Béréchit
Inspired by the teachings of Rabbi Lord Jonathan Sacks
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Résumé du Covenant & Conversation
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Il existe une question profonde au cœur de la foi juive. La Torah commence par qui D.ieu crée l’Univers jour après jour, apportant l’ordre depuis le chaos et formant une merveilleuse diversité. À chaque étape, D.ieu observe ce qu’Il a créé et le déclare bon. Qu’est-ce qui a mal tourné ? Comment le mal est-il entré dans l’équation? La réponse courte est : l’homme. Parmi les formes de vie que nous connaissons, nous seuls possédons un libre arbitre et une responsabilité morale. Nous avons tous la possibilité de faire des choix judicieux et moraux, mais nous faisons souvent fausse route.
C’est cette capacité complexe à parler, à réfléchir et à choisir entre différentes actions qui est à la fois notre gloire, notre fardeau et notre honte. Nous sommes la seule forme de vie capable de détruire l’ordre que D.ieu a fondé et déclaré comme étant bon.
Pourquoi D.ieu nous a-t-Il créés ? C’est la question posée par la Guémara dans une conversation entre D.ieu et les anges:
Lorsque le Saint, béni soit-Il, décida de créer l’homme, Il créa un groupe d’anges ministériels et leur demanda, “Acceptez-vous de créer l’homme à notre image ?” Ils répondirent, “Maître de l’univers, quels seront ses actes ?” D.ieu leur montra tout l’avenir de l’humanité. Les anges répondirent, “Qu’est-ce que l’homme pour que tu te soucies de lui ?” [c’est-à-dire, ne le crée pas]. D.ieu détruisit les anges. Il créa un deuxième groupe, leur posa la même question et ils donnèrent la même réponse. D.ieu les détruisit.
Il créa un troisième groupe d’anges, et ils répondirent, “Maître de l’univers, le premier et le deuxième groupe d’anges t’ont dit de ne pas créer l’homme, et cela ne leur a pas été utile. Que pouvons-nous dire d’autre que cela: l’Univers t’appartient. Fais comme il Te semble.”Et D.ieu créa l’homme.
Mais lorsqu’il en arriva à la génération du Déluge, puis la génération de ceux qui construisirent la Tour de Babel, les anges dirent à D.ieu, “Les premiers anges n’avaient-ils pas raison? Regarde à quel point la corruption de l’humanité est grande.” Et D.ieu répondit, “Jusqu'à votre vieillesse, Je resterai le même [pour vous]; jusqu'à votre âge extrême, je vous porterai”.
La question des anges est la question ultime au cœur de la foi. Pourquoi D.ieu, connaissant les risques et les dangers, a-t-Il créé une espèce qui avait la capacité de se rebeller contre Lui - et qui l’a effectivement réalisé -, de dévaster l’environnement naturel, de chasser d’autres espèces jusqu’à l’extinction, d’opprimer et de tuer son prochain ? Le Talmud suggère une tension dans l’esprit et D.ieu Lui-même.
La réponse que D.ieu donna aux anges est extraordinaire : Il dit, Moi, D.ieu, Je suis prêt à attendre. Peu importe combien de fois les êtres humains Me déçoivent, Je ne changerai pas. Peu importe à quel point ils font du mal dans ce monde, Je ne désespèrerai pas. D.ieu a créé l’humanité car Il a foi en elle. Nous pouvons échouer à de multiples reprises, mais chaque fois que nous échouons, D.ieu dit : “Je serai patient. Je ne renoncerai pas à l’humanité. Je ne perdrai pas foi. J’attendrai aussi longtemps que nécessaire pour que les êtres humains apprennent à ne pas opprimer, ne pas asservir ou employer de la violence contre les autres hommes.”
Le Talmud suggère que c’est la seule explication concevable qui explique pourquoi un D.ieu bon, sage, omniscient et tout-puissant a pu créer des créatures aussi destructrices et faillibles que nous le sommes. D.ieu a de la patience. D.ieu a le pardon. D.ieu a de la compassion. D.ieu a de l’amour.
Pendant des siècles, théologues et philosophes ont étudié la religion à l'envers. Le vrai phénomène en son centre, le mystère et le miracle, n’est pas notre foi en D.ieu. C’est la foi que D.ieu a en nous.
Autour de la table de Chabbat
- Pensez à un moment au cours duquel quelqu’un a cru en vous. Comment vous êtes-vous senti ?
- Comment l’idée de D.ieu qui croit toujours en nous influence-t-elle la manière dont vous concevez votre potentiel ?
- Pouvez-vous réfléchir à un personnage du Tanakh en qui D.ieu avait foi, même quand ce personnage continuait à commettre des erreurs ?
À propos de la Paracha
Écrit par Sara Lamm
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
La paracha en bref
Béréchit est le premier acte de toute la Torah. D.ieu crée le monde en six jours et place l’homme et la femme dans le jardin d’Eden pour créer, inspirer et rehausser le monde. Avec une liberté totale dans le jardin, Adam et ‘Hava n’ont qu’une seule règle. Ne pas manger des arbres au milieu. Malheureusement, Adam et ‘Hava succombent tous deux à la tentation et mangent du fruit défendu. Maudits d’une vie de dur labeur, ils sont expulsés du jardin. Puis le premier couple du monde donne naissance à deux fils, Caïn et Hevel. Pris de jalousie, Caïn tue son frère. Il est puni d’une vie d’errance, marquée à jamais par ses méfaits. La paracha se termine par une liste des dix générations subséquentes de l’humanité.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Le début de l’histoire de la création soulève une question profonde : Pourquoi D.ieu créa-t-il l’humanité, sachant pertinemment notre capacité à commettre de bonnes actions, mais aussi des mauvaises ? Pourquoi D.ieu nous a-t-Il même donné la capacité de causer un tel chaos en nous créant ?
La réponse est que D.ieu a une foi indéfectible en nous. Cette idée nous invite à réfléchir à notre propre potentiel de croissance et au rôle de la patience dans ce processus. Tout comme D.ieu attend patiemment que l’humanité évolue, nous pouvons également cultiver la patience et la foi en nous-même et vis-à-vis de notre prochain.
Dans nos vies quotidiennes, nous pouvons être confrontés à des situations dans lesquelles il est tentant de renoncer à quelqu’un - un élève en difficulté, un collègue difficile, un ami imparfait, ou même à nous-mêmes. Le meilleur moyen d’émuler D.ieu, de démontrer que nous sommes effectivement créés à Son Image, est d’adopter la perspective de D.ieu, reconnaissant que le changement se produit souvent lentement, avec beaucoup de hauts et de bas. Lorsque nous sommes divinement patients avec les autres, nous nous ouvrons à la possibilité de transformation et de réaliser notre plus grand potentiel.
Activité sur la paracha
Jouons à “Des actes équilibrés”.
Objets nécessaires: Une longue règle et un rouleau d’essuie-tout (ou un objet semblable).
Placer la règle en équilibre sur le rouleau de façon à créer une balance. À tour de rôle, les joueurs doivent ajouter des objets légers de chaque côté de la règle. Le but du jeu est de maintenir un équilibre, en gardant en tête que cela reflète l’équilibre délicat dans le monde de D.ieu. Ce jeu se termine lorsque la balance bascule !
Une histoire pour tous les âges
Le trapèze
J’ai grandi dans le milieu du cirque et j’y ai vécu toute ma vie. Il y a encore beaucoup à apprendre si vous voulez devenir un membre de notre troupe, et tout le monde s’entraide. J’ai monté et démonté les tentes des milliers de fois. J’ai travaillé à la billetterie. Et j’ai vendu beaucoup de collations au public. Mais pour moi, la chose la plus magique qui se soit produite au cirque, la chose qui m’a appris l’espoir, la bravoure et la foi elle-même, était l’entraînement pour devenir un artiste de trapèze.
Enfant, je m’entraînais avec mon père, qui est ensuite devenu à la fois mon professeur et mon partenaire de trapèze.
Avec le temps, je devins célèbre pour mes acrobaties. Je me balançais, me renversais et sautais dans les airs sous les applaudissements nourris, puis mon père m’attrapait et me faisait évoluer vers l’échelon suivant.
Lorsque tout le monde s’émerveille et applaudit, on ressent à quel point le public est impressionné par mes acrobaties. Mais l’admiration qu’ils devraient observer n’est pas tant l’acrobate qui saute dans les airs que le partenaire qui le rattrape. Mon père avait des compétences inégalées et un timing extrêmement précis, et c’est là le secret. C’est grâce à lui que notre numéro de trapèze fut une réussite. Car sans mon partenaire, j’aurais sûrement échoué.
Il s’agit d’un jeu dangereux, avec la confiance que l’on doit avoir en se balançant sur le trapèze, mais j’ai appris à faire de grands sauts et à m’attacher à la foi que quelqu’un serait toujours là pour m’attraper.
Je suis plus âgée maintenant et j’ai un nouveau partenaire, ma fille ! Et maintenant, c’est moi qui la rattrape.
- Quel lien pouvez-vous établir entre les partenaires de trapèze et la relation que l’humanité entretient avec Hachem ?
À propos de la Haftara
Écrit par Rabbi Barry Kleinberg
Inspiré des enseignements de Rabbi Lord Jonathan Sacks
Introduction
Le cycle de la Haftara
L’objectif de ce nouveau projet est d’explorer la Haftara de la semaine sous l’angle des écrits et des idées de Rabbi Sacks. Cette série a été développée par un membre de la première promotion des “Sacks Scholars”, Rabbi Barry Kleinberg.
Chaque semaine, cette série offrira une brève vue d’ensemble du livre des prophètes dont la Haftara est issue. Nous examinerons dans un second temps le lien entre la Paracha et la Haftara.
Bien que Rabbi Sacks n'ait pas écrit une série spécifiquement sur les Haftarot, il a écrit les préfaces de deux volumes consacrés aux Haftarot : A Haftara Companion par Julian G. Jacobs (1998) et The Haftara Cycle par Stephen Gabriel Rosenberg (2000). Dans A Haftara Companion, Rabbi Sacks écrit “La Torah est intemporelle ; les prophètes appliquent son message à notre époque.” Il nota que les “prophètes comptaient parmi les premiers interprètes de la Torah.”
Dans sa préface sur The Haftara Cycle, Rabbi Sacks cite la première Michna dans Pirké Avot (Éthiques des nos Pères) : “Moïse reçut la Torah au Sinaï et la transmit à Josué ; Josué la transmit aux Anciens, les Anciens aux Prophètes et les Prophètes aux hommes de la Grande Assemblée.”
Puis il continue en disant : “L’institution de la Haftara entre la lecture de la Torah et l’homélie rabbinique (dracha) était donc l’expression de la séquence ininterrompue entre Moïse et les Sages de la Michna, dont le lien d’union était les prophètes, les grands interprètes et représentants publics de la parole divine.”
Pour Rabbi Sacks, les Haftarot représentent deux choses importantes : l’un des premiers exemples de l’interprétation de la Bible, et un lien dans la chaîne ininterrompue du Sinaï jusqu’à nous !
Sujets de conversation
- Avez-vous étudié les Haftarot auparavant ?
- Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi pas ?
Pourquoi étudier les Haftarot ?
Beaucoup a été écrit sur l’origine du cycle des Haftarot. Le cycle lui-même et son contenu ont été débattus par des rabbins et des érudits. Cependant, il est clair qu’il s’agit d’une coutume ancienne des sources rabbiniques pour souligner le lien entre la Torah et les prophètes. Même après la révélation au Sinaï, la parole de D.ieu est entendue par le peuple juif.
Rabbi Sacks ne mentionne pas régulièrement les Haftarot dans ses essais sur la Paracha de la semaine, mais cela ne signifie pas qu’il les ignore. Voici un passage clé dans son essai sur la parachat Tsav (dans la série Covenant & Conversation: I Believe) :
“Je pense que cette combinaison entre la Torah et la Haftara, les voix sacerdotales et prophétiques, est l'une des grandes gloires du judaïsme. Nous entendons à la fois comment agir et pourquoi. Sans le comment, l’action est infirme ; sans le pourquoi, le comportement est aveugle. Combinez le détail sacerdotal et la vision prophétique et vous obtenez la grandeur spirituelle.”
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 42:5 – 43:11 (Ashkénazes)
Isaïe 42:5 – 42:21 (Séfarades)
La Haftara de la Parachat Béréchit s’attache au sujet des serviteurs choisis par D.ieu, le peuple juif, qui est décrit comme un phare pour les nations, apportant justice et espoir.
La Haftara met l’accent sur le pouvoir, la créativité et l’autorité de D.ieu sur toute chose.
Malgré la désobéissance d’Israël et l’idolâtrie, D.ieu promet la rédemption et la restauration, mettant en évidence Son amour et Sa fidélité.
L’image de D.ieu Créateur et Rédempteur souligne Sa relation unique avec Israël et Son plan ultime pour son salut.
La Haftara porte simultanément un message universel et particulier, donnant une vue d’ensemble du monde avant de se concentrer sur le peuple juif. Il s’agit d’un thème central que nous retrouvons dans les écrits de Rabbi Sacks.
- Pourquoi pensez-vous que la tradition séfarade consiste à finir la Haftara à 42:21?
Points de réflexion
- Avez-vous déjà commencé à faire quelque chose, pour laisser aux autres le soin de terminer ?
- Qu’avez-vous pensé des autres personnes ayant terminé votre travail ?
- Comment cela s’est-il conclu en fin de compte ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
La Paracha et la Haftara traitent de D.ieu en tant que Créateur et son retrait vis-à-vis de Ses créatures. Ce retrait apparent donne à l’humanité l’espace pour être libre et continuer l’acte de création.
Tel que Rabbi Sacks l’a noté, “Lorsque D.ieu créa l’humanité à Son image, Il donna aux humains la liberté de choisir, afin que vous ne puissiez jamais prédire ce qu’ils font. Eux aussi, au sein des limites de notre finitude et mortalité, seront ce qu’ils choisiront d’être.”
D.ieu crée le premier homme, Adam, puis lui donne le rôle de prendre soin du nouveau monde. Tel que Rabbi Sacks l’enseigna à de nombreuses occasions, “De bons dirigeants créent des adeptes, mais de grands dirigeants créent des dirigeants.”
Le message transmis dans la Paracha et la Haftara est que D.ieu a confiance en l’humanité (même si, selon un Midrash dans Sanhédrin, les anges n’avaient pas confiance !) et l’humanité doit avoir confiance en D.ieu, même s’Il semble loin, car Il toujours là pour nous.
- Pouvez-vous réfléchir à d’autres livres dans le Tanakh traitant de l’absence de D.ieu ?
- Quel est le message de l’absence de D.ieu dans ces cas ?
Contexte pour les Prophètes
Le livre d'Isaïe
Le prophète connu sous le nom d’Isaïe (‘Yeshayahou’ en hébreu) a prophétisé durant les règnes d’Ozias (ou Azariah), de Yotam, d’Achaz, et d'Ézéchias, rois de Judée, et le Séfer Yéshayahou couvre à peu près quinze ans de cette époque.
Ce Séfer est rempli de prophéties, de mises en garde et de messages d’espoir, et il est divisé en deux parties principales. La première se concentre sur les prophéties d’Isaïe s’agissant d’un jugement prochain sur Israël et d’autres nations à cause de leurs péchés. La seconde partie comporte des messages de confort et de restauration. Yéchayahou parle souvent d’un futur Machia’h qui amènera le salut et établira un royaume de paix.
Le message de Yéchayahou souligne finalement l’importance de la fidélité envers D.ieu, la justice sociale, la souveraineté et la miséricorde ultimes de D.ieu. Ce sont des thèmes importants auxquels nous reviendrons dans le courant de l’année.
Citation de la semaine
“La relation entre D.ieu et l’univers est la création : l'œuvre de D.ieu. Entre D.ieu et l’humanité, c’est la révélation : la parole de D.ieu. Quand nous appliquons la révélation à la création, la parole de D.ieu à l’oeuvre de D.ieu, le résultat est la rédemption.”
Rabbi Sacks,
Future Tense
Réflexions supplémentaires
Que feriez-vous…
…si vous étiez choisi pour emmener un groupe de gens sur une île, et les mener à créer une nouvelle société à partir de rien ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.