle. Chaque “non” passe le tour au prochain joueur.
Qui sera le premier à reconnaître le personnage mystérieux ?
La paracha en pratique
Il y a tant d’applications pratiques pour “rivaliser” avec la rivalité entre frères à travers la reconnaissance. Cela se manifeste beaucoup par l’inclusion des autres, l’apprentissage de nos différences, et le développement des relations basées sur les intérêts communs.
Mais en pratique, il existe une application plus profonde de cette idée, et il s’agit là d’apprendre à se reconnaître et apprendre à réconcilier ses propres conflits intérieurs. Cela inclut la compréhension de vos propres forces et faiblesses individuelles, l’affirmation de vos limites avec les autres et la capacité à réfléchir sur sa croissance personnelle.
En effet, il est probable que Yossef ait dû s’engager dans ce type d’exercice pour conserver son identité et sa foi en Égypte, abandonné dans une terre d’une culture et d’une religion étrangères.
La semaine dernière, Yossef était un personnage passif qui rêvait mais n'agissait pas. C’est son entourage qui a causé du changement. Mais vous avez peut-être remarqué que Yossef subit une transformation cette semaine.
Pouvez-vous identifier les forces de Yossef ainsi que le moment où il est parvenu à les reconnaître ? Que considérez-vous être vos propres forces intérieures?
Parabole sur la paracha
Le A à Z de l’amour
Il était une fois, dans un village paisible, deux frères, Ari et Zeke. En grandissant, ils héritèrent des terres cultivées de leur père. Ils les divisèrent bien sûr équitablement, et chacun travaillait sa propre parcelle.
Les années passèrent, Ari se maria et eut six enfants. Il allait souvent cultiver sa terre et pensait à son frère Zeke qui n’avait ni femme ni enfants. Il savait qu’il était béni d’avoir une famille, et se souciait de son frère qui vivait seul.
De l’autre côté de la ferme, Zeke cultivait sa parcelle de terre et pensait à son frère aîné, qui avait beaucoup de personnes à charge, et devait travailler très dur. “Nous ne devrions pas avoir une parcelle semblable”, se dit-il, “La famille d’Ari est bien plus grande que la mienne, et je n’ai pas d’autres bouches à nourrir que la mienne. Sa parcelle devrait être plus grande. Il en a besoin de plus !”
Un soir, ému par cette préoccupation, Zeke prit secrètement un grand sac de blé et l’amena dans l’entrepôt de son frère en se disant, “Cela aidera sûrement la famille de mon grand frère.”
Ce même soir, Ari se souciait lui aussi de l’avenir de son grand frère. Il se leva également du lit. Puis il fit un grand sac de blé et le transporta à l’entrepôt de son frère. “Cela consolera peut-être sa solitude.” se disait Ari.
Le lendemain matin, à leur grande surprise, chaque frère trouva ses propres provisions en blé inchangées malgré leur coup de la veille !
Cet événement mystérieux se produisit à nouveau la nuit suivante ! Puis, la troisième nuit, Ari et Zeke firent des allers-retours, de nombreuses fois avec des sacs de blé. Puis soudainement, les deux hommes se heurtèrent l’un l’autre au sommet d’une montagne, chacun transportant du blé pour l’autre.
L’aube se profila et à la lumière du jour, ils se reconnurent et réalisèrent finalement ce qui s’était produit. Sans un mot, les frères s’enlacèrent, leurs cœurs remplis d’amour et d’appréciation. Ils comprirent qu’en donnant et en se souciant l’un de l’autre, ils avaient reçu un cadeau bien plus grand.
Devinette sur la paracha
Q. Quelle phrase dans la paracha de cette semaine est composée de 6 mots consécutifs qui commencent par la même lettre ?
R. La lettre est Aleph, et la phrase est ‘ich el akhiv aval ashémim anakhnou’ (Béréchit 42:21) c’est-à-dire, ils se sont dits l’un à l’autre, “nous sommes coupables, à cause de ce que nous avons fait à notre frère”.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La rivalité entre frères
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Mikets
La rivalité entre frères
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/mikketz/la-rivalite-entre-freres.
La paracha de cette semaine raconte comment Yossef, méprisé et vendus en esclavage par ses grands frères, devient en fin de compte un puissant dirigeant égyptien. Lorsque ses frères voyagent plus tard en Égypte, ils ne le reconnaissent pas, bien que Yossef les reconnaisse immédiatement.
Cette histoire n’est pas uniquement une narration basique de jalousie et de réconciliation. Rabbi Sacks explique qu’il s’agit plutôt d’un récit de rivalité entre frères, la racine de tous les conflits dans le Séfer Béréchit. D’autres exemples impliquent Caïn et Evel, Yitzhak et Ichmaël et Yaakov et Essav. Dans ces histoires, le plus jeune frère représente la condition juive d’aujourd’hui : diminuée, mal comprise, méprisée mais finalement résiliente.
Les parallèles entre l’histoire de Yossef et celle du peuple juif sont évidents. Le judaïsme, le premier monothéisme, a été suivi par le christianisme et l’islam, qui affirment tous deux de descendre d’Avraham. Cette relation peut également être perçue comme une rivalité entre frères. Tout au long de l’histoire, il y eut des moments d’harmonie relative comme en Espagne médiévale, mais également des moments de conflits extrêmes, par exemple lors des accusations de meurtres rituels, d'expulsions des juifs, et de l’Holocauste.
L’établissement de l’État d’Israël a été la destination du périple juif depuis l’époque d’Avraham, et le foyer du peuple juif depuis l’époque de Yehoshoua. Aucune nation sur terre, à l’exception possible des Chinois, n’a jamais eu une relation aussi longue avec une terre. Mais Israël est confrontée à des menaces existentielles de ses voisins, qui nient son droit d’exister. Depuis le jour où l'État d’Israël fut proclamé en 1948, Israël a toujours été menacé. Ce conflit n’est pas qu’une simple guerre de frontières, il s’agit d’un déni fondamental d’Israël par des groupes comme le Hamas, le Hezbollah, et le gouvernement iranien.
La lutte d’Israël pour la reconnaissance et la paix n’est pas uniquement un problème local mais un enjeu global. Aucune autre nation à l’Onu ne voit son existence remise en cause comme Israël. Et tandis que nous, en tant que juifs, nous nous disputons sur telle ou telle politique, nous ne devrions pas perdre de vue que le plus grand problème est l’existence d’Israël depuis le début.
La résolution de ce conflit ne repose pas sur des débats politiques mais sur un changement fondamental sur la reconnaissance et l’acceptation. L’histoire de Yossef et de ses frères sert de métaphore pour ce parcours, un parcours vers la reconnaissance mutuelle et la paix. Les frères de Yossef ne le reconnurent pas, et jusqu’à temps qu’ils y parviennent, il n’y a pas eu de réparation. Par la même occasion, les nations du monde doivent cesser leurs prises de position fratricides envers Israël et rechercher la paix et la réconciliation. Jusqu’à ce que le droit fondamental à l’existence d’Israël soit accepté, il ne peut pas y avoir de paix, uniquement une série d’attaques qui mèneront à une guerre qui ne se terminera pas jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’État juif.
Le point fondamental de Rabbi Sacks est que la communauté juive, à la fois en Israël et en diaspora, devrait se concentrer sur l’enjeu global. Nous pouvons ne pas être d’accord sur la politique israélienne, et les débats internes sont valides, mais maintenant nous devons concentrer nos énergies sur le fait d’assurer la survie et la reconnaissance d’Israël.
L’histoire de Yossef est un rappel à la résilience et au triomphe final de l’esprit juif, un récit qui continue à se dérouler dans le contexte moderne de l’existence d’Israël et sa quête vers la paix et la reconnaissance.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
L’histoire de Yossef est un rappel à la résilience et au triomphe final de l’esprit juif, un récit qui continue à se dérouler dans le contexte moderne de l’existence d’Israël et sa quête vers la paix et la reconnaissance.
Pharaon, roi d’Égypte, fait deux rêves troublants. D’abord, il rêve de sept vaches maigres et sept vaches grasses, puis de sept épis de maïs épais et sept épis de maïs flétris. Troublé et confus, il cherche des interprètes. Le maître échanson se rappelle que Yossef (qu’il rencontra en prison) possède ce don.
Yossef est conduit devant Pharaon et il se voit donner une chance d’utiliser ses talents. Il écoute attentivement les rêves de Pharaon, attribuant à D.ieu sa capacité d'interprétation. Puis Yossef prédit que sept années de prospérité seront suivies de sept années de famine, et conseille à Pharaon de commencer à entreposer du blé maintenant, alors qu’il y en a encore en abondance. Pharaon est très impressionné par l’intelligence de Yossef. Il le nomme même vice-roi d’Égypte. Yossef se marie ensuite et a deux fils, Ménaché et Éphraïm.
Sept ans plus tard, lorsque la famine qui avait été prédite frappe, les frères de Yossef, excepté le plus jeune, Binyamin, se dirigent vers l’Égypte pour acheter de la nourriture. Yossef les reconnaît, mais eux ne le reconnaissent pas. Yossef les accuse d’être des espions, arrête Chimon, et demande à ce qu’ils ramènent Binyamin dans un prochain voyage. Yéhouda promet de le protéger et, avec réticence, Yaakov permet à Binyamin d’y aller et les frères reprennent la route de l’Égypte.
À leur deuxième visite, Yossef - son identité toujours dissimulée - les traite avec gentillesse, relâche Chimon et les invite à un dîner. Comme ultime épreuve, Yossef place une coupe en argent dans le sac de Binyamin alors que les frères s’apprêtent à partir. Peu après leur départ, les hommes de Yossef les arrêtent et les accusent de vol. Yossef propose de les laisser partir, excepté Binyamin, qu’il gardera comme son esclave. La paracha se termine ici en suspens, en attendant de voir comment les frères répondent. Ont-il changé, ou vont-ils trahir un autre des fils préférés de Yaakov ?
Les personnages de la paracha
Yossef : Toujours rêveur, et cette fois-ci, il rêve de plans pour préserver un pays de la famine.
Les frères aînés de Yossef : Ils sont venus de loin, et même maintenant, à proximité, le fossé est toujours très grand.
Binyamin : Précédemment le plus jeune et le plus aimé des frères restants. Maintenant un voleur de coupes. Apparemment.
Pharaon : Des vaches maigres et grasses, du maïs flétri et épais. À quoi penses-tu la nuit ?
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks a compris l’importance de l’unité entre frères, et de quelle façon ils doivent se serrer les coudes pour faire face à de plus grands conflits.
Il note que tous les conflits que nous avons vus dans Béréchit, et peut-être même en général, peuvent être reliés à la rivalité entre frères. Cela inclut non seulement des tensions entre juifs, mais également des conflits entre le peuple juif et les autres nations. En fin de compte, qu’il s’agisse de petites altercations ou des guerres à grande échelle, aucun conflit ne peut être résolu pacifiquement sans la capacité à reconnaître, à respecter et à comprendre son prochain.
À quoi ressemble la résolution de conflits ? Selon vous, quelles sont les stratégies pour réconcilier les différences et parvenir à une meilleure reconnaissance face à des désaccords sévères ?
Jouons avec la paracha
Jouons à “Qui est-ce”.
Dans ce jeu, un joueur pense à une personne que tout le monde connaît (cela peut être un membre de la famille, un personnage célèbre, un personnage de l’histoire juive ou d’histoires).
Pour deviner de qui il s’agit, les autres joueurs ne peuvent que poser des questions dont la réponse est oui ou non. Faites le tour du groupe, en posant des questions à tour de rôle. Chaque “non” passe le tour au prochain joueur.
Qui sera le premier à reconnaître le personnage mystérieux ?
La paracha en pratique
Il y a tant d’applications pratiques pour “rivaliser” avec la rivalité entre frères à travers la reconnaissance. Cela se manifeste beaucoup par l’inclusion des autres, l’apprentissage de nos différences, et le développement des relations basées sur les intérêts communs.
Mais en pratique, il existe une application plus profonde de cette idée, et il s’agit là d’apprendre à se reconnaître et apprendre à réconcilier ses propres conflits intérieurs. Cela inclut la compréhension de vos propres forces et faiblesses individuelles, l’affirmation de vos limites avec les autres et la capacité à réfléchir sur sa croissance personnelle.
En effet, il est probable que Yossef ait dû s’engager dans ce type d’exercice pour conserver son identité et sa foi en Égypte, abandonné dans une terre d’une culture et d’une religion étrangères.
La semaine dernière, Yossef était un personnage passif qui rêvait mais n'agissait pas. C’est son entourage qui a causé du changement. Mais vous avez peut-être remarqué que Yossef subit une transformation cette semaine.
Pouvez-vous identifier les forces de Yossef ainsi que le moment où il est parvenu à les reconnaître ? Que considérez-vous être vos propres forces intérieures?
Parabole sur la paracha
Le A à Z de l’amour
Il était une fois, dans un village paisible, deux frères, Ari et Zeke. En grandissant, ils héritèrent des terres cultivées de leur père. Ils les divisèrent bien sûr équitablement, et chacun travaillait sa propre parcelle.
Les années passèrent, Ari se maria et eut six enfants. Il allait souvent cultiver sa terre et pensait à son frère Zeke qui n’avait ni femme ni enfants. Il savait qu’il était béni d’avoir une famille, et se souciait de son frère qui vivait seul.
De l’autre côté de la ferme, Zeke cultivait sa parcelle de terre et pensait à son frère aîné, qui avait beaucoup de personnes à charge, et devait travailler très dur. “Nous ne devrions pas avoir une parcelle semblable”, se dit-il, “La famille d’Ari est bien plus grande que la mienne, et je n’ai pas d’autres bouches à nourrir que la mienne. Sa parcelle devrait être plus grande. Il en a besoin de plus !”
Un soir, ému par cette préoccupation, Zeke prit secrètement un grand sac de blé et l’amena dans l’entrepôt de son frère en se disant, “Cela aidera sûrement la famille de mon grand frère.”
Ce même soir, Ari se souciait lui aussi de l’avenir de son grand frère. Il se leva également du lit. Puis il fit un grand sac de blé et le transporta à l’entrepôt de son frère. “Cela consolera peut-être sa solitude.” se disait Ari.
Le lendemain matin, à leur grande surprise, chaque frère trouva ses propres provisions en blé inchangées malgré leur coup de la veille !
Cet événement mystérieux se produisit à nouveau la nuit suivante ! Puis, la troisième nuit, Ari et Zeke firent des allers-retours, de nombreuses fois avec des sacs de blé. Puis soudainement, les deux hommes se heurtèrent l’un l’autre au sommet d’une montagne, chacun transportant du blé pour l’autre.
L’aube se profila et à la lumière du jour, ils se reconnurent et réalisèrent finalement ce qui s’était produit. Sans un mot, les frères s’enlacèrent, leurs cœurs remplis d’amour et d’appréciation. Ils comprirent qu’en donnant et en se souciant l’un de l’autre, ils avaient reçu un cadeau bien plus grand.
Devinette sur la paracha
Q. Quelle phrase dans la paracha de cette semaine est composée de 6 mots consécutifs qui commencent par la même lettre ?
R. La lettre est Aleph, et la phrase est ‘ich el akhiv aval ashémim anakhnou’ (Béréchit 42:21) c’est-à-dire, ils se sont dits l’un à l’autre, “nous sommes coupables, à cause de ce que nous avons fait à notre frère”.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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