La tolérance religieuse et la mondialisation
Cette idée de Thought for the Day (Pensée du Jour) a été diffusée sur l'émission Radio 4 de la BBC intitulée Today.
‘‘Notre amour de D.ieu doit mener à un amour de l’humanité.”
Hier soir, Tony Blair a donné un grand discours sur la religion et la mondialisation, et plus tard dans l’année, il donnera un cours sur le même sujet aux États-Unis, à l’Université de Yale. Il sera intéressant de comparer les réponses, car il s’agit d’un domaine dans lequel l’Angleterre et les États-Unis diffèrent énormément. En Angleterre, en tant que Premier ministre, Tony Blair n’a jamais parlé de ses croyances religieuses en public, bien qu’il soit quelqu’un de très religieux. Un de ses assistants a dit : “Nous ne faisons pas de divin.”
Aux États-Unis, malgré la séparation constitutionnelle de l’Église et l’État, la situation est tout à fait opposée. Chaque président américain a fait référence à D.ieu dans son discours inaugural, depuis Washington en 1789 jusqu’à aujourd’hui ; si bien qu’Eisenhower était réputé pour avoir dit qu’un président américain doit croire en D.ieu, peu importe lequel.
Chaque nation doit trouver sa propre voie vers la tolérance. Certains la trouvent en parlant de D.ieu, d’autres en ne parlant pas de Lui. Il s’agit là de la vraie différence entre les révolutions française et américaine, ainsi qu’Alexis de Tocqueville l’a dit au dix-neuvième siècle : “En France, j’ai vu la religion et la liberté marcher dans des directions opposées. Aux États-Unis, je les ai vues marcher côte à côte.”
Il n’y a pas une façon unique de tracer la relation entre la religion et la vie publique, mais il n’y a également pas moyen d’éviter le fait que la religion a un impact sur la vie publique, que les gens en parlent ou pas.
La vraie question, qui ne cesse de revenir tout au long de l’histoire, est de savoir si l’on peut trouver des moyens de vivre ensemble, en dépit du fait que nous ne pouvons trouver des façons de croire ou de prier ensemble.
C’est ce que la Bible enseigne dans son premier chapitre, lorsqu’elle affirme que nous sommes tous, chacun d’entre nous, faits à l’image de D.ieu. Notre amour de D.ieu doit refléter notre amour de l’humanité.
Je trouve cela extraordinaire qu’à une époque où la mondialisation nous rapproche à travers le monde, la religion nous sépare. Nous devrions plutôt nous battre contre le réchauffement climatique, l’oppression politique, la pauvreté et les maladies, et non pas nous battre les uns contre les autres, surtout pas au nom de D.ieu dont nous portons tous l’image.
C’est pour cela que je crois que le temps est venu, même en Angleterre, d’apporter un message de tolérance religieuse dans la sphère publique. Car si la voix de la réconciliation ne parle pas, les voix de l’extrémisme parleront.