La paracha de cette semaine traite de la loi suivante : dans le cas où un homme a deux femmes, chacune lui donnant un fils ; s'il aime l'une plus qu'une autre, il n'aura pas pour autant le droit de choisir le fils qui héritera du double héritage du premier-né. Il doit le donner au véritable premier-né, “car c'est lui qui est le premier fruit de sa force”.
Cette loi semble être en conflit direct avec un récit majeur de la Torah, celui de Jacob et ses deux femmes, Léa et Rachel. En effet, la Torah, au moyen de son langage, fait des liens lexicaux immanquables entre les deux passages. L’un d’entre eux est une paire de contraires, ahouvah/sénouah, “aimée” et “dédaignée/haïe”. C’est précisément la manière dont la Torah décrit Rachel et Léa. Le mot sénoua (dédaignée) n’apparaît que six fois dans la Torah, deux fois dans le passage ci-dessus sur Léa, quatre fois dans notre paracha en lien avec la loi des droits du premier-né.
Il y a un lien encore plus fort. La phrase inhabituelle “le premier fruit de la force de son père” apparaît uniquement deux fois dans toute la Torah, ici “car il est le premier de la force de son père” et en lien à Ruben, le premier-né de Léa, “Ruben, tu fus mon premier-né, mon orgueil et les prémices de ma vigueur : le premier en dignité, le premier en puissance.” (Gen. 49:3)
En raison de ces parallèles, le lecteur attentif ne peut s’empêcher de percevoir dans cette loi de notre paracha un commentaire rétrospectif sur la conduite de Jacob vis-à-vis de ses propres fils. Mais cette conduite semble avoir été précisément l'opposé de ce qui est légiféré ici. Jacob a effectivement transféré le droit d’aînesse de Ruben, son véritable premier-né, fils de Léa la moins aimée, à Joseph, le premier-né de sa bien-aimée Rachel.
Ce qui rend la Torah unique, c’est que c’est à la fois un livre sur les lois (le sens premier de “Torah”) et sur l’histoire. Ailleurs, ces thèmes sont très différents. Il y a la loi, une réponse à la question “Que peut-on faire ou ne pas faire ?” Et il y a l’histoire, une réponse à la question, “Que s’est-il passé ?” Il n’existe pas du tout de relation évidente entre les deux.
Ce n’est pas le cas du judaïsme. Dans de nombreux cas, en particulier dans le michpat, la loi civile, il y a un lien entre la loi et l’histoire, entre ce qui est arrivé et ce que nous devrions ou ne devrions pas faire.
Toutes les lois bibliques ne sont pas ainsi, mais certaines le sont. Elles représentent la vérité acquise par l’expérience, la justice telle qu’elle est façonnée à travers les leçons de l’histoire. La Torah conçoit le passé comme un guide pour le futur : souvent positif mais aussi parfois négatif. La Genèse nous révèle entre autres que le favoritisme de Jacob pour Rachel plutôt que Léa, et pour le premier-né de Rachel, Joseph, plutôt que celui de Léa, Ruben, fut la cause de querelles incessantes au sein de la famille. Cela a presque mené les frères à tuer Joseph, et a mené à le vendre en tant qu’esclave.
Jacob fit cela comme une marque d’amour. Son amour pour Rachel était tellement fort, tout comme celui qu’il portait à Joseph, son fils aîné. L’amour est central dans le judaïsme. Mais l’amour ne suffit pas. Il doit obligatoirement y avoir de la justice et une application impartiale de la loi. Les gens doivent ressentir que la loi est équitable. Vous ne pouvez pas construire une société uniquement basée sur l’amour. L’amour unit mais il divise également. Il laisse les moins-aimés se sentir abandonnés, négligés, ignorés, “haïs” et peut mener à l’envie, la violence et la vengeance.
C’est ce que la Torah nous révèle lorsqu’elle utilise des associations verbales pour lier la loi dans notre paracha avec l’histoire de Jacob et ses fils dans la Genèse. Elle nous enseigne que le droit n’est pas arbitraire. Il est enraciné dans l’expérience historique. Le droit est lui-même un tikoun, une façon de corriger les erreurs du passé. Nous devons apprendre à aimer ; mais nous devons également connaître les limites de l’amour, et l’importance de la justice comme système juste et équitable dans les familles tout comme dans la société.
Quelle leçon pouvons-nous apprendre de Jacob et sa famille ?
Pouvez-vous réfléchir à un moment où quelqu’un a pris une décision motivée par l'amour, mais qui fut une mauvaise décision ?
Pourquoi l’amour n’est-il pas suffisant? Quelles autres valeurs avons-nous besoin dans la société ?
Combler les lacunes
Par Emma Taylor
Il y a tant de messages nuancés dans l’article de cette semaine, mais une ligne en particulier m’a sauté aux yeux en raison d’une expérience personnelle que j’ai eue avec Rabbi Sacks.
Ma famille et moi avions le privilège de connaître Lord et Lady Sacks de l’époque où nous officions en tant que rabbin et rabbanite de communauté de la synagogue Western Marble Arch. Un Chabbat, nous marchions avec eux ainsi qu’avec Rabbi Lionel et Natalie Rosenfeld au Parc Regents. Soudainement, je réalisai que notre fils aîné, Yishai, qui avait 6 ans à l’époque, ne marchait pas avec nous. Après la panique initiale, nous remarquèrent qu’il marchait en effet aux côtés de ses “amis”, Rabbi Sacks et Rabbi Rosenfeld. Après un bon fou rire à la vue de cette scène, nous demandâmes à Yishai ce qu’il faisait ?! Il répondit qu’ils discutaient de premiers ministres, et Rabbi Sacks lui avait demandé son opinion sur le climat politique actuel.
L’amour unit mais il divise également. Il laisse les moins-aimés à leur sentiment d’abandon, de négligence, d’ignorance… et ils se sentent “haïs”. À l’inverse, en incluant les autres et en leur montrant qu’ils comptent, les relations se développent. À ce moment, au Parc Regents, Yishai se sentait intégralement aimé et apprécié. À un moment où il aurait pu se sentir être la “cinquième roue du carrosse”, il se sentit au contraire valorisé.
Rabbi Sacks incarnait ce message et comprenait que le fait de se lier et de porter attention à quelqu’un peut aussi ostraciser ou porter atteinte à quelqu’un d’autre. L’amour est nécessaire pour combler les lacunes au sein d’une société, mais en conférant notre amour à certaines personnes, cela peut potentiellement créer des divisions plus profondes entre d’autres individus. Ainsi, tel que Rabbi Sacks l’articule, la loi est nécessaire pour s’assurer que l’amour est ciblé et utilisé de manière appropriée, afin que le meilleur de l’amour et de la loi puisse créer une société dont nous soyons fiers, en harmonie parfaite.
UN REGARD PLUS PROFOND
Rabbanite Emma Taylor partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Ki Tetsé.
Quelle citation de Rabbi Sacks impacte-t-elle votre vision des choses ?
“Le droit n’est pas arbitraire. Il est enraciné dans l’expérience historique. Le droit est lui-même un tikoun, une façon de corriger les erreurs du passé.”
Mon désir d’étudier l'histoire à l’université provient non seulement de l’amour que je porte au sujet, mais également d’une compréhension de l’impact profond que l’histoire peut avoir sur l’avenir. Cet intérêt fut consolidé après avoir visité Auschwitz et avoir vu un signe sur le mur qui disait : “ceux qui n’apprennent pas de leurs erreurs sont voués à les répéter”. L’histoire sert de guide moral, éthique et légal et si nous échouons à ouvrir les yeux et à tirer des leçons de nos expériences, l’avenir s’assombrit considérablement. La compréhension de Rabbi Sacks en lien avec la paracha est très profonde dans ce contexte.
Quelle idée dans l’article de cette semaine est la plus importante selon vous?
En tant que mère et éducatrice, aimer mes enfants et mes étudiants est facile. Mais l’article de cette semaine de Rabbi Sacks indique que l’amour n’est pas suffisant. Il y a des moments où l’amour inconditionnel est nécessaire, mais cela doit être nuancé par la prise en considération qu’une société ne peut pas être basée exclusivement sur cette valeur. Les principes, la morale et le droit sont essentiels pour créer une dynamique saine et viable. En tant qu’enfant, il peut être difficile de vivre cela, mais il est important de reconnaître que ce cadre ne remplace pas l’amour, il est un aspect essentiel pour garder une famille aimante, une communauté scolaire et une société. Un parent qui aime un enfant autant qu’il l’autorise à ne pas s’arrêter à un feu rouge (en apprenant à conduire), qu’il ne veut pas que son précieux enfant n’attende, ne lui témoigne pas un amour véritable. Les limites et la loi sont là pour protéger chacun d’entre nous.
Quelle influence Rabbi Sacks a-t-il eue sur votre approche de l’éducation ?
Rabbi Sacks a toujours valorisé l'éducation comme essentielle pour la continuité du judaïsme, et a donné un sentiment de fierté à la profession éducative. Cette semaine, Rabbi Sacks souligne que sans éducation, il n’y a pas de possibilité de transmettre notre riche héritage juif. Dans une société où la jeunesse est capable d’explorer chaque sujet possible d’une manière profonde et intellectuelle, il est essentiel que notre jeunesse juive soit consciente de la signification d’être juif. Il n’est pas suffisant de simplement regarder les grands-parents et les parents qui accomplissent des rituels juifs, nous devons nous assurer que notre avenir juif est sécurisé, avec de jeunes juifs qui comprennent notre héritage, riche et beau, et qui en apprécient sa profondeur et son mystère. “Pour défendre un pays, vous avez besoin d’une armée. Mais pour défendre une identité, vous avez besoin d’une école. Le judaïsme est la religion du livre, pas de l’épée.”
Infos Torah
Q: Quelle est la référence hebdomadaire la plus commune aux lois de chaatnez (l’interdiction de mélanger le lin et la laine)?
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
La référence peut être trouvée dans le Echet ‘hayil, qui est chanté chaque vendredi soir avant le Kiddouch. Le poème contient la ligne, “darshah tzemer u’phishtim” – “elle cherche le lin et la laine” (Michlé 31:13).
Pirkei deRabbi Eliezer explique que cette ligne fait allusion à Sarah qui a insisté pour que son fils Yits’hak soit séparé d’Ichmaël, car elle comprit le danger qu’ils soient ensemble.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Les limites de l’amour
Family Edition
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Ki Tetsé
Les limites de l’amour
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La paracha en bref
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: www.rabbisacks.org/covenant-conversation/ki-teitse/les-limites-de-lamour.
La paracha de cette semaine traite de la loi suivante : dans le cas où un homme a deux femmes, chacune lui donnant un fils ; s'il aime l'une plus qu'une autre, il n'aura pas pour autant le droit de choisir le fils qui héritera du double héritage du premier-né. Il doit le donner au véritable premier-né, “car c'est lui qui est le premier fruit de sa force”.
Cette loi semble être en conflit direct avec un récit majeur de la Torah, celui de Jacob et ses deux femmes, Léa et Rachel. En effet, la Torah, au moyen de son langage, fait des liens lexicaux immanquables entre les deux passages. L’un d’entre eux est une paire de contraires, ahouvah/sénouah, “aimée” et “dédaignée/haïe”. C’est précisément la manière dont la Torah décrit Rachel et Léa. Le mot sénoua (dédaignée) n’apparaît que six fois dans la Torah, deux fois dans le passage ci-dessus sur Léa, quatre fois dans notre paracha en lien avec la loi des droits du premier-né.
Il y a un lien encore plus fort. La phrase inhabituelle “le premier fruit de la force de son père” apparaît uniquement deux fois dans toute la Torah, ici “car il est le premier de la force de son père” et en lien à Ruben, le premier-né de Léa, “Ruben, tu fus mon premier-né, mon orgueil et les prémices de ma vigueur : le premier en dignité, le premier en puissance.” (Gen. 49:3)
En raison de ces parallèles, le lecteur attentif ne peut s’empêcher de percevoir dans cette loi de notre paracha un commentaire rétrospectif sur la conduite de Jacob vis-à-vis de ses propres fils. Mais cette conduite semble avoir été précisément l'opposé de ce qui est légiféré ici. Jacob a effectivement transféré le droit d’aînesse de Ruben, son véritable premier-né, fils de Léa la moins aimée, à Joseph, le premier-né de sa bien-aimée Rachel.
Ce qui rend la Torah unique, c’est que c’est à la fois un livre sur les lois (le sens premier de “Torah”) et sur l’histoire. Ailleurs, ces thèmes sont très différents. Il y a la loi, une réponse à la question “Que peut-on faire ou ne pas faire ?” Et il y a l’histoire, une réponse à la question, “Que s’est-il passé ?” Il n’existe pas du tout de relation évidente entre les deux.
Ce n’est pas le cas du judaïsme. Dans de nombreux cas, en particulier dans le michpat, la loi civile, il y a un lien entre la loi et l’histoire, entre ce qui est arrivé et ce que nous devrions ou ne devrions pas faire.
Toutes les lois bibliques ne sont pas ainsi, mais certaines le sont. Elles représentent la vérité acquise par l’expérience, la justice telle qu’elle est façonnée à travers les leçons de l’histoire. La Torah conçoit le passé comme un guide pour le futur : souvent positif mais aussi parfois négatif. La Genèse nous révèle entre autres que le favoritisme de Jacob pour Rachel plutôt que Léa, et pour le premier-né de Rachel, Joseph, plutôt que celui de Léa, Ruben, fut la cause de querelles incessantes au sein de la famille. Cela a presque mené les frères à tuer Joseph, et a mené à le vendre en tant qu’esclave.
Jacob fit cela comme une marque d’amour. Son amour pour Rachel était tellement fort, tout comme celui qu’il portait à Joseph, son fils aîné. L’amour est central dans le judaïsme. Mais l’amour ne suffit pas. Il doit obligatoirement y avoir de la justice et une application impartiale de la loi. Les gens doivent ressentir que la loi est équitable. Vous ne pouvez pas construire une société uniquement basée sur l’amour. L’amour unit mais il divise également. Il laisse les moins-aimés se sentir abandonnés, négligés, ignorés, “haïs” et peut mener à l’envie, la violence et la vengeance.
C’est ce que la Torah nous révèle lorsqu’elle utilise des associations verbales pour lier la loi dans notre paracha avec l’histoire de Jacob et ses fils dans la Genèse. Elle nous enseigne que le droit n’est pas arbitraire. Il est enraciné dans l’expérience historique. Le droit est lui-même un tikoun, une façon de corriger les erreurs du passé. Nous devons apprendre à aimer ; mais nous devons également connaître les limites de l’amour, et l’importance de la justice comme système juste et équitable dans les familles tout comme dans la société.
Combler les lacunes
Par Emma Taylor
Il y a tant de messages nuancés dans l’article de cette semaine, mais une ligne en particulier m’a sauté aux yeux en raison d’une expérience personnelle que j’ai eue avec Rabbi Sacks.
Ma famille et moi avions le privilège de connaître Lord et Lady Sacks de l’époque où nous officions en tant que rabbin et rabbanite de communauté de la synagogue Western Marble Arch. Un Chabbat, nous marchions avec eux ainsi qu’avec Rabbi Lionel et Natalie Rosenfeld au Parc Regents. Soudainement, je réalisai que notre fils aîné, Yishai, qui avait 6 ans à l’époque, ne marchait pas avec nous. Après la panique initiale, nous remarquèrent qu’il marchait en effet aux côtés de ses “amis”, Rabbi Sacks et Rabbi Rosenfeld. Après un bon fou rire à la vue de cette scène, nous demandâmes à Yishai ce qu’il faisait ?! Il répondit qu’ils discutaient de premiers ministres, et Rabbi Sacks lui avait demandé son opinion sur le climat politique actuel.
L’amour unit mais il divise également. Il laisse les moins-aimés à leur sentiment d’abandon, de négligence, d’ignorance… et ils se sentent “haïs”. À l’inverse, en incluant les autres et en leur montrant qu’ils comptent, les relations se développent. À ce moment, au Parc Regents, Yishai se sentait intégralement aimé et apprécié. À un moment où il aurait pu se sentir être la “cinquième roue du carrosse”, il se sentit au contraire valorisé.
Rabbi Sacks incarnait ce message et comprenait que le fait de se lier et de porter attention à quelqu’un peut aussi ostraciser ou porter atteinte à quelqu’un d’autre. L’amour est nécessaire pour combler les lacunes au sein d’une société, mais en conférant notre amour à certaines personnes, cela peut potentiellement créer des divisions plus profondes entre d’autres individus. Ainsi, tel que Rabbi Sacks l’articule, la loi est nécessaire pour s’assurer que l’amour est ciblé et utilisé de manière appropriée, afin que le meilleur de l’amour et de la loi puisse créer une société dont nous soyons fiers, en harmonie parfaite.
UN REGARD PLUS PROFOND
Rabbanite Emma Taylor partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Ki Tetsé.
Quelle citation de Rabbi Sacks impacte-t-elle votre vision des choses ?
“Le droit n’est pas arbitraire. Il est enraciné dans l’expérience historique. Le droit est lui-même un tikoun, une façon de corriger les erreurs du passé.”
Mon désir d’étudier l'histoire à l’université provient non seulement de l’amour que je porte au sujet, mais également d’une compréhension de l’impact profond que l’histoire peut avoir sur l’avenir. Cet intérêt fut consolidé après avoir visité Auschwitz et avoir vu un signe sur le mur qui disait : “ceux qui n’apprennent pas de leurs erreurs sont voués à les répéter”. L’histoire sert de guide moral, éthique et légal et si nous échouons à ouvrir les yeux et à tirer des leçons de nos expériences, l’avenir s’assombrit considérablement. La compréhension de Rabbi Sacks en lien avec la paracha est très profonde dans ce contexte.
Quelle idée dans l’article de cette semaine est la plus importante selon vous?
En tant que mère et éducatrice, aimer mes enfants et mes étudiants est facile. Mais l’article de cette semaine de Rabbi Sacks indique que l’amour n’est pas suffisant. Il y a des moments où l’amour inconditionnel est nécessaire, mais cela doit être nuancé par la prise en considération qu’une société ne peut pas être basée exclusivement sur cette valeur. Les principes, la morale et le droit sont essentiels pour créer une dynamique saine et viable. En tant qu’enfant, il peut être difficile de vivre cela, mais il est important de reconnaître que ce cadre ne remplace pas l’amour, il est un aspect essentiel pour garder une famille aimante, une communauté scolaire et une société. Un parent qui aime un enfant autant qu’il l’autorise à ne pas s’arrêter à un feu rouge (en apprenant à conduire), qu’il ne veut pas que son précieux enfant n’attende, ne lui témoigne pas un amour véritable. Les limites et la loi sont là pour protéger chacun d’entre nous.
Quelle influence Rabbi Sacks a-t-il eue sur votre approche de l’éducation ?
Rabbi Sacks a toujours valorisé l'éducation comme essentielle pour la continuité du judaïsme, et a donné un sentiment de fierté à la profession éducative. Cette semaine, Rabbi Sacks souligne que sans éducation, il n’y a pas de possibilité de transmettre notre riche héritage juif. Dans une société où la jeunesse est capable d’explorer chaque sujet possible d’une manière profonde et intellectuelle, il est essentiel que notre jeunesse juive soit consciente de la signification d’être juif. Il n’est pas suffisant de simplement regarder les grands-parents et les parents qui accomplissent des rituels juifs, nous devons nous assurer que notre avenir juif est sécurisé, avec de jeunes juifs qui comprennent notre héritage, riche et beau, et qui en apprécient sa profondeur et son mystère. “Pour défendre un pays, vous avez besoin d’une armée. Mais pour défendre une identité, vous avez besoin d’une école. Le judaïsme est la religion du livre, pas de l’épée.”
Infos Torah
Q: Quelle est la référence hebdomadaire la plus commune aux lois de chaatnez (l’interdiction de mélanger le lin et la laine)?
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Infos Torah: la réponse de cette semaine
La référence peut être trouvée dans le Echet ‘hayil, qui est chanté chaque vendredi soir avant le Kiddouch. Le poème contient la ligne, “darshah tzemer u’phishtim” – “elle cherche le lin et la laine” (Michlé 31:13).
Pirkei deRabbi Eliezer explique que cette ligne fait allusion à Sarah qui a insisté pour que son fils Yits’hak soit séparé d’Ichmaël, car elle comprit le danger qu’ils soient ensemble.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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