Il existe un midrash sur Rabbi Yanaï qui invita un homme habillé avec élégance chez lui pour découvrir par la suite qu’il ne connaissait rien en Torah. Lorsqu’on le met au défi de réciter ne serait-ce qu’un seul passouk, l’invité demanda plutôt sa part de la Torah, affirmant qu’elle appartenait à tout le monde, pas uniquement aux érudits. Rabbi Yanaï, un érudit en Torah, regarde l’invité avec mépris. Mais l’étranger, avec grande dignité, lui dit en substance, “La Torah n’est pas moins ton héritage que le mien. Puisque tu en as beaucoup, et que je n’en ai pas, partage un peu de ta part avec moi. Au lieu de me rejeter, instruis-moi.”
Peu d’idées dans l’histoire du judaïsme sont aussi fortes que cela : l’idée que la connaissance de la Torah appartient à tout le monde ; que tout le monde devrait avoir la chance d’étudier, que l’éducation est universelle, que tout le monde devrait, si possible, connaître les lois, l’histoire et la foi du judaïsme ; que l’éducation est la plus haute forme de dignité, et qu’elle devrait être accessible à tous.
Cette idée est si ancrée et si profonde dans le judaïsme que nous pouvons facilement oublier à quel point elle est radicale. Le savoir est le pouvoir et ceux qui en ont sont généralement réticents à le partager avec les autres. La plupart des sociétés ont eu des élites éduquées. Puisqu’elles seules pouvaient lire, elles maintinrent le pouvoir. Aujourd’hui encore, de nombreuses professions utilisent un vocabulaire technique uniquement accessible aux initiés afin que leur savoir soit impénétrable aux non-initiés. Le judaïsme est radicalement différent. En effet, la naissance du judaïsme intervient à peu près au même moment que la naissance de l’alphabet.
La Mésopotamie a hébergé les deux premiers systèmes d’écriture de l’Histoire, l’écriture cunéiforme et les hiéroglyphes. Mais ces systèmes - les pictogrammes, les idéogrammes et les syllabaires dans lesquels les symboles représentaient des mots entiers ou des syllabes -, impliquaient un trop grand nombre de signes pour être enseignés universellement. L’alphabet, avec ses 22 symboles, permettait pour la première fois une société d’alphabétisation universelle.
Le judaïsme porte cette marque à travers le temps. Abraham fut choisi pour être un enseignant, “Si je l'ai distingué, c'est pour qu'il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d'observer la voie de l'Éternel” (Gen. 18:19).
Moïse parla aussi constamment d’éducation. Le Sefer Dévarim est une expérience gigantesque d’éducation d’adultes, le maître prophète prend tout le peuple comme ses disciples et leur enseigne la loi - les commandements, les statuts et les jugements - et, pas moins important, l’histoire qui se trouve derrière.
On atteint un paroxysme à la fin du livre, sous la forme du cantique de Haazinou, la paracha de cette semaine, précédée et suivie par ces mots.
“Et Moché fit entendre à toute l'assemblée d'Israël les paroles du cantique suivant, jusqu'à la fin”.
“Or, voici la bénédiction dont Moché, l'homme de D.ieu, bénit les enfants d'Israël avant de mourir… "C'est pour nous qu'il dicta une doctrine à Moché ; elle restera l'héritage de la communauté de Jacob." (Deut. 33:1, 34:1)
Notez l’insistance, dans le premier verset, sur le fait que Moïse s’adresse à tout le monde. Le second passage comporte la fameuse phrase citée par l’invité de Rabbi Yanaï comme preuve que la Torah appartient à tout le monde. Ce n’est pas la possession des érudits, de l’élite, des talentueux, ni d’une classe ou d’une caste. C’est l’héritage de toute l’assemblée de Jacob.
Ce n’est qu’à l’époque moderne que cette idée d’éducation universelle s’est répandue au-delà du judaïsme. Elle n’existait pas même en Angleterre, à l’époque la première puissance mondiale, avant la loi sur l’éducation de 1870. Il a fallu la révolution d’Internet, Google et les autres, pour en faire une réalité dans le monde entier. Même aujourd’hui, quelque 70 millions d’enfants sont toujours privés d’éducation, dans des pays comme la Somalie, l'Érythrée, Haïté, les Comores et l’Éthiopie.
L’éducation est la clé de la dignité humaine. Elle devrait être accessible à tous. Il s’agit de l’une des idées les plus profondes de toute l'histoire, et elle est née par ces puissantes paroles, immédiatement après la paracha de cette semaine : "C'est pour nous qu'il dicta une doctrine à Moché; elle restera l'héritage de la communauté de Jacob."
Questions à poser à la table de Chabbat
Comment l’éducation a-t-elle impacté votre vie ?
Quelles sont les freins à l’éducation aujourd’hui, et comment peuvent-ils être surmontés pour s’assurer que tout le monde y ait accès ?
Si vous aviez la possibilité d’avoir un personnage du Tanakh comme enseignant aujourd’hui, de qui aimeriez-vous apprendre ?
La paracha en bref
Haazinou comprend une chanson poétique prononcée par Moché lors de son dernier jour sur terre.
Il prend le ciel et la terre comme témoins et demande aux Bné Israël de se rappeler de leur histoire ; et de la façon dont D.ieu les a trouvés, en a fait Son peuple, et les a extirpés de l’esclavage pour leur octroyer une terre généreuse. Moché renouvelle sa mise en garde sur les dangers de la complaisance, puisque le peuple peut devenir trop confiant et abandonner D.ieu, conduisant à de sévères conséquences, incluant le fait que D.ieu “voilera Sa face.” Cependant, D.ieu se réconciliera finalement avec Son peuple.
Le cantique de Haazinou se termine par D.ieu qui instruit Moché de grimper au sommet du Har Nevo, pour observer la Terre promise de loin.
Les personnages de la paracha
Enseigner la Torah : Enseigne à tes enfants, de manière claire, afin qu’ils chérissent les paroles de Torah.
La face cachée de D.ieu : Lorsque D.ieu cache Son visage, il est temps de reconstituer l’alliance : faites ce que vous pouvez pour revenir à Son étreinte.
Mises en garde de complaisance : Certaines personnes ont arrêté d’étudier, et ils perdirent leur chemin - ne laissez pas la complaisance vous détourner du droit chemin.
La dernière vision de Moché : Moshé grimpa au sommet du Har Nevo pour observer la Terre promise… et dire au revoir.
La paracha en pratique
Parlons plus en détail d’éducation : notre responsabilité en tant que juifs est de s’assurer que la Torah et le savoir juif sont transmis de génération en génération.
Aujourd’hui, nous pouvons accomplir cette mitsva en dédiant un moment d’étude de Torah et d’enseigner aux autres - nos enfants, les membres de la famille ou les membres de la communauté. Cela peut être fait au moyen de sessions d’études familiales, en rejoignant un cours de Torah, en partageant des idées et des discussions sur les enseignements juifs (et lire cette édition familiale, bien sûr).
En faisant en sorte que l’étude de la Torah fasse partie intégrante de vos vies et encourage les autres à apprendre, nous continuons la tradition de l’éducation universelle et nous assurons que la Torah demeure un héritage actif et vivant pour tous.
Quel est votre sujet d’étude juif favori ?
Quelle idée ou histoire juive aimez-vous partager ou enseigner aux autres ?
Jouons avec la paracha
Jouons à “Transmettre l’histoire de la Torah, et rapidement” ! Les joueurs doivent nommer autant d’histoires de Torah que possible et les lier à un thème particulier, comme la bonté, le courage ou la foi au sein d’un moment précis ou jusqu’à ce que personne ne puisse penser à une autre histoire. Chaque joueur ajoute à tour de rôle une nouvelle histoire jusqu’à ce qu’un joueur ne puisse en dire une autre : il sort du jeu. La dernière personne à rester gagne et choisit le prochain thème. Par exemple, pour la “bonté”, les joueurs vont peut-être mentionner Avraham qui accueille des invités, Rachel qui aide Eliezer avec les chameaux ou l’instruction de laisser des glanages aux pauvres.
La philosophie de la paracha
Le fait que tout le monde puisse avoir accès au savoir et à l’éducation, pas uniquement l’élite, est une notion fondamentale.
Pour le peuple juif, la Torah est la forme ultime d'apprentissage et d’héritage, un principe qui commença par Moché, qui enseigna à tout Israël, pas uniquement à un groupe en particulier. Cette idée que tout le monde mérite une chance d’apprendre fut révolutionnaire à travers l’histoire.
Même aujourd’hui, de nombreux endroits limitent l’éducation, mais le judaïsme enseigne que l’éducation est la clé de la dignité et devrait être disponible pour tout le monde. En s’assurant que l’éducation soit accessible à tous, nous maintenons un principe intemporel qui met en valeur la dignité et le potentiel de chaque personne, reflétant le vrai esprit de l’engagement du judaïsme envers l’apprentissage universel.
Comment aiderez-vous la prochaine génération à se connecter à la Torah et à se sentir capable d’apprendre d’elle ?
Parabole sur la paracha
L’histoire de l’Hatikva
À la fin des années 1800, dans un petit village d’Europe de l’Est, un poète juif nommé Naftali Herz Imber ressentait un désir ardent, partagé par tout le peuple juif. Disséminés dans de nombreux pays, confrontés à des difficultés, ils s’attachaient à un espoir durable : le rêve de retourner sur leur terre, la terre de Sion (ou ce que nous appelons Israël).
Naftali déversa son cœur dans un poème appelé “Tikvaténou” (Notre espoir). Avec des paroles emplies de désir, il écrivit à propos d’un peuple exilé pendant près de deux mille ans qui n’avait jamais abandonné son rêve de rédemption. Son espoir était comme une flamme éternelle, brûlant ardemment à travers les siècles d’errance et de difficultés.
Alors que le poème se répandit à travers les communautés juives, il fut intégré à une mélodie, un rythme simple et envoûtant adapté d’un folklore roumain par Samuel Cohen. La mélodie était facile à apprendre et difficile à oublier. Bientôt, “l’Hatikva” (“l’espoir”) fut chantée dans des rassemblements juifs, chuchotée dans les coins sombres du ghetto, et portée par les lèvres de pionniers qui mettaient les voiles sur la terre d’Israël.
De l’Europe de l’Est au Yémen, depuis les rues bondées de New York jusqu’aux villages ruraux du Maroc, l’“Hatikva” retentissait chez les juifs de toutes origines. Elle devint une chanson que tout le monde connaissait, de la personne ayant reçu une éducation de haut niveau jusqu’au tenancier d’échoppe. Pour ceux qui la chantaient, la chanson était bien plus qu’une musique, il s’agissait d’un héritage, transmis comme un objet de famille de génération en génération.
Alors que le mouvement sioniste grandit, l’”Hatikva” fut chantée au premier congrès sioniste en 1897. Elle devint l’hymne officieux d’espoir juif et le rêve d’un foyer national. Puis la chanson voyagea encore, prenant de l’élan et unissant les juifs dans leur aspiration commune de liberté et de retour sur la terre de leurs ancêtres.
En 1948, lorsque l’État d’Israël naquit, l’“Hatikva” fut chantée avec joie et en larmes par ceux qui avaient vécu pour voir leur rêve se réaliser. Bien qu’elle ne fut reconnue comme hymne national qu’en 2004, elle était depuis longtemps la mélodie qui captivait l’âme du peuple.
Jusqu'à ce jour, l’“Hatikva” est plus qu’une chanson. Il s’agit d’un témoignage vivant de la mémoire et de l’espoir partagés par un peuple, un rappel que certaines choses sont faites pour être partagées par tous. Comme la Torah, elle appartient à chaque juif, peu importe où il se trouve, lui rappelant son lien à l’autre, et à la terre qui n’a jamais été oubliée.
Devinette sur la paracha
Q. Le cantique de Ha’azinou (Dévarim 32:1-42) est écrit dans le Séfer Torah sur 2 colonnes avec un espace vide au milieu. Pouvez-vous nommer les trois autres sections du Tanakh qui sont écrites de manière particulière ?
R :
1) La Chira de Yéhochoua (12:9-24) 2) Les fils d’Haman énumérés dans la Megillat Esther (9:7-9) 3) La liste qui suit le passage d’introduction dans la Meguilat Kohelet de “II y a un temps pour tout” (3:1)
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
L’héritage qui appartient à tout le monde
Family Edition
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Haazinou
L’héritage qui appartient à tout le monde
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Il existe un midrash sur Rabbi Yanaï qui invita un homme habillé avec élégance chez lui pour découvrir par la suite qu’il ne connaissait rien en Torah. Lorsqu’on le met au défi de réciter ne serait-ce qu’un seul passouk, l’invité demanda plutôt sa part de la Torah, affirmant qu’elle appartenait à tout le monde, pas uniquement aux érudits. Rabbi Yanaï, un érudit en Torah, regarde l’invité avec mépris. Mais l’étranger, avec grande dignité, lui dit en substance, “La Torah n’est pas moins ton héritage que le mien. Puisque tu en as beaucoup, et que je n’en ai pas, partage un peu de ta part avec moi. Au lieu de me rejeter, instruis-moi.”
Peu d’idées dans l’histoire du judaïsme sont aussi fortes que cela : l’idée que la connaissance de la Torah appartient à tout le monde ; que tout le monde devrait avoir la chance d’étudier, que l’éducation est universelle, que tout le monde devrait, si possible, connaître les lois, l’histoire et la foi du judaïsme ; que l’éducation est la plus haute forme de dignité, et qu’elle devrait être accessible à tous.
Cette idée est si ancrée et si profonde dans le judaïsme que nous pouvons facilement oublier à quel point elle est radicale. Le savoir est le pouvoir et ceux qui en ont sont généralement réticents à le partager avec les autres. La plupart des sociétés ont eu des élites éduquées. Puisqu’elles seules pouvaient lire, elles maintinrent le pouvoir. Aujourd’hui encore, de nombreuses professions utilisent un vocabulaire technique uniquement accessible aux initiés afin que leur savoir soit impénétrable aux non-initiés. Le judaïsme est radicalement différent. En effet, la naissance du judaïsme intervient à peu près au même moment que la naissance de l’alphabet.
La Mésopotamie a hébergé les deux premiers systèmes d’écriture de l’Histoire, l’écriture cunéiforme et les hiéroglyphes. Mais ces systèmes - les pictogrammes, les idéogrammes et les syllabaires dans lesquels les symboles représentaient des mots entiers ou des syllabes -, impliquaient un trop grand nombre de signes pour être enseignés universellement. L’alphabet, avec ses 22 symboles, permettait pour la première fois une société d’alphabétisation universelle.
Le judaïsme porte cette marque à travers le temps. Abraham fut choisi pour être un enseignant, “Si je l'ai distingué, c'est pour qu'il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d'observer la voie de l'Éternel” (Gen. 18:19).
Moïse parla aussi constamment d’éducation. Le Sefer Dévarim est une expérience gigantesque d’éducation d’adultes, le maître prophète prend tout le peuple comme ses disciples et leur enseigne la loi - les commandements, les statuts et les jugements - et, pas moins important, l’histoire qui se trouve derrière.
On atteint un paroxysme à la fin du livre, sous la forme du cantique de Haazinou, la paracha de cette semaine, précédée et suivie par ces mots.
“Et Moché fit entendre à toute l'assemblée d'Israël les paroles du cantique suivant, jusqu'à la fin”.
“Or, voici la bénédiction dont Moché, l'homme de D.ieu, bénit les enfants d'Israël avant de mourir… "C'est pour nous qu'il dicta une doctrine à Moché ; elle restera l'héritage de la communauté de Jacob." (Deut. 33:1, 34:1)
Notez l’insistance, dans le premier verset, sur le fait que Moïse s’adresse à tout le monde. Le second passage comporte la fameuse phrase citée par l’invité de Rabbi Yanaï comme preuve que la Torah appartient à tout le monde. Ce n’est pas la possession des érudits, de l’élite, des talentueux, ni d’une classe ou d’une caste. C’est l’héritage de toute l’assemblée de Jacob.
Ce n’est qu’à l’époque moderne que cette idée d’éducation universelle s’est répandue au-delà du judaïsme. Elle n’existait pas même en Angleterre, à l’époque la première puissance mondiale, avant la loi sur l’éducation de 1870. Il a fallu la révolution d’Internet, Google et les autres, pour en faire une réalité dans le monde entier. Même aujourd’hui, quelque 70 millions d’enfants sont toujours privés d’éducation, dans des pays comme la Somalie, l'Érythrée, Haïté, les Comores et l’Éthiopie.
L’éducation est la clé de la dignité humaine. Elle devrait être accessible à tous. Il s’agit de l’une des idées les plus profondes de toute l'histoire, et elle est née par ces puissantes paroles, immédiatement après la paracha de cette semaine : "C'est pour nous qu'il dicta une doctrine à Moché; elle restera l'héritage de la communauté de Jacob."
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
Haazinou comprend une chanson poétique prononcée par Moché lors de son dernier jour sur terre.
Il prend le ciel et la terre comme témoins et demande aux Bné Israël de se rappeler de leur histoire ; et de la façon dont D.ieu les a trouvés, en a fait Son peuple, et les a extirpés de l’esclavage pour leur octroyer une terre généreuse. Moché renouvelle sa mise en garde sur les dangers de la complaisance, puisque le peuple peut devenir trop confiant et abandonner D.ieu, conduisant à de sévères conséquences, incluant le fait que D.ieu “voilera Sa face.” Cependant, D.ieu se réconciliera finalement avec Son peuple.
Le cantique de Haazinou se termine par D.ieu qui instruit Moché de grimper au sommet du Har Nevo, pour observer la Terre promise de loin.
Les personnages de la paracha
Enseigner la Torah : Enseigne à tes enfants, de manière claire, afin qu’ils chérissent les paroles de Torah.
La face cachée de D.ieu : Lorsque D.ieu cache Son visage, il est temps de reconstituer l’alliance : faites ce que vous pouvez pour revenir à Son étreinte.
Mises en garde de complaisance : Certaines personnes ont arrêté d’étudier, et ils perdirent leur chemin - ne laissez pas la complaisance vous détourner du droit chemin.
La dernière vision de Moché : Moshé grimpa au sommet du Har Nevo pour observer la Terre promise… et dire au revoir.
La paracha en pratique
Parlons plus en détail d’éducation : notre responsabilité en tant que juifs est de s’assurer que la Torah et le savoir juif sont transmis de génération en génération.
Aujourd’hui, nous pouvons accomplir cette mitsva en dédiant un moment d’étude de Torah et d’enseigner aux autres - nos enfants, les membres de la famille ou les membres de la communauté. Cela peut être fait au moyen de sessions d’études familiales, en rejoignant un cours de Torah, en partageant des idées et des discussions sur les enseignements juifs (et lire cette édition familiale, bien sûr).
En faisant en sorte que l’étude de la Torah fasse partie intégrante de vos vies et encourage les autres à apprendre, nous continuons la tradition de l’éducation universelle et nous assurons que la Torah demeure un héritage actif et vivant pour tous.
Jouons avec la paracha
Jouons à “Transmettre l’histoire de la Torah, et rapidement” ! Les joueurs doivent nommer autant d’histoires de Torah que possible et les lier à un thème particulier, comme la bonté, le courage ou la foi au sein d’un moment précis ou jusqu’à ce que personne ne puisse penser à une autre histoire. Chaque joueur ajoute à tour de rôle une nouvelle histoire jusqu’à ce qu’un joueur ne puisse en dire une autre : il sort du jeu. La dernière personne à rester gagne et choisit le prochain thème. Par exemple, pour la “bonté”, les joueurs vont peut-être mentionner Avraham qui accueille des invités, Rachel qui aide Eliezer avec les chameaux ou l’instruction de laisser des glanages aux pauvres.
La philosophie de la paracha
Le fait que tout le monde puisse avoir accès au savoir et à l’éducation, pas uniquement l’élite, est une notion fondamentale.
Pour le peuple juif, la Torah est la forme ultime d'apprentissage et d’héritage, un principe qui commença par Moché, qui enseigna à tout Israël, pas uniquement à un groupe en particulier. Cette idée que tout le monde mérite une chance d’apprendre fut révolutionnaire à travers l’histoire.
Même aujourd’hui, de nombreux endroits limitent l’éducation, mais le judaïsme enseigne que l’éducation est la clé de la dignité et devrait être disponible pour tout le monde. En s’assurant que l’éducation soit accessible à tous, nous maintenons un principe intemporel qui met en valeur la dignité et le potentiel de chaque personne, reflétant le vrai esprit de l’engagement du judaïsme envers l’apprentissage universel.
Parabole sur la paracha
L’histoire de l’Hatikva
À la fin des années 1800, dans un petit village d’Europe de l’Est, un poète juif nommé Naftali Herz Imber ressentait un désir ardent, partagé par tout le peuple juif. Disséminés dans de nombreux pays, confrontés à des difficultés, ils s’attachaient à un espoir durable : le rêve de retourner sur leur terre, la terre de Sion (ou ce que nous appelons Israël).
Naftali déversa son cœur dans un poème appelé “Tikvaténou” (Notre espoir). Avec des paroles emplies de désir, il écrivit à propos d’un peuple exilé pendant près de deux mille ans qui n’avait jamais abandonné son rêve de rédemption. Son espoir était comme une flamme éternelle, brûlant ardemment à travers les siècles d’errance et de difficultés.
Alors que le poème se répandit à travers les communautés juives, il fut intégré à une mélodie, un rythme simple et envoûtant adapté d’un folklore roumain par Samuel Cohen. La mélodie était facile à apprendre et difficile à oublier. Bientôt, “l’Hatikva” (“l’espoir”) fut chantée dans des rassemblements juifs, chuchotée dans les coins sombres du ghetto, et portée par les lèvres de pionniers qui mettaient les voiles sur la terre d’Israël.
De l’Europe de l’Est au Yémen, depuis les rues bondées de New York jusqu’aux villages ruraux du Maroc, l’“Hatikva” retentissait chez les juifs de toutes origines. Elle devint une chanson que tout le monde connaissait, de la personne ayant reçu une éducation de haut niveau jusqu’au tenancier d’échoppe. Pour ceux qui la chantaient, la chanson était bien plus qu’une musique, il s’agissait d’un héritage, transmis comme un objet de famille de génération en génération.
Alors que le mouvement sioniste grandit, l’”Hatikva” fut chantée au premier congrès sioniste en 1897. Elle devint l’hymne officieux d’espoir juif et le rêve d’un foyer national. Puis la chanson voyagea encore, prenant de l’élan et unissant les juifs dans leur aspiration commune de liberté et de retour sur la terre de leurs ancêtres.
En 1948, lorsque l’État d’Israël naquit, l’“Hatikva” fut chantée avec joie et en larmes par ceux qui avaient vécu pour voir leur rêve se réaliser. Bien qu’elle ne fut reconnue comme hymne national qu’en 2004, elle était depuis longtemps la mélodie qui captivait l’âme du peuple.
Jusqu'à ce jour, l’“Hatikva” est plus qu’une chanson. Il s’agit d’un témoignage vivant de la mémoire et de l’espoir partagés par un peuple, un rappel que certaines choses sont faites pour être partagées par tous. Comme la Torah, elle appartient à chaque juif, peu importe où il se trouve, lui rappelant son lien à l’autre, et à la terre qui n’a jamais été oubliée.
Devinette sur la paracha
Q. Le cantique de Ha’azinou (Dévarim 32:1-42) est écrit dans le Séfer Torah sur 2 colonnes avec un espace vide au milieu. Pouvez-vous nommer les trois autres sections du Tanakh qui sont écrites de manière particulière ?
R :
1) La Chira de Yéhochoua (12:9-24)
2) Les fils d’Haman énumérés dans la Megillat Esther (9:7-9)
3) La liste qui suit le passage d’introduction dans la Meguilat Kohelet de “II y a un temps pour tout” (3:1)
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.