L’épisode le plus frappant est le moment au cours duquel le peuple se plaint à propos du manque d’eau. Moïse fait une erreur, et bien que D.ieu envoie de l’eau d’un rocher, Il sanctionne aussi Moïse avec un châtiment presque insoutenable :
Puisque tu n'as pas assez cru en Moi pour Me sanctifier aux yeux des enfants d'Israël, aussi ne conduiras-tu point ce peuple dans le pays que Je leur ai donné.
Nombres 20:12
Ce qui est encore plus troublant est la raison pour laquelle il perdit le contrôle à ce moment-là. Il a été confronté au même problème auparavant (dans l’Exode 15 et 17), mais Moïse n’avait jamais perdu le contrôle auparavant. Ce qui est encore plus difficile à comprendre est l’ordre des événements. D.ieu avait déjà dit à Moïse exactement quoi faire. Réunis le peuple. Parle au rocher, et de l’eau en sortira. Cela s’est passé avant que Moïse ne s’exclame de manière irascible, “Écoutez, ô rebelles.” Il est compréhensible de perdre votre calme lorsque vous êtes confronté à un problème qui semble insoluble. Moïse avait déjà la solution. Pourquoi était-il donc si agité à propos de ce problème ?
Ce n’est qu’après avoir perdu mon père que je compris le passage. Qu’est-ce qui s’était passé juste avant cet épisode? Le premier verset du chapitre affirme : “Le peuple s’est arrêté à Kadesh. Là-bas, Myriam décéda et fut enterrée.” Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on apprend que le peuple n’avait pas d’eau. Il me semble que la connexion profonde n’est pas établie entre la mort de Myriam et le manque d’eau, mais entre sa mort et le déséquilibre émotionnel de Moïse. Myriam était sa sœur aînée. Elle avait veillé sur lui lorsque bébé, il avait été placé dans un panier flottant sur le Nil. Elle avait eu le courage d’entreprendre de parler à la fille de Pharaon et de suggérer qu’il soit allaité par une femme hébreue ; réunissant donc Moïse et sa mère, s’assurant qu’il grandisse en sachant qui il était, et à quel peuple il appartenait. Il lui devait son sens de l’identité. Sans Myriam, il n’aurait jamais pu devenir le visage humain de D.ieu auprès des Israélites, le législateur, le libérateur, le prophète. En la perdant, il ne perdit pas uniquement sa sœur. Il perdit la fondation humaine de sa vie.
Endeuillé, vous perdez le contrôle de vos émotions. Vous vous retrouvez en colère lorsque la situation requiert du calme. Vous frappez lorsque vous devez parler, et vous parlez lorsque vous devez garder le silence. Même lorsque D.ieu vous a dit quoi faire, vous n’écoutez qu’à moitié. Vous entendez les paroles mais elles ne pénètrent pas entièrement votre esprit.
‘Houkat porte sur la mort, la perte et le deuil. C’est la raison pour laquelle notre paracha commence par le rituel de la vache rousse dont les cendres, mélangées avec la cendre de bois de cèdre, d’hysope, de laine écarlate et dissoutes dans de “l’eau vivante,” sont aspergées sur quelqu’un qui a été en contact avec un mort afin qu’il puisse entrer dans le Tabernacle. Il s’agit d’un des principes les plus fondamentaux du judaïsme. La mort souille.
Avec une grande subtilité, la Torah mêle ensemble loi et récit, la loi avant le récit car D.ieu fournit la guérison avant la maladie. Myriam meurt. Moïse et Aaron sont envahis par le chagrin. Moïse, pendant un moment, perd contrôle, et avec Aaron, ils se voient rappeler qu’ils sont eux aussi mortels et qu’ils mourront avant d’entrer sur la terre. Mais, tel que Maïmonide l’a dit, “cela fait partie de la vie”. Nous sommes des âmes incarnées. Nous sommes faits de chair et de sang. Nous vieillissons. Nous perdons ceux que nous aimons. À l’extérieur, nous luttons pour garder notre calme, mais à l’intérieur, nous pleurons.
Mais la vie continue, et les autres vont continuer ce que nous avons commencé.
Pourquoi pensez-vous que Moïse fut si profondément affecté par la mort de Myriam ?
Comment la loi de la vache rousse illustre-t-elle la valeur de la vie dans le judaïsme ?
Comment la Torah nous aide-t-elle à continuer en dépit de la conscience de notre propre mortalité ?
Garder la face
Par Jessica Sacks
Rabbi Sacks était mon oncle, et il est arrivé plusieurs fois que nous ayons pris le deuil pour la même personne. Je me rappelle d’un moment relativement silencieux à la shiva de ma grand-mère. Mon père et ses autres frères passèrent la shiva en Israël, et donc Rabbi Sacks était le seul endeuillé dans sa maison à Londres. Il était assis sur sa chaise basse avec plusieurs rabbins ainsi que d’autres gens très sérieux autour de lui qui avaient des conversations rabbiniques et parlaient de choses sérieuses. Entretemps, dans un groupe séparé, certaines nièces de ma grand-mère, en riant de manière chaleureuse, partageaient des histoires drôles sur ma Bouba (ma grand-mère).
Je me demandais si certains des gens qui venaient de l’extérieur pourraient deviner que ces deux conversations très différentes faisaient partie du même événement, ou bien que l’événement avait à voir avec la tristesse d’avoir perdu une personne bien-aimée. Le chagrin prend différentes formes, ainsi que nos efforts pour réconforter les gens.
Ces shivas m’ont aussi fait penser à quel point Rabbi Sacks aurait dû s'identifier à Moïse dans cet essai. Cela doit être un immense défi d’être un personnage public ou un enseignant qui doit continuer à montrer l’exemple tout en éprouvant du chagrin à l’intérieur.
D’une certaine manière, nous avons tous connu cela. Nous avons tous besoin d’interagir avec les autres à l’occasion et de “garder la face”, même lorsque nous éprouvons une douleur atroce. La même chose s’applique aux gens qui nous entourent, même si nous ne savons pas à quel moment ils éprouvent des difficultés. Peut-être que se rappeler de cela nous rendra plus agréables.
UN REGARD PLUS PROFOND
Jessica Sacks partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur ‘Houkat.
Comment pouvons-nous mettre en pratique le message de Rabbi Sacks dans notre vie quotidienne ?
Le deuil est une expérience unique. Mais nous avons tous des proches qui traversent de vraies difficultés qu’ils ne peuvent éviter. Cela peut être une maladie ou un divorce dans la famille, un harcèlement, ou même une tristesse insoutenable qu’ils ne peuvent expliquer, mais qu’ils ne peuvent ignorer. Nous ne pouvons pas nous préparer pour ces choses, mais nous pouvons nous préparer à consoler. Nous pouvons écouter patiemment et tranquillement, afin que nos amis sachent qu’ils peuvent partager leurs sentiments avec nous sans être jugés. Nous pouvons être des personnes qui aident régulièrement, pour que ceux qui sont dans une situation précaire sachent qu’ils peuvent se tourner vers nous. Nous pouvons aider les autres lorsqu’ils commettent des erreurs ou même agissent mal, en se disant que nous ne savons pas ce à quoi ils sont confrontés. Finalement, nous pouvons nous assurer que nous avons aussi un consolateur, y a-t-il quelqu’un auprès de qui nous pouvons nous confier lorsque nous sommes malheureux ou anxieux, qui nous écoute et qui comprend ?
Pouvez-vous partager quelque chose que vous avez appris de Rabbi Sacks lui-même ?
Nous avons tous notre propre mission dans la vie. Rabbi Sacks l’a si bien dit : “Là où notre volonté coïncide avec ce qui doit être accompli- c’est là où D.ieu veut que nous soyons.”
Les vocations de certaines personnes deviennent même une carrière. Pour les autres, les vocations mènent à des rôles de volontaires, des projets créatifs accomplis lors de notre temps libre, ou les actions quotidiennes non reconnues qui entretiennent amitiés, familles et communautés. Personne ne peut vous dire quelle est votre vocation, mais si vous la cherchez, vous la trouverez et le monde sera meilleur parce que vous l’aurez fait.
Infos Torah
Q: Pouvez-vous trouver un indice à propos de la ville de New York dans le commentaire de Rachi sur la parachat ‘Houkat ?
Indice: Regardez dans Bamidbar 20:22.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
R: Rachi commente les mots Hor Hahar qui est le nom de la montagne sur laquelle Aaron mourut. Il l’a appelé “une montagne sur le sommet d’une autre montagne, semblable à une petite pomme sur une grande pomme.”
New York City est également connue sous le nom “the Big Apple” (“la grande pomme”) !
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Guérir du traumatisme de la perte d’un proche
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Main Essay
Houkat
Guérir du traumatisme de la perte d’un proche
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La paracha en bref
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/chukat/guerir-du-traumatisme-de-la-perte-dun-proche.
L’épisode le plus frappant est le moment au cours duquel le peuple se plaint à propos du manque d’eau. Moïse fait une erreur, et bien que D.ieu envoie de l’eau d’un rocher, Il sanctionne aussi Moïse avec un châtiment presque insoutenable :
Ce qui est encore plus troublant est la raison pour laquelle il perdit le contrôle à ce moment-là. Il a été confronté au même problème auparavant (dans l’Exode 15 et 17), mais Moïse n’avait jamais perdu le contrôle auparavant. Ce qui est encore plus difficile à comprendre est l’ordre des événements. D.ieu avait déjà dit à Moïse exactement quoi faire. Réunis le peuple. Parle au rocher, et de l’eau en sortira. Cela s’est passé avant que Moïse ne s’exclame de manière irascible, “Écoutez, ô rebelles.” Il est compréhensible de perdre votre calme lorsque vous êtes confronté à un problème qui semble insoluble. Moïse avait déjà la solution. Pourquoi était-il donc si agité à propos de ce problème ?
Ce n’est qu’après avoir perdu mon père que je compris le passage. Qu’est-ce qui s’était passé juste avant cet épisode? Le premier verset du chapitre affirme : “Le peuple s’est arrêté à Kadesh. Là-bas, Myriam décéda et fut enterrée.” Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on apprend que le peuple n’avait pas d’eau. Il me semble que la connexion profonde n’est pas établie entre la mort de Myriam et le manque d’eau, mais entre sa mort et le déséquilibre émotionnel de Moïse. Myriam était sa sœur aînée. Elle avait veillé sur lui lorsque bébé, il avait été placé dans un panier flottant sur le Nil. Elle avait eu le courage d’entreprendre de parler à la fille de Pharaon et de suggérer qu’il soit allaité par une femme hébreue ; réunissant donc Moïse et sa mère, s’assurant qu’il grandisse en sachant qui il était, et à quel peuple il appartenait. Il lui devait son sens de l’identité. Sans Myriam, il n’aurait jamais pu devenir le visage humain de D.ieu auprès des Israélites, le législateur, le libérateur, le prophète. En la perdant, il ne perdit pas uniquement sa sœur. Il perdit la fondation humaine de sa vie.
Endeuillé, vous perdez le contrôle de vos émotions. Vous vous retrouvez en colère lorsque la situation requiert du calme. Vous frappez lorsque vous devez parler, et vous parlez lorsque vous devez garder le silence. Même lorsque D.ieu vous a dit quoi faire, vous n’écoutez qu’à moitié. Vous entendez les paroles mais elles ne pénètrent pas entièrement votre esprit.
‘Houkat porte sur la mort, la perte et le deuil. C’est la raison pour laquelle notre paracha commence par le rituel de la vache rousse dont les cendres, mélangées avec la cendre de bois de cèdre, d’hysope, de laine écarlate et dissoutes dans de “l’eau vivante,” sont aspergées sur quelqu’un qui a été en contact avec un mort afin qu’il puisse entrer dans le Tabernacle. Il s’agit d’un des principes les plus fondamentaux du judaïsme. La mort souille.
Avec une grande subtilité, la Torah mêle ensemble loi et récit, la loi avant le récit car D.ieu fournit la guérison avant la maladie. Myriam meurt. Moïse et Aaron sont envahis par le chagrin. Moïse, pendant un moment, perd contrôle, et avec Aaron, ils se voient rappeler qu’ils sont eux aussi mortels et qu’ils mourront avant d’entrer sur la terre. Mais, tel que Maïmonide l’a dit, “cela fait partie de la vie”. Nous sommes des âmes incarnées. Nous sommes faits de chair et de sang. Nous vieillissons. Nous perdons ceux que nous aimons. À l’extérieur, nous luttons pour garder notre calme, mais à l’intérieur, nous pleurons.
Mais la vie continue, et les autres vont continuer ce que nous avons commencé.
Garder la face
Par Jessica Sacks
Rabbi Sacks était mon oncle, et il est arrivé plusieurs fois que nous ayons pris le deuil pour la même personne. Je me rappelle d’un moment relativement silencieux à la shiva de ma grand-mère. Mon père et ses autres frères passèrent la shiva en Israël, et donc Rabbi Sacks était le seul endeuillé dans sa maison à Londres. Il était assis sur sa chaise basse avec plusieurs rabbins ainsi que d’autres gens très sérieux autour de lui qui avaient des conversations rabbiniques et parlaient de choses sérieuses. Entretemps, dans un groupe séparé, certaines nièces de ma grand-mère, en riant de manière chaleureuse, partageaient des histoires drôles sur ma Bouba (ma grand-mère).
Je me demandais si certains des gens qui venaient de l’extérieur pourraient deviner que ces deux conversations très différentes faisaient partie du même événement, ou bien que l’événement avait à voir avec la tristesse d’avoir perdu une personne bien-aimée. Le chagrin prend différentes formes, ainsi que nos efforts pour réconforter les gens.
Ces shivas m’ont aussi fait penser à quel point Rabbi Sacks aurait dû s'identifier à Moïse dans cet essai. Cela doit être un immense défi d’être un personnage public ou un enseignant qui doit continuer à montrer l’exemple tout en éprouvant du chagrin à l’intérieur.
D’une certaine manière, nous avons tous connu cela. Nous avons tous besoin d’interagir avec les autres à l’occasion et de “garder la face”, même lorsque nous éprouvons une douleur atroce. La même chose s’applique aux gens qui nous entourent, même si nous ne savons pas à quel moment ils éprouvent des difficultés. Peut-être que se rappeler de cela nous rendra plus agréables.
UN REGARD PLUS PROFOND
Jessica Sacks partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur ‘Houkat.
Comment pouvons-nous mettre en pratique le message de Rabbi Sacks dans notre vie quotidienne ?
Le deuil est une expérience unique. Mais nous avons tous des proches qui traversent de vraies difficultés qu’ils ne peuvent éviter. Cela peut être une maladie ou un divorce dans la famille, un harcèlement, ou même une tristesse insoutenable qu’ils ne peuvent expliquer, mais qu’ils ne peuvent ignorer. Nous ne pouvons pas nous préparer pour ces choses, mais nous pouvons nous préparer à consoler. Nous pouvons écouter patiemment et tranquillement, afin que nos amis sachent qu’ils peuvent partager leurs sentiments avec nous sans être jugés. Nous pouvons être des personnes qui aident régulièrement, pour que ceux qui sont dans une situation précaire sachent qu’ils peuvent se tourner vers nous. Nous pouvons aider les autres lorsqu’ils commettent des erreurs ou même agissent mal, en se disant que nous ne savons pas ce à quoi ils sont confrontés. Finalement, nous pouvons nous assurer que nous avons aussi un consolateur, y a-t-il quelqu’un auprès de qui nous pouvons nous confier lorsque nous sommes malheureux ou anxieux, qui nous écoute et qui comprend ?
Pouvez-vous partager quelque chose que vous avez appris de Rabbi Sacks lui-même ?
Nous avons tous notre propre mission dans la vie. Rabbi Sacks l’a si bien dit : “Là où notre volonté coïncide avec ce qui doit être accompli- c’est là où D.ieu veut que nous soyons.”
Les vocations de certaines personnes deviennent même une carrière. Pour les autres, les vocations mènent à des rôles de volontaires, des projets créatifs accomplis lors de notre temps libre, ou les actions quotidiennes non reconnues qui entretiennent amitiés, familles et communautés. Personne ne peut vous dire quelle est votre vocation, mais si vous la cherchez, vous la trouverez et le monde sera meilleur parce que vous l’aurez fait.
Infos Torah
Q: Pouvez-vous trouver un indice à propos de la ville de New York dans le commentaire de Rachi sur la parachat ‘Houkat ?
Indice: Regardez dans Bamidbar 20:22.
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
R: Rachi commente les mots Hor Hahar qui est le nom de la montagne sur laquelle Aaron mourut. Il l’a appelé “une montagne sur le sommet d’une autre montagne, semblable à une petite pomme sur une grande pomme.”
New York City est également connue sous le nom “the Big Apple” (“la grande pomme”) !
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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