Pourquoi les civilisations échouent
Family Edition

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Résumé

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.

Quel est le vrai défi de maintenir une société libre ? Est-ce de survivre quand les temps sont durs ? Étonnamment, non. Le vrai défi d’une société n’est pas la pauvreté mais l’abondance, pas l’insécurité mais la sécurité, pas l’esclavage mais la liberté. Moché explique qu’une fois que tous les besoins physiques des Bné Israël sont remplis, (lorsqu’ils ont une terre, des riches moissons et des maisons sûres), leur épreuve spirituelle commencera. Comment vont-ils garder leur foi lorsque tout va bien?

Plusieurs civilisations puissantes ont échoué à travers les siècles, comme l’Égypte ancienne, Rome et plusieurs d’autres. Le conseil de Moché était central pour ne pas perpétuer ce cycle. Et il dit cela bien avant que l’histoire ne commence réellement! Son message, qui constitue un argument central du livre de Dévarim, est le suivant: si vous prenez pour acquis que vous seuls pouvez conquérir la terre et jouir de votre liberté, vous deviendrez suffisant et auto-satisfait. C’est le début de la fin de toute civilisation

Les inégalités grandissent si elles ne sont pas maîtrisées. Les riches ne se refusent rien et les pauvres se sentent exclus. Il y aura une division sociale, des ressentiments et des injustices. La société ne sera plus cohérente. Les gens ne se sentiront pas liés les uns aux autres par un lien de responsabilité collective. L’individualisme dominera. La confiance diminuera. Le capital social aussi. 

Cela arriva tôt ou tard à toutes les civilisations, aussi grandes furent-elles. Pour les Bné Israël, un petit peuple entouré de grands empires, cela serait désastreux. Tel que Moché l'énonce clairement vers la fin du livre, dans le long récit des malédictions qui frapperaient le peuple s’il perdait ses repères spirituels, Israël se retrouverait vaincu et dévasté. Dans ce contexte, nous pouvons comprendre le projet capital que le livre de Dévarim propose : la création d’une société capable de défaire les lois normales de la croissance et du déclin civilisationnel. Il s’agit d’une idée stupéfiante

Comment cela peut-il se produire ? Par chaque personne qui porte la responsabilité de la société dans son ensemble. Par chaque personne qui connaît l’histoire de son peuple. Par chaque individu étudiant et comprenant les lois qui gouvernent tout. En enseignant à leurs enfants pour qu’ils deviennent alphabétisés eux aussi et articulent leur identité.

Règle #1: N’oubliez jamais d'où vous venez.  Si vous vous rappelez de vos racines, et que vous maintenez la liberté en établissant des tribunaux, la règle de droit et la mise en place de la justice, vous avez déjà fait des pas de géant pour sécuriser votre avenir. En vous souciant des pauvres. En vous assurant que tout le monde possède les conditions de base nécessaires à la dignité. En incluant les personnes isolées dans les célébrations populaires. En vous rappelant la brit dans des rituels quotidiens, hebdomadaires et annuels, et en la renouvelant tous les sept ans. En vous assurant qu’il existe toujours des prophètes pour rappeler au peuple leur destin et exposer les corruptions de pouvoir.

Règle #2 : Ne vous éloignez jamais de vos principes et de vos idéaux fondamentaux. Comment ? En reconnaissant que D.ieu est et sera toujours un pouvoir plus grand que nous-même. C’est le point sur lequel Moïse insiste le plus. Les sociétés vieillissent lorsqu’elles perdent foi en la transcendance. Puis elles perdent foi en un ordre moral objectif et finissent par perdre foi en elles-mêmes.

Règle #3: Une société est aussi forte que sa foi. Seule la foi en D.ieu peut nous mener à honorer les besoins des autres aussi bien que nos propres besoins. Seule la foi en D.ieu peut nous motiver à agir pour le bien d’un avenir que nous ne vivrons pas pour voir. Seule la foi en D.ieu peut nous faire arrêter de fauter lorsque nous croyons qu’aucun autre être humain ne le saura. Seule la foi en D.ieu peut nous donner l’humilité nécessaire pour vaincre l’arrogance du succès qui mène à une défaite militaire et nationale.

Vers la fin de son livre appelé Civilisation, Niall Ferguson se penche sur l’Europe qui traînait derrière la Chine jusqu’au 17e siècle, puis qui a pris le dessus sur elle, atteignant la notoriété et la dominance. D’abord, dit-il, on pensait que c’était parce que l’Europe avait de meilleures armes que la Chine. Puis nous pensions que c’était son système politique. Puis nous avons conclu que c’était son système économique. Mais en fin de compte, nous avons réalisé que ce fut en fait sa religion. Seule la foi peut sauver une société du déclin et de la chute. Ce fut l’une des plus grandes idées de Moïse, et cela n’a jamais cessé d’être vrai.

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Questions à poser à la table de Chabbat

  1. Selon vous, pourquoi Moïse croyait que l'abondance et la sécurité sont de plus grands défis que la pauvreté et l’insécurité ? 
  2. Comment le fait de se rappeler d'où l’on vient peut nous aider à maintenir une société libre et juste ?  
  3. Quel rôle pensez-vous que la foi joue pour garder une société forte et unie ?
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La paracha en bref

Moché encourage les Bné Israël, leur assurant que D.ieu vaincra les armées cananéennes pour eux. Il souligne que leur entrée en Israël est due au mérite de leurs ancêtres, pas à leurs vertus, et leur rappelle leurs transgressions passées pour accentuer ce point.

Moché raconte leur périple de 40 ans et les miracles qu’ils ont vécus, leur ordonnant de détruire les idoles cananéennes. Il souligne les bénédictions de la terre et l’importance de remercier D.ieu à travers la prière et le Birkat Hamazon. Moché les met en garde contre le fait d’oublier D.ieu dans le contexte d’une prospérité nouvellement trouvée, ce qui pourrait mener à leur chute. Il revient sur le péché du Veau d’or, le commandement de D.ieu de créer de nouvelles Loukhot et de nommer les Léviim.

La paracha de cette semaine inclut également la deuxième partie du Chéma, mettant l’accent sur la nécessité de suivre les commandements de D.ieu, ce qui mènera à des bénédictions continues et nous aidera à éviter l’exil.

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Les personnages de la paracha

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Birkat Hamazon : Après le repas, remerciez et ressentez que les bénédictions, petites et grandes, sont abondamment vraies.

Bné Israël : Spirituellement liés, protégés par la volonté de D.ieu, et enfin mais surtout ? Toujours respectés.

Hachem : Sous la vue de D.ieu, Israël brille ardemment, jour et nuit reflétant Sa lumière. 

Les Avot : Nos ancêtres (Avraham, Yitzchak et Yaakov) nous rappelle de suivre la volonté de D.ieu et l’alliance qui nous lie.

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La paracha en pratique

Cette semaine, Moché nous rappelle une chose importante : nos réussites et nos bénédictions ne proviennent pas uniquement du fruit de notre effort, mais de D.ieu. Une bonne manière de mettre cet enseignement en œuvre est la mitsva pratique de la semaine, le Birkat Hamazon, également connu comme les “actions de grâce après le repas” ou “bentch”.

Cette mitsva prend sa source dans la paracha Ekev, il s’agit donc d’un moment propice pour se pencher sur cette pratique. Considérez votre birkat hamazon comme le fait d’envoyer une petite note de remerciement à D.ieu pour vous avoir donné de la nourriture. Il s'agit d’un moment pour prendre une respiration et se rappeler que même manger est un cadeau d’Hachem.

  • Comment pouvez-vous envoyer une note de remerciement à D.ieu ?
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Jouons avec la paracha

Voici une opportunité de créer un “cercle de gratitude”.

Les membres de la famille ou les amis et les invités s'assoient dans un cercle et à tour de rôle expriment une idée envers laquelle ils sont reconnaissants. Chaque participant doit mentionner quelque chose de différent.

Une manière d’ajouter un peu de défi à ce jeu est de voir si, à la fin, une personne peut énumérer ce que tous les autres participants ont révélé à propos de leur reconnaissance !

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La philosophie de la paracha

Quel est le vrai défi de garder une société libre et prospère ? Moché a la réponse, et c’est exactement ce que Rabbi Sacks explore dans l’essai de la paracha de cette semaine.

Moché met en garde le peuple sur le fait que le vrai test d’une société ne commence pas lorsque vous vous y attendez, lors des moments de difficulté et de pauvreté, mais lors des périodes d’abondance et de sécurité.

Lorsque tous nos besoins physiques sont remplis, il existe un risque d’une société qui devient complaisante, qui oublie ses valeurs (travail ardu, humilité et tsédaka) et qui se défait de sa foi en D.ieu, en se sentant à la place auto-satisfaite de son succès et choisissant un mode de vie plus facile. Cette complaisance peut mener à une décadence morale, à une division sociale et à terme au déclin de la civilisation.

Le message de Moché nous rappelle de l’importance de se rappeler de son histoire, de garder une solidarité sociale, de maintenir la justice et, le plus important, de garder la foi en D.ieu. La foi en une force plus élevée renforce la responsabilité collective, l’intégrité morale et la pensée à long terme, qui sont essentielles pour la santé et la longévité de toute société. Selon Moché, c’est comme cela qu’une société peut éviter les embûches communes du succès et s’assurer liberté et prospérité.

  • Pourquoi pensez-vous que l'abondance et la richesse peuvent être des embûches morales pour une société ? Y a-t-il moyen d’avoir un équilibre entre “tout avoir” et avoir une société prospère ?
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Parabole sur la paracha

Les richesses de Richie

Il était une fois, un garçon nommé Richie qui grandit dans un petit village. Sa famille avait très peu d’argent, mais il ne manqua jamais d’amour. Les parents de Richie avait un dicton favori : “Sois gentil avec les autres, quoi qu’il arrive.”

Lorsque Richie grandit, il s’installa dans une grande ville et débuta son premier travail en tant qu’assistant dans un magasin situé au centre-ville. Il travaillait très dur et économisait chaque centime qu’il pouvait. Il se dit qu’un jour, il aurait assez d’argent pour acheter tout ce qu’il désirerait. Le temps passa, et le travail ardu de Richie commença à porter ses fruits. Il fut promu, et finalement, il ouvrit un magasin, dans lequel il vendait des tissus colorés et des épices aromatiques. Son magasin réussissait si bien que Richie devint riche ! Il avait une grande maison et de nombreux objets de valeur. Malgré cela, il n’oublia jamais ses débuts humbles.

Un jour, alors que Richie rendait visite à sa famille, il se rendit compte que de nombreuses personnes dans le village se trouvaient en difficulté. Il se souvint à quoi la pauvreté et la faim ressemblaient, et il se dit “Comment puis-je aider ?”

Il fit quelque chose d’unique. Richie engagea certaines personnes pour l’aider à construire un grand bâtiment dans le village. Une fois terminé, il établit une cuisine où chacun pouvait manger gratuitement, une école pour les enfants et des salles supplémentaires dans lesquelles les adultes pouvaient apprendre de nouvelles compétences et trouver de nouveaux emplois. Il s’assura également que tout le monde avait des vêtements chauds et de bonnes chaussures.

Richie retournait dans le village tous les mois. Il parlait aux habitants, écoutait leurs histoires, et les aidait à résoudre leurs problèmes autant que possible. Il était toujours amical et ouvert à de nouvelles idées, et il n’agissait jamais comme s’il était meilleur que les autres. Les villageois adoraient Richie, son histoire se répandit, et inspira de nombreux autres actes de bonté. Le peuple voyait que le bonheur de Richie n’était pas dû à sa richesse, mais à l’utilisation de sa richesse et de ses compétences pour rendre le monde meilleur. Son histoire enseigna aux autres que quel que soit votre niveau de réussite dans la vie, le plus grand don est la capacité d’aider son prochain et d’avoir bon cœur.

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Réflexions sur la paracha

Que feriez-vous ?

Imaginez que vous habitiez dans une société prospère dans laquelle tout le monde a tout ce dont il a besoin, mais que les gens prennent leur confort et leur richesse pour acquis. Comment aideriez-vous votre communauté à se rappeler de l’importance de la gratitude, de l’humilité et de la responsabilité collective ?

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Devinette sur la paracha

Q. Si vous avez du vin et du gâteau devant vous, quelle brakha feriez-vous en premier ? 


R : Le roi Balak frappa ses mains, frustré lorsque Bilam bénit les Bné Israël au lieu de les maudire. (Bamidbar 24:10).

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L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.

Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.