Le cerveau humain est un organe extrêmement complexe. Timothy Wilson de l’université de Virginie estime que l’esprit humain peut absorber 11 millions d’informations à tout moment. Nous pouvons être conscient de seulement une minuscule fraction de cela. Une grande partie de ce qui se produit mentalement se situe en-dessous du seuil de conscience. De nouvelles découvertes comme celle-ci révèlent à quel point l’émotion est cruciale dans la prise de décision.
Antonio Damasio raconte l’histoire d’un homme intelligent avec une excellente mémoire qui souffre de lésions sur son cerveau. Après une opération, bien qu’il soit capable de raisonner parfaitement, il avait perdu la capacité de ressentir des émotions. Soudainement, il était incapable de faire des choix sensibles, et sa vie prit une mauvaise tournure. Il devint désorganisé. Il fit de mauvais investissements qui lui coûtèrent ses économies. Il divorça d’avec sa femme, se maria à nouveau, puis divorça à nouveau rapidement. Un autre homme avec une blessure similaire trouvait impossible de prendre des décisions. À la fin d’une séance, Damasio suggéra deux dates possibles pour leur prochain rendez-vous. Lorsqu’on lui présenta deux options, l’homme sortit son agenda, commença à peser les avantages et les inconvénients de chacune, parla de choses comme les prévisions météorologiques, les conflits éventuels avec d’autres engagements, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on prit la décision pour lui. Damasio écrit sur ces deux hommes dans son livre, L’erreur de Descartes.
Nos choix sont influencés par l’émotion plus que la raison. L’intelligence émotionnelle est nécessaire pour faire de bons choix. Le problème est que la plupart de notre vie émotionnelle est immergée sous la surface de l’esprit conscient.
C’est comme cela que l’on peut comprendre la logique des ‘houkim, les “statuts” du judaïsme, les mitsvot qui semblent ne pas faire sens en termes rationnels. Des lois telles que l’interdiction de planter des graines mixtes (kelayim); de porter un vêtement fait de lin et de laine (chaatnez) et de manger du lait et de la viande ensemble. La loi de la vache rousse par laquelle notre paracha commence est décrite comme étant le ‘hok parexcellence. Il y a eu de nombreuses interprétations des ‘houkim à travers les époques. Mais, à la lumière de la neuroscience récente, nous pouvons suggérer que ce sont des lois conçues pour contourner le cortex préfrontal, le cerveau rationnel et de créer des schèmes instinctifs de comportement pour contrecarrer certaines des pulsions émotionnelles les plus sombres à l'œuvre dans l’esprit humain.
Par exemple, tel que Jared Diamond l’a documenté cela dans son livre Collapse, quel que soit l’endroit où les êtres humains se sont installés à travers l’histoire, ils ont laissé derrière eux une traînée de désastre environnemental, dévastant des espèces entières d’animaux et d’oiseaux, détruisant des forêts, endommageant le sol par l’agriculture intensive, et ainsi de suite. Les interdictions de semer des graines mixtes, de mélanger le lait et la viande, le lin et la laine et ainsi de suite, créent un respect instinctif envers l’intégrité de la nature. Elles créent des balises. Elles créent des limites. Elles inculquent le sentiment que nous ne pouvons pas traiter notre animal et disposer de l’environnement comme bon nous semble. Certaines choses sont interdites, comme le fruit de l’arbre au milieu du jardin d’Éden. Toute l’histoire d'Éden, qui a lieu à l’aube de l’histoire humaine, est une parabole dont nous pouvons comprendre le message aujourd’hui bien plus que les générations précédentes : sans un sentiment de limites, nous détruirons notre écologie et découvrirons que nous avons perdu le paradis.
Le point est que – et c’est ce que la neuroscience a mis au clair – cela ne peut pas être atteint par la raison elle-même. Le terme hébraïque ‘hok provient du verbe “graver”. Tout comme une loi est gravée dans le marbre, la même chose s’applique à une habitude comportementale gravée dans les profondeurs de notre inconscient et modifie nos réponses instinctives. Le résultat est une personnalité entraînée à voir la mort et la sainteté en tant que deux états opposés tout comme la viande (la mort) et le lait (la vie) le sont.
Les ‘houkim sont la manière du judaïsme de nous entraîner vers l’intelligence émotionnelle, par-dessus tout un conditionnement à associer la sainteté avec la vie, et la souillure avec la mort. Il est fascinant de voir comment cela a été confirmé par la neuroscience moderne. La rationalité, en soi d’une importance vitale, est uniquement la moitié de la raison pour laquelle nous sommes qui nous sommes. Nous aurons besoin de façonner et de contrôler l’autre moitié si nous voulons réussir à conquérir l’instinct d'agression, de violence et de mort qui se cache en-dessous de la surface de notre esprit conscient.
Questions à poser à la table de Chabbat
Comment pensez-vous que l’émotion joue un rôle dans la prise de décision ?
Comment le rituel de la vache rousse traite-t-il de l’instinct de mort ?
Comprendre notre inconscient peut-il nous aider à contrôler agression et violence ?
La paracha en bref
‘Houkat signifie “décret” et la paracha de cette semaine s’intéresse intégralement aux lois que l’on ne comprend pas vraiment, mais que nous suivons quand même avec une dévotion entière, comme la vache rousse, garder la cacheroute et les lois de chaatnez qui interdisent de mélanger des différents tissus (le lin et laine).
Après quarante ans dans le désert, les Bné Israël atteignent Zin, ou Myriam meurt, laissant le peuple sans eau. D.ieu demande à Moché d’ordonner à un rocher de donner de l’eau. Au lieu de demander, Moché frappe le rocher, frustré par les plaintes du peuple. De l’eau en jaillit, mais D.ieu dit à Moshé et Aaron qu’ils n’entreront pas en Terre promise.
Aaron meurt au Mont Hor et son fils Eléazar devient le nouveau Cohen Gadol. Lorsque les serpents venimeux tourmentent les israélites à cause de leurs plaintes contre D.ieu et Moché, D.ieu dit à Moché de faire un serpent en cuivre et de le mettre en hauteur sur un poteau; ceux qui l’observent seront guéris. Le peuple entonne un cantique qui célèbre le puits miraculeux procurant de l’eau au peuple. Moché mène ensuite les israélites dans une guerre contre les rois Emoréens, Si’hon et Og qui essaient de bloquer leur passage. Les israélites conquièrent leurs territoires, à l’est de la rivière du Jourdain.
Les personnages de la paracha
Aaron : Un Cohen Gadol authentique et courageux, guidait jadis les Lévis. Un homme de sainteté, et de paix. Mais en atteignant Hor, son voyage a cessé.
Para Adouma : La vache rousse ; mon existence est rare, jamais porté d’attelage, mes poils tous roux.
Myriam : J’ai placé mon jeune frère dans de l’eau pour le protéger. À la mer, j’ai dirigé les femmes pour chanter en jubilant. À mes côtés se trouvait un puits pour toute la nation. Avec ma mort, plus d’eau… déshydratation ?
‘Hok : Une loi, un décret mystérieux, guidant la foi et la moralité.
La paracha en pratique
Dans ‘Houkat, plusieurs mitsvot pratiques mettent l’accent sur le fait de maintenir la pureté spirituelle, respectant les balises naturelles, et renforçant un sentiment de sainteté dans la vie de tous les jours. Par exemple, le rituel de la vache rousse implique d’utiliser les cendres d’une vache rousse mélangées avec de l’eau pour purifier ceux qui sont entrés en contact avec un corps mort, soulignant l’importance de la pureté spirituelle. L’interdiction de mélanger des graines mixtes, connues sous le nom de kelayim, nous encourage à respecter l’ordre naturel en ne plantant pas différentes sortes de graines ensemble. De manière similaire, la mitsva de chaatnez, l’interdit de porter des vêtements faits de lin et de laine, souligne le besoin d’honorer la séparation entre le vie (le lait) et la mort (la viande), nous rappelant la valeur de la vie et les limites qui la maintiennent.
Ces mitsvot nous enseignent tous de vivre avec une pleine conscience et un respect pour le monde naturel, encourageant l'harmonie et la sainteté dans nos vies de tous les jours.
Quelles règles suivez-vous aujourd’hui que vous ne comprenez pas entièrement et qui, selon vous, ajoutent de la valeur à votre vie ?
Jouons avec la paracha
Jouons à “l’association des mots”. Choisissez un dirigeant, dont le rôle sera d’énoncer des mots. Chaque fois que le dirigeant énonce un mot, chacun dira le premier mot qui lui vient à l’esprit sans réfléchir. Par exemple, si le dirigeant dit “soleil,” des réponses peuvent être “chaud”, “été”, “lunettes de soleil”, “plage” ou “lumineux”. Le jeu continue avec de nouveaux mots, maintenant un rythme rapide pour encourager la spontanéité. Il n’y a pas de mauvaises réponses. Quelles paroles dites-vous lorsque vous ne filtrez pas vos pensées ? Cela peut en révéler plus sur votre subconscient que vous ne le pensez !
La philosophie de la paracha
Nous ne sommes probablement pas conscients des raisons précises pour lesquelles nous faisons les choix que nous faisons. Rabbi Sacks montre à quel point notre façon de pensée et notre prise de décision se produisent inconsciemment. Les émotions, bien sûr, jouent un rôle crucial dans la prise de décision. Même celles que nous ne prenons pas, nous les ressentons activement. Des recherches démontrent que les gens qui ressentent des émotions à un niveau superficiel ont du mal à prendre de bonnes décisions, même s’ils peuvent penser logiquement.
Cette idée est liée à des lois qui semblent irrationnelles dans le judaïsme, connues sous le nom de ‘houkim. Ces lois, comme le fait de ne pas mélanger certains tissus ou nourritures, créent des habitudes et du respect pour la nature et la vie, et nous enseignent la retenue, contrevenant à nos instincts plus sombres comme l’agressivité. Voilà l’idée : la pensée rationnelle n’est pas suffisante, nous devons également entraîner nos émotions et nos instincts, un concept soutenu par la neuroscience moderne. Nous pouvons mieux gérer nos instincts destructeurs et nos émotions en enracinant ces comportements profondément dans nos esprits subconscients.
Imaginez que soyez à la chasse d’un trésor, mais qu’au lieu de chercher de l’or, vous cherchez quelque chose d’encore plus rare - des vaches rousses cachères. En tant que peuple juif, nous rêvons de reconstruire le Beth Hamikdach à Jérusalem. Très bientôt, on l’espère ! Mais lorsque ce jour arrivera, l’une des choses dont on aura besoin est une vache très spéciale, parfaitement rousse, pour une cérémonie pleine de sens. Le problème est que ces vaches sont très rares. Elles doivent être entièrement rousses. Même trois poils qui ne sont pas rouges trouvés sur son corps, ou deux poils d’une couleur différente l’un à côté de l’autre, disqualifient la vache !
Après avoir cherché pendant longtemps, un éleveur au Texas a annoncé qu'il avait découvert cinq de ces vaches spéciales. L’éleveur n’est pas juif, mais il voulait aider le peuple juif. Il dit “je ne comprends peut-être pas pourquoi ces vaches sont nécessaires, mais je suis prêt à contribuer à ce qu’une ancienne tradition se réalise.”
Les vaches furent transportées du Texas à Israël par avion ! Pouvez-vous imaginer quel genre de voyage cela a été ? Lorsqu’elles arrivèrent, il y eut une grande célébration. On s’occupera des vaches jusqu’à ce qu’elles soient assez âgées pour être utilisées dans la cérémonie. Vous pouvez même visiter ces vaches en Israël aujourd’hui. Il s’agit d’une histoire très émeuh-vante !
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous ?
On vous demande de participer à une tradition transmise à travers les générations durant une réunion de famille, mais vous ne comprenez pas son origine. Que feriez-vous pour honorer la tradition ?
Devinette sur la paracha
Q. Combien de montagnes les Bné Israël ont-ils escaladé durant leurs 40 ans d’errance dans le désert ?
R. Seulement 3 ! Har Sinai, Hor (sur lequel Aaron trépassa), et Nevo (sur lequel Moché trépassa). Rachi nous dit que le “pilier de nuages” aplatit toutes les autres montagnes sur leur route pour créer un chemin plus fluide pour le peuple (Bamidbar 20:22).
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’erreur de Descartes
Family Edition
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Main Essay
Houkat
L’erreur de Descartes
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Le cerveau humain est un organe extrêmement complexe. Timothy Wilson de l’université de Virginie estime que l’esprit humain peut absorber 11 millions d’informations à tout moment. Nous pouvons être conscient de seulement une minuscule fraction de cela. Une grande partie de ce qui se produit mentalement se situe en-dessous du seuil de conscience. De nouvelles découvertes comme celle-ci révèlent à quel point l’émotion est cruciale dans la prise de décision.
Antonio Damasio raconte l’histoire d’un homme intelligent avec une excellente mémoire qui souffre de lésions sur son cerveau. Après une opération, bien qu’il soit capable de raisonner parfaitement, il avait perdu la capacité de ressentir des émotions. Soudainement, il était incapable de faire des choix sensibles, et sa vie prit une mauvaise tournure. Il devint désorganisé. Il fit de mauvais investissements qui lui coûtèrent ses économies. Il divorça d’avec sa femme, se maria à nouveau, puis divorça à nouveau rapidement. Un autre homme avec une blessure similaire trouvait impossible de prendre des décisions. À la fin d’une séance, Damasio suggéra deux dates possibles pour leur prochain rendez-vous. Lorsqu’on lui présenta deux options, l’homme sortit son agenda, commença à peser les avantages et les inconvénients de chacune, parla de choses comme les prévisions météorologiques, les conflits éventuels avec d’autres engagements, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on prit la décision pour lui. Damasio écrit sur ces deux hommes dans son livre, L’erreur de Descartes.
Nos choix sont influencés par l’émotion plus que la raison. L’intelligence émotionnelle est nécessaire pour faire de bons choix. Le problème est que la plupart de notre vie émotionnelle est immergée sous la surface de l’esprit conscient.
C’est comme cela que l’on peut comprendre la logique des ‘houkim, les “statuts” du judaïsme, les mitsvot qui semblent ne pas faire sens en termes rationnels. Des lois telles que l’interdiction de planter des graines mixtes (kelayim); de porter un vêtement fait de lin et de laine (chaatnez) et de manger du lait et de la viande ensemble. La loi de la vache rousse par laquelle notre paracha commence est décrite comme étant le ‘hok parexcellence. Il y a eu de nombreuses interprétations des ‘houkim à travers les époques. Mais, à la lumière de la neuroscience récente, nous pouvons suggérer que ce sont des lois conçues pour contourner le cortex préfrontal, le cerveau rationnel et de créer des schèmes instinctifs de comportement pour contrecarrer certaines des pulsions émotionnelles les plus sombres à l'œuvre dans l’esprit humain.
Par exemple, tel que Jared Diamond l’a documenté cela dans son livre Collapse, quel que soit l’endroit où les êtres humains se sont installés à travers l’histoire, ils ont laissé derrière eux une traînée de désastre environnemental, dévastant des espèces entières d’animaux et d’oiseaux, détruisant des forêts, endommageant le sol par l’agriculture intensive, et ainsi de suite. Les interdictions de semer des graines mixtes, de mélanger le lait et la viande, le lin et la laine et ainsi de suite, créent un respect instinctif envers l’intégrité de la nature. Elles créent des balises. Elles créent des limites. Elles inculquent le sentiment que nous ne pouvons pas traiter notre animal et disposer de l’environnement comme bon nous semble. Certaines choses sont interdites, comme le fruit de l’arbre au milieu du jardin d’Éden. Toute l’histoire d'Éden, qui a lieu à l’aube de l’histoire humaine, est une parabole dont nous pouvons comprendre le message aujourd’hui bien plus que les générations précédentes : sans un sentiment de limites, nous détruirons notre écologie et découvrirons que nous avons perdu le paradis.
Le point est que – et c’est ce que la neuroscience a mis au clair – cela ne peut pas être atteint par la raison elle-même. Le terme hébraïque ‘hok provient du verbe “graver”. Tout comme une loi est gravée dans le marbre, la même chose s’applique à une habitude comportementale gravée dans les profondeurs de notre inconscient et modifie nos réponses instinctives. Le résultat est une personnalité entraînée à voir la mort et la sainteté en tant que deux états opposés tout comme la viande (la mort) et le lait (la vie) le sont.
Les ‘houkim sont la manière du judaïsme de nous entraîner vers l’intelligence émotionnelle, par-dessus tout un conditionnement à associer la sainteté avec la vie, et la souillure avec la mort. Il est fascinant de voir comment cela a été confirmé par la neuroscience moderne. La rationalité, en soi d’une importance vitale, est uniquement la moitié de la raison pour laquelle nous sommes qui nous sommes. Nous aurons besoin de façonner et de contrôler l’autre moitié si nous voulons réussir à conquérir l’instinct d'agression, de violence et de mort qui se cache en-dessous de la surface de notre esprit conscient.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
‘Houkat signifie “décret” et la paracha de cette semaine s’intéresse intégralement aux lois que l’on ne comprend pas vraiment, mais que nous suivons quand même avec une dévotion entière, comme la vache rousse, garder la cacheroute et les lois de chaatnez qui interdisent de mélanger des différents tissus (le lin et laine).
Après quarante ans dans le désert, les Bné Israël atteignent Zin, ou Myriam meurt, laissant le peuple sans eau. D.ieu demande à Moché d’ordonner à un rocher de donner de l’eau. Au lieu de demander, Moché frappe le rocher, frustré par les plaintes du peuple. De l’eau en jaillit, mais D.ieu dit à Moshé et Aaron qu’ils n’entreront pas en Terre promise.
Aaron meurt au Mont Hor et son fils Eléazar devient le nouveau Cohen Gadol. Lorsque les serpents venimeux tourmentent les israélites à cause de leurs plaintes contre D.ieu et Moché, D.ieu dit à Moché de faire un serpent en cuivre et de le mettre en hauteur sur un poteau; ceux qui l’observent seront guéris. Le peuple entonne un cantique qui célèbre le puits miraculeux procurant de l’eau au peuple. Moché mène ensuite les israélites dans une guerre contre les rois Emoréens, Si’hon et Og qui essaient de bloquer leur passage. Les israélites conquièrent leurs territoires, à l’est de la rivière du Jourdain.
Les personnages de la paracha
Aaron : Un Cohen Gadol authentique et courageux, guidait jadis les Lévis. Un homme de sainteté, et de paix. Mais en atteignant Hor, son voyage a cessé.
Para Adouma : La vache rousse ; mon existence est rare, jamais porté d’attelage, mes poils tous roux.
Myriam : J’ai placé mon jeune frère dans de l’eau pour le protéger. À la mer, j’ai dirigé les femmes pour chanter en jubilant. À mes côtés se trouvait un puits pour toute la nation. Avec ma mort, plus d’eau… déshydratation ?
‘Hok : Une loi, un décret mystérieux, guidant la foi et la moralité.
La paracha en pratique
Dans ‘Houkat, plusieurs mitsvot pratiques mettent l’accent sur le fait de maintenir la pureté spirituelle, respectant les balises naturelles, et renforçant un sentiment de sainteté dans la vie de tous les jours. Par exemple, le rituel de la vache rousse implique d’utiliser les cendres d’une vache rousse mélangées avec de l’eau pour purifier ceux qui sont entrés en contact avec un corps mort, soulignant l’importance de la pureté spirituelle. L’interdiction de mélanger des graines mixtes, connues sous le nom de kelayim, nous encourage à respecter l’ordre naturel en ne plantant pas différentes sortes de graines ensemble. De manière similaire, la mitsva de chaatnez, l’interdit de porter des vêtements faits de lin et de laine, souligne le besoin d’honorer la séparation entre le vie (le lait) et la mort (la viande), nous rappelant la valeur de la vie et les limites qui la maintiennent.
Ces mitsvot nous enseignent tous de vivre avec une pleine conscience et un respect pour le monde naturel, encourageant l'harmonie et la sainteté dans nos vies de tous les jours.
Jouons avec la paracha
Jouons à “l’association des mots”. Choisissez un dirigeant, dont le rôle sera d’énoncer des mots. Chaque fois que le dirigeant énonce un mot, chacun dira le premier mot qui lui vient à l’esprit sans réfléchir. Par exemple, si le dirigeant dit “soleil,” des réponses peuvent être “chaud”, “été”, “lunettes de soleil”, “plage” ou “lumineux”. Le jeu continue avec de nouveaux mots, maintenant un rythme rapide pour encourager la spontanéité. Il n’y a pas de mauvaises réponses. Quelles paroles dites-vous lorsque vous ne filtrez pas vos pensées ? Cela peut en révéler plus sur votre subconscient que vous ne le pensez !
La philosophie de la paracha
Nous ne sommes probablement pas conscients des raisons précises pour lesquelles nous faisons les choix que nous faisons. Rabbi Sacks montre à quel point notre façon de pensée et notre prise de décision se produisent inconsciemment. Les émotions, bien sûr, jouent un rôle crucial dans la prise de décision. Même celles que nous ne prenons pas, nous les ressentons activement. Des recherches démontrent que les gens qui ressentent des émotions à un niveau superficiel ont du mal à prendre de bonnes décisions, même s’ils peuvent penser logiquement.
Cette idée est liée à des lois qui semblent irrationnelles dans le judaïsme, connues sous le nom de ‘houkim. Ces lois, comme le fait de ne pas mélanger certains tissus ou nourritures, créent des habitudes et du respect pour la nature et la vie, et nous enseignent la retenue, contrevenant à nos instincts plus sombres comme l’agressivité. Voilà l’idée : la pensée rationnelle n’est pas suffisante, nous devons également entraîner nos émotions et nos instincts, un concept soutenu par la neuroscience moderne. Nous pouvons mieux gérer nos instincts destructeurs et nos émotions en enracinant ces comportements profondément dans nos esprits subconscients.
Parabole sur la paracha
Vrai rouge
Imaginez que soyez à la chasse d’un trésor, mais qu’au lieu de chercher de l’or, vous cherchez quelque chose d’encore plus rare - des vaches rousses cachères. En tant que peuple juif, nous rêvons de reconstruire le Beth Hamikdach à Jérusalem. Très bientôt, on l’espère ! Mais lorsque ce jour arrivera, l’une des choses dont on aura besoin est une vache très spéciale, parfaitement rousse, pour une cérémonie pleine de sens. Le problème est que ces vaches sont très rares. Elles doivent être entièrement rousses. Même trois poils qui ne sont pas rouges trouvés sur son corps, ou deux poils d’une couleur différente l’un à côté de l’autre, disqualifient la vache !
Après avoir cherché pendant longtemps, un éleveur au Texas a annoncé qu'il avait découvert cinq de ces vaches spéciales. L’éleveur n’est pas juif, mais il voulait aider le peuple juif. Il dit “je ne comprends peut-être pas pourquoi ces vaches sont nécessaires, mais je suis prêt à contribuer à ce qu’une ancienne tradition se réalise.”
Les vaches furent transportées du Texas à Israël par avion ! Pouvez-vous imaginer quel genre de voyage cela a été ? Lorsqu’elles arrivèrent, il y eut une grande célébration. On s’occupera des vaches jusqu’à ce qu’elles soient assez âgées pour être utilisées dans la cérémonie. Vous pouvez même visiter ces vaches en Israël aujourd’hui. Il s’agit d’une histoire très émeuh-vante !
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous ?
On vous demande de participer à une tradition transmise à travers les générations durant une réunion de famille, mais vous ne comprenez pas son origine. Que feriez-vous pour honorer la tradition ?
Devinette sur la paracha
Q. Combien de montagnes les Bné Israël ont-ils escaladé durant leurs 40 ans d’errance dans le désert ?
R. Seulement 3 ! Har Sinai, Hor (sur lequel Aaron trépassa), et Nevo (sur lequel Moché trépassa). Rachi nous dit que le “pilier de nuages” aplatit toutes les autres montagnes sur leur route pour créer un chemin plus fluide pour le peuple (Bamidbar 20:22).
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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