Les émeutes et les manifestations peuvent vite mal tourner comme nous l’avons trop souvent vu. Les troubles civils, tel que John Maynard Keynes l’a dit, prouvent que la civilisation est une couche mince et précaire. Elle peut s'effondrer facilement. Dans le livre de Dévarim, et dans la paracha de Choftim en particulier, Moché était impliqué dans projet politique unique qui cherchait à contrer les émeutes. Essayons de démystifier cela.
Pourquoi les foules se révoltent-elles ? La réponse brève est : car elles le peuvent. Le comportement des foules est connu pour être volatile et regroupe toutes sortes de gens dans son vortex. La Torah décrit une situation similaire après le péché du Veau d’or : “Moché vit que le peuple était livré au désordre ; qu'Aaron l'y avait abandonné, le dégradant ainsi devant ses ennemis…” (Chémot 32:25)
Les foulent créent le chaos. Par conséquent, comment est-il possible de gérer des foules ? Plusieurs pensent que la seule manière d’empêcher les gens de se voler entre eux ou de s’entretuer est par la force.
Cet argument a été mentionné le plus clairement par Thomas Hobbes au 17e siècle dans son œuvre classique politique, Léviathan. Selon Hobbes, sans l’emploi de la force, nous serions dans un état de nature, une guerre de tous contre tous dans laquelle la vie serait “méchante, brutale et courte.” Ce que nous avons vu constitue un enseignement authentique de la politique hobbesienne.
Dans Dévarim, Moché propose quelque chose de fondamentalement différent. Il rassemble le peuple et lui dit qu’il y aurait un ordre social sur la terre de Canaan. Mais qui y parviendrait ? Pas Moïse. Pas Josué. Pas un gouvernement. Pas un tyran. Pas un dirigeant charismatique. Pas une armée. Pas la police. Qui le ferait ? “Vous,” dit Moïse. Le maintien de l’ordre dans Dévarim est la responsabilité de tout le peuple. C’est ce sur quoi la brit reposait. C’est ce que les Sages signifiaient lorsqu’ils ont dit kol israel arevin zé bazé, “Tous les juifs sont responsables les uns des autres.” La responsabilité dans le judaïsme appartient à tout le monde et elle ne peut être déléguée.
Nous voyons cela clairement dans la paracha de la semaine, soit que le roi d’Israël a l’interdiction d’accumuler des richesses et des chevaux. On peut penser qu’il est celui au plus gros égo et à la plus grande force. La Torah est aussi éloignée que possible du monde de Hobbes. Dans le monde hobbesien, sans la présence d’un gouvernement fort, le chaos règne. Les rois ou leur équivalent sont absolument nécessaires. Dans la Torah, seul un homme a le commandement d’être humble : le roi. La Torah, à travers Moché, articule une vision très différente de la politique. Au lieu de définir la politique comme l’usage du pouvoir, Moché définit la politique comme le recours à la retenue. Il s’agit d’écouter la voix de D.ieu au sein du cœur humain. Il s’agit de la capacité à entendre les paroles “Tu ne feras pas”. La politique dans la Torah ne repose pas sur la crainte du gouvernement, mais sur la crainte de D.ieu.
Ce programme politique est si radical qu’il donna naissance à un phénomène unique dans l’histoire. Non seulement les juifs gardèrent la loi juive lorsqu’ils étaient en Israël, un état souverain avec un gouvernement et du pouvoir ; mais ils gardèrent également la loi juive en exil pendant 2000 ans, lorsqu’ils n’avaient pas de terre, pas de pouvoir, pas de gouvernement, pas d’armée et pas de police.
Rabbi Lévi Its’hak de Berdichev a dit un jour : “En Russie, il y a un Tsar, une armée et une police, mais dans les maisons russes, vous pouvez encore trouver des produits de contrebande. Le peuple juif n’a pas de Tsar, pas d’armée et pas de police, mais essaie de trouver du pain dans un foyer juif à Pessa’h !”
Ce que Moché a compris de manière sans pareille ailleurs est qu’il n’y a que deux manières de créer de l’ordre : soit par un pouvoir extérieur ou par une retenue intérieure ; par l’emploi d’une force ou par un savoir intériorisé et un engagement envers la loi.
Comment créez-vous un tel savoir ? Avec des familles fortes et des communautés fortes, des écoles qui enseignent la loi aux enfants, et par des parents qui enseignent aux enfants, tel que nous le disons dans le Chéma, “lorsque tu es assis chez toi ou que tu es en route, lorsque tu t'assoies ou que tu te lèves.”
Le résultat fut que d’ici le premier siècle, Flavius Josèphe pouvait écrire, “Si une personne de notre nation se fait interroger sur nos lois, il les répètera avec autant de facilité que son propre nom. Le résultat de notre éducation assidue de nos lois depuis l’aube même de l’intelligence est qu’elles sont comme gravées dans nos âmes.”
C’est une vision de la politique que nous risquons de perdre, du moins en Europe, tandis qu’elle perd son héritage judéo-chrétien. Lorsque seules la police ou l’armée se tiennent entre l’ordre et les émeutes, la liberté elle-même est en péril. Lorsqu’il y a un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, il y a une renaissance de la liberté.
Questions à poser à la table de Chabbat
Pourquoi le roi dans la Torah a-t-il le devoir d’être humble, et qu’est-ce que cela pourrait nous enseigner à propos du leadership ?
Pourquoi pensez-vous que la retenue est nécessaire en politique ?
Considérez certains des plus éminents dirigeants du Tanakh : incarnaient-ils ces nobles qualités de leadership ?
La paracha en bref
Dans Choftim, Moché donne l’instruction aux Bné Israël de nommer des juges et des forces de l’ordre dans chaque ville pour s’assurer que les lois de la justice soient respectées sans corruption ou biais. Moché met l’accent sur le besoin d’une investigation poussée des crimes, nécessitant au moins deux témoins avant tout jugement. Il continue par expliquer que chaque génération aura des dirigeants responsables d’interpréter et d’appliquer les lois de la Torah, le peuple devant respecter ces dirigeants et suivre leurs décisions.
La paracha nous enseigne également les lois contre l'idolâtrie et la sorcellerie, les lois sur la nomination d’un roi et sur l’établissement des villes de refuge pour ceux ayant commis des meurtres accidentels. Elle énonce les lois de la guerre, comme exempter ceux qui ont récemment bâti un foyer, planté un vignoble, se sont mariés, craignent le champ de bataille, et le mandat d’offrir la paix avant d’attaquer une ville. Elle conclut par la loi de egla aroufa, soulignant la responsabilité de communauté et de leadership pour des crimes préventifs.
Les personnages de la paracha
‘Le Melekh : Un roi qui est sage dans tout ce qu’il représente doit servir D.ieu avant tout, au-dessus de toute chose.
Ir Miklat : Dans les villes de refuge, où la sécurité est le but, l’égaré trouve refuge pour le corps et l’âme.
Le Chofet : Les juges amènent la vérité, stable et sûre, dirigeant avec sagesse pour garder les cœurs purs.
Avoda Zara : L’idolâtrie nous détourne du droit chemin, mais se tourner vers D.ieu illumine notre route.
La paracha en pratique
À l’époque biblique, une ir miklat servait de refuge pour les individus qui ont accidentellement causé la mort de quelqu’un, les protégeant de quiconque cherchant à se venger et permettant un jugement équitable.
Cependant, ces villes de refuge ne sont pas des endroits qui existent aujourd’hui. Comment pouvons-nous donc faire avancer cette idée de manière pratique ?
Nous pouvons appliquer ce concept de ir miklat à une société moderne, en créant des environnements qui offrent du soutien au sein de nos communautés, dans lesquelles les personnes qui en ont besoin peuvent trouver compréhension et soutien ; que ce soit en trouvant un moyen de résoudre un conflit amicalement, ou en fournissant des systèmes communautaires pour les familles qui ont besoin de soutien supplémentaire.
Le concept de ir miklat encourage également la responsabilité personnelle, nous rappelant à nos responsabilités pour nos actions, à demander pardon, et à faire téchouva lorsque cela est nécessaire.
What is your personal “ir miklat” that helps you feel grounded and safe?
Jouons avec la paracha
Jouons à “Faiseurs de lois, briseurs de lois”. Dans ce jeu, chaque joueur a un tour pour inventer une règle unique que tout le monde doit suivre. Devrions-nous nous tenir sur une jambe en parlant ? C’est fait ! Devrions-nous chanter plutôt que parler ? Allons-y ! Devons-nous aboyer comme un chien avant chaque phrase ? Tout à fait ! L’objectif est de se rappeler et de suivre la liste grandissante de règles farfelues sans faire d’erreurs.
Si quelqu’un oublie une loi, vous pouvez imposer une nouvelle pénalité (convenue par les groupes à l’avance), par exemple, leur demandant de porter un chapeau ou un foulard amusant jusqu’au prochain tour !
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks pose la question suivante : comment maintenons-nous un ordre social ? Serait-ce à travers une force extérieure ou une retenue intérieure ? Tout au long de l’histoire, l’hypothèse partagée est que l’ordre est atteint grâce à l’emploi de la force. Cette façon de penser considère un gouvernement fort comme essentiel pour éviter le chaos et assurer une stabilité.
Contrastant avec cette vision des choses, Moché suggère que l’ordre social provient d’une responsabilité collective et d’une retenue de soi, qui prend sa source dans la relation avec D.ieu. La meilleure manière de mettre cela en pratique dans nos sociétés passe par des systèmes familiaux robustes et des communautés fortes. Cette approche a fait ses preuves. Elle a permis à la loi juive (et au peuple juif) de survivre pendant des millénaires, même en exil.
Pouvez-vous penser à des moments où la force extérieure a été une manière de maintenir l’ordre ? Qu’en est-il de la retenue ? Laquelle est la plus efficace selon vous ?
Parabole sur la paracha
Ce qui est juste est juste
Il était une fois, très loin, existait un royaume dirigé par le roi Aaron, un roi juste. Le roi Aaron n’en avait que faire des belles tenues ou des grands châteaux. C’était un roi aux goûts simples, qui dirigeait son peuple avec un cœur sage.
Un jour, deux fermiers arrivèrent à la porte du château, rouges de colère, se disputant la propriété d’un grand pommier qui se tenait à la lisière de leurs deux propriétés. “Il m’appartient !” disait l’un. “Non c’est à moi !” disait l’autre. Les deux étaient en colère que l’autre puisse concevoir que le pommier lui appartenait. Le roi Aaron regardait la scène, les deux fermiers en train de se bagarrer. Ils refusèrent de renoncer à leur revendication de l’arbre qui produisait des pommes si juteuses. “J’ai une idée”, dit-il. “Nous couperons l’arbre au milieu, et sépareront le bois et les pommes. Vous pouvez donc en garder la moitié. Ce qui est juste est juste, n’est-ce pas ?”
Un fermier était d’accord. “Si je ne peux pas avoir tout l’arbre, au moins lui non plus,” se dit-il à lui-même. Mais l'autre fermier protesta, “Pas question ! Je préfère perdre tout l’arbre que de le voir détruit !”
À ce moment-là, il démontra qu’il se souciait vraiment de l’arbre, pas uniquement de gagner ou de perdre. L’idée du roi Aaron de découvrir qui se souciait vraiment de l’arbre avait fonctionné. “Ah ! Maintenant, tout est clair. L’arbre doit aller à celui qui le veut entier, qui le protègera de la destruction,” déclara le roi Aaron. L’autre fermier acquiesça à la décision du roi en hochant la tête. Le jugement sage du roi Aaron amena la paix entre les deux fermiers, et l’arbre continua de grandir, produisant des pommes délicieuses pour tout le royaume. Le vrai propriétaire de l’arbre affiche une enseigne durant chaque récolte qui annonçait “Des pommes pour tout le monde !”
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous ...
...si vous étiez un dirigeant faisant face à une foule qui demandait une décision allant à l’encontre de vos principes ? Comment garderiez-vous l’ordre tout en restant fidèle à vos valeurs ?
Devinette sur la paracha
Q. Combien de fois la phrase “Chéma Israël” est-elle mentionnée dans la Torah ?
R : Cinq fois, toutes dans le Séfer Dévarim ! (Voir Dévarim 5:1; Dévarim 6:4; Dévarim 9:1; Dévarim 20:3; et Dévarim 27:9.)
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Pouvoir extérieur ou retenue intérieure
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Choftim
Pouvoir extérieur ou retenue intérieure
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Les émeutes et les manifestations peuvent vite mal tourner comme nous l’avons trop souvent vu. Les troubles civils, tel que John Maynard Keynes l’a dit, prouvent que la civilisation est une couche mince et précaire. Elle peut s'effondrer facilement. Dans le livre de Dévarim, et dans la paracha de Choftim en particulier, Moché était impliqué dans projet politique unique qui cherchait à contrer les émeutes. Essayons de démystifier cela.
Pourquoi les foules se révoltent-elles ? La réponse brève est : car elles le peuvent. Le comportement des foules est connu pour être volatile et regroupe toutes sortes de gens dans son vortex. La Torah décrit une situation similaire après le péché du Veau d’or : “Moché vit que le peuple était livré au désordre ; qu'Aaron l'y avait abandonné, le dégradant ainsi devant ses ennemis…” (Chémot 32:25)
Les foulent créent le chaos. Par conséquent, comment est-il possible de gérer des foules ? Plusieurs pensent que la seule manière d’empêcher les gens de se voler entre eux ou de s’entretuer est par la force.
Cet argument a été mentionné le plus clairement par Thomas Hobbes au 17e siècle dans son œuvre classique politique, Léviathan. Selon Hobbes, sans l’emploi de la force, nous serions dans un état de nature, une guerre de tous contre tous dans laquelle la vie serait “méchante, brutale et courte.” Ce que nous avons vu constitue un enseignement authentique de la politique hobbesienne.
Dans Dévarim, Moché propose quelque chose de fondamentalement différent. Il rassemble le peuple et lui dit qu’il y aurait un ordre social sur la terre de Canaan. Mais qui y parviendrait ? Pas Moïse. Pas Josué. Pas un gouvernement. Pas un tyran. Pas un dirigeant charismatique. Pas une armée. Pas la police. Qui le ferait ? “Vous,” dit Moïse. Le maintien de l’ordre dans Dévarim est la responsabilité de tout le peuple. C’est ce sur quoi la brit reposait. C’est ce que les Sages signifiaient lorsqu’ils ont dit kol israel arevin zé bazé, “Tous les juifs sont responsables les uns des autres.” La responsabilité dans le judaïsme appartient à tout le monde et elle ne peut être déléguée.
Nous voyons cela clairement dans la paracha de la semaine, soit que le roi d’Israël a l’interdiction d’accumuler des richesses et des chevaux. On peut penser qu’il est celui au plus gros égo et à la plus grande force. La Torah est aussi éloignée que possible du monde de Hobbes. Dans le monde hobbesien, sans la présence d’un gouvernement fort, le chaos règne. Les rois ou leur équivalent sont absolument nécessaires. Dans la Torah, seul un homme a le commandement d’être humble : le roi. La Torah, à travers Moché, articule une vision très différente de la politique. Au lieu de définir la politique comme l’usage du pouvoir, Moché définit la politique comme le recours à la retenue. Il s’agit d’écouter la voix de D.ieu au sein du cœur humain. Il s’agit de la capacité à entendre les paroles “Tu ne feras pas”. La politique dans la Torah ne repose pas sur la crainte du gouvernement, mais sur la crainte de D.ieu.
Ce programme politique est si radical qu’il donna naissance à un phénomène unique dans l’histoire. Non seulement les juifs gardèrent la loi juive lorsqu’ils étaient en Israël, un état souverain avec un gouvernement et du pouvoir ; mais ils gardèrent également la loi juive en exil pendant 2000 ans, lorsqu’ils n’avaient pas de terre, pas de pouvoir, pas de gouvernement, pas d’armée et pas de police.
Rabbi Lévi Its’hak de Berdichev a dit un jour : “En Russie, il y a un Tsar, une armée et une police, mais dans les maisons russes, vous pouvez encore trouver des produits de contrebande. Le peuple juif n’a pas de Tsar, pas d’armée et pas de police, mais essaie de trouver du pain dans un foyer juif à Pessa’h !”
Ce que Moché a compris de manière sans pareille ailleurs est qu’il n’y a que deux manières de créer de l’ordre : soit par un pouvoir extérieur ou par une retenue intérieure ; par l’emploi d’une force ou par un savoir intériorisé et un engagement envers la loi.
Comment créez-vous un tel savoir ? Avec des familles fortes et des communautés fortes, des écoles qui enseignent la loi aux enfants, et par des parents qui enseignent aux enfants, tel que nous le disons dans le Chéma, “lorsque tu es assis chez toi ou que tu es en route, lorsque tu t'assoies ou que tu te lèves.”
Le résultat fut que d’ici le premier siècle, Flavius Josèphe pouvait écrire, “Si une personne de notre nation se fait interroger sur nos lois, il les répètera avec autant de facilité que son propre nom. Le résultat de notre éducation assidue de nos lois depuis l’aube même de l’intelligence est qu’elles sont comme gravées dans nos âmes.”
C’est une vision de la politique que nous risquons de perdre, du moins en Europe, tandis qu’elle perd son héritage judéo-chrétien. Lorsque seules la police ou l’armée se tiennent entre l’ordre et les émeutes, la liberté elle-même est en péril. Lorsqu’il y a un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, il y a une renaissance de la liberté.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
Dans Choftim, Moché donne l’instruction aux Bné Israël de nommer des juges et des forces de l’ordre dans chaque ville pour s’assurer que les lois de la justice soient respectées sans corruption ou biais. Moché met l’accent sur le besoin d’une investigation poussée des crimes, nécessitant au moins deux témoins avant tout jugement. Il continue par expliquer que chaque génération aura des dirigeants responsables d’interpréter et d’appliquer les lois de la Torah, le peuple devant respecter ces dirigeants et suivre leurs décisions.
La paracha nous enseigne également les lois contre l'idolâtrie et la sorcellerie, les lois sur la nomination d’un roi et sur l’établissement des villes de refuge pour ceux ayant commis des meurtres accidentels. Elle énonce les lois de la guerre, comme exempter ceux qui ont récemment bâti un foyer, planté un vignoble, se sont mariés, craignent le champ de bataille, et le mandat d’offrir la paix avant d’attaquer une ville. Elle conclut par la loi de egla aroufa, soulignant la responsabilité de communauté et de leadership pour des crimes préventifs.
Les personnages de la paracha
‘Le Melekh : Un roi qui est sage dans tout ce qu’il représente doit servir D.ieu avant tout, au-dessus de toute chose.
Ir Miklat : Dans les villes de refuge, où la sécurité est le but, l’égaré trouve refuge pour le corps et l’âme.
Le Chofet : Les juges amènent la vérité, stable et sûre, dirigeant avec sagesse pour garder les cœurs purs.
Avoda Zara : L’idolâtrie nous détourne du droit chemin, mais se tourner vers D.ieu illumine notre route.
La paracha en pratique
À l’époque biblique, une ir miklat servait de refuge pour les individus qui ont accidentellement causé la mort de quelqu’un, les protégeant de quiconque cherchant à se venger et permettant un jugement équitable.
Cependant, ces villes de refuge ne sont pas des endroits qui existent aujourd’hui. Comment pouvons-nous donc faire avancer cette idée de manière pratique ?
Nous pouvons appliquer ce concept de ir miklat à une société moderne, en créant des environnements qui offrent du soutien au sein de nos communautés, dans lesquelles les personnes qui en ont besoin peuvent trouver compréhension et soutien ; que ce soit en trouvant un moyen de résoudre un conflit amicalement, ou en fournissant des systèmes communautaires pour les familles qui ont besoin de soutien supplémentaire.
Le concept de ir miklat encourage également la responsabilité personnelle, nous rappelant à nos responsabilités pour nos actions, à demander pardon, et à faire téchouva lorsque cela est nécessaire.
Jouons avec la paracha
Jouons à “Faiseurs de lois, briseurs de lois”. Dans ce jeu, chaque joueur a un tour pour inventer une règle unique que tout le monde doit suivre. Devrions-nous nous tenir sur une jambe en parlant ? C’est fait ! Devrions-nous chanter plutôt que parler ? Allons-y ! Devons-nous aboyer comme un chien avant chaque phrase ? Tout à fait ! L’objectif est de se rappeler et de suivre la liste grandissante de règles farfelues sans faire d’erreurs.
Si quelqu’un oublie une loi, vous pouvez imposer une nouvelle pénalité (convenue par les groupes à l’avance), par exemple, leur demandant de porter un chapeau ou un foulard amusant jusqu’au prochain tour !
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks pose la question suivante : comment maintenons-nous un ordre social ? Serait-ce à travers une force extérieure ou une retenue intérieure ? Tout au long de l’histoire, l’hypothèse partagée est que l’ordre est atteint grâce à l’emploi de la force. Cette façon de penser considère un gouvernement fort comme essentiel pour éviter le chaos et assurer une stabilité.
Contrastant avec cette vision des choses, Moché suggère que l’ordre social provient d’une responsabilité collective et d’une retenue de soi, qui prend sa source dans la relation avec D.ieu. La meilleure manière de mettre cela en pratique dans nos sociétés passe par des systèmes familiaux robustes et des communautés fortes. Cette approche a fait ses preuves. Elle a permis à la loi juive (et au peuple juif) de survivre pendant des millénaires, même en exil.
Parabole sur la paracha
Ce qui est juste est juste
Il était une fois, très loin, existait un royaume dirigé par le roi Aaron, un roi juste. Le roi Aaron n’en avait que faire des belles tenues ou des grands châteaux. C’était un roi aux goûts simples, qui dirigeait son peuple avec un cœur sage.
Un jour, deux fermiers arrivèrent à la porte du château, rouges de colère, se disputant la propriété d’un grand pommier qui se tenait à la lisière de leurs deux propriétés. “Il m’appartient !” disait l’un. “Non c’est à moi !” disait l’autre. Les deux étaient en colère que l’autre puisse concevoir que le pommier lui appartenait. Le roi Aaron regardait la scène, les deux fermiers en train de se bagarrer. Ils refusèrent de renoncer à leur revendication de l’arbre qui produisait des pommes si juteuses. “J’ai une idée”, dit-il. “Nous couperons l’arbre au milieu, et sépareront le bois et les pommes. Vous pouvez donc en garder la moitié. Ce qui est juste est juste, n’est-ce pas ?”
Un fermier était d’accord. “Si je ne peux pas avoir tout l’arbre, au moins lui non plus,” se dit-il à lui-même. Mais l'autre fermier protesta, “Pas question ! Je préfère perdre tout l’arbre que de le voir détruit !”
À ce moment-là, il démontra qu’il se souciait vraiment de l’arbre, pas uniquement de gagner ou de perdre. L’idée du roi Aaron de découvrir qui se souciait vraiment de l’arbre avait fonctionné. “Ah ! Maintenant, tout est clair. L’arbre doit aller à celui qui le veut entier, qui le protègera de la destruction,” déclara le roi Aaron. L’autre fermier acquiesça à la décision du roi en hochant la tête. Le jugement sage du roi Aaron amena la paix entre les deux fermiers, et l’arbre continua de grandir, produisant des pommes délicieuses pour tout le royaume. Le vrai propriétaire de l’arbre affiche une enseigne durant chaque récolte qui annonçait “Des pommes pour tout le monde !”
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous ...
...si vous étiez un dirigeant faisant face à une foule qui demandait une décision allant à l’encontre de vos principes ? Comment garderiez-vous l’ordre tout en restant fidèle à vos valeurs ?
Devinette sur la paracha
Q. Combien de fois la phrase “Chéma Israël” est-elle mentionnée dans la Torah ?
R : Cinq fois, toutes dans le Séfer Dévarim ! (Voir Dévarim 5:1; Dévarim 6:4; Dévarim 9:1; Dévarim 20:3; et Dévarim 27:9.)
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.