Le Chabbat, que nous rencontrons pour la première fois dans cette paracha, est l’une des plus grandes institutions que le monde ait jamais connues.
Ce que le Chabbat a fait et fait toujours est de créer un espace dans nos vies et dans notre société dans lequel nous sommes véritablement libres. Libres des pressions de notre travail, libres des demandes de nos employeurs sans pitié, libres des chants des sirènes de notre société de consommation nous pressant de dépenser pour trouver le chemin du bonheur, libres d'être nous-même en compagnie de ceux qu’on aime. Pour une raison ou pour une autre, ce jour a renouvelé sa signification de génération en génération, en dépit de profonds bouleversements économiques et industriels. À l’époque de Moïse, il signifiait être libre de l’esclavage sous Pharaon. Au dix-neuvième et au début du vingtième siècle, il signifiait être libre des conditions de travail des usines, caractérisées par de longues heures et de faibles salaires. À la nôtre, il signifie être libre des emails, des smartphones et des exigences de disponibilité 24h/7j.
Le Chabbat n’était pas seulement une institution culturelle sans précédent. Il le fut aussi d’un point de vue conceptuel. Tout au long des époques, les gens ont rêvé d’un monde idéal. Nous appelons ces visions des utopies, du grec ou qui signifie “non” et topos qui signifie “endroit”.On les appelle comme cela car un tel rêve ne s’est jamais réalisé, à une exception près, qui s'appelle le Chabbat. Le Chabbat est “une utopie maintenant”, car grâce à lui, nous créons, pendant 25 heures par semaine, un monde dans lequel il n’y a pas de hiérarchies, pas d’employeurs et pas d’employés, pas d’acheteurs et pas de vendeurs, pas d’inégalité de richesse ou de pouvoir, pas de production, pas de trafic, pas de nuisances sonores de l’usine ou de clameur du marché. Le Chabbat est une utopie, pas comme elle le sera à la fin des temps, mais plutôt comme on la répète maintenant au beau milieu des temps présents.
D.ieu a donc donné au peuple le Chabbat dans la paracha de cette semaine. D.ieu voulait que les Israélites commencent la répétition de leur liberté un jour sur sept, pratiquement au moment même de leur sortie d’Égypte, car la vraie liberté, celle des sept jours sur sept, prend du temps, des siècles, des millénaires.
La Torah perçoit l’esclavage comme une mauvaise chose, mais elle ne l’a pas abolie sur-le-champ. Pourquoi? Car les gens n’étaient pas encore prêts pour cela. Ni l’Angleterre ni l’Amérique ne l’ont aboli avant le dix-neuvième siècle, et non sans difficulté. Mais le résultat fut inévitable une fois que le Chabbat avait été mis en œuvre, car les esclaves qui connaissent la liberté un jour sur sept briseront finalement leurs chaînes.
Le Chabbat est un moment dédié aux choses qui sont importantes à nos yeux mais qui ne sont pas urgentes : la famille, les amis, la communauté, un sens de la sainteté, la prière dans laquelle nous remercions D.ieu pour les bonnes choses de notre vie, et une lecture de la Torah lors de laquelle nous racontons l’histoire longue et dramatique de notre peuple et de notre aventure. Le Chabbat est le moment où nous célébrons le Chalom Bayit, la paix provenant de l’amour et vivant dans le foyer béni par la Chékina, la présence de D.ieu que vous pouvez ressentir à la lueur des bougies, dans le vin et la ‘halla. Une île de temps sereine au beau milieu d’une mer souvent déchaînée d’un monde sans repos.
Sans un repos physique, une paix d’esprit, un silence pour l’âme, et un renouvellement des liens d’identité et d’amour, le processus créatif en vient à se faner et à mourir. Il souffre d’entropie, le principe selon lequel tous les systèmes perdent de l’énergie avec le temps. Le peuple juif n’a pas perdu d’énergie avec le temps, et demeure plus vivant et créatif que jamais. La raison est le Chabbat : la plus grande source d’énergie renouvelable que l’humanité ait connue, le jour qui nous donne la force de continuer à créer.
Questions à poser à la table de Chabbath
Quel est l’élément que vous préférez le plus du Chabbat?
Comment pensez-vous que l’idée juive du Chabbat ait changé le monde pour le meilleur ?
Est-ce difficile de distinguer ce qui est urgent de ce qui est important ? Quels sont les éléments de votre vie qui sont plus importants que les choses urgentes à propos desquelles vous vous préoccupez?
Le temps sacré
tel que raconté par Rabbi Joseph Beyda
Lorsque je réfléchis à la notion d’énergie renouvelable, je me remémore immédiatement une histoire que Rabbi Sacks avait l’habitude de partager.
Rabbi Sacks a une fois fait visiter une école juive à une experte en éducation des enfants, Dr Penelope Leach. Il lui a montré les enfants de cinq ans en train de reconstituer le repas à la table de Chabbat. Elle a demandé à l’un des enfants ce qu’il aimait le plus au sujet du Chabbat. Il répondit : “C’est le seul jour de la semaine où papa n’est pas pressé.” Alors qu’ils s'apprêtaient à partir lorsque le tournage fut terminé, elle s’est tournée vers Rabbi Sacks en disant : “Monsieur le rabbin, votre Chabbat (Pénélope n’est pas juive) sauve le mariage de leurs parents.” Il était d’accord avec elle. Tel qu’il le mentionna dans un de ses livres,
“Les familles ont besoin de temps, et le Chabbat est un temps sacré et consacré.”
The Home We Build Together, pp. 213-214
Ayant travaillé à la fois dans une école juive et dans un poste communautaire, l’idée selon laquelle le stress généré par le travail porte atteinte au temps passé en famille m’a beaucoup parlé. Mes deux emplois semblaient très chronophages par moment. Il n’y a pas de doute que le temps que j’aurais dû et pu passé avec ma famille fut compromis. Je suis reconnaissant envers le Chabbat qui me permet de passer du temps sacré avec ma famille. Je suis aussi reconnaissant envers Rabbi Sacks qui a insisté sur l’importance de la famille et le besoin de prendre du temps pour elle, quelles que soient mes occupations.
Un Regard Plus Profond
Rabbi Joseph Beyda partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Bechala’h.
Quel est l’enseignement principal que vous retenez de “l’énergie renouvelable” ?
Le Chabbat n’est pas juste une mitsva quelconque, il s’agit de la pièce maîtresse de notre foi. La Torah débute par une histoire qui mène au Chabbat. Les dix commandements l’incluent de manière évidente également. La parachat haChavoua tourne autour de cela. Nous évaluons même la connexion d’une personne à son judaïsme en se basant sur leur observance du Chabbat (“es-tu Chomer Chabbat ?”).
Je pense que Rabbi Sacks explique parfaitement bien pourquoi le Chabbat mérite cette place dans notre religion. Par le biais du Chabbat, D.ieu a créé un temps sacré pour le peuple juif ; sur le plan individuel, familial et collectif. C’est le moment idéal pour se concentrer sur ce qui compte vraiment.
Quelle idée exprimée dans l’article de cette semaine est la plus importante pour la prochaine génération ?
Apprendre à faire la différence entre ce qui est urgent et ce qui est important. On dépense tellement de temps et d’énergie sur ce qui doit être fait ici et maintenant ; combien de temps nous reste-il pour les aspects de notre vie qui restent et qui comptent ? On raconte l’histoire d'un maître ‘hassidique qui sortit sur la place du village pour observer le brouhaha et l’agitation de la vie quotidienne. Il appela un des passants et lui demanda, “Pourquoi cours-tu ?” Le citadin répondit, “Je cours pour attraper les bénédictions de la vie”. Il s’apprêtait à courir encore lorsque le rabbin lui dit, “Oui, mais si les bénédictions essaient de te rattraper ?”
Infos Torah
Q: Pourquoi lisons-nous la paracha le lundi, le jeudi, et le Chabbat ?
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
A: Dans la paracha de cette semaine, nous lisons que les Bné Israël ont voyagé pendant trois jours sans avoir pu trouver d’eau. Leur soif devint insoutenable et, par un acte miraculeux, Moïse transforma les eaux salées de Marah en eaux douces et potables. (Chémot 15:22-25)
L’eau est souvent comparée à la Torah, tel qu’il est dit, “ain mayim elah Torah”- pour le peuple juif, la Torah est aussi importante que l’eau. Sachant que les Bné Israël ne pouvaient pas survivre pendant plus de trois jours sans eau, ou pendant plus de trois jours sans la Torah, les Néviim ont institué la lecture de la Torah tous les lundis, jeudis et Chabbat.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’énergie renouvelable
Family Edition
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La paracha en bref
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: www.rabbisacks.org/covenant-conversation/beshallach/lenergie-renouvelable.
Le Chabbat, que nous rencontrons pour la première fois dans cette paracha, est l’une des plus grandes institutions que le monde ait jamais connues.
Ce que le Chabbat a fait et fait toujours est de créer un espace dans nos vies et dans notre société dans lequel nous sommes véritablement libres. Libres des pressions de notre travail, libres des demandes de nos employeurs sans pitié, libres des chants des sirènes de notre société de consommation nous pressant de dépenser pour trouver le chemin du bonheur, libres d'être nous-même en compagnie de ceux qu’on aime. Pour une raison ou pour une autre, ce jour a renouvelé sa signification de génération en génération, en dépit de profonds bouleversements économiques et industriels. À l’époque de Moïse, il signifiait être libre de l’esclavage sous Pharaon. Au dix-neuvième et au début du vingtième siècle, il signifiait être libre des conditions de travail des usines, caractérisées par de longues heures et de faibles salaires. À la nôtre, il signifie être libre des emails, des smartphones et des exigences de disponibilité 24h/7j.
Le Chabbat n’était pas seulement une institution culturelle sans précédent. Il le fut aussi d’un point de vue conceptuel. Tout au long des époques, les gens ont rêvé d’un monde idéal. Nous appelons ces visions des utopies, du grec ou qui signifie “non” et topos qui signifie “endroit”.On les appelle comme cela car un tel rêve ne s’est jamais réalisé, à une exception près, qui s'appelle le Chabbat. Le Chabbat est “une utopie maintenant”, car grâce à lui, nous créons, pendant 25 heures par semaine, un monde dans lequel il n’y a pas de hiérarchies, pas d’employeurs et pas d’employés, pas d’acheteurs et pas de vendeurs, pas d’inégalité de richesse ou de pouvoir, pas de production, pas de trafic, pas de nuisances sonores de l’usine ou de clameur du marché. Le Chabbat est une utopie, pas comme elle le sera à la fin des temps, mais plutôt comme on la répète maintenant au beau milieu des temps présents.
D.ieu a donc donné au peuple le Chabbat dans la paracha de cette semaine. D.ieu voulait que les Israélites commencent la répétition de leur liberté un jour sur sept, pratiquement au moment même de leur sortie d’Égypte, car la vraie liberté, celle des sept jours sur sept, prend du temps, des siècles, des millénaires.
La Torah perçoit l’esclavage comme une mauvaise chose, mais elle ne l’a pas abolie sur-le-champ. Pourquoi? Car les gens n’étaient pas encore prêts pour cela. Ni l’Angleterre ni l’Amérique ne l’ont aboli avant le dix-neuvième siècle, et non sans difficulté. Mais le résultat fut inévitable une fois que le Chabbat avait été mis en œuvre, car les esclaves qui connaissent la liberté un jour sur sept briseront finalement leurs chaînes.
Le Chabbat est un moment dédié aux choses qui sont importantes à nos yeux mais qui ne sont pas urgentes : la famille, les amis, la communauté, un sens de la sainteté, la prière dans laquelle nous remercions D.ieu pour les bonnes choses de notre vie, et une lecture de la Torah lors de laquelle nous racontons l’histoire longue et dramatique de notre peuple et de notre aventure. Le Chabbat est le moment où nous célébrons le Chalom Bayit, la paix provenant de l’amour et vivant dans le foyer béni par la Chékina, la présence de D.ieu que vous pouvez ressentir à la lueur des bougies, dans le vin et la ‘halla. Une île de temps sereine au beau milieu d’une mer souvent déchaînée d’un monde sans repos.
Sans un repos physique, une paix d’esprit, un silence pour l’âme, et un renouvellement des liens d’identité et d’amour, le processus créatif en vient à se faner et à mourir. Il souffre d’entropie, le principe selon lequel tous les systèmes perdent de l’énergie avec le temps. Le peuple juif n’a pas perdu d’énergie avec le temps, et demeure plus vivant et créatif que jamais. La raison est le Chabbat : la plus grande source d’énergie renouvelable que l’humanité ait connue, le jour qui nous donne la force de continuer à créer.
Questions à poser à la table de Chabbath
Le temps sacré
tel que raconté par Rabbi Joseph Beyda
Lorsque je réfléchis à la notion d’énergie renouvelable, je me remémore immédiatement une histoire que Rabbi Sacks avait l’habitude de partager.
Rabbi Sacks a une fois fait visiter une école juive à une experte en éducation des enfants, Dr Penelope Leach. Il lui a montré les enfants de cinq ans en train de reconstituer le repas à la table de Chabbat. Elle a demandé à l’un des enfants ce qu’il aimait le plus au sujet du Chabbat. Il répondit : “C’est le seul jour de la semaine où papa n’est pas pressé.” Alors qu’ils s'apprêtaient à partir lorsque le tournage fut terminé, elle s’est tournée vers Rabbi Sacks en disant : “Monsieur le rabbin, votre Chabbat (Pénélope n’est pas juive) sauve le mariage de leurs parents.” Il était d’accord avec elle. Tel qu’il le mentionna dans un de ses livres,
Ayant travaillé à la fois dans une école juive et dans un poste communautaire, l’idée selon laquelle le stress généré par le travail porte atteinte au temps passé en famille m’a beaucoup parlé. Mes deux emplois semblaient très chronophages par moment. Il n’y a pas de doute que le temps que j’aurais dû et pu passé avec ma famille fut compromis. Je suis reconnaissant envers le Chabbat qui me permet de passer du temps sacré avec ma famille. Je suis aussi reconnaissant envers Rabbi Sacks qui a insisté sur l’importance de la famille et le besoin de prendre du temps pour elle, quelles que soient mes occupations.
Un Regard Plus Profond
Rabbi Joseph Beyda partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Bechala’h.
Quel est l’enseignement principal que vous retenez de “l’énergie renouvelable” ?
Le Chabbat n’est pas juste une mitsva quelconque, il s’agit de la pièce maîtresse de notre foi. La Torah débute par une histoire qui mène au Chabbat. Les dix commandements l’incluent de manière évidente également. La parachat haChavoua tourne autour de cela. Nous évaluons même la connexion d’une personne à son judaïsme en se basant sur leur observance du Chabbat (“es-tu Chomer Chabbat ?”).
Je pense que Rabbi Sacks explique parfaitement bien pourquoi le Chabbat mérite cette place dans notre religion. Par le biais du Chabbat, D.ieu a créé un temps sacré pour le peuple juif ; sur le plan individuel, familial et collectif. C’est le moment idéal pour se concentrer sur ce qui compte vraiment.
Quelle idée exprimée dans l’article de cette semaine est la plus importante pour la prochaine génération ?
Apprendre à faire la différence entre ce qui est urgent et ce qui est important. On dépense tellement de temps et d’énergie sur ce qui doit être fait ici et maintenant ; combien de temps nous reste-il pour les aspects de notre vie qui restent et qui comptent ? On raconte l’histoire d'un maître ‘hassidique qui sortit sur la place du village pour observer le brouhaha et l’agitation de la vie quotidienne. Il appela un des passants et lui demanda, “Pourquoi cours-tu ?” Le citadin répondit, “Je cours pour attraper les bénédictions de la vie”. Il s’apprêtait à courir encore lorsque le rabbin lui dit, “Oui, mais si les bénédictions essaient de te rattraper ?”
Infos Torah
Q: Pourquoi lisons-nous la paracha le lundi, le jeudi, et le Chabbat ?
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
A: Dans la paracha de cette semaine, nous lisons que les Bné Israël ont voyagé pendant trois jours sans avoir pu trouver d’eau. Leur soif devint insoutenable et, par un acte miraculeux, Moïse transforma les eaux salées de Marah en eaux douces et potables. (Chémot 15:22-25)
L’eau est souvent comparée à la Torah, tel qu’il est dit, “ain mayim elah Torah”- pour le peuple juif, la Torah est aussi importante que l’eau. Sachant que les Bné Israël ne pouvaient pas survivre pendant plus de trois jours sans eau, ou pendant plus de trois jours sans la Torah, les Néviim ont institué la lecture de la Torah tous les lundis, jeudis et Chabbat.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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