Les dimensions de la faute
Family Edition

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Résumé

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.

La parachat Vayikra consacre une section étendue sur le ‘hatat, l’offrande de la faute, telle qu’apportée par différentes personnes, incluant d’abord le grand-prêtre, d’autres dirigeants et membres de la communauté. Tout le passage sonne de façon singulière à nos oreilles modernes, non seulement parce que les korbanot n’ont pas été offerts depuis presque deux millénaires et la destruction du deuxième Temple, mais également parce qu’il est difficile de comprendre les concepts de faute et d’expiation tels qu’ils sont traités dans la Torah.

Il est intéressant de noter que les fautes pour lesquelles une offrande devait être apportée étaient celles commises par inadvertance, be-chogeg. Soit le pécheur avait oublié la loi, soit un fait pertinent.

Nous considérons souvent la faute comme quelque chose d’intentionnel, qui mène à une tentation ou peut-être à un moment de rébellion. Mais ce type de péché ne peut pas du tout être expié par une offrande. Pour ce type de péché délibéré, conscient et intentionnel, la réponse morale adéquate est la téchouva, le repentir. Comment pouvons-nous donner un sens à l’offrande liée à la faute?

La réponse est qu’il existe trois dimensions de la faute entre nous et D.ieu. La première est la culpabilité et la honte. Lorsque nous péchons de manière délibérée et intentionnelle, nous savons à l’intérieur de nous-même que nous avons fait quelque chose de mal. Notre conscience, la voix de D.ieu au sein du cœur humain, nous dit que nous avons fait quelque chose de mal. La seconde dimension est que quelles que soient la culpabilité ou la responsabilité, nous avons objectivement transgressé une balise. Nous avons commis un acte qui perturbe la balance morale du monde. Pour prendre un exemple profane, imaginez que votre voiture ait un compteur de vitesse défaillant. Vous vous faites arrêter par un policier conduisant à 80 km/h dans une zone limitée à 50 km/h. Vous dites au policier qui vous arrête que vous ne saviez pas. Votre compteur de vitesse ne montrait que 50 km/h. Il va peut-être sympathiser, mais vous avez quand même enfreint la loi. Vous avez transgressé la limitation de vitesse, bien que vous ne le saviez pas, et vous aurez à payer une pénalité.

C’est la signification d’une offrande liée à la faute. Selon Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch, il s’agit d’une pénalité sanctionnant la négligence. Selon le Sefer Ha’hinoukh, il s’agit d’une mesure préventive et éducative. Dans le judaïsme, les actions constituent le moyen d’entraîner l’esprit. Le fait que vous ayez dû payer le prix en apportant un sacrifice fera en sorte que vous ferez plus attention à l’avenir.

Cela nous mène à la troisième dimension du péché: il souille. Il laisse une marque sur vous. 

L’offrande liée au péché ne porte donc pas sur la culpabilité mais sur d'autres dimensions de transgression. Il s’agit de l’une des caractéristiques les plus étranges de la civilisation occidentale est que nous avons tendance à penser à la moralité et à la spiritualité en termes d’enjeux presque exclusivement liés à l’esprit et à ses motivations. Mais nos actes laissent des traces dans le monde, et même des péchés non intentionnels peuvent nous faire sentir souillés.

La loi de l’offrande liée au péché nous rappelle que nous pouvons faire du tort de manière non intentionnelle, et que cela peut avoir des conséquences psychologiques. La meilleure manière de faire en sorte que les choses se remettent dans le bon sens est de faire un sacrifice, de faire quelque chose qui nous coûte quelque chose.

Dans l’antiquité, cela a pris la forme d’un sacrifice offert sur l’autel du Temple. De nos jours, la meilleure manière de le faire est de donner de la charité (tsédaka) ou d’accomplir un acte de bonté envers autrui (‘hessed).

La charité et la bonté sont nos substituts au sacrifice, et comme l’offrande liée au péché d’antan, elles permettent de réparer ce qui est brisé dans le monde et dans notre âme.

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Questions à poser à la table de Chabbat

  1. En l’absence du Michkan et des korbanot (offrandes), quels sont les équivalents modernes de faire un “sacrifice” pour nos fautes non intentionnelles ? 
  2. De quelles manières les conséquences nous éduquent-elles ou nous aident-elles à éviter des erreurs futures dans nos vies et dans nos communautés ? 
  3. Réfléchissez aux moments où les gens ont apporté des korbanot dans le Tanakh. Quels natures d’émotions tentaient-ils de communiquer à Hachem ?
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La paracha en bref

D.ieu appelle Moïse depuis le Ohel Moed pour transmettre les instructions sur les offrandes, connues sous le nom de korbanot, afin d’être présentées au Michkan. Un tel korban s’appelle le ‘Ola, consumé entièrement par le feu de l’autel comme un acte dédié à D.ieu.

Un autre, le Korban Min’ha, est fait avec de la farine raffinée, de l’huile d’olive et de l’encens. Le Korban Chelamim est une offrande commune, une partie est brûlée sur l’autel, une autre est donnée aux prêtres, et le reste est consommé par celui qui l’offre.

La liste des korbanot comprend également le Korban ‘Hatat, qui est offert pour des péchés non intentionnels. Chaque Korban ‘Hatat est conçu spécialement pour le rôle du transgresseur dans la société, que ce soit celui du Cohen Gadol, toute la communauté, un dirigeant ou un individu ordinaire.

Enfin, le Korban Acham est apporté pour des fautes spécifiques, incluant la mauvaise utilisation de la propriété sacrée, l’incertitude d’une violation potentielle d’un commandement divin, ou le fait de tromper une personne sous serment, ce qui est considéré comme un acte de trahison contre D.ieu.

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Les personnages de la paracha

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Korban Ola : Je suis un korban qui s’envole en fumée, un signe divin, aucune parole prononcée.

Korban Min’ha : Je suis composée de grains si fins que je suis mélangé à de l’huile sainte dans sa conception.

Korban Acham: Je représente le lourd fardeau de la culpabilité, une façon sacrée de dégager la route. 

Korban ‘Hatat : Bien que vous ayez péché, ce fut une erreur. Apportez donc ce korban, nous devons réparer ce que nous cassons.

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La philosophie de la paracha

Rabbi Sacks souligne à quel point la Torah se dédie à détailler les types d’offrandes liées à la faute. Cependant, curieusement, la plupart des offrandes liées à la faute sont apportées lorsque le “fauteur” pèche de manière non intentionnelle. Cet accent mis sur les péchés accidentels implique une compréhension profonde de la nature humaine et de l'éthique dans la Torah. Cette approche reconnaît que les êtres humains sont faillibles, fautant souvent non pas par malice mais par oubli ou par ignorance.

La nécessité d’une offrande liée au péché pour de telles erreurs souligne l’importance de la responsabilité et de la quête d’une croissance personnelle, même en l’absence de l’intention de mal faire. Cela nous apprend que les actions ont des conséquences, peu importe l’intention, et que le fait de rectifier les erreurs est essentiel à la vie spirituelle et communautaire. Cette attention portée à l’expiation des péchés non intentionnels sert d’un rappel de notre responsabilité de réfléchir continuellement à nos actions, d’apprendre de nos erreurs, et d’aspirer à une manière de vivre plus consciencieuse et intentionnelle, renforçant une communauté enracinée dans la compréhension, le pardon et l’amélioration.

 

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Jouons avec la paracha

Pour jouer au “Korban qui donne”, mettez-vous debout ou asseyez-vous dans un cercle. Le jeu commence par une personne qui accomplit un simple acte symbolique de bonté à la personne à sa droite : un compliment, une parole d’encouragement, ou un geste de bonté comme un câlin ou une tope-là. La personne qui a reçu le geste ou la parole se tourne ensuite vers la personne à sa droite, offrant un acte de bonté différent. Continuez ainsi tout autour du cercle jusqu’à ce que tout le monde ait donné et que tout le monde ait reçu. La dernière personne dirige son acte de bonté à la première personne, ce qui complète le cercle.

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La paracha en pratique

La mitsva d’apporter des offrandes (korbanot) est évidemment une mitsva pratique dans la paracha de Vayikra. Mais puisque nous ne pouvons plus apporter des korbanot physiques, dans la mesure où cela ne peut qu'être fait dans le contexte d’un Temple saint, Rabbi Sacks suggère une autre action précieuse : la tsédaka. Comme il l’écrit, “de nos jours, la meilleure manière d’apporter les korbanot est de donner de l’argent à la charité (tsédaka) ou d’accomplir un acte de bonté envers les autres (“Hessed).”

Cela peut sembler facile. Videz votre porte-monnaie et mettez quelques pièces dans la boîte de tsédaka de votre épicerie. Mais essayons d’aller un peu plus loin. L’offrande liée au péché est une réparation d’une faute non-intentionnelle. Apporter le Korban ‘hatat était payant, et notre tsédaka et ‘hessed d’aujourd’hui devraient également nous faire sortir de notre zone de confort.

Considérez ce dont les gens autour de vous ont besoin. Peut-être que donner de la tsédaka est l’action qui est considérée par certains comme la plus utile. Mais peut-être qu’il s’agit d’aider votre voisin seul et âgé, d’apporter un repas à une famille avec un nouveau-né, ou à un membre de la communauté qui se remet d’une maladie. De quelle manière pouvez-vous donner de vous-même à quelqu’un d’autre ?

En faisant ces actions, nous accomplissons non seulement un commandement, mais nous pouvons également tisser une structure plus robuste et compassionnelle dans nos communautés, ce qui représente l’esprit du Korban ‘hatat de manière plus personnelle et impactante.

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Parabole sur la paracha

L’assiette navrée

Chaque semaine, Rachel Farber était impatiente de se rendre au centre communautaire municipal, où sa classe emballait des paquets de nourriture pour les nécessiteux, organisait des jeux pour les petits enfants, et assistait à d’autres événements communautaires spéciaux.

Un jour, Rachel apprit que son enseignante préférée, Morah Goldstein, organisait une enchère spéciale tsédaka au centre pour lever des fonds pour des familles à Yérouchalayim qui avaient besoin de nourriture supplémentaire à leurs tables. Enthousiaste à l’idée d’aider, Rachel est arrivée plus tôt et s’est tout de suite mise au travail pour arranger les tables pour les articles mis aux enchères, incluant un assortiment de pièces uniques offertes par d’autres membres de la communauté.

Mais… oh non ! Excitée d’aider à tout préparer, Rachel s’est précipitée vers la table et a accidentellement trébuché dessus, entraînant la chute et la casse d’un plat de céramique peint à la main, une pièce prisée aux enchères.

Le moment où le plat se brisa, l’âme de Rachel se fendit en mille morceaux. Ses yeux se remplirent de larmes, et son cœur fut plein de regrets à cause de son erreur.

En voyant la déception de Morah Goldstein, Rachel s’excusa immédiatement pour l’incident, promettant d’arranger les choses. Mais que pouvait-elle faire? “Aha !” Rachel se dit-elle, “Je pourrais faire une nouvelle assiette…”

Après l’école, Rachel s’en alla faire du shopping avec le peu d’argent qu’elle avait et acheta de la peinture et une grande assiette blanche. Puis elle se mit au travail.

Lorsque ce fut le temps des enchères, Rachel présenta son nouveau plat fait à la main à la communauté en guise d’excuse. Tout le monde était ravi de voir le cadeau unique de Rachel, sachant qu’il provenait du cœur et qu’il servait de moyen de réparer une situation fracturée.

Bien évidemment, son assiette fut vendue pour la plus grosse somme d’argent. Mora Goldstein et Rachel étaient tellement fières d’avoir été capables de récolter plus que nécessaire pour les gens dans le besoin !

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Réflexions sur la paracha

Que feriez-vous...

...si quelqu’un que vous connaissez endommageait de manière non intentionnelle quelque chose de vital pour vous ? Comment trouverait-il l’équilibre entre s’excuser et préserver sa dignité ?

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Devinette sur la paracha

Q. Quel est le passouk le plus salé de la Torah?


R. Vayikra 2:13 comporte quatre mots qui sont liés à mélakh (sel) qui fait en sorte que ce passouk soit le plus “salé”. 

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L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.

Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.