Rabbi Sacks partage trois histoires d’hommes qui étaient admirés pour leur souci scrupuleux du don de la tsédaka:
1 - Rabbi Abba avait l’habitude d’attacher de l’argent dans son foulard, le plaçait sur son dos et le mettait à la disposition des nécessiteux.
2 - Chaque jour,Mar Oukva déposait quatre pièces de monnaie dans l'entrebâillement de la porte de son voisin pauvre. Un jour, l’homme se dit “Je vais aller voir qui me fait tant de bontés.” Dès que l’homme pauvre vit Mar Oukva et sa femme déposer les quatres pièces, il courut après eux, mais ils s’enfuirent et se cachèrent. Pourquoi firent-ils cela ? Car ils voulaient rester dans l’anonymat. Il est “préférable de se jeter dans une fournaise ardente plutôt que de faire honte à son prochain en public”.
3 - Lorsque Rabbi Yona vit un homme de bonne famille qui avait perdu son argent et avait honte d’accepter la charité, il allait vers lui et lui disait, “J’ai entendu qu’un héritage vous est parvenu dans une ville à travers la mer. Voici un article d’une certaine valeur. Vends-le et utilise les profits. Lorsque tu auras plus d’argent, tu me rembourseras.” Dès que l’homme le prit, Rabbi Yona disait, “Garde-le en tant que cadeau.”
Le premier fait extraordinaire sur les lois de tsédaka est le concept lui-même. Tsédaka ne signifie pas “charité”. Nous voyons cela immédiatement sous la forme d’une loi inconcevable dans tout autre système moral, tel que le Rambam l’explique : “Quelqu’un qui ne veut pas donner de la tsédaka peut être contraint de le faire par un tribunal rabbinique.” La charité est toujours volontaire. La tsédaka est obligatoire. Ainsi, tsédaka ne signifie pas “charité”. L’équivalent le plus proche en anglais est la “justice sociale”.
Le second fait partie intégrante des trois histoires ci-dessus. La pauvreté dans le judaïsme n’est pas conçue uniquement en termes matériels : le pauvre manque de moyens de subsistance. Elle est également conçue en termes psychologiques. La pauvreté humilie. Elle enlève aux gens leur dignité. Elle les rend dépendant d’autrui, leur enlevant donc leur indépendance, chose que la Torah considère comme essentiel au respect de soi.
Cette vision psychologique profonde est exprimée de manière éloquente dans le troisième paragraphe des actions de grâce après le repas : “Éternel, notre D.ieu, de grâce ! Ne nous fais pas dépendre des dons des hommes mortels ni de leurs prêts, mais seulement de Ta main pleine, ouverte, sainte et généreuse, afin que nous ne soyons jamais honteux ni déshonorés, pour l'éternité.”
Ainsi, la loi juive se concentre non seulement sur ce que nous donnons, mais également sur la manière dont nous le faisons. Idéalement, le donneur ne devrait pas savoir à qui il donne, et le bénéficiaire ne devrait pas savoir non plus de qui il reçoit.
Le Rambam explique que le plus haut degré de tsédaka est lorsqu’une personne offre à un juif pauvre un partenariat commercial avec lui, ou l’aide à trouver un emploi ; en le mettant dans une situation où il peut se passer de l’aide des autres.
Donner du travail à quelqu’un ne serait normalement pas du tout considéré comme étant un acte de charité. Mais cela démontre que la tsédaka ne signifie pas charité. Elle signifie donner à son prochain le moyen de vivre une vie digne, et au sein du système de valeur juif, toute forme d’emploi est plus digne que la dépendance.
Muhammad Yunus a récemment redécouvert la sagesse du Rambam, chose pour laquelle il mérita le prix Nobel : l’idée selon laquelle le microcrédit permet aux gens de lancer de petites entreprises. C’est une idée très forte.
Le judaïsme refuse de romantiser la pauvreté ou d’anesthésier sa souffrance. Les rabbins ont refusé de considérer la pauvreté comme un état béni, une affliction dans laquelle on naît dans l’acceptation et dans la grâce. Ils l’ont plutôt désignée comme “pire que cinquante plaies”. Ils dirent “rien n’est plus difficile que d’endurer la pauvreté, car celui qui est affligé par la pauvreté est comme quelqu’un dont les problèmes du monde s’abattent sur lui et sur qui toutes les malédictions du Deutéronome sont tombées. Si toutes les difficultés étaient posées sur un côté d’une balance, et la pauvreté de l'autre, la pauvreté serait plus lourde.” Le Rambam alla au cœur du problème lorsqu’il dit : Le bien-être de l’âme ne peut être obtenu que lorsque le corps est en sécurité.
La pauvreté n’est pas un état noble. Vous ne pouvez pas atteindre de hauts niveaux spirituels si vous n’avez pas de nourriture, pas de toit au-dessus de votre tête, si vous n’avez pas accès à des soins médicaux, ou si vous êtes accablés par des soucis financiers. Je ne connais pas d’approche plus saine à la pauvreté, au bien-être et à la justice sociale que celle du judaïsme. Inégalable à son époque, elle demeure la référence d’une société décente jusqu’à ce jour., distinctif, contre-culturel, oui, ces adjectifs font partie de la condition juive. Mais seul ? Non. Ce n’est pas une bénédiction.
Questions à poser à la table de Chabbat
Quelles sont les différences clés entre la charité et la justice sociale dans le judaïsme ?
Si vous êtes vous-même serré financièrement, par quelles autres manières pouvez-vous “donner de la tsédaka” ?
Pourquoi pensez-vous qu’il existe une attention si grande sur la préservation de la dignité individuelle lorsqu’on donne de la tsédaka ?
La paracha en bref
Moché dit aux Bné Israël qu’ils doivent faire un choix : une bénédiction s’ils suivent les commandements de D.ieu, et une malédiction s’ils les abandonnent. Ces proclamations seront faites sur Har Guerizim et Har Ebal une fois en Terre promise.
Un temple central doit être établi où D.ieu le choisira, et où les sacrifices seront apportés. Il est interdit d’offrir des sacrifices dans un autre endroit, bien que les animaux puissent être abattus pour se nourrir, le sang étant interdit à la consommation.
Un faux prophète ou quelqu’un qui encourage l’idolâtrie doit être exécuté, et les villes idolâtres doivent être détruites. Les lois de cacheroute pour les animaux, les poissons et les oiseaux sont rappelées.
Un dixième de la production doit être mangé à Jérusalem ou converti en argent pour de la nourriture sur place. La charité et les dettes dues à un prêt sont annulées, et les serviteurs sont libérés après six ans. La paracha se termine avec certaines lois des trois fêtes de pèlerinage à Jérusalem, Pessa’h, Chavouot et Soukkot.
Les personnages de la paracha
‘Hagim : Les Chaloch Régalim apportent un encouragement sacré, nous rapprochant de ce qui compte réellement pour nous.
Le Beth HaMikdach : Dans le lieu saint du Temple, nous pouvons ressentir l’étreinte d’Hachem.
Faux prophètes : Les tromperies d’un faux prophète peuvent mener les gens vertueux à l’erreur et à s’éloigner.
Tsédaka : Les grandeurs de la tsédaka, via des dons généreux, élèvent les esprits tandis que la pauvreté diminue.
La paracha en pratique
Au-delà de donner de l’argent, comme nous l’avons vu, les niveaux les plus élevés de tsédaka impliquent d’aider les autres à trouver un emploi et à générer un revenu pour eux-mêmes. Pensons de manière créative à la tsédaka et considérons de quelles façons vos efforts individuels peuvent générer un changement durable et responsabiliser les autres.
Par exemple, les familles pourraient collaborer pour créer des ateliers de partage de compétences ou des programmes de tutorat entrepreneurial qui peuvent outiller les gens avec les compétences et le savoir pour réussir. Les individus peuvent investir ou soutenir des projets de financement participatif qui permettent aux petites entreprises ou aux start-ups créatrices de prospérer. Préparer des repas pour les membres de la communauté qui ont besoin de repas chauds, ou préparer et offrir des ingrédients frais, ou offrir des services de babysitting gratuits pour des familles monoparentales ou des foyers dont les parents travaillent trop, et un système de liens entre les jeunes et les seniors de la synagogue peuvent tous avoir un impact profond.
En réimaginant la tsédaka de manière à offrir à la communauté du soutien et des opportunités pour une croissance personnelle et des facteurs de changement, vous pouvez aider les autres à trouver un soulagement immédiat et la capacité de construire un avenir plus sûr, plus digne.
Jouons avec la paracha
Jouons à “la chasse au trésor pour l’autosuffisance”. Dans cette activité, l’objectif est de trouver cinq items qui rehaussent l’autosuffisance ou qui aident à donner la tsédaka. Commencez par créer une liste d’items que vous pourriez donner, comme un sac de courses réutilisable, des gants de jardinage, des denrées non-périssables, et une trousse à outils. Puis déterminez une limite de temps pour trouver les items autour de la maison. Une fois que le temps est écoulé, réunissez tout le monde pour discuter de la manière dont chaque item contribue à l’auto-suffisance ou à soutenir la tsédaka !
La philosophie de la paracha
La tsédaka ne consiste pas uniquement à donner à ceux dans le besoin, mais constitue également un devoir fondamental lié à la justice sociale et la dignité humaine. À la différence de la charité volontaire, la tsédaka est une obligation qui ne met pas seulement l’accent sur la somme donnée mais sur la façon dont elle est remise. Voilà le point : la pauvreté n’est pas uniquement une condition matérielle mais également psychologique qui peut dénuer les individus de leur dignité et de leur respect de soi. Ainsi, la loi juive exige que la tsédaka soit donnée de manière à préserver ces droits humains fondamentaux, et c’est encore mieux si le donneur et le bénéficiaire n’ont pas connaissance de l’identité de chacun.
Selon le Rambam, la plus grande forme de tsédaka est d’aider une personne à devenir autosuffisante, lui permettant ainsi de vivre une vie digne sans compter sur l'aide des autres.
Selon vous, qu’est-ce que signifie d’aider quelqu’un à devenir autosuffisant ? Quels sont les moyens par lesquels vous-même êtes autosuffisants ?
Parabole sur la paracha
Des chaussures pour les héros
Eliana n’avait que sept ans lorsqu’elle remarqua quelque chose qui l’a profondément émue. Lors d’un après-midi frais au terrain de jeu, elle vit un enfant qui portait des chaussures abîmées et des chaussettes trouées. Voir ces chaussures chagrina beaucoup Eliana. Comment un autre enfant pouvait-il jouer avec des chaussures abîmées ? Elle savait qu’elle devait faire quelque chose.
Déterminée à aider, Eliana se demanda si elle pouvait créer un projet pour rassembler et donner des chaussures pour les enfants. Elle retourna à la maison et partagea son idée avec ses parents qui étaient ravis de l’aider.
Ensemble, ils organisèrent une collecte de chaussures à leur centre communautaire local. Eliana fit des affiches de couleur et des flyers pour diffuser l’information, captant l’imagination de nombreuses personnes.
Bientôt, son école, sa synagogue et tout le quartier soutinrent son initiative.
Le projet d’Eliana prit rapidement de l’ampleur. Les familles locales donnèrent des chaussures nouvelles et de seconde main, et les entreprises contribuèrent à la cause. Les efforts d’Eliana incluèrent également une petite levée de fonds en vendant de l’artisanat à un marché, et tous les profits furent utilisés pour acheter de nouvelles chaussures pour les enfants.
À la fin du bazar, Eliana avait amassé plus de 150 paires de chaussures qui furent distribuées à des enfants dans le besoin à travers la communauté. La joie et la gratitude des bénéficiaires furent une preuve du dévouement et de la compassion d’Eliana. Son projet offrait non seulement du soutien pratique mais inspira également les autres à trouver des manières créatives de faire la différence.
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous ?
Imaginez que vous découvriez qu’un voisin est en difficulté, et que vous ayez les moyens de l’aider. Comment offririez-vous votre aide, basé sur vos efforts individuels, et comment feriez-vous en sorte de rester dans l’anonymat ?
Devinette sur la paracha
Q. Rachi (Rabbi Shlomo ben Yitzchak) a une fois rendu visite à un homme riche, dans l’objectif de rassembler de l’argent pour les pauvres. La servante qui a répondu à la porte dit que l’homme n’était pas à la maison. Puis elle dit qu’elle reconnaissait Rachi comme le voleur qui avait auparavant volé le costume de son maître. En guise de réponse, Rachi écrit un mot en hébreu sur la porte d’entrée cinq fois d’affilée. Le mot s’écrivait “Shin Lamed Mem Hey.” L’homme riche est rentré à la maison, vit le message et partit à la recherche de Rachi. Il donna une grande somme d'argent à la tsédaka et devint un adepte fidèle de Rachi. Qu’est-ce que Shin Lamed Mem Hey signifie ?
R : Cela signifiait She’lama (pourquoi) shilmah Shlomo (Chlomo a-t-il payé pour) salma sheleima (un ensemble vestimentaire complet) ? (Note : Salma dans le ‘Houmach signifie ‘un vêtement’. Shilmah est une contraction de shilaim otah — “a payé.”)
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Faire de la pauvreté une histoire ancienne
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Rabbi Sacks partage trois histoires d’hommes qui étaient admirés pour leur souci scrupuleux du don de la tsédaka:
1 - Rabbi Abba avait l’habitude d’attacher de l’argent dans son foulard, le plaçait sur son dos et le mettait à la disposition des nécessiteux.
2 - Chaque jour,Mar Oukva déposait quatre pièces de monnaie dans l'entrebâillement de la porte de son voisin pauvre. Un jour, l’homme se dit “Je vais aller voir qui me fait tant de bontés.” Dès que l’homme pauvre vit Mar Oukva et sa femme déposer les quatres pièces, il courut après eux, mais ils s’enfuirent et se cachèrent. Pourquoi firent-ils cela ? Car ils voulaient rester dans l’anonymat. Il est “préférable de se jeter dans une fournaise ardente plutôt que de faire honte à son prochain en public”.
3 - Lorsque Rabbi Yona vit un homme de bonne famille qui avait perdu son argent et avait honte d’accepter la charité, il allait vers lui et lui disait, “J’ai entendu qu’un héritage vous est parvenu dans une ville à travers la mer. Voici un article d’une certaine valeur. Vends-le et utilise les profits. Lorsque tu auras plus d’argent, tu me rembourseras.” Dès que l’homme le prit, Rabbi Yona disait, “Garde-le en tant que cadeau.”
Le premier fait extraordinaire sur les lois de tsédaka est le concept lui-même. Tsédaka ne signifie pas “charité”. Nous voyons cela immédiatement sous la forme d’une loi inconcevable dans tout autre système moral, tel que le Rambam l’explique : “Quelqu’un qui ne veut pas donner de la tsédaka peut être contraint de le faire par un tribunal rabbinique.” La charité est toujours volontaire. La tsédaka est obligatoire. Ainsi, tsédaka ne signifie pas “charité”. L’équivalent le plus proche en anglais est la “justice sociale”.
Le second fait partie intégrante des trois histoires ci-dessus. La pauvreté dans le judaïsme n’est pas conçue uniquement en termes matériels : le pauvre manque de moyens de subsistance. Elle est également conçue en termes psychologiques. La pauvreté humilie. Elle enlève aux gens leur dignité. Elle les rend dépendant d’autrui, leur enlevant donc leur indépendance, chose que la Torah considère comme essentiel au respect de soi.
Cette vision psychologique profonde est exprimée de manière éloquente dans le troisième paragraphe des actions de grâce après le repas : “Éternel, notre D.ieu, de grâce ! Ne nous fais pas dépendre des dons des hommes mortels ni de leurs prêts, mais seulement de Ta main pleine, ouverte, sainte et généreuse, afin que nous ne soyons jamais honteux ni déshonorés, pour l'éternité.”
Ainsi, la loi juive se concentre non seulement sur ce que nous donnons, mais également sur la manière dont nous le faisons. Idéalement, le donneur ne devrait pas savoir à qui il donne, et le bénéficiaire ne devrait pas savoir non plus de qui il reçoit.
Le Rambam explique que le plus haut degré de tsédaka est lorsqu’une personne offre à un juif pauvre un partenariat commercial avec lui, ou l’aide à trouver un emploi ; en le mettant dans une situation où il peut se passer de l’aide des autres.
Donner du travail à quelqu’un ne serait normalement pas du tout considéré comme étant un acte de charité. Mais cela démontre que la tsédaka ne signifie pas charité. Elle signifie donner à son prochain le moyen de vivre une vie digne, et au sein du système de valeur juif, toute forme d’emploi est plus digne que la dépendance.
Muhammad Yunus a récemment redécouvert la sagesse du Rambam, chose pour laquelle il mérita le prix Nobel : l’idée selon laquelle le microcrédit permet aux gens de lancer de petites entreprises. C’est une idée très forte.
Le judaïsme refuse de romantiser la pauvreté ou d’anesthésier sa souffrance. Les rabbins ont refusé de considérer la pauvreté comme un état béni, une affliction dans laquelle on naît dans l’acceptation et dans la grâce. Ils l’ont plutôt désignée comme “pire que cinquante plaies”. Ils dirent “rien n’est plus difficile que d’endurer la pauvreté, car celui qui est affligé par la pauvreté est comme quelqu’un dont les problèmes du monde s’abattent sur lui et sur qui toutes les malédictions du Deutéronome sont tombées. Si toutes les difficultés étaient posées sur un côté d’une balance, et la pauvreté de l'autre, la pauvreté serait plus lourde.” Le Rambam alla au cœur du problème lorsqu’il dit : Le bien-être de l’âme ne peut être obtenu que lorsque le corps est en sécurité.
La pauvreté n’est pas un état noble. Vous ne pouvez pas atteindre de hauts niveaux spirituels si vous n’avez pas de nourriture, pas de toit au-dessus de votre tête, si vous n’avez pas accès à des soins médicaux, ou si vous êtes accablés par des soucis financiers. Je ne connais pas d’approche plus saine à la pauvreté, au bien-être et à la justice sociale que celle du judaïsme. Inégalable à son époque, elle demeure la référence d’une société décente jusqu’à ce jour., distinctif, contre-culturel, oui, ces adjectifs font partie de la condition juive. Mais seul ? Non. Ce n’est pas une bénédiction.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
Moché dit aux Bné Israël qu’ils doivent faire un choix : une bénédiction s’ils suivent les commandements de D.ieu, et une malédiction s’ils les abandonnent. Ces proclamations seront faites sur Har Guerizim et Har Ebal une fois en Terre promise.
Un temple central doit être établi où D.ieu le choisira, et où les sacrifices seront apportés. Il est interdit d’offrir des sacrifices dans un autre endroit, bien que les animaux puissent être abattus pour se nourrir, le sang étant interdit à la consommation.
Un faux prophète ou quelqu’un qui encourage l’idolâtrie doit être exécuté, et les villes idolâtres doivent être détruites. Les lois de cacheroute pour les animaux, les poissons et les oiseaux sont rappelées.
Un dixième de la production doit être mangé à Jérusalem ou converti en argent pour de la nourriture sur place. La charité et les dettes dues à un prêt sont annulées, et les serviteurs sont libérés après six ans. La paracha se termine avec certaines lois des trois fêtes de pèlerinage à Jérusalem, Pessa’h, Chavouot et Soukkot.
Les personnages de la paracha
‘Hagim : Les Chaloch Régalim apportent un encouragement sacré, nous rapprochant de ce qui compte réellement pour nous.
Le Beth HaMikdach : Dans le lieu saint du Temple, nous pouvons ressentir l’étreinte d’Hachem.
Faux prophètes : Les tromperies d’un faux prophète peuvent mener les gens vertueux à l’erreur et à s’éloigner.
Tsédaka : Les grandeurs de la tsédaka, via des dons généreux, élèvent les esprits tandis que la pauvreté diminue.
La paracha en pratique
Au-delà de donner de l’argent, comme nous l’avons vu, les niveaux les plus élevés de tsédaka impliquent d’aider les autres à trouver un emploi et à générer un revenu pour eux-mêmes. Pensons de manière créative à la tsédaka et considérons de quelles façons vos efforts individuels peuvent générer un changement durable et responsabiliser les autres.
Par exemple, les familles pourraient collaborer pour créer des ateliers de partage de compétences ou des programmes de tutorat entrepreneurial qui peuvent outiller les gens avec les compétences et le savoir pour réussir. Les individus peuvent investir ou soutenir des projets de financement participatif qui permettent aux petites entreprises ou aux start-ups créatrices de prospérer. Préparer des repas pour les membres de la communauté qui ont besoin de repas chauds, ou préparer et offrir des ingrédients frais, ou offrir des services de babysitting gratuits pour des familles monoparentales ou des foyers dont les parents travaillent trop, et un système de liens entre les jeunes et les seniors de la synagogue peuvent tous avoir un impact profond.
En réimaginant la tsédaka de manière à offrir à la communauté du soutien et des opportunités pour une croissance personnelle et des facteurs de changement, vous pouvez aider les autres à trouver un soulagement immédiat et la capacité de construire un avenir plus sûr, plus digne.
Jouons avec la paracha
Jouons à “la chasse au trésor pour l’autosuffisance”. Dans cette activité, l’objectif est de trouver cinq items qui rehaussent l’autosuffisance ou qui aident à donner la tsédaka. Commencez par créer une liste d’items que vous pourriez donner, comme un sac de courses réutilisable, des gants de jardinage, des denrées non-périssables, et une trousse à outils. Puis déterminez une limite de temps pour trouver les items autour de la maison. Une fois que le temps est écoulé, réunissez tout le monde pour discuter de la manière dont chaque item contribue à l’auto-suffisance ou à soutenir la tsédaka !
La philosophie de la paracha
La tsédaka ne consiste pas uniquement à donner à ceux dans le besoin, mais constitue également un devoir fondamental lié à la justice sociale et la dignité humaine. À la différence de la charité volontaire, la tsédaka est une obligation qui ne met pas seulement l’accent sur la somme donnée mais sur la façon dont elle est remise. Voilà le point : la pauvreté n’est pas uniquement une condition matérielle mais également psychologique qui peut dénuer les individus de leur dignité et de leur respect de soi. Ainsi, la loi juive exige que la tsédaka soit donnée de manière à préserver ces droits humains fondamentaux, et c’est encore mieux si le donneur et le bénéficiaire n’ont pas connaissance de l’identité de chacun.
Selon le Rambam, la plus grande forme de tsédaka est d’aider une personne à devenir autosuffisante, lui permettant ainsi de vivre une vie digne sans compter sur l'aide des autres.
Selon vous, qu’est-ce que signifie d’aider quelqu’un à devenir autosuffisant ? Quels sont les moyens par lesquels vous-même êtes autosuffisants ?
Parabole sur la paracha
Des chaussures pour les héros
Eliana n’avait que sept ans lorsqu’elle remarqua quelque chose qui l’a profondément émue. Lors d’un après-midi frais au terrain de jeu, elle vit un enfant qui portait des chaussures abîmées et des chaussettes trouées. Voir ces chaussures chagrina beaucoup Eliana. Comment un autre enfant pouvait-il jouer avec des chaussures abîmées ? Elle savait qu’elle devait faire quelque chose.
Déterminée à aider, Eliana se demanda si elle pouvait créer un projet pour rassembler et donner des chaussures pour les enfants. Elle retourna à la maison et partagea son idée avec ses parents qui étaient ravis de l’aider.
Ensemble, ils organisèrent une collecte de chaussures à leur centre communautaire local. Eliana fit des affiches de couleur et des flyers pour diffuser l’information, captant l’imagination de nombreuses personnes.
Bientôt, son école, sa synagogue et tout le quartier soutinrent son initiative.
Le projet d’Eliana prit rapidement de l’ampleur. Les familles locales donnèrent des chaussures nouvelles et de seconde main, et les entreprises contribuèrent à la cause. Les efforts d’Eliana incluèrent également une petite levée de fonds en vendant de l’artisanat à un marché, et tous les profits furent utilisés pour acheter de nouvelles chaussures pour les enfants.
À la fin du bazar, Eliana avait amassé plus de 150 paires de chaussures qui furent distribuées à des enfants dans le besoin à travers la communauté. La joie et la gratitude des bénéficiaires furent une preuve du dévouement et de la compassion d’Eliana. Son projet offrait non seulement du soutien pratique mais inspira également les autres à trouver des manières créatives de faire la différence.
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous ?
Imaginez que vous découvriez qu’un voisin est en difficulté, et que vous ayez les moyens de l’aider. Comment offririez-vous votre aide, basé sur vos efforts individuels, et comment feriez-vous en sorte de rester dans l’anonymat ?
Devinette sur la paracha
Q. Rachi (Rabbi Shlomo ben Yitzchak) a une fois rendu visite à un homme riche, dans l’objectif de rassembler de l’argent pour les pauvres. La servante qui a répondu à la porte dit que l’homme n’était pas à la maison. Puis elle dit qu’elle reconnaissait Rachi comme le voleur qui avait auparavant volé le costume de son maître. En guise de réponse, Rachi écrit un mot en hébreu sur la porte d’entrée cinq fois d’affilée. Le mot s’écrivait “Shin Lamed Mem Hey.” L’homme riche est rentré à la maison, vit le message et partit à la recherche de Rachi. Il donna une grande somme d'argent à la tsédaka et devint un adepte fidèle de Rachi. Qu’est-ce que Shin Lamed Mem Hey signifie ?
R : Cela signifiait She’lama (pourquoi) shilmah Shlomo (Chlomo a-t-il payé pour) salma sheleima (un ensemble vestimentaire complet) ? (Note : Salma dans le ‘Houmach signifie ‘un vêtement’. Shilmah est une contraction de shilaim otah — “a payé.”)
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.