● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponibleici.
Dans les derniers jours de sa vie, Moché renouvelle l’alliance entre D.ieu et Israël. Tout le livre de Dévarim raconte la manière dont cette alliance a vu le jour, quels en sont les termes, et pourquoi il constitue le cœur de l’identité d’Israël en tant qu’am kadoch, un peuple saint. Vient maintenant le moment du renouvellement lui-même : un engagement national envers la vie juive sous la loi de D.ieu. Moché précise que l’alliance est conclue à la fois avec ceux qui sont là ce jour-là, et aussi avec toutes les générations futures. Il dit :
« Ce n’est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance jurée, mais avec celui qui se tient ici avec nous aujourd’hui devant l’Éternel notre D.ieu, et avec celui qui n’est pas ici avec nous aujourd’hui. »
Dévarim 29:13–14
« Celui qui n’est pas ici » fait référence aux générations qui ne sont pas encore nées. Cette alliance lie tous les Juifs de ce jour-là jusqu’à aujourd’hui. Comme le dit le Talmud, nous sommes tous mouchba ve-omed meHar Sinaï – « liés par serment depuis le Sinaï ». En acceptant d’être le peuple de D.ieu, nos ancêtres nous ont tous engagés.
C’est un point crucial au sujet du judaïsme. Hormis les convertis, les Juifs ne choisissent pas d’être juifs. Nous naissons dans l’alliance. Une bat ou un bar-mitsva n’est pas une acceptation volontaire du judaïsme. Ce choix a eu lieu il y a plus de trois mille ans, lorsque Moché prononça ces paroles, pour toutes les générations futures. Comment est-ce possible ? Un principe fondamental du judaïsme est qu’il n’y a pas d’obligations sans consentement. Comment pouvons-nous être liés aujourd’hui par un accord pris par nos ancêtres il y a si longtemps ?
C’est la question des questions de l’identité juive. Si la judéité était simplement ethnique, nous pourrions comprendre. Mais être juif n’est pas une question raciale ; c’est une question d’obligations. Et les obligations requièrent généralement le consentement.
Dans notre longue histoire, les Juifs ont rarement demandé : « Pourquoi devrions-nous être juifs ? » L’identité juive n’était pas une décision, mais une donnée : mes parents sont juifs, donc je suis juif. Pourtant, lors des périodes de crise – en exil babylonien, sous la pression grecque et romaine, et dans l’Espagne du XVe siècle – les Juifs se sont posés la question. Alors, des penseurs comme Ézéchiel, Abarbanel et Arama se sont penchés sur la manière dont l’alliance continue de nous lier.
La réponse d’Ézéchiel était brutale : les Juifs pouvaient essayer d’abandonner leur destinée, mais ils échoueraient. Même contre leur volonté, ils seraient toujours reconnus comme Juifs. L’histoire lui a donné raison à des époques d’assimilation, lorsque les Juifs subirent encore l’antisémitisme, quel que soit leur mode d’identification propre.
Les Sages ont offert une réponse mystique : les âmes de tous les Juifs futurs étaient présentes au Sinaï et ont donné leur consentement. L’essence de cette réponse signifie que les Juifs savent profondément qu’ils le sont, même lorsqu’ils sont assimilés.
Il peut sembler étrange de s’attendre à ce que des personnes se sentent obligées par quelque chose auxquelles elles n’ont personnellement pas consenti. Mais la vérité est que certaines obligations viennent automatiquement avec la naissance. Un prince ou une princesse héritier(e) ne choisit pas d’hériter du trône ; c’est son destin. Il en est ainsi des Juifs, dont D.ieu a dit : « Mon enfant, Mon premier-né, Israël. » Être juif est à la fois un privilège et un fardeau, mais c’est un destin inséparable de ce que nous sommes. Nous ne choisissons pas beaucoup des faits les plus importants de notre existence : ni nos parents, ni notre époque, ni notre lieu de naissance. Pourtant, chacun façonne notre identité. Il en va de même pour la judéité.
Nous faisons partie d’une histoire qui a commencé bien avant notre naissance et qui continuera bien après notre disparition. La question qui se pose à nous est la suivante : continuerons-nous l’histoire ? Les espoirs de cent générations reposent sur notre volonté de le faire. Au plus profond de notre mémoire collective, les paroles de Moché résonnent encore : « Ce n’est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance jurée, mais avec … celui qui n’est pas ici avec nous aujourd’hui. » Nous sommes chacun un acteur clé de cette histoire. Nous pouvons la vivre. Nous pouvons l’abandonner. Mais c’est un choix que nous ne pouvons pas éviter, et il a des conséquences immenses. L’avenir de l’alliance repose entre nos mains.
Autour de la table de Chabbat
Questions to Ponder
Quels aspects de vous étaient prédéterminés, et quels aspects avez-vous choisi ?
Comment voyez-vous votre rôle dans l’histoire juive éternelle commencée il y a des milliers d’années ?
Pourquoi pensez-vous que la tentation de « devenir comme les nations » était si forte à l’époque de Babylone, et l’est-elle encore aujourd’hui ?
À PROPOS DE LA PARACHA
ÉCRIT PAR SARA LAMM
INSPIRÉ DES ENSEIGNEMENTS DE RABBI LORD JONATHAN SACKS
La paracha en bref
Parachat Nitsavim présente des vérités fondamentales de la foi juive. Moché rassemble tout Israël, des dirigeants aux ouvriers, hommes, femmes et convertis, pour se tenir devant lui dans ses derniers jours, et il parle avec insistance de l’unité de la nation devant D.ieu. Il avertit de l’exil et de la dévastation s’ils s’éloignent de la Torah, mais promet la rédemption : D.ieu les rassemblera et les ramènera finalement sur leur terre. Moché leur assure que la Torah est pour tous, et il leur enseigne que la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, sont devant eux, et qu’ils doivent choisir la vie.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Lorsque Moché rassemble tout Israël pour renouveler l’alliance pour eux-mêmes et pour toutes les générations de Juifs à venir, ce fut un acte d’une importance capitale, et il faut noter qu’il l’accomplit comme étant le dernier acte de sa vie. Mais un tel acte soulève la question : comment les gens peuvent-ils être liés à une décision prise des siècles plus tôt par leurs ancêtres en leur nom ?
The Sages wondered whether even those who stood at Sinai were truly free to choose, since a Midrash says God held the mountain over their heads and told them that if they did not accept the Torah, this would be their burial-place. If even they did not freely accept the Torah, but did so under duress, how can we be bound to keep it?
Les Sages se demandèrent même si ceux qui se tenaient au Sinaï étaient réellement libres de choisir, puisqu’un Midrach précise que D.ieu tint la montagne au-dessus de leurs têtes et leur dit que s’ils n’acceptaient pas la Torah, ce lieu serait leur tombe. Si même eux n’acceptèrent pas librement la Torah, mais sous la contrainte, comment pouvons-nous être liés à l’observer ?
La vérité est que cette alliance n’est pas un contrat mais un destin – semblable à la manière dont un membre de la royauté naît avec des devoirs. Être juif comporte à la fois privilège et responsabilité, façonnant des vies de manière à la fois joyeuse et exigeante. C’est une histoire transmise à travers les âges, et chaque génération doit choisir la façon de la faire progresser et de lui donner un nouveau sens.
En quoi l’idée de destin remet-elle en question ou renforce-t-elle votre sentiment d’identité juive ?
Activité sur la paracha
Chemins
Dégagez un espace au milieu de la pièce et installez des coussins, des chaises ou d’autres marqueurs comme différents « chemins ». Tout le monde commence du même côté. Ensuite, le meneur donne des instructions comme : prendre le chemin en zigzag, sauter trois fois, ramper sous une chaise… et chaque joueur choisit comment avancer. Tout le monde atteindra finalement la même ligne d’arrivée. Après un tour complet, les membres de la famille peuvent créer de nouveaux chemins pour les autres.
De quelles manières ce jeu peut-il nous aider à réfléchir au destin et aux différents chemins que les gens empruntent pour l’atteindre ?
Une histoire pour tous les âges
La vie d’un dirigeant
Dès le tout début de sa vie, Moché fut confronté à de grandes décisions. Pharaon n’avait pas l’intention de laisser vivre les garçons hébreux, alors les parents de Moché, dans un acte de foi et de courage, le placèrent dans un panier sur le Nil. Alors qu’il flottait, l’existence même de Moché était liée à la protection divine et à la confiance que sa vie servirait un dessein plus grand.
Contre toute attente, le jeune Moché fut élevé comme un prince d’Égypte, bénéficiant d’une éducation, d’un statut et de privilèges bien au-delà de la portée de son peuple asservi. Mais à ce privilège s’ajouta une responsabilité : il apprit bientôt à reconnaître la souffrance de ses frères et à agir avec justice.
Voyant un Égyptien frapper un esclave hébreu, il intervint, plaçant sa conscience au-dessus de son confort. Ce choix marqua le début de son obligation à vie de se dresser contre l’oppression.
Moché s’enfuit ensuite à Midian, perdant le pouvoir et les privilèges de l’Égypte mais gagnant l’occasion de grandir en humilité et en foi. À Midian, en gardant les brebis et en vivant simplement, il apprit la patience et la compassion – qualités qui le préparèrent à la direction.
Lorsque D.ieu appela Moché au Buisson ardent, il fut confronté à l’obligation écrasante de représenter son peuple et d’affronter Pharaon. Moché s’en sentit indigne, hésitant et craintif, mais l’opportunité d’être le messager de D.ieu fut placée entre ses mains. À ce privilège s’ajoutait la responsabilité de dire la vérité au pouvoir et de faire confiance à la présence divine pour le guider, même lorsque ses propres forces semblaient insuffisantes.
Tout au long de sa vie et à chaque tournant, Moché saisit l’occasion de s’élever au-dessus du confort personnel, consacrant tout son être à D.ieu et à la destinée d’Israël. Moché Rabbénou – notre guide et enseignant – mena une vie qui peut être un exemple pour nous tous. Quelles responsabilités et opportunités choisirez-vous d’accueillir ?
À PROPOS DE LA HAFTARA
ÉCRIT PAR RABBI BARRY KLEINBERG
INSPIRÉ DES ENSEIGNEMENTS DE RABBI LORD JONATHAN SACKS
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 61:10-63:9 (Achkénazes et Séfarades) Isaïe 61:9-63:9 (Yéménites)
Isaïe 61:10–63:9 est un puissant mélange de louange, de promesse et de justice divine. Le prophète se réjouit en D.ieu, qui l’a revêtu de salut et de justice, comme un fiancé ou une fiancée paré(e). D.ieu promet de faire germer la justice et la louange devant toutes les nations, et jure de ne jamais abandonner Sion. Des guetteurs sont nommés pour rappeler à D.ieu ses promesses jusqu’à ce que Jérusalem brille de salut.
Dans Isaïe 63, le prophète voit une figure divine venant d’Édom, ses vêtements tachés de rouge – non pas de vin, mais du sang des nations foulées au Jugement. Cette figure, comprise comme D.ieu ou son envoyé, a agi seul pour accomplir la justice.
La section se termine par une réflexion sur la miséricorde et la fidélité de D.ieu. Malgré la désobéissance d’Israël, D.ieu a été un rédempteur, s’identifiant à leur souffrance et les sauvant par amour et compassion. Elle exprime le lien profond entre D.ieu et son peuple, marqué à la fois par la justice et la miséricorde.
Points de réflexion
Où, ailleurs dans le Tanakh, la couleur rouge est-elle mentionnée ?
Le rouge est-il toujours lié à un trait négatif ?
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Dans la Paracha et la Haftara de cette semaine, nous trouvons un contraste clair en relation avec la terre sainte d’Israël.
Dans la Paracha (Dévarim 29:21-22 et 29:27), il est question de la future destruction de la terre. Cependant, dans la Haftara (Isaïe 62:4), Isaïe affirme que Jérusalem ne sera plus appelée abandonnée, ni la terre sainte désolée.
La Paracha évoque plus tard le retour de la captivité d’Israël et son rassemblement depuis les terres de sa dispersion (Dévarim 30:3), ce qui établit un parallèle évident avec la Haftara.
C’est la dernière des « Sept Haftarot de consolation », et également la Haftara lue le dernier Chabbat de l’année juive.
Nous lisons ces passages juste avant d’accueillir la nouvelle année et la période des Grandes Fêtes, et tandis que la Paracha contient le dernier discours de Moché aux enfants d’Israël alors qu’ils sont sur le point d’entrer dans la Terre promise, nous concluons cette Paracha (et Haftara) à la clôture de notre calendrier, le Chofar résonnant à nos oreilles.
Contexte pour les Prophètes
Sur les fêtes
Le rabbin Sacks a souligné que Nitsavim est toujours lue le Chabbat précédant Roch Hachana, à un moment où nous sommes engagés dans la mitsva de téchouva (repentir). « … La téchouva représente deux éléments : une expérience religieuse-métaphysique de la faute et de l’expiation (Maïmonide), et un drame éthique-historique d’exil et de retour (Na’hmanide). Pendant près de deux mille ans, la première prédomina tandis que la seconde n’était qu’un souvenir lointain et un pieux espoir. Le Temple avait disparu, et les Prophètes aussi. Mais alors qu’il y avait un substitut au Temple (la synagogue comme mikdach me’at, “un sanctuaire en miniature”), il n’y avait pas de réel substitut à Israël en tant que nation parmi les nations sur la scène de l’histoire.
« Au cours du XXe siècle, cela a changé. Les Juifs sont revenus. L’État d’Israël est né de nouveau. La promesse plurimillénaire des Prophètes s’est réalisée. Pourtant, le mot téchouva – dans le sens voulu par Moché dans la sidra de cette semaine, et par Na’hmanide dans sa compréhension du commandement – n’a pas encore été pleinement accompli. Il y a eu un retour physique à la terre, mais pas encore un retour spirituel à la foi. »
Citation de la semaine
« La meilleure façon de rester jeune est de ne jamais oublier ‘l’attachement de notre jeunesse’, les expériences fondatrices qui ont fait de nous ce que nous sommes, les rêves que nous avions autrefois de transformer le monde pour en faire un endroit meilleur, plus juste et plus beau spirituellement. »
‘
Comment renouveler une nation,Nitsavim, Les voix de l’alliance
Réflexions supplémentaires
Comment pouvons-nous inspirer une nation à un ‘retour spirituel à la foi’ ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Pourquoi être Juif ?
Édition Familiale
Nitsavim
Inspiré par les enseignements et les idées de Rabbi Sacks
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Essai Principal
Nitsavim
Pourquoi être Juif ?
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The Summary
● Ce résumé est adapté de l’essai écrit par Rabbi Sacks en 2011, disponible ici.
Dans les derniers jours de sa vie, Moché renouvelle l’alliance entre D.ieu et Israël. Tout le livre de Dévarim raconte la manière dont cette alliance a vu le jour, quels en sont les termes, et pourquoi il constitue le cœur de l’identité d’Israël en tant qu’am kadoch, un peuple saint. Vient maintenant le moment du renouvellement lui-même : un engagement national envers la vie juive sous la loi de D.ieu. Moché précise que l’alliance est conclue à la fois avec ceux qui sont là ce jour-là, et aussi avec toutes les générations futures. Il dit :
« Celui qui n’est pas ici » fait référence aux générations qui ne sont pas encore nées. Cette alliance lie tous les Juifs de ce jour-là jusqu’à aujourd’hui. Comme le dit le Talmud, nous sommes tous mouchba ve-omed meHar Sinaï – « liés par serment depuis le Sinaï ». En acceptant d’être le peuple de D.ieu, nos ancêtres nous ont tous engagés.
C’est un point crucial au sujet du judaïsme. Hormis les convertis, les Juifs ne choisissent pas d’être juifs. Nous naissons dans l’alliance. Une bat ou un bar-mitsva n’est pas une acceptation volontaire du judaïsme. Ce choix a eu lieu il y a plus de trois mille ans, lorsque Moché prononça ces paroles, pour toutes les générations futures. Comment est-ce possible ? Un principe fondamental du judaïsme est qu’il n’y a pas d’obligations sans consentement. Comment pouvons-nous être liés aujourd’hui par un accord pris par nos ancêtres il y a si longtemps ?
C’est la question des questions de l’identité juive. Si la judéité était simplement ethnique, nous pourrions comprendre. Mais être juif n’est pas une question raciale ; c’est une question d’obligations. Et les obligations requièrent généralement le consentement.
Dans notre longue histoire, les Juifs ont rarement demandé : « Pourquoi devrions-nous être juifs ? » L’identité juive n’était pas une décision, mais une donnée : mes parents sont juifs, donc je suis juif. Pourtant, lors des périodes de crise – en exil babylonien, sous la pression grecque et romaine, et dans l’Espagne du XVe siècle – les Juifs se sont posés la question. Alors, des penseurs comme Ézéchiel, Abarbanel et Arama se sont penchés sur la manière dont l’alliance continue de nous lier.
La réponse d’Ézéchiel était brutale : les Juifs pouvaient essayer d’abandonner leur destinée, mais ils échoueraient. Même contre leur volonté, ils seraient toujours reconnus comme Juifs. L’histoire lui a donné raison à des époques d’assimilation, lorsque les Juifs subirent encore l’antisémitisme, quel que soit leur mode d’identification propre.
Les Sages ont offert une réponse mystique : les âmes de tous les Juifs futurs étaient présentes au Sinaï et ont donné leur consentement. L’essence de cette réponse signifie que les Juifs savent profondément qu’ils le sont, même lorsqu’ils sont assimilés.
Il peut sembler étrange de s’attendre à ce que des personnes se sentent obligées par quelque chose auxquelles elles n’ont personnellement pas consenti. Mais la vérité est que certaines obligations viennent automatiquement avec la naissance. Un prince ou une princesse héritier(e) ne choisit pas d’hériter du trône ; c’est son destin. Il en est ainsi des Juifs, dont D.ieu a dit : « Mon enfant, Mon premier-né, Israël. » Être juif est à la fois un privilège et un fardeau, mais c’est un destin inséparable de ce que nous sommes. Nous ne choisissons pas beaucoup des faits les plus importants de notre existence : ni nos parents, ni notre époque, ni notre lieu de naissance. Pourtant, chacun façonne notre identité. Il en va de même pour la judéité.
Nous faisons partie d’une histoire qui a commencé bien avant notre naissance et qui continuera bien après notre disparition. La question qui se pose à nous est la suivante : continuerons-nous l’histoire ? Les espoirs de cent générations reposent sur notre volonté de le faire. Au plus profond de notre mémoire collective, les paroles de Moché résonnent encore : « Ce n’est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance jurée, mais avec … celui qui n’est pas ici avec nous aujourd’hui. » Nous sommes chacun un acteur clé de cette histoire. Nous pouvons la vivre. Nous pouvons l’abandonner. Mais c’est un choix que nous ne pouvons pas éviter, et il a des conséquences immenses. L’avenir de l’alliance repose entre nos mains.
Autour de la table de Chabbat
Questions to Ponder
À PROPOS DE LA PARACHA
ÉCRIT PAR SARA LAMM
INSPIRÉ DES ENSEIGNEMENTS DE RABBI LORD JONATHAN SACKS
La paracha en bref
Parachat Nitsavim présente des vérités fondamentales de la foi juive. Moché rassemble tout Israël, des dirigeants aux ouvriers, hommes, femmes et convertis, pour se tenir devant lui dans ses derniers jours, et il parle avec insistance de l’unité de la nation devant D.ieu. Il avertit de l’exil et de la dévastation s’ils s’éloignent de la Torah, mais promet la rédemption : D.ieu les rassemblera et les ramènera finalement sur leur terre. Moché leur assure que la Torah est pour tous, et il leur enseigne que la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, sont devant eux, et qu’ils doivent choisir la vie.
Philosophie de Rabbi Sacks
Approfondissement
Lorsque Moché rassemble tout Israël pour renouveler l’alliance pour eux-mêmes et pour toutes les générations de Juifs à venir, ce fut un acte d’une importance capitale, et il faut noter qu’il l’accomplit comme étant le dernier acte de sa vie. Mais un tel acte soulève la question : comment les gens peuvent-ils être liés à une décision prise des siècles plus tôt par leurs ancêtres en leur nom ?
The Sages wondered whether even those who stood at Sinai were truly free to choose, since a Midrash says God held the mountain over their heads and told them that if they did not accept the Torah, this would be their burial-place. If even they did not freely accept the Torah, but did so under duress, how can we be bound to keep it?
Les Sages se demandèrent même si ceux qui se tenaient au Sinaï étaient réellement libres de choisir, puisqu’un Midrach précise que D.ieu tint la montagne au-dessus de leurs têtes et leur dit que s’ils n’acceptaient pas la Torah, ce lieu serait leur tombe. Si même eux n’acceptèrent pas librement la Torah, mais sous la contrainte, comment pouvons-nous être liés à l’observer ?
La vérité est que cette alliance n’est pas un contrat mais un destin – semblable à la manière dont un membre de la royauté naît avec des devoirs. Être juif comporte à la fois privilège et responsabilité, façonnant des vies de manière à la fois joyeuse et exigeante. C’est une histoire transmise à travers les âges, et chaque génération doit choisir la façon de la faire progresser et de lui donner un nouveau sens.
Activité sur la paracha
Chemins
Dégagez un espace au milieu de la pièce et installez des coussins, des chaises ou d’autres marqueurs comme différents « chemins ». Tout le monde commence du même côté. Ensuite, le meneur donne des instructions comme : prendre le chemin en zigzag, sauter trois fois, ramper sous une chaise… et chaque joueur choisit comment avancer. Tout le monde atteindra finalement la même ligne d’arrivée. Après un tour complet, les membres de la famille peuvent créer de nouveaux chemins pour les autres.
De quelles manières ce jeu peut-il nous aider à réfléchir au destin et aux différents chemins que les gens empruntent pour l’atteindre ?
Une histoire pour tous les âges
La vie d’un dirigeant
Dès le tout début de sa vie, Moché fut confronté à de grandes décisions. Pharaon n’avait pas l’intention de laisser vivre les garçons hébreux, alors les parents de Moché, dans un acte de foi et de courage, le placèrent dans un panier sur le Nil. Alors qu’il flottait, l’existence même de Moché était liée à la protection divine et à la confiance que sa vie servirait un dessein plus grand.
Contre toute attente, le jeune Moché fut élevé comme un prince d’Égypte, bénéficiant d’une éducation, d’un statut et de privilèges bien au-delà de la portée de son peuple asservi. Mais à ce privilège s’ajouta une responsabilité : il apprit bientôt à reconnaître la souffrance de ses frères et à agir avec justice.
Voyant un Égyptien frapper un esclave hébreu, il intervint, plaçant sa conscience au-dessus de son confort. Ce choix marqua le début de son obligation à vie de se dresser contre l’oppression.
Moché s’enfuit ensuite à Midian, perdant le pouvoir et les privilèges de l’Égypte mais gagnant l’occasion de grandir en humilité et en foi. À Midian, en gardant les brebis et en vivant simplement, il apprit la patience et la compassion – qualités qui le préparèrent à la direction.
Lorsque D.ieu appela Moché au Buisson ardent, il fut confronté à l’obligation écrasante de représenter son peuple et d’affronter Pharaon. Moché s’en sentit indigne, hésitant et craintif, mais l’opportunité d’être le messager de D.ieu fut placée entre ses mains. À ce privilège s’ajoutait la responsabilité de dire la vérité au pouvoir et de faire confiance à la présence divine pour le guider, même lorsque ses propres forces semblaient insuffisantes.
Tout au long de sa vie et à chaque tournant, Moché saisit l’occasion de s’élever au-dessus du confort personnel, consacrant tout son être à D.ieu et à la destinée d’Israël. Moché Rabbénou – notre guide et enseignant – mena une vie qui peut être un exemple pour nous tous. Quelles responsabilités et opportunités choisirez-vous d’accueillir ?
À PROPOS DE LA HAFTARA
ÉCRIT PAR RABBI BARRY KLEINBERG
INSPIRÉ DES ENSEIGNEMENTS DE RABBI LORD JONATHAN SACKS
Résumé de la Haftara
La Haftara en bref
Isaïe 61:10-63:9 (Achkénazes et Séfarades)
Isaïe 61:9-63:9 (Yéménites)
Isaïe 61:10–63:9 est un puissant mélange de louange, de promesse et de justice divine. Le prophète se réjouit en D.ieu, qui l’a revêtu de salut et de justice, comme un fiancé ou une fiancée paré(e). D.ieu promet de faire germer la justice et la louange devant toutes les nations, et jure de ne jamais abandonner Sion. Des guetteurs sont nommés pour rappeler à D.ieu ses promesses jusqu’à ce que Jérusalem brille de salut.
Dans Isaïe 63, le prophète voit une figure divine venant d’Édom, ses vêtements tachés de rouge – non pas de vin, mais du sang des nations foulées au Jugement. Cette figure, comprise comme D.ieu ou son envoyé, a agi seul pour accomplir la justice.
La section se termine par une réflexion sur la miséricorde et la fidélité de D.ieu. Malgré la désobéissance d’Israël, D.ieu a été un rédempteur, s’identifiant à leur souffrance et les sauvant par amour et compassion. Elle exprime le lien profond entre D.ieu et son peuple, marqué à la fois par la justice et la miséricorde.
Points de réflexion
Connexions du Tanakh
Liens entre la paracha et la Haftara
Dans la Paracha et la Haftara de cette semaine, nous trouvons un contraste clair en relation avec la terre sainte d’Israël.
Dans la Paracha (Dévarim 29:21-22 et 29:27), il est question de la future destruction de la terre. Cependant, dans la Haftara (Isaïe 62:4), Isaïe affirme que Jérusalem ne sera plus appelée abandonnée, ni la terre sainte désolée.
La Paracha évoque plus tard le retour de la captivité d’Israël et son rassemblement depuis les terres de sa dispersion (Dévarim 30:3), ce qui établit un parallèle évident avec la Haftara.
C’est la dernière des « Sept Haftarot de consolation », et également la Haftara lue le dernier Chabbat de l’année juive.
Nous lisons ces passages juste avant d’accueillir la nouvelle année et la période des Grandes Fêtes, et tandis que la Paracha contient le dernier discours de Moché aux enfants d’Israël alors qu’ils sont sur le point d’entrer dans la Terre promise, nous concluons cette Paracha (et Haftara) à la clôture de notre calendrier, le Chofar résonnant à nos oreilles.
Contexte pour les Prophètes
Sur les fêtes
Le rabbin Sacks a souligné que Nitsavim est toujours lue le Chabbat précédant Roch Hachana, à un moment où nous sommes engagés dans la mitsva de téchouva (repentir).
« … La téchouva représente deux éléments : une expérience religieuse-métaphysique de la faute et de l’expiation (Maïmonide), et un drame éthique-historique d’exil et de retour (Na’hmanide). Pendant près de deux mille ans, la première prédomina tandis que la seconde n’était qu’un souvenir lointain et un pieux espoir. Le Temple avait disparu, et les Prophètes aussi. Mais alors qu’il y avait un substitut au Temple (la synagogue comme mikdach me’at, “un sanctuaire en miniature”), il n’y avait pas de réel substitut à Israël en tant que nation parmi les nations sur la scène de l’histoire.
« Au cours du XXe siècle, cela a changé. Les Juifs sont revenus. L’État d’Israël est né de nouveau. La promesse plurimillénaire des Prophètes s’est réalisée. Pourtant, le mot téchouva – dans le sens voulu par Moché dans la sidra de cette semaine, et par Na’hmanide dans sa compréhension du commandement – n’a pas encore été pleinement accompli. Il y a eu un retour physique à la terre, mais pas encore un retour spirituel à la foi. »
Citation de la semaine
« La meilleure façon de rester jeune est de ne jamais oublier ‘l’attachement de notre jeunesse’, les expériences fondatrices qui ont fait de nous ce que nous sommes, les rêves que nous avions autrefois de transformer le monde pour en faire un endroit meilleur, plus juste et plus beau spirituellement. »
‘
Comment renouveler une nation, Nitsavim, Les voix de l’alliance
Réflexions supplémentaires
Comment pouvons-nous inspirer une nation à un ‘retour spirituel à la foi’ ?
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’écoute et la loi
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