Lorsque douze hommes furent envoyés des Bné Israël pour explorer la terre de Canaan, dix d’entre eux revinrent avec un rapport totalement trompeur. En vérité, ils avaient peur des Cananéens, ne réalisant pas que les Cananéens craignaient également les Bné Israël. Deux questions évidentes émergent : D’abord, pourquoi les dix explorateurs ont-ils fait l’erreur d’éprouver de la crainte plutôt que d’avoir de la foi? Pourquoi deux d’entre eux, Josué et Caleb, n’ont-ils pas eu la même crainte?
Dweck explore pourquoi certaines personnes réalisent leur potentiel tandis que d’autres non. Tout a commencé alors qu’elle observait le comportement d’enfants de 10 ans lorsqu’on leur donna des puzzles à construire. Certains se révélèrent quand les puzzles devenaient difficiles. D’autres devenaient anxieux. Dweck voulait comprendre pourquoi. Pourquoi certaines personnes aiment les épreuves ? Qu’est-ce qui fait que certaines personnes grandissent devant l'adversité alors qu’elle en démoralise d’autres?
Ses recherches l'ont mené à la conclusion qu’il s’agit d’un état d’esprit. Certains perçoivent leurs capacités comme une chose acquise et inaltérable. Si nous croyons que nous sommes simplement talentueux ou ordinaires, et qu' il n'y a rien que l’on puisse faire de plus, elle dit que nous avons une “mentalité fixe”. D’autres pensent que nous grandissons à travers nos efforts. Lorsqu’ils ne réussissent pas, ils ne perçoivent pas cela comme un échec mais comme une expérience d’apprentissage. Elle qualifie cela de “mentalité de croissance”. Ceux dotés d’une mentalité fixe ont tendance à éviter les épreuves difficiles car ils ont peur d'échouer. Les gens avec une pensée de croissance réagissent différemment. “Ils ne cherchent pas uniquement le défi, ils prospèrent grâce à lui. Plus le défi est grand, plus ils grandissent.”
Les parents peuvent aider, dit-elle. Plutôt que de dire à son enfant qu'il est doué, intelligent, chose qui peut vouloir dire que son talent est fixé, un parent devrait le valoriser pour son effort et sa volonté d’essayer même si l’enfant échoue. L’individu avec une mentalité fixe vit avec une crainte constante de l'échec. Celui avec une mentalité de croissance ne pense pas du tout en termes d'échec. Appliquer cette logique aux explorateurs, et nous voyons quelque chose de fascinant. Les explorateurs étaient des princes, des dirigeants, et des hommes de renommée. Ils ne voulaient pas être vus en train d'échouer. C’est peut-être pour cela qu’ils sont revenus et qu’ils ont dit : Nous ne pouvons pas gagner contre les Cananéens. Et nous ne devrions même pas essayer.
Il y avait deux exceptions, Caleb et Josué. Caleb était issue de la tribu de Juda et nous apprenons du livre de Béréchit que Juda était le premier ba’al téchouva. C’est lui qui avait suggéré de vendre Joseph comme esclave. Mais il a mûri. Plus tard, il offrit de passer sa vie en tant qu’esclave en l’échange de la libération de son frère. Juda est l’exemple le plus clair de quelqu’un qui prend l'adversité comme une expérience d’apprentissage plutôt que comme un échec. Il avait un état d’esprit de croissance. Il semblerait que son descendant direct, Caleb, ait appris cela également.
En ce qui concerne Yéhochoua, le texte nous raconte spécifiquement dans l'histoire des explorateurs que Moïse avait changé son nom. Il s’appelait Osée à l’origine, mais Moché ajouta une lettre à son nom, et il devint Yéhochoua. Un changement de nom implique toujours un changement de caractère ou de mission. Abram est devenu Abraham. Yaakov est devenu Israël. Lorsque notre nom change, c’est comme si nous ou quelqu’un d’autre disait “tu n’es pas la même personne qu’avant”. Quiconque a vécu un changement de nom a été intronisé à la mentalité de croissance.
Les gens à la mentalité de croissance ne craignent pas l'échec. Ils apprécient les défis. Ils savent que s’ils échouent, ils tenteront à nouveau jusqu'à ce qu’ils réussissent. Ce ne peut pas être une coïncidence si les deux individus parmi les explorateurs qui avaient la mentalité de croissance étaient également les deux qui n'avaient pas peur des risques et des épreuves de conquérir la terre. Cela ne peut pas non plus être une coïncidence si les dix autres, dont tous portaient le fardeau des attentes du peuple (en tant que dirigeants, princes, hommes de haut rang) étaient réticents à le faire.
Ainsi, l’histoire des explorateurs comporte un message significatif pour nous. D.ieu ne nous demande pas de ne jamais échouer. Il demande que nous donnions le meilleur de nous-mêmes. Il nous élève quand nous tombons et nous pardonne lorsque nous échouons. C’est ce qui nous donne le courage de prendre des risques. C’est ce que Yéhochoua et Caleb savaient, l’un à travers un changement de nom, et l’autre à travers l'expérience de son ancêtre Yéhouda.
Voici la vérité paradoxale mais très importante : la crainte de l'échec nous mène à l’échec. C’est la volonté d'échouer qui nous permet de réussir.
Questions à poser à la table de Chabbat
Pensez-vous que Moïse a une mentalité fixe ou de croissance ?
Si votre nom changeait pour refléter ou encourager la croissance, quel serait votre nouveau nom ?
Devrions-nous craindre la crainte de l'échec ?
La paracha en bref
Moché envoie douze explorateurs pour explorer la terre de Canaan. Après quarante jours, ils reviennent avec une grande quantité de raisins, grenades et figues, montrant l’abondance de la terre. Cependant, dix des explorateurs mettent en garde sur le fait que les habitants sont d’incroyables géants et combattants, disant: “Ils sont plus forts que nous.” Seuls Calev et Yéhochoua affirment que, tel que D.ieu l’a prescrit, la terre peut être conquise. Le peuple se désole de son malheur, exprimant un souhait de retourner en Égypte.
Par conséquent, D.ieu décrète un délai de quarante ans avant qu'Israël n’entre sur la terre, durant lequel la génération actuelle périra dans le désert. Certains juifs plein de remords essaient de prendre d’assaut la montagne limitrophe mais sont vaincus par les Amalécites et les Cananéens.
La paracha de cette semaine nous introduit également aux lois des offrandes du repas, du vin et de l’huile et la mitsva de prélever une portion de pâte (‘halla) pour D.ieu lorsqu’on cuit du pain. Par ailleurs, un homme qui transgresse le Chabbat en ramassant du bois est condamné à mort. D.ieu donne ensuite le commandement de placer des franges (tsitsit) sur les quatres coins des vêtements pour rappeler aux israélites d’observer les commandements divins.
Les personnages de la paracha
Les explorateurs : Les hommes qui doutaient, apeurés, ont vu des géants surgir dans la nuit.
Calev et Yéhochoua : Deux des dix scouts, braves et authentiques, croyaient en D.ieu et nous ont menés à traverser.
Tsitsit : Des franges sur les coins en fils bleus nous rappellent constamment de penser a Toi.
Moché : Un dirigeant consterné par leur rapport, a vu leur foi et leur courage échouer.
La paracha en pratique
Porter des tsitsit est une mitsva pratique qui s’intègre parfaitement avec la mentalité de croissance. Les franges portées sur les quatre coins des vêtements des hommes nous rappellent de suivre les mitsvot de D.ieu et d’aspirer à une croissance spirituelle. En mettant les tsitsit, nous sommes constamment enclins à réfléchir à notre potentiel d'amélioration et à grandir dans notre foi et nos actions.
Tout comme ceux qui sont dotés d’une mentalité de croissance perçoivent les défis comme des opportunités de développement, les tsitsit nous encouragent à percevoir chaque jour comme une opportunité de rehausser nos vies spirituelles. Le fil bleu (tekhelet) parmi les franges symbolise le ciel, nous rappelant d’aspirer plus haut et de vivre par des principes divins. C’est semblable avec la mentalité de croissance, dans laquelle notre état actuel ne nous limite pas, mais nous conduit à chercher constamment le progrès et la réalisation de notre potentiel.
Porter les tsitsit cultive une pleine conscience et une attitude proactive envers les mitsvot, tout comme la mentalité de croissance, qui renforce la résilience et l'amélioration continue.
Chaque fois que nous voyons les tsitsit, nous sommes inspirés à évaluer nos actions, apprendre de nos expériences et nous sommes engagés à nous améliorer, accepter les défis comme des étapes vers la croissance et la réalisation spirituelle. Ainsi, la mitsva de tsitsit incarne l’essence d’une mentalité de croissance dans notre cheminement de foi et de développement personnel.
Jouons avec la paracha
Jouons à “chaos de groupe” ! Créez une course de relais où les joueurs doivent transporter une “grappe de raisins” (quelques petits jouets ou balles attachées les unes aux autres) sans faire tomber quoique ce soit. Pour ajouter une touche amusante, ils ne peuvent qu’utiliser leur petit doigt ou leurs coudes pour transporter l’objet. Divisez la famille en deux équipes, et l'équipe qui transporte les “raisins” le plus rapidement possible gagne. Si un “raisin” tombe, vous devez recommencer le jeu depuis le début. Ce jeu met l’accent sur le travail d'équipe, l'équilibre, et un transport attentif, reflétant le transport précautionneux de la grappe de raisins géante depuis Canaan.
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks nous amène dans les coulisses du succès et de l’échec, utilisant l’histoire des explorateurs envoyés par Moché comme une métaphore. Il fait le contraste entre une “mentalité fixe” et une “mentalité de croissance”, concepts introduits par la psychologue Carol Dweck. Les personnes avec une mentalité fixe, comme les dix explorateurs, évitent les défis à cause de la peur d’échouer, mues par un besoin de protéger leur réputation et de répondre aux attentes d’autrui.
À l’inverse, les individus avec une mentalité de croissance, incarnés par Calev et Yéhochoua, affrontent les défis et perçoivent les échecs comme des opportunités d’apprendre et de grandir. Rabbi Sacks met l’accent sur le fait que D.ieu ne demande pas la perfection, mais demande le meilleur de nous-même. Cette façon de pensée nous incite à prendre des risques et à grandir de nos expériences.
La peur de l’échec nous amène à un vrai échec, alors que la volonté d’échouer trace la voix vers le succès. En adoptant une mentalité de croissance, nous pouvons surmonter la peur, relever des défis, et ultimement rencontrer de magnifiques succès.
Considérez un moment dans le Tanakh au cours duquel quelqu’un a dû adopter une mentalité de croissance. Comment a-t-il grandi ?
Parabole sur la paracha
Sans limites
Avez-vous déjà essayé d’imaginer à quoi cela ressemblerait de passer une journée bien remplie si vous n’aviez ni bras ni jambes ? Pouvez-vous concevoir votre vie sans la capacité de marcher, réaliser vos gestes du quotidien, ou même d’embrasser vos proches ? C’est la réalité de Nicholas Vujicic (prononcé voo-yi-chich). Né en 1982 à Melbourne en Australie, Nick est venu au monde sans bras ni jambes, une maladie que n’a détectée aucun médecin avant sa naissance. La famille Vujicic fut confrontée au double défi et bénédiction d’élever un fils qui ne laisserait pas son handicap physique dicter sa vie.
Les premières années de Nick furent remplies de difficultés. Enfant, il était confronté non seulement aux épreuves habituelles de l’école et de l’adolescence, mais également aux difficultés profondes de la dépression et de la solitude. Il se demandait souvent pourquoi il était différent et réfléchissait au sens de sa vie, se demandant s’il y en avait un.
Mais ses parents lui inculquèrent la positivité et à 17 ans, il donnait des conférences inspirantes à l’école et lors d’événements sponsorisés par l’église. Aujourd’hui, il est acteur, auteur et orateur de renommée, et un dactylographe plus rapide que la normale ! Il ne savait pas s’il serait capable d’avoir des enfants un jour, mais heureusement, lui et sa femme Kanae ont une belle famille, et ils ont deux fils et des jumelles ensemble.
Nick dit “tout est dans l’attitude”, et il attribue son triomphe surpassant ses difficultés et son appétit à vivre sa foi inébranlable en D.ieu. Sa famille, ses amies, et toutes les personnes qu’il a rencontrées l’ont inspirés et soutenus.
L’histoire de Nick met l’accent sur l’essence d’une mentalité de croissance. Malgré les défis a priori insurmontables, il embrasse la croyance qu’il pourrait grandir et surmonter les situations difficiles. Au lieu d’être paralysé par ses limites, il les a perçues comme une opportunité de renforcer sa volonté et élargir ses capacités. L’aventure de Nick est l’histoire du pouvoir de la résilience et de la foi. Avec une mentalité de croissance, même les difficultés les plus ardues peuvent être transformées en des catalyseurs de développement personnel et spirituel.
À travers sa détermination et sa foi, Nick a transformé ses difficultés en catalyseurs de croissance. C’est comme cela que l’on peut naviguer à travers les situations de vie les plus difficiles, apprendre en essayant et en rééssayant, et en ressortir plus fort. Sa vie est un témoignage de l’idée que notre potentiel n’est pas fixe et peut toujours éclore.
Devinette sur la paracha
Q. Qui était la femme de Caleb ?
R: Il s’agit d’une réponse vague. Selon Sota 12a, ce fut Myriam. Mais dans une autre Guémara, (Méguila 13a), il est dit qu’il se maria avec Batia. Ce n’est pas clair si Calev épousa les deux, ou si une seule de ces deux sources est exacte.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Ce qui différencie Josué et Caleb
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Chélah Lékha
Ce qui différencie Josué et Caleb
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Lorsque douze hommes furent envoyés des Bné Israël pour explorer la terre de Canaan, dix d’entre eux revinrent avec un rapport totalement trompeur. En vérité, ils avaient peur des Cananéens, ne réalisant pas que les Cananéens craignaient également les Bné Israël. Deux questions évidentes émergent : D’abord, pourquoi les dix explorateurs ont-ils fait l’erreur d’éprouver de la crainte plutôt que d’avoir de la foi? Pourquoi deux d’entre eux, Josué et Caleb, n’ont-ils pas eu la même crainte?
Dweck explore pourquoi certaines personnes réalisent leur potentiel tandis que d’autres non. Tout a commencé alors qu’elle observait le comportement d’enfants de 10 ans lorsqu’on leur donna des puzzles à construire. Certains se révélèrent quand les puzzles devenaient difficiles. D’autres devenaient anxieux. Dweck voulait comprendre pourquoi. Pourquoi certaines personnes aiment les épreuves ? Qu’est-ce qui fait que certaines personnes grandissent devant l'adversité alors qu’elle en démoralise d’autres?
Ses recherches l'ont mené à la conclusion qu’il s’agit d’un état d’esprit. Certains perçoivent leurs capacités comme une chose acquise et inaltérable. Si nous croyons que nous sommes simplement talentueux ou ordinaires, et qu' il n'y a rien que l’on puisse faire de plus, elle dit que nous avons une “mentalité fixe”. D’autres pensent que nous grandissons à travers nos efforts. Lorsqu’ils ne réussissent pas, ils ne perçoivent pas cela comme un échec mais comme une expérience d’apprentissage. Elle qualifie cela de “mentalité de croissance”. Ceux dotés d’une mentalité fixe ont tendance à éviter les épreuves difficiles car ils ont peur d'échouer. Les gens avec une pensée de croissance réagissent différemment. “Ils ne cherchent pas uniquement le défi, ils prospèrent grâce à lui. Plus le défi est grand, plus ils grandissent.”
Les parents peuvent aider, dit-elle. Plutôt que de dire à son enfant qu'il est doué, intelligent, chose qui peut vouloir dire que son talent est fixé, un parent devrait le valoriser pour son effort et sa volonté d’essayer même si l’enfant échoue. L’individu avec une mentalité fixe vit avec une crainte constante de l'échec. Celui avec une mentalité de croissance ne pense pas du tout en termes d'échec. Appliquer cette logique aux explorateurs, et nous voyons quelque chose de fascinant. Les explorateurs étaient des princes, des dirigeants, et des hommes de renommée. Ils ne voulaient pas être vus en train d'échouer. C’est peut-être pour cela qu’ils sont revenus et qu’ils ont dit : Nous ne pouvons pas gagner contre les Cananéens. Et nous ne devrions même pas essayer.
Il y avait deux exceptions, Caleb et Josué. Caleb était issue de la tribu de Juda et nous apprenons du livre de Béréchit que Juda était le premier ba’al téchouva. C’est lui qui avait suggéré de vendre Joseph comme esclave. Mais il a mûri. Plus tard, il offrit de passer sa vie en tant qu’esclave en l’échange de la libération de son frère. Juda est l’exemple le plus clair de quelqu’un qui prend l'adversité comme une expérience d’apprentissage plutôt que comme un échec. Il avait un état d’esprit de croissance. Il semblerait que son descendant direct, Caleb, ait appris cela également.
En ce qui concerne Yéhochoua, le texte nous raconte spécifiquement dans l'histoire des explorateurs que Moïse avait changé son nom. Il s’appelait Osée à l’origine, mais Moché ajouta une lettre à son nom, et il devint Yéhochoua. Un changement de nom implique toujours un changement de caractère ou de mission. Abram est devenu Abraham. Yaakov est devenu Israël. Lorsque notre nom change, c’est comme si nous ou quelqu’un d’autre disait “tu n’es pas la même personne qu’avant”. Quiconque a vécu un changement de nom a été intronisé à la mentalité de croissance.
Les gens à la mentalité de croissance ne craignent pas l'échec. Ils apprécient les défis. Ils savent que s’ils échouent, ils tenteront à nouveau jusqu'à ce qu’ils réussissent. Ce ne peut pas être une coïncidence si les deux individus parmi les explorateurs qui avaient la mentalité de croissance étaient également les deux qui n'avaient pas peur des risques et des épreuves de conquérir la terre. Cela ne peut pas non plus être une coïncidence si les dix autres, dont tous portaient le fardeau des attentes du peuple (en tant que dirigeants, princes, hommes de haut rang) étaient réticents à le faire.
Ainsi, l’histoire des explorateurs comporte un message significatif pour nous. D.ieu ne nous demande pas de ne jamais échouer. Il demande que nous donnions le meilleur de nous-mêmes. Il nous élève quand nous tombons et nous pardonne lorsque nous échouons. C’est ce qui nous donne le courage de prendre des risques. C’est ce que Yéhochoua et Caleb savaient, l’un à travers un changement de nom, et l’autre à travers l'expérience de son ancêtre Yéhouda.
Voici la vérité paradoxale mais très importante : la crainte de l'échec nous mène à l’échec. C’est la volonté d'échouer qui nous permet de réussir.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
Moché envoie douze explorateurs pour explorer la terre de Canaan. Après quarante jours, ils reviennent avec une grande quantité de raisins, grenades et figues, montrant l’abondance de la terre. Cependant, dix des explorateurs mettent en garde sur le fait que les habitants sont d’incroyables géants et combattants, disant: “Ils sont plus forts que nous.” Seuls Calev et Yéhochoua affirment que, tel que D.ieu l’a prescrit, la terre peut être conquise. Le peuple se désole de son malheur, exprimant un souhait de retourner en Égypte.
Par conséquent, D.ieu décrète un délai de quarante ans avant qu'Israël n’entre sur la terre, durant lequel la génération actuelle périra dans le désert. Certains juifs plein de remords essaient de prendre d’assaut la montagne limitrophe mais sont vaincus par les Amalécites et les Cananéens.
La paracha de cette semaine nous introduit également aux lois des offrandes du repas, du vin et de l’huile et la mitsva de prélever une portion de pâte (‘halla) pour D.ieu lorsqu’on cuit du pain. Par ailleurs, un homme qui transgresse le Chabbat en ramassant du bois est condamné à mort. D.ieu donne ensuite le commandement de placer des franges (tsitsit) sur les quatres coins des vêtements pour rappeler aux israélites d’observer les commandements divins.
Les personnages de la paracha
Les explorateurs : Les hommes qui doutaient, apeurés, ont vu des géants surgir dans la nuit.
Calev et Yéhochoua : Deux des dix scouts, braves et authentiques, croyaient en D.ieu et nous ont menés à traverser.
Tsitsit : Des franges sur les coins en fils bleus nous rappellent constamment de penser a Toi.
Moché : Un dirigeant consterné par leur rapport, a vu leur foi et leur courage échouer.
La paracha en pratique
Porter des tsitsit est une mitsva pratique qui s’intègre parfaitement avec la mentalité de croissance. Les franges portées sur les quatre coins des vêtements des hommes nous rappellent de suivre les mitsvot de D.ieu et d’aspirer à une croissance spirituelle. En mettant les tsitsit, nous sommes constamment enclins à réfléchir à notre potentiel d'amélioration et à grandir dans notre foi et nos actions.
Tout comme ceux qui sont dotés d’une mentalité de croissance perçoivent les défis comme des opportunités de développement, les tsitsit nous encouragent à percevoir chaque jour comme une opportunité de rehausser nos vies spirituelles. Le fil bleu (tekhelet) parmi les franges symbolise le ciel, nous rappelant d’aspirer plus haut et de vivre par des principes divins. C’est semblable avec la mentalité de croissance, dans laquelle notre état actuel ne nous limite pas, mais nous conduit à chercher constamment le progrès et la réalisation de notre potentiel.
Porter les tsitsit cultive une pleine conscience et une attitude proactive envers les mitsvot, tout comme la mentalité de croissance, qui renforce la résilience et l'amélioration continue.
Chaque fois que nous voyons les tsitsit, nous sommes inspirés à évaluer nos actions, apprendre de nos expériences et nous sommes engagés à nous améliorer, accepter les défis comme des étapes vers la croissance et la réalisation spirituelle. Ainsi, la mitsva de tsitsit incarne l’essence d’une mentalité de croissance dans notre cheminement de foi et de développement personnel.
Jouons avec la paracha
Jouons à “chaos de groupe” ! Créez une course de relais où les joueurs doivent transporter une “grappe de raisins” (quelques petits jouets ou balles attachées les unes aux autres) sans faire tomber quoique ce soit. Pour ajouter une touche amusante, ils ne peuvent qu’utiliser leur petit doigt ou leurs coudes pour transporter l’objet. Divisez la famille en deux équipes, et l'équipe qui transporte les “raisins” le plus rapidement possible gagne. Si un “raisin” tombe, vous devez recommencer le jeu depuis le début. Ce jeu met l’accent sur le travail d'équipe, l'équilibre, et un transport attentif, reflétant le transport précautionneux de la grappe de raisins géante depuis Canaan.
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks nous amène dans les coulisses du succès et de l’échec, utilisant l’histoire des explorateurs envoyés par Moché comme une métaphore. Il fait le contraste entre une “mentalité fixe” et une “mentalité de croissance”, concepts introduits par la psychologue Carol Dweck. Les personnes avec une mentalité fixe, comme les dix explorateurs, évitent les défis à cause de la peur d’échouer, mues par un besoin de protéger leur réputation et de répondre aux attentes d’autrui.
À l’inverse, les individus avec une mentalité de croissance, incarnés par Calev et Yéhochoua, affrontent les défis et perçoivent les échecs comme des opportunités d’apprendre et de grandir. Rabbi Sacks met l’accent sur le fait que D.ieu ne demande pas la perfection, mais demande le meilleur de nous-même. Cette façon de pensée nous incite à prendre des risques et à grandir de nos expériences.
La peur de l’échec nous amène à un vrai échec, alors que la volonté d’échouer trace la voix vers le succès. En adoptant une mentalité de croissance, nous pouvons surmonter la peur, relever des défis, et ultimement rencontrer de magnifiques succès.
Parabole sur la paracha
Sans limites
Avez-vous déjà essayé d’imaginer à quoi cela ressemblerait de passer une journée bien remplie si vous n’aviez ni bras ni jambes ? Pouvez-vous concevoir votre vie sans la capacité de marcher, réaliser vos gestes du quotidien, ou même d’embrasser vos proches ? C’est la réalité de Nicholas Vujicic (prononcé voo-yi-chich). Né en 1982 à Melbourne en Australie, Nick est venu au monde sans bras ni jambes, une maladie que n’a détectée aucun médecin avant sa naissance. La famille Vujicic fut confrontée au double défi et bénédiction d’élever un fils qui ne laisserait pas son handicap physique dicter sa vie.
Les premières années de Nick furent remplies de difficultés. Enfant, il était confronté non seulement aux épreuves habituelles de l’école et de l’adolescence, mais également aux difficultés profondes de la dépression et de la solitude. Il se demandait souvent pourquoi il était différent et réfléchissait au sens de sa vie, se demandant s’il y en avait un.
Mais ses parents lui inculquèrent la positivité et à 17 ans, il donnait des conférences inspirantes à l’école et lors d’événements sponsorisés par l’église. Aujourd’hui, il est acteur, auteur et orateur de renommée, et un dactylographe plus rapide que la normale ! Il ne savait pas s’il serait capable d’avoir des enfants un jour, mais heureusement, lui et sa femme Kanae ont une belle famille, et ils ont deux fils et des jumelles ensemble.
Nick dit “tout est dans l’attitude”, et il attribue son triomphe surpassant ses difficultés et son appétit à vivre sa foi inébranlable en D.ieu. Sa famille, ses amies, et toutes les personnes qu’il a rencontrées l’ont inspirés et soutenus.
L’histoire de Nick met l’accent sur l’essence d’une mentalité de croissance. Malgré les défis a priori insurmontables, il embrasse la croyance qu’il pourrait grandir et surmonter les situations difficiles. Au lieu d’être paralysé par ses limites, il les a perçues comme une opportunité de renforcer sa volonté et élargir ses capacités. L’aventure de Nick est l’histoire du pouvoir de la résilience et de la foi. Avec une mentalité de croissance, même les difficultés les plus ardues peuvent être transformées en des catalyseurs de développement personnel et spirituel.
À travers sa détermination et sa foi, Nick a transformé ses difficultés en catalyseurs de croissance. C’est comme cela que l’on peut naviguer à travers les situations de vie les plus difficiles, apprendre en essayant et en rééssayant, et en ressortir plus fort. Sa vie est un témoignage de l’idée que notre potentiel n’est pas fixe et peut toujours éclore.
Devinette sur la paracha
Q. Qui était la femme de Caleb ?
R: Il s’agit d’une réponse vague. Selon Sota 12a, ce fut Myriam. Mais dans une autre Guémara, (Méguila 13a), il est dit qu’il se maria avec Batia. Ce n’est pas clair si Calev épousa les deux, ou si une seule de ces deux sources est exacte.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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