La naissance d’une liberté nouvelle
Édition Familiale

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Ki Tissa

Inspiré par les enseignements et les idées de Rabbi Sacks

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Résumé du Covenant & Conversation

● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.

Inspirés par les premières Lukhot données par D.ieu à Moché juste avant le péché du Veau d’Or, les Sages ont créé un nouveau mot pour la liberté qui n’apparaît nulle part dans le Tanakh. Dans Ki Tissa nous lisons : “Les tables de la Loi étaient l’ouvrage de D.ieu et l’écriture était l’écriture de D.ieu, gravée [‘harout] sur les lukhot”.  Les Sages dirent “Ne lis pas ‘harout “gravé”, mais ‘hérout “liberté”, car il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah.”

C’est la première apparition dans le Tanakh de la racine ch-r-t (avec un tav), mais un mot lié ch-r-t (avec un tet) apparaît dans l’histoire du Veau d’or lui-même lorsque la Torah nous dit qu’Aaron l’a façonné avec un ‘Héret, “un instrument de gravure”. Comment un mot signifiant “gravé” en est venu à vouloir dire “liberté” et pourquoi avait-on besoin d’un nouveau terme pour désigner la liberté ?

En effet, les Sages ont fait un choix créatif et significatif en choisissant ce terme. Considérez deux formes d’écriture dans l’antiquité. La première consiste à utiliser de l’encre sur un parchemin, une autre à graver des mots sur une pierre. Il y a une différence notable entre ces deux méthodes. 

L’encre et le parchemin sont deux matériaux différents. L’encre y est superposée et ne fait pas partie du parchemin. Elle demeure distincte, et elle peut être effacée. Mais une gravure est gravée dans la pierre elle-même. Elle en fait partie, et ne peut pas être facilement effacée.

Considérez maintenant ces deux façons d’écrire comme des métaphores pour la loi. Il y a des lois qui sont imposées de l’extérieur. Les gens les respectent car ils craignent d’être arrêtés et punis. Mais s’il y a une chance de ne pas être pris, ils peuvent être tentés de briser les règles, car la loi n’a pas changé leurs désirs. Ce type de loi, qui nous est imposée comme de l’encre sur le parchemin, est une limitation à la liberté.

Mais il peut y avoir une nature de société différente dans laquelle les gens observent la loi non pas en raison de la crainte de l’arrestation et du châtiment, mais parce qu’ils connaissent la loi, l’ont étudiée, l’ont comprise, l’ont internalisée et elle fait maintenant partie de leur identité. Ils ne cherchent plus à faire ce que la loi interdit car ils savent maintenant que cela est mauvais et ils luttent avec leur propres tentations et désirs. Une telle loi n’a pas besoin de police car elle est basée non pas sur une force extérieure mais sur une transformation inférieure à travers le processus d’éducation. La loi est comme l’écriture gravée sur la pierre.

 D'où le nouveau concept brillant qui a émergé dans le judaïsme rabbinique : ‘hérout, la liberté qui vient à une société, de laquelle les juifs étaient les pionniers, dans laquelle les gens connaissent non seulement la loi mais l’étudient constamment jusqu’à ce qu’elle soit gravée dans leurs coeurs comme les commandements furent  gravé une fois sur la pierre. C’est ce que les Sages ont voulu dire lorsqu’ils ont affirmé “Ne lis pas ‘harout “gravé”, mais ‘hérout “liberté”, car il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah”. Dans une telle société, vous observez la loi car vous le souhaitez ; en ayant étudié la loi, vous comprenez pourquoi elle est là. Dans ce type de société, il n’y a pas de conflit entre loi et liberté.

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Autour de la table de Chabbat

  1. Pourquoi pensez-vous que le fait d’étudier les lois est important, plutôt qu’uniquement de savoir ce qu’elles sont ? 
  2. Qu’arrive-t-il à une règle une fois que vous comprenez véritablement la raison de son existence ?
  3. Comment une société peut-elle passer des lois comme de “l’encre sur le parchemin” à des lois “gravées” dans le cœur de ses citoyens ?

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Écrit par Sara Lamm

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Lors de l’absence prolongée de Moché sur le mont Sinaï, le peuple construit un Veau d’or pour son culte. En découvrant l’idolâtrie, Moché brise les tables contenant les dix commandements et se débarrasse de l’idole. D.ieu envisage de détruire le peuple pour cet acte odieux, mais Moché intervient. Après une négociation intense entre D.ieu et Moché, D.ieu est d’accord de pardonner au peuple, bien que des conséquences persisteront à travers des générations. Moché monte sur le mont Sinaï et reçoit de nouvelles tables. Son visage devient si lumineux de ses rencontres divines qu’il doit se voiler le visage, sauf lorsqu’il transmet les enseignements de D.ieu.

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Philosophie de Rabbi Sacks

hofech/’hofchi est ce qu’un esclave devient lorsqu’il est libéré. Cela signifie qu’il peut faire ce qu’il veut. Il n’y a personne pour lui ordonner quoi que ce soit. Ce mot est lié à la liberté de poursuivre ses propres désirs. C’est ce que les philosophes qualifient de liberté négative. Elle signifie l’absence de coercition. Celaest bien pour la liberté individuelle. Mais il n’est pas constitutif d’une liberté collective. 

Une société dans laquelle tout le monde est libre de faire ce qu’il veut n’est pas une société libre. Une société libre a besoin de lois. Mais la loi est une contrainte à la liberté. Elle m’empêche de faire quelque chose que j’aimerais faire. Comment peut-on réconcilier la loi et la liberté ? C’est la question qui est au cœur du judaïsme, une religion à la fois de loi et de liberté.La liberté est la loi intériorisée de manière si profonde qu'elle devient une partie de notre être, comme des mots gravés dans la pierre plutôt que de l'encre sur du parchemin. Cela explique pourquoi le judaïsme met l'accent sur l'éducation et l'étude de la halakha - ces études ne concernent pas seulement l'acquisition de connaissances, mais la création d'une forme sophistiquée de liberté collective où la loi et la liberté deviennent une seule et même chose.

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Réunissez-vous dans un cercle : commencez par 30 secondes de liberté complète de mouvement. Tout le monde peut bouger comme il veut, plus y a de mouvement, mieux c’est ! D’habitude, cela devient un peu la pagaille et déconnecté. Regroupez-vous, mais cette fois-ci vous ne pouvez bouger qu’après que la personne à votre droite ne bouge. Aucune autre instruction n’est donnée. Le groupe doit déterminer comment créer un mouvement continu ensemble. Vous pouvez développer vos propres signaux et “lois” pour vous guider à bouger avec le groupe et non pas contre lui.

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Une histoire pour tous les âges

Une fois, il y avait deux camps d’été dans la même vallée, bien qu’ils étaient tout à fait différents dans leur approche. À la vallée de la liberté, la promesse était simple : “Faites ce que vous voulez quand vous voulez !” Les yeux des enfants s’illuminèrent à l’idée de ne pas avoir d’heure de coucher, aucun horaire, et absolument aucun légume pour le dîner ! Ça a l’air génial, n’est-ce pas ?

Eh bien, pas tout à fait. Deux semaines plus tard, la vallée de la liberté n’était plus la même. Les cartes de Pokémon d’Eitan avaient disparu, ainsi que les téléphones de cinq filles. On aurait cru qu’une tornade avait frappé la salle d’art plastique, et essayez d’organiser un simple jeu pour attraper un drapeau ? Bonne chance pour trouver assez d’enfants réveillés avant midi ! Tout le monde était fou, et avec chaque enfant qui se sentait fatigué et de mauvaise humeur et incertain de ce qui allait se passer ensuite, des conflits avaient lieu entre différents groupes. En regardant autour de lui, Eitan commençait à se demander s’il aurait été plus heureux au camp d’à-côté.

À Forest Grove, tout avait été différent depuis le début. Bien sûr, de nombreuses personnes faisaient les gros yeux lors des leçons de “middot et mitsvot”. Mais quelque chose de remarquable s’est produit lorsque les campeurs ont compris pourquoi le fait de se présenter au petit-déjeuner signifiait que tout le monde savourerait des crêpes chaudes ensemble et de quelle façon le moment du nettoyage se transformait en des danses impromptues.

En deux semaines, Forest Grove était plein de clubs créés par les enfants, des talent shows spontanés, et même une équipe de “motivation du matin” créée par un campeur. Nul n’avait besoin d’imposer les lois, les enfants les comprenaient. Il s’agissait d’enfants qui pouvaient expliquer pourquoi ils choisissaient de se réveiller tôt : car rien ne vaut des crêpes fraîches partagées entre amis.

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Écrit par Rabbi Barry Kleinberg

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Résumé de la Haftara

Dans Mélakhim 1 (I Rois) 18:1–39, le passage raconte la confrontation dramatique entre le prophète Eliahou et les prophètes de Baal sur le mont Carmel lors du règne du Roi Ahav.

À la demande de D.ieu, Eliahou apparaît à Ahav, le mettant au défi de réunir le peuple d’Israël et 450 prophètes de Baal et Ashera pour un test qui déterminera le vrai D.ieu. Eliahou propose une compétition : chaque partie préparera un sacrifice sans l’allumer, appelant son D.ieu pour envoyer un feu du ciel.

Les prophètes de Baal prient de manière fervente mais ne reçoivent pas de réponse. Eliahou se moque de leurs efforts avant de préparer son autel, l’arrosant d’eau pour amplifier le miracle.

Puis Eliahou prie, et D.ieu répond avec un feu, consumant le sacrifice, l’autel et l’eau. Le peuple s’exclame “Le Seigneur, Il est D.ieu !” La victoire d’Eliahou réaffirme la souveraineté de D.ieu et signe la défaite du culte de Baal en Israël.

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  1. Connaissez-vous d’autres histoires (du Tanakh au Midrach) où nous voyons un culte idolâtre mis au défi en raison de son manque de force ?  (Indice : Pensez au début de la vie d’Avraham)
  2. Lisez la “citation de la semaine”.  Comment pouvons-nous entendre la voix douce et tranquille de D.ieu aujourd’hui ?
young abraham in the clay idol shop smashing idols iconoclast midrash avraham
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Connexions du Tanakh

La paracha et la Haftara relatent toutes deux des histoires du peuple juif qui célèbre et vénère des idoles. Dans la paracha, le peuple se tourne vers le Veau d’or en l’absence de Moché. Dans la Haftara, leurs descendants (à l’époque du Roi Ahav) hésitent entre D.ieu et Baal.

Le Midrach note les similarités entre les deux dirigeants de l’époque, Moché et Eliahou. Les deux dirigeants ont rassemblé le peuple, et ont tué ceux qui vénéraient des idoles. Les deux dirigeants ont appelé le peuple à se réunir devant eux, et prièrent à D.ieu de les aider. Moché invoque les avot (Avraham, Its’hak et Yaakov) en tant que mérite pour le peuple juif, et Eliahou réunit 12 pierres pour représenter les 12 tribus d’Israël.

La paracha et la haftara sont également liées par des actions qui semblent a priori interdites de la part des dirigeants. Moché brise les tables de la Loi et Eliahou met D.ieu au défi de le soutenir et amène un sacrifice en dehors du Temple et de Jérusalem. On peut au moins suggérer que les actions des deux dirigeants tombent sous le principe de Hora’at Sha’a, l’urgence du moment. Et dans les deux histoires, le peuple semble sur le point d’abandonner D.ieu, une situation qui demande de prendre des mesures extrêmes !

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Contexte pour les Prophètes

Le leadership d’Eliahou était un moment tendu pour le peuple d’Israël, et il répondit de manière audacieuse en retour. Rabbi Sacks compare Eliahou à Pin’has et écrit sur leur comportement zélé dans le passage suivant :  "Il ne fait aucun doute que Pinchas et Élie étaient des héros religieux. Ils sont intervenus à un moment où la nation faisait face à une crise religieuse et morale, ainsi qu'à une colère divine palpable. Ils ont agi alors que tout le monde, au mieux, regardait. Ils ont risqué leur vie en agissant ainsi. Il y a peu de doute que la foule aurait pu se retourner contre eux et les attaquer. En effet, après le procès sur le mont Carmel, Jézabel fait savoir qu’elle a l’intention de faire tuer Élie."

"Les deux hommes ont agi pour Dieu et pour le bien-être religieux de la nation. Et Dieu Lui-même est appelé “ardent” à plusieurs reprises dans la Torah… Pinchas et Élie sont… tous deux doucement réprimandés par Dieu… Le zélote n’agit pas dans les paramètres normaux de la loi… Plus profondément, le zélote prend en réalité la place de Dieu."

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“Rien dans la vie religieuse n’est plus périlleux que le zèle, et rien n’est plus saisissant que la vérité que D.ieu enseigna à Eliahou : D.ieu ne se trouve pas dans l’usage de la force, mais dans la voix douce et subtile qui détourne le pécheur de sa faute. Quant à la vengeance, elle appartient à D.ieu seul.”

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Quelles sont les mesures les plus extrêmes que vous seriez prêt à mettre en œuvre si vous voyiez un ami qui s’apprêtait à faire une terrible erreur ?

Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.


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