Il y a un aspect du christianisme que les juifs doivent rejeter et que les chrétiens ont commencé à rejeter. C’est le concept du rejet lui-même, l’idée selon laquelle le christianisme représente la preuve que D.ieu ait rejeté le peuple juif, “l’ancien Israël”, en faveur d’un nouveau peuple. Ce concept est entériné dans des phrases telles que le nom chrétien pour la Torah. Appeler notre Bible “l’Ancien Testament” signifie que le testament ou l’alliance qui était autrefois en vigueur ne l’est plus. Selon ce point de vue, D.ieu ne veut plus que nous le servions à la façon juive, au moyen des 613 commandements, mais d’une nouvelle manière, au moyen d’un nouveau testament. Son peuple autrefois choisi était formé par les descendants physiques d’Abraham. Son peuple nouvellement choisi est formé par les descendants spirituels d’Abraham ; en d’autres termes, pas les juifs mais les chrétiens.
Les résultats de cette doctrine furent dévastateurs. Ils menèrent aux croisades et à des des siècles de juifs persécutés par les groupes dominants. Mais le pape Jean XXIII a réévalué ces points de vue, menant ultimement à la déclaration Nostra Aetate de 1965, qui transforma les relations entre l’Église catholique et le peuple juif.
L’affirmation originelle qui remet en cause la doctrine chrétienne selon laquelle D.ieu a rejeté le peuple juif se trouve de manière surprenante dans ce qui est peut-être le passage le plus sombre de toute la Torah : les malédictions de Bé’houkotaï. Par des propos des plus rigoureux, on y énonce les conséquences des choix qu’Israël fait. Si nous restons fidèles à D.ieu, nous serons bénis. Sinon, les résultats seront la défaite, la dévastation, la destruction et le désespoir. La rhétorique est impitoyable, la mise en garde sans équivoque et la vision terrifiante. Mais à la toute fin, D.ieu nous dit qu’Il ne rejettera jamais Son peuple.
Le peuple peut manquer de foi en D.ieu mais D.ieu ne manquera jamais de foi en son peuple. Il peut le punir mais Il ne l’abandonnera jamais. Il peut le juger durement mais Il n’oubliera jamais leurs ancêtres, qui Le suivirent, ni ne brisera l’alliance qu’Il a contractée avec eux. D.ieu ne brise jamais Ses promesses même si nous brisons les nôtres. Un thème central de la Torah et du Tanakh, est le rejet du rejet.
D.ieu rejette l’humanité, en sauvant uniquement Noa’h, lorsqu’Il voit le monde rempli de violence. Mais après le Déluge, Il promet : “Désormais, Je ne maudirai plus la terre à cause de l'homme, car les conceptions du cœur de l'homme sont mauvaises dès son enfance ; désormais, je ne frapperai plus tous les vivants, comme je l'ai fait.” (Béréchit 8:21). Il s’agit du premier rejet du rejet. Puis arrive la série des rivalités entre frères. Notez ce qui survient aux enfants rejetés…
L’alliance passe par Yits’hak et non par Ichmaël ; Yaakov et non par Esaü. Mais D.ieu entend Hagar et les pleurs d’Ichmaël et leur envoie un ange. Il entend Esaü également, car Il ordonne ensuite, “N'aie pas en horreur l'lduméen (un descendant d’Esaü), car il est ton frère” (Dévarim 23:8). Finalement, D.ieu fait en sorte que Lévi, l’un des enfants que Jacob maudit sur son lit de mort - “Maudite soit leur colère, car elle fut malfaisante et leur indignation, car elle a été funeste ! (Béréshit 49:6) -, devient le père des dirigeants spirituels d’Israël : Moïse, Aaron et Miriam. Dès lors, tout Israël est élu. C’est le deuxième rejet du rejet.
Même lorsqu’Israël endure l’exil et se retrouve “sur la terre de ses ennemis”, les juifs sont toujours les enfants de l’alliance de D.ieu ; alliance qu’Il ne brisera pas car D.ieu n’abandonne pas Son peuple. Ils peuvent ne pas croire en Lui. Il continuera à croire en eux. C’est le troisième rejet du rejet, énoncé dans notre paracha, réitéré par Isaïe, Jérémie, et Ézéchiel, axiomatique à notre foi en un D.ieu qui tient Ses promesses.
Par conséquent, l’affirmation sur laquelle se construit la théologie de “remplacement. – D.ieu rejette Son peuple car Son peuple L’a rejeté – est impensable en termes de monothéisme abrahamique. D.ieu tient parole même si les autres brisent la leur. D.ieu n’abandonne pas et n’abandonnera pas Son peuple. L’alliance avec Abraham, réalisée au mont Sinaï, et renouvelée à chaque tournant de l’histoire juive depuis, est toujours en vigueur, intacte, sans aucune réserve, et irréfragable. “L’Ancien Testament” n’est pas vieux. L’alliance de D.ieu avec le peuple juif est toujours vivante et forte. La reconnaissance de ce fait a transformé la relation entre les chrétiens et les juifs et a contribué à sécher de nombreux siècles de larmes.
Questions à poser à la table de Chabbat
Comment comprenez-vous l’idée d’une alliance incassable entre D.ieu et le peuple juif ?
Que pouvons-vous apprendre du concept du “rejet du rejet” en ce qui concerne la manière dont nous traitons les autres, en particulier ceux qui sont différents de nous ?
Comment pouvons-nous garder au mieux notre engagement envers notre foi et notre héritage, même lorsque cela est difficile ?
La paracha en bref
La paracha de cette semaine, Bé’houkotaï, est la dernière du livre de Vayikra. Bé’houkotaï souligne la récompense pour le respect des commandements de D.ieu et les punitions encourues en cas de non-respect.
La paracha énonce également certaines offrandes du Temple et la dîme animale. La première partie de la paracha traite des bénédictions que l’on promet aux Israélites, telle que de la nourriture abondante, de la pluie au moment opportun, et une sécurité si l’on observe les mitzvot. Nous étudions les bénédictions de paix que l’on recevra, incluant la sainteté des animaux sauvages, le succès militaire et bien sûr, la présence de D.ieu.
Les Israélites étudient aussi les détails des punitions sévères du rejet des mitsvot, incluant la maladie, la famine et l’exil. La paracha met l’accent sur l’importance d’observer l’année de Chemita ainsi que les différentes promesses faites lors des moments ultérieurs du Bet Hamikdach.
Les bénédictions pour le respect des commandements : Suivez Ses voies et les bénédictions suivront, vos récoltes grandiront comme la pluie tombant du ciel.
Les personnages de la paracha
Les bénédictions pour le respect des commandements : Suivez Ses voies et les bénédictions suivront, vos récoltes grandiront comme la pluie tombant du ciel.
Les punitions pour désobéissance : Tournez le dos et faites face à la détresse, la famine et l’exil.
Les promesses aux Temples : Promettez votre valeur, le prix est scellé. Rachetez-vous avec amour et n'oubliez jamais.
La dîme animale : Chaque dixième à l’autel est agréé, un cadeau sacré à Celui qui donne.
La paracha en pratique
Aujourd’hui, l’un des plus grands défis auxquels les juifs sont confrontés, en particulier dans les pays hors d’Israël, est le manque de connaissance dont leurs homologues non-juifs font preuve s’agissant d’Israël, de la culture, de l’identité et de la tradition juives. Bien qu’il y a eu beaucoup de progrès de la part des communautés oecuméniques d’éduquer et de faire des liens entre les systèmes de valeurs partagés, il y a un fossé bien plus grand depuis quelques années, en particulier chez les jeunes et les étudiants. Pour informer les non-juifs de manière efficace à propos du judaïsme, certains juifs ont organisé des ateliers et des séminaires d’information expliquant les principes fondamentaux des croyances, des pratiques et de l’histoire juive. De quelle autre manière pouvons-nous aider notre prochain ?
Inviter les non-juifs à nos repas de Chabbat et les convier aux offices dans nos synagogues peuvent leur permettre de vivre la richesse des rituels et des traditions juives. Les centres communautaires juifs peuvent accueillir des journées “portes ouvertes” ou des événements culturels, afin de présenter les célébrations juives, la gastronomie, la musique et l’art. Collaborer avec les écoles et les universités pour inclure les études juives dans leur cursus peut également augmenter leur compréhension des choses. De manière plus importante encore, les juifs peuvent continuer à être une lumière envers les nations, être la meilleure version d’eux-mêmes, être affables, donner un bon nom au peuple juif et à eux-mêmes à travers leurs bonnes actions.
Que pouvez-vous faire aujourd’hui pour répandre de la positivité et de la lumière pour le peuple juif ?
Jouons avec la paracha
Jouons à Levez-vous si…! Une personne commence par dire “Levez-vous…” suivi d’une phrase comme, “...si vous avez un animal domestique,” ou “...si vous aimez danser”. Ceux à qui la phrase s’applique se lèvent, regardent autour d’eux pour voir qui a ce trait en commun, et se rassoient. Puis une autre personne se lève et lance le prochain appel du “Levez-vous…”. Vous pouvez être autant “ridicule” ou précis que vous le souhaitez, en particulier si vous connaissez les joueurs. Il s’agit d’un jeu amusant pour aider chacun à reconnaître et à apprécier les différences et les points communs !
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks se plonge au cœur d’une vérité permanente dans le judaïsme : l’alliance de D.ieu avec le peuple est éternelle et incassable. Cependant, plusieurs personnes ont essayé de remettre cette vérité en question à travers les siècles. Le supersessionisme (le concept selon lequel les chrétiens remplacent les juifs en tant que peuple juif) est une croyance qui a mené à des siècles de persécution et de souffrance pour les juifs.
La Torah apporte un contre-argument à cette théorie : en s’inspirant du Tanakh, Rabbi Sacks démontre comment l’engagement de D.ieu envers le peuple demeure indéfectible, même lorsque nous (le peuple juif !) échouons. Il souligne que bien que D.ieu punisse Son peuple, Il ne L’abandonne pas. L’alliance est toujours en vigueur, vivante et non brisée.
Quelque chose à noter est que ces idées théologiques ont refaçonné les relations entre chrétiens et juifs. Des dirigeants comme le pape Jean XXIII et le deuxième concile du Vatican ont aidé à panser les plaies en reconnaissant l’alliance durable entre D.ieu et le peuple juif.
Il s’agit d’un rappel fort que les promesses de D.ieu ne changent pas. Même en période d’exil et de désespoir, le peuple juif demeure Son peuple élu, et cette prise de conscience a le potentiel de transformer la compréhension et le respect entre les religions.
S’il y avait une chose que vous voudriez que les autres religions connaissent sur le peuple juif, quelle serait-elle et pourquoi ?
Parabole sur la paracha
Une main fidèle
Dans un village tranquille de Pologne se trouvait un couvent des Soeurs Franciscaines de la Famille de Marie. Elles étaient réservées, s’occupant de leur église et de leur communauté jusqu’au jour où les Nazis ont commencé à rassembler les familles juives dans leur village. C’était en 1942. C’est le jour où elles devinrent des héroïnes.
En apercevant les Nazis, les sœurs passèrent à l’action, cherchant un moyen d’aider ceux dans le besoin. Leur dirigeante courageuse, Mère Mathylda, ouvrit les portes du couvent, et les sœurs y réunirent autant d’enfants juifs qu’elles le purent. Leur plan fut de les protéger du danger, de les cacher des soldats et de s'occuper d’eux.
Mère Mathylda enjoignit aux enfants d’agir et de se comporter différemment de d’habitude. De cette manière, leur identité ne sera pas révélée.
Les sœurs enseignèrent également aux enfants les prières, chants et coutumes de l’église. Pour une plus grande protection, les sœurs leur donnèrent de nouveaux noms chrétiens ; de cette façon, en cas de venue des nazis, nul ne serait capable de deviner leur identité juive. Pendant plus de deux ans, Mère Mathylda et ses sœurs abritèrent près de 40 enfants de tous âges dans le couvent, les cachant dans des chambres, dans le grenier et dans la chapelle.
Les sœurs n’étaient pas riches, mais elles partagèrent la nourriture et les provisions qu’elles avaient, gardant les enfants juifs en vie à une époque dangereuse. Leur acte de bravoure et leur altruisme inspira le reste du village à suivre leurs traces et des centaines d’enfants furent sauvés et protégés dans plus de 60 monastères et foyers. Bien que les nazis y mirent les pieds, ces braves gens parvinrent à protéger tout le monde du soupçon jusqu'à la fin de la guerre. Les juifs rescapés exprimèrent une gratitude éternelle de la l’héroïne Mère Mathylda et ses sœurs altruistes. Même aujourd’hui, leur nom est honoré par Yad Vachem. Leur bonté envers des étrangers sauva de nombreuses vies.
Devinette sur la paracha
Q. Quel mot de notre paracha est récité au moins quatre fois chaque Chabbat ?
R: Le mot est komemiyout (Vayikra 26:13). Nous le disons dans le birkat hamazon de Chabbat trois fois le Chabbat (une fois par repas) ainsi qu’une fois dans la brakha de ahava rabba avant Kriat Chéma (lors de Cha’harit).
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Le rejet du rejet
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Bé'houkotai
Le rejet du rejet
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Il y a un aspect du christianisme que les juifs doivent rejeter et que les chrétiens ont commencé à rejeter. C’est le concept du rejet lui-même, l’idée selon laquelle le christianisme représente la preuve que D.ieu ait rejeté le peuple juif, “l’ancien Israël”, en faveur d’un nouveau peuple. Ce concept est entériné dans des phrases telles que le nom chrétien pour la Torah. Appeler notre Bible “l’Ancien Testament” signifie que le testament ou l’alliance qui était autrefois en vigueur ne l’est plus. Selon ce point de vue, D.ieu ne veut plus que nous le servions à la façon juive, au moyen des 613 commandements, mais d’une nouvelle manière, au moyen d’un nouveau testament. Son peuple autrefois choisi était formé par les descendants physiques d’Abraham. Son peuple nouvellement choisi est formé par les descendants spirituels d’Abraham ; en d’autres termes, pas les juifs mais les chrétiens.
Les résultats de cette doctrine furent dévastateurs. Ils menèrent aux croisades et à des des siècles de juifs persécutés par les groupes dominants. Mais le pape Jean XXIII a réévalué ces points de vue, menant ultimement à la déclaration Nostra Aetate de 1965, qui transforma les relations entre l’Église catholique et le peuple juif.
L’affirmation originelle qui remet en cause la doctrine chrétienne selon laquelle D.ieu a rejeté le peuple juif se trouve de manière surprenante dans ce qui est peut-être le passage le plus sombre de toute la Torah : les malédictions de Bé’houkotaï. Par des propos des plus rigoureux, on y énonce les conséquences des choix qu’Israël fait. Si nous restons fidèles à D.ieu, nous serons bénis. Sinon, les résultats seront la défaite, la dévastation, la destruction et le désespoir. La rhétorique est impitoyable, la mise en garde sans équivoque et la vision terrifiante. Mais à la toute fin, D.ieu nous dit qu’Il ne rejettera jamais Son peuple.
Le peuple peut manquer de foi en D.ieu mais D.ieu ne manquera jamais de foi en son peuple. Il peut le punir mais Il ne l’abandonnera jamais. Il peut le juger durement mais Il n’oubliera jamais leurs ancêtres, qui Le suivirent, ni ne brisera l’alliance qu’Il a contractée avec eux. D.ieu ne brise jamais Ses promesses même si nous brisons les nôtres. Un thème central de la Torah et du Tanakh, est le rejet du rejet.
D.ieu rejette l’humanité, en sauvant uniquement Noa’h, lorsqu’Il voit le monde rempli de violence. Mais après le Déluge, Il promet : “Désormais, Je ne maudirai plus la terre à cause de l'homme, car les conceptions du cœur de l'homme sont mauvaises dès son enfance ; désormais, je ne frapperai plus tous les vivants, comme je l'ai fait.” (Béréchit 8:21). Il s’agit du premier rejet du rejet. Puis arrive la série des rivalités entre frères. Notez ce qui survient aux enfants rejetés…
L’alliance passe par Yits’hak et non par Ichmaël ; Yaakov et non par Esaü. Mais D.ieu entend Hagar et les pleurs d’Ichmaël et leur envoie un ange. Il entend Esaü également, car Il ordonne ensuite, “N'aie pas en horreur l'lduméen (un descendant d’Esaü), car il est ton frère” (Dévarim 23:8). Finalement, D.ieu fait en sorte que Lévi, l’un des enfants que Jacob maudit sur son lit de mort - “Maudite soit leur colère, car elle fut malfaisante et leur indignation, car elle a été funeste ! (Béréshit 49:6) -, devient le père des dirigeants spirituels d’Israël : Moïse, Aaron et Miriam. Dès lors, tout Israël est élu. C’est le deuxième rejet du rejet.
Même lorsqu’Israël endure l’exil et se retrouve “sur la terre de ses ennemis”, les juifs sont toujours les enfants de l’alliance de D.ieu ; alliance qu’Il ne brisera pas car D.ieu n’abandonne pas Son peuple. Ils peuvent ne pas croire en Lui. Il continuera à croire en eux. C’est le troisième rejet du rejet, énoncé dans notre paracha, réitéré par Isaïe, Jérémie, et Ézéchiel, axiomatique à notre foi en un D.ieu qui tient Ses promesses.
Par conséquent, l’affirmation sur laquelle se construit la théologie de “remplacement. – D.ieu rejette Son peuple car Son peuple L’a rejeté – est impensable en termes de monothéisme abrahamique. D.ieu tient parole même si les autres brisent la leur. D.ieu n’abandonne pas et n’abandonnera pas Son peuple. L’alliance avec Abraham, réalisée au mont Sinaï, et renouvelée à chaque tournant de l’histoire juive depuis, est toujours en vigueur, intacte, sans aucune réserve, et irréfragable. “L’Ancien Testament” n’est pas vieux. L’alliance de D.ieu avec le peuple juif est toujours vivante et forte. La reconnaissance de ce fait a transformé la relation entre les chrétiens et les juifs et a contribué à sécher de nombreux siècles de larmes.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
La paracha de cette semaine, Bé’houkotaï, est la dernière du livre de Vayikra. Bé’houkotaï souligne la récompense pour le respect des commandements de D.ieu et les punitions encourues en cas de non-respect.
La paracha énonce également certaines offrandes du Temple et la dîme animale. La première partie de la paracha traite des bénédictions que l’on promet aux Israélites, telle que de la nourriture abondante, de la pluie au moment opportun, et une sécurité si l’on observe les mitzvot. Nous étudions les bénédictions de paix que l’on recevra, incluant la sainteté des animaux sauvages, le succès militaire et bien sûr, la présence de D.ieu.
Les Israélites étudient aussi les détails des punitions sévères du rejet des mitsvot, incluant la maladie, la famine et l’exil. La paracha met l’accent sur l’importance d’observer l’année de Chemita ainsi que les différentes promesses faites lors des moments ultérieurs du Bet Hamikdach.
Les bénédictions pour le respect des commandements : Suivez Ses voies et les bénédictions suivront, vos récoltes grandiront comme la pluie tombant du ciel.
Les personnages de la paracha
Les bénédictions pour le respect des commandements : Suivez Ses voies et les bénédictions suivront, vos récoltes grandiront comme la pluie tombant du ciel.
Les punitions pour désobéissance : Tournez le dos et faites face à la détresse, la famine et l’exil.
Les promesses aux Temples : Promettez votre valeur, le prix est scellé. Rachetez-vous avec amour et n'oubliez jamais.
La dîme animale : Chaque dixième à l’autel est agréé, un cadeau sacré à Celui qui donne.
La paracha en pratique
Aujourd’hui, l’un des plus grands défis auxquels les juifs sont confrontés, en particulier dans les pays hors d’Israël, est le manque de connaissance dont leurs homologues non-juifs font preuve s’agissant d’Israël, de la culture, de l’identité et de la tradition juives. Bien qu’il y a eu beaucoup de progrès de la part des communautés oecuméniques d’éduquer et de faire des liens entre les systèmes de valeurs partagés, il y a un fossé bien plus grand depuis quelques années, en particulier chez les jeunes et les étudiants. Pour informer les non-juifs de manière efficace à propos du judaïsme, certains juifs ont organisé des ateliers et des séminaires d’information expliquant les principes fondamentaux des croyances, des pratiques et de l’histoire juive. De quelle autre manière pouvons-nous aider notre prochain ?
Inviter les non-juifs à nos repas de Chabbat et les convier aux offices dans nos synagogues peuvent leur permettre de vivre la richesse des rituels et des traditions juives. Les centres communautaires juifs peuvent accueillir des journées “portes ouvertes” ou des événements culturels, afin de présenter les célébrations juives, la gastronomie, la musique et l’art. Collaborer avec les écoles et les universités pour inclure les études juives dans leur cursus peut également augmenter leur compréhension des choses. De manière plus importante encore, les juifs peuvent continuer à être une lumière envers les nations, être la meilleure version d’eux-mêmes, être affables, donner un bon nom au peuple juif et à eux-mêmes à travers leurs bonnes actions.
Jouons avec la paracha
Jouons à Levez-vous si…! Une personne commence par dire “Levez-vous…” suivi d’une phrase comme, “...si vous avez un animal domestique,” ou “...si vous aimez danser”. Ceux à qui la phrase s’applique se lèvent, regardent autour d’eux pour voir qui a ce trait en commun, et se rassoient. Puis une autre personne se lève et lance le prochain appel du “Levez-vous…”. Vous pouvez être autant “ridicule” ou précis que vous le souhaitez, en particulier si vous connaissez les joueurs. Il s’agit d’un jeu amusant pour aider chacun à reconnaître et à apprécier les différences et les points communs !
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks se plonge au cœur d’une vérité permanente dans le judaïsme : l’alliance de D.ieu avec le peuple est éternelle et incassable. Cependant, plusieurs personnes ont essayé de remettre cette vérité en question à travers les siècles. Le supersessionisme (le concept selon lequel les chrétiens remplacent les juifs en tant que peuple juif) est une croyance qui a mené à des siècles de persécution et de souffrance pour les juifs.
La Torah apporte un contre-argument à cette théorie : en s’inspirant du Tanakh, Rabbi Sacks démontre comment l’engagement de D.ieu envers le peuple demeure indéfectible, même lorsque nous (le peuple juif !) échouons. Il souligne que bien que D.ieu punisse Son peuple, Il ne L’abandonne pas. L’alliance est toujours en vigueur, vivante et non brisée.
Quelque chose à noter est que ces idées théologiques ont refaçonné les relations entre chrétiens et juifs. Des dirigeants comme le pape Jean XXIII et le deuxième concile du Vatican ont aidé à panser les plaies en reconnaissant l’alliance durable entre D.ieu et le peuple juif.
Il s’agit d’un rappel fort que les promesses de D.ieu ne changent pas. Même en période d’exil et de désespoir, le peuple juif demeure Son peuple élu, et cette prise de conscience a le potentiel de transformer la compréhension et le respect entre les religions.
Parabole sur la paracha
Une main fidèle
Dans un village tranquille de Pologne se trouvait un couvent des Soeurs Franciscaines de la Famille de Marie. Elles étaient réservées, s’occupant de leur église et de leur communauté jusqu’au jour où les Nazis ont commencé à rassembler les familles juives dans leur village. C’était en 1942. C’est le jour où elles devinrent des héroïnes.
En apercevant les Nazis, les sœurs passèrent à l’action, cherchant un moyen d’aider ceux dans le besoin. Leur dirigeante courageuse, Mère Mathylda, ouvrit les portes du couvent, et les sœurs y réunirent autant d’enfants juifs qu’elles le purent. Leur plan fut de les protéger du danger, de les cacher des soldats et de s'occuper d’eux.
Mère Mathylda enjoignit aux enfants d’agir et de se comporter différemment de d’habitude. De cette manière, leur identité ne sera pas révélée.
Les sœurs enseignèrent également aux enfants les prières, chants et coutumes de l’église. Pour une plus grande protection, les sœurs leur donnèrent de nouveaux noms chrétiens ; de cette façon, en cas de venue des nazis, nul ne serait capable de deviner leur identité juive. Pendant plus de deux ans, Mère Mathylda et ses sœurs abritèrent près de 40 enfants de tous âges dans le couvent, les cachant dans des chambres, dans le grenier et dans la chapelle.
Les sœurs n’étaient pas riches, mais elles partagèrent la nourriture et les provisions qu’elles avaient, gardant les enfants juifs en vie à une époque dangereuse. Leur acte de bravoure et leur altruisme inspira le reste du village à suivre leurs traces et des centaines d’enfants furent sauvés et protégés dans plus de 60 monastères et foyers. Bien que les nazis y mirent les pieds, ces braves gens parvinrent à protéger tout le monde du soupçon jusqu'à la fin de la guerre. Les juifs rescapés exprimèrent une gratitude éternelle de la l’héroïne Mère Mathylda et ses sœurs altruistes. Même aujourd’hui, leur nom est honoré par Yad Vachem. Leur bonté envers des étrangers sauva de nombreuses vies.
Devinette sur la paracha
Q. Quel mot de notre paracha est récité au moins quatre fois chaque Chabbat ?
R: Le mot est komemiyout (Vayikra 26:13). Nous le disons dans le birkat hamazon de Chabbat trois fois le Chabbat (une fois par repas) ainsi qu’une fois dans la brakha de ahava rabba avant Kriat Chéma (lors de Cha’harit).
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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