Voici une expérience. Marchez parmi les grands monuments de Washington D.C. Là-bas, tout au fond, se trouve une sculpture d’Abraham Lincoln, quatre fois sa taille réelle. Autour de lui, sur les murs du mémorial, figurent les textes de ses plus grands discours. Le mémorial de Franklin Delano Roosevelt est à côté. Continuez de marcher le long du Potomac et vous arriverez au mémorial Jefferson, modelé sur le Panthéon de Rome. Là aussi, vous trouverez des citations de son grand discours, la Déclaration d’indépendance.
Visitez maintenant Londres. Vous y trouverez de nombreux mémoriaux et statuts de grandes personnalités. Mais vous n’y trouverez aucune citation. La base de la statue vous dira qui elle représente, à quelle époque la personne a vécu, le poste qu’elle occupa ou le travail qu’elle réalisa, mais aucun récit, aucune citation, aucune phrase ou parole mémorables. Prenez la statue de Winston Churchill au Square du Parlement. Churchill était l’un des plus grands orateurs de tous les temps. Mais aucune de ses paroles n’est inscrite sur le monument, et la même chose s’applique à presque toute autre personne dans le pays.
Il s’agit là d’une différence flagrante. Les États-Unis racontent leur histoire sur leurs monuments, une histoire façonnée par les discours des grands dirigeants. L’Angleterre ne le fait pas. Elle construit des mémoriaux mais elle ne raconte pas d’histoire. Il s’agit de l’une des différences profondes entre une société de l’alliance et une société basée sur la tradition.
Dans une société traditionaliste comme l’Angleterre, les choses sont comme elles sont parce que c’est comme cela qu’elles étaient. Par contraste, les sociétés de l’alliance ne ne valorisent pas le passé car il est ancien. Elles se souviennent du passé car les événements du passé menèrent à la détermination collective qui incita les peuples à créer des sociétés dès le départ. Les pères pèlerins d’Amérique fuyaient la persécution religieuse en quête de liberté religieuse. Leur société naquit par un acte d’engagement moral, transmis à des générations successives. Les sociétés de l’alliance existent, pas parce qu'elles sont là depuis un long moment, pas par un acte de conquête ou au nom d’avantages économiques ou militaires. Elles existent pour honorer une promesse, un lien moral, un projet éthique. C’est pour cela que le fait de raconter l’histoire est essentiel à une société de l’alliance. Elle rappelle à tous les citoyens la raison pour laquelle ils sont là.
L’exemple classique de raconter l’histoire a lieu dans la paracha de cette semaine, dans le contexte d’apporter les premiers fruits à Jérusalem. La mitzva commence par la mitzsa de raconter l’histoire de l’Exode de l’Égypte. Nous parlons de nos ancêtres, et du périple. Nous racontons l’histoire et nous nous rappelons.
Une brit s’assure toujours de lier ses citoyens dans le présent et dans le futur. Les sociétés de l’alliance sont des sociétés morales, c’est-à-dire que leurs membres ne sont pas plus vertueux que d’autres, mais qu’ils se considèrent comme publiquement comptables de certains standards moraux qui font partie de l’essence et de la trame de leur identité nationale. Ils honorent les obligations qui leur ont été imposées par les fondateurs.
Les sociétés de l’alliance considèrent leur destinée comme liée à la manière dont elles remplissent - ou non - ces obligations. “Si nous restons fidèles à ses termes, nous prospérerons”, sous-entendant que si nous ne le faisons pas, nous ne prospérerons pas. Il y a matière à penser que l’Occident doit entièrement cela au livre de Dévarim, plus communément au deuxième paragraphe du Chéma: “Or, si vous êtes dociles aux lois que je vous impose en ce jour... je donnerai à votre pays la pluie opportune…”
Les sociétés de l’alliance ne sont pas des nations ethniques liées par une origine raciale commune. Elles font de la place pour les étrangers – les immigrants, les demandeurs d’asile, les résidents étrangers – qui deviennent partie intégrante de la société en embrassant son histoire et en la faisant leur, tel que Ruth l’a dit dans le livre biblique éponyme (“Ton peuple sera mon peuple, et ton D.ieu mon D.ieu”) ou comme ce fut le cas des vagues successives d’immigrants lorsqu’ils sont arrivés aux États-Unis.
Il est absolument stupéfiant de constater que le simple fait de raconter l’histoire, régulièrement, comme un devoir religieux, a permis à l’identité juive de survivre à travers les siècles, même en l’absence de toutes les caractéristiques typiques du statut de nation – une terre, une proximité géographique, une indépendance, une auto-détermination – et n’a jamais permis au peuple d’oublier ses idéaux, ses aspirations, son projet collectif de construire une société qui serait le contraire de l’Égypte : une place de liberté, de justice et de dignité humaines, dans laquelle aucun être humain n’est souverain, dans laquelle seul D.ieu est Roi.
L’une des vérités les plus profondes sur la politique de l’alliance – le message de la déclaration des premiers fruits dans la paracha de cette semaine – est la suivante : si vous voulez préserver la liberté, n’arrêtez jamais de raconter l’Histoire.les siècles, il vit toujours, témoignage de la victoire du D.ieu de l’amour sur les mythes et les folies de la haine.
Questions à poser à la table de Chabbat
Pourquoi le fait de raconter l’Histoire est essentiel à une société de l’alliance ?
Pourquoi pensez-vous qu’il soit important de régulièrement raconter et de raconter à nouveau l’histoire des origines d’une société ?
Pouvez-vous penser à une histoire qui est importante dans votre propre vie, que vous aimeriez partager aux générations futures ?
La paracha en bref
La paracha commence par la mitsva des bikourim, pour laquelle les Bné Israël ont le commandement d’apporter les premiers fruits de leur récolte au Beth Hamikdach et d’offrir une prière de gratitude à D.ieu.
La Torah énumère ensuite les dîmes qui doivent être séparées et données aux prêtres, aux Léviim et aux pauvres, ainsi que la dîme mangée à Jérusalem.
Moché rappelle aux Bné Israël leur alliance avec D.ieu, leur enjoignant de graver la Torah sur les pierres en entrant sur la terre. Il énumère les bénédictions liées au respect des commandements de D.ieu, et les malédictions qui résulteront de la désobéissance. Les Bné Israël proclameront ces bénédictions et malédictions sur Har Gerizim et Eval.
La paracha conclut par Moché qui rappelle au peuple les miracles de D.ieu, et qui l’encourage à demeurer fidèle à l’alliance alors qu’ils se préparent à entrer en terre d’Israël.
Les personnages de la paracha
Le fermier : J’apporte mes premiers fruits avec conviction et fierté, honorer la terre de D.ieu dans laquelle de telles bénédictions résident.
Bikourim : Nous sommes offerts à D.ieu dans un geste si pur, Le remerciant pour Sa bonté et notre avenir, sécurisé.
Des pierres du Yarden : Nous serons gravés par des paroles durables, une alliance gravée, des paroles jamais en vain.
Leviim : Recevoir les dîmes, pour D.ieu nous vivrons, le Aron nous transportons, les brakhot nous donnons.
La paracha en pratique
Une mitsva pratique de la parachat Ki Tavo est la mitsva de bikourim (l’offrande des premiers fruits). Cette mitsva implique d’apporter les premiers fruits de la récolte au Beth Hamikdach à Jérusalem et de les présenter au Cohen. L’individu récite ensuite une déclaration, racontant l’histoire de la Yetsiat Mitsraïm pour entrer en Israël. Il exprimerait la gratitude à D.ieu pour l’abondance de la terre.
Puisque le Beth Hamikdash n’existe plus, nous ne pouvons pas aujourd’hui faire un pèlerinage à Jérusalem avec nos premiers fruits pour accomplir la mitsva exactement comme la Torah l’ordonne. Mais l'idée d'exprimer de la gratitude pour ces bénédictions, qui trouve son origine dans les bikkourim reconnaissant la source même de ces bénédictions, reste pertinente aujourd'hui. Tel que Rabbi Sacks l’a souvent noté, on nous enseigne à dire une prière de remerciements appelée Modé Ani chaque matin, avant de faire quoi que ce soit d’autre. Cela encourage également une philosophie de gratitude. Rabbi Sacks disait “nous remercions avant de réfléchir !”
Pour quoi êtes-vous reconnaissant aujourd’hui ?
Jouons avec la paracha
Le jeu de l’histoire est une manière amusante d’internaliser le pouvoir de l’histoire avec quelques rires au milieu. Tout le monde s'assoit dans un cercle, et une personne est choisie pour commencer l’histoire avec une seule phrase. Le prochain joueur continue l’histoire avec une phrase commençant par “Heureusement…” suivi d’un autre joueur qui ajoute une phrase qui commence par “Malheureusement…” Ce modèle continue autour du cercle, créant un récit collaboratif de péripéties. Avertissement: ce jeu peut mener à un récit hilarant !
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks distingue deux types de sociétés : la société traditionaliste et la société de l’alliance. Les sociétés traditionalistes comme l’Angleterre préservent leurs coutumes et les monuments sans nécessairement raconter une histoire ou expliquer leur sens. Ces sociétés reposent sur le passé uniquement parce qu’il a en toujours été ainsi. Par contraste, les sociétés de l'alliance comme les États-Unis racontent activement l’histoire de leurs origines, enracinée dans un engagement moral ou des idées communes. Souvent inscrites sur des monuments, ces histoires rappellent aux citoyens les valeurs et les engagements qui définissent leur nation.
La narration est essentielle au maintien de l’identité et de la liberté d’une société. Dans les sociétés de l’alliance, raconter l’histoire fondamentale est un acte crucial qui lie les citoyens aux standards éthiques définis par leurs ancêtres. La liberté est ultimement maintenue par le récit permanent de l’histoire : comment la société fut bâtie et les idéaux sur lesquels elle fut construite.
Quelle est l’histoire favorite de votre enfance qui résonne avec vous aujourd’hui ?
Parabole sur la paracha
Une recette de famille
Dans un quartier tranquille à Yérouchalaim, un homme nommé Yoni possédait une petite boulangerie. La boulangerie était célèbre pour sa halla, qui utilisait une recette transmise par la famille de Yoni à travers les générations. Les clients se précipitaient chaque vendredi dans le magasin pour acheter les miches de pain, moelleuses à l’intérieur, dorées à l’extérieur.
Un vendredi matin, alors que Yoni préparait la pâte, sa fille adolescente, Tamar, lui demanda, “Abba, pourquoi utilisons-nous la même recette chaque semaine ? Ne pouvons-nous pas essayer quelque chose de nouveau? Nous pouvons peut-être commencer une nouvelle tendance !”
Yoni rit et dit, “Tamar, lorsque j’avais ton âge, je posais à mon père la même question. Il me racontait ensuite l’histoire de mon arrière-grand-père qui avait ouvert la boulangerie il y a très longtemps.
“La vie était bien plus difficile à l’époque, mais il faisait de la halla tous les vendredis, faisait usage de l’ancienne recette de sa famille. Mais il ne s’agissait pas uniquement de pain ; il s’agissait de l’histoire derrière.”
Yoni continua, “Notre famille est venue en Israël avec presque rien, mais ils avaient cette recette, car ils la connaissaient par coeur. Cela leur remémora les difficultés qu’ils surmontèrent pour construire une vie ici. Chaque fois que nous faisons de la halla, nous honorons leur histoire, leur résilience et leurs valeurs. C’est plus que du pain. Notre histoire est cuite dans chaque miche.”
Tamar écouta attentivement, comprenant maintenant pourquoi cette recette familiale signifiait tant. Lorsque la halla fut cuite et prête, Yoni lui tendit une miche chaude. “Cette halla est notre premier fruit,” dit-il. “Tout comme les Bné Israël apportèrent leurs premiers fruits au Beth Hamikdach, nous partageons ce pain avec notre communauté pour nous rappeler d'où nous venons, et remercier pour tout ce que nous avons.”
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous…
...si une histoire intergénérationnelle de votre famille avait également des moments sombres ? Comment transmettriez-vous votre récit familial de manière authentique tout en gardant une leçon positive pour les générations à venir ?
Devinette sur la paracha
Q. Le Rambam écrit que les mitsvot d’Hashem nécessitent des compétences différentes de l’effort humain. a) l’action b) la parole c) la pensée. Pouvez-vous nommer la seule mitsva qui inclut les obligations toraïques de ces trois domaines ?
R : La mitsva de bikourim implique les trois types a) l’action d’apporter le fruit au Beth Hamikdach, b) La récitation de ‘arami oved avi’ et c) le processus de faire cela avec joie.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La liberté signifie raconter l’Histoire
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Ki Tavo
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Résumé
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks.
Voici une expérience. Marchez parmi les grands monuments de Washington D.C. Là-bas, tout au fond, se trouve une sculpture d’Abraham Lincoln, quatre fois sa taille réelle. Autour de lui, sur les murs du mémorial, figurent les textes de ses plus grands discours. Le mémorial de Franklin Delano Roosevelt est à côté. Continuez de marcher le long du Potomac et vous arriverez au mémorial Jefferson, modelé sur le Panthéon de Rome. Là aussi, vous trouverez des citations de son grand discours, la Déclaration d’indépendance.
Visitez maintenant Londres. Vous y trouverez de nombreux mémoriaux et statuts de grandes personnalités. Mais vous n’y trouverez aucune citation. La base de la statue vous dira qui elle représente, à quelle époque la personne a vécu, le poste qu’elle occupa ou le travail qu’elle réalisa, mais aucun récit, aucune citation, aucune phrase ou parole mémorables. Prenez la statue de Winston Churchill au Square du Parlement. Churchill était l’un des plus grands orateurs de tous les temps. Mais aucune de ses paroles n’est inscrite sur le monument, et la même chose s’applique à presque toute autre personne dans le pays.
Il s’agit là d’une différence flagrante. Les États-Unis racontent leur histoire sur leurs monuments, une histoire façonnée par les discours des grands dirigeants. L’Angleterre ne le fait pas. Elle construit des mémoriaux mais elle ne raconte pas d’histoire. Il s’agit de l’une des différences profondes entre une société de l’alliance et une société basée sur la tradition.
Dans une société traditionaliste comme l’Angleterre, les choses sont comme elles sont parce que c’est comme cela qu’elles étaient. Par contraste, les sociétés de l’alliance ne ne valorisent pas le passé car il est ancien. Elles se souviennent du passé car les événements du passé menèrent à la détermination collective qui incita les peuples à créer des sociétés dès le départ. Les pères pèlerins d’Amérique fuyaient la persécution religieuse en quête de liberté religieuse. Leur société naquit par un acte d’engagement moral, transmis à des générations successives. Les sociétés de l’alliance existent, pas parce qu'elles sont là depuis un long moment, pas par un acte de conquête ou au nom d’avantages économiques ou militaires. Elles existent pour honorer une promesse, un lien moral, un projet éthique. C’est pour cela que le fait de raconter l’histoire est essentiel à une société de l’alliance. Elle rappelle à tous les citoyens la raison pour laquelle ils sont là.
L’exemple classique de raconter l’histoire a lieu dans la paracha de cette semaine, dans le contexte d’apporter les premiers fruits à Jérusalem. La mitzva commence par la mitzsa de raconter l’histoire de l’Exode de l’Égypte. Nous parlons de nos ancêtres, et du périple. Nous racontons l’histoire et nous nous rappelons.
Une brit s’assure toujours de lier ses citoyens dans le présent et dans le futur. Les sociétés de l’alliance sont des sociétés morales, c’est-à-dire que leurs membres ne sont pas plus vertueux que d’autres, mais qu’ils se considèrent comme publiquement comptables de certains standards moraux qui font partie de l’essence et de la trame de leur identité nationale. Ils honorent les obligations qui leur ont été imposées par les fondateurs.
Les sociétés de l’alliance considèrent leur destinée comme liée à la manière dont elles remplissent - ou non - ces obligations. “Si nous restons fidèles à ses termes, nous prospérerons”, sous-entendant que si nous ne le faisons pas, nous ne prospérerons pas. Il y a matière à penser que l’Occident doit entièrement cela au livre de Dévarim, plus communément au deuxième paragraphe du Chéma: “Or, si vous êtes dociles aux lois que je vous impose en ce jour... je donnerai à votre pays la pluie opportune…”
Les sociétés de l’alliance ne sont pas des nations ethniques liées par une origine raciale commune. Elles font de la place pour les étrangers – les immigrants, les demandeurs d’asile, les résidents étrangers – qui deviennent partie intégrante de la société en embrassant son histoire et en la faisant leur, tel que Ruth l’a dit dans le livre biblique éponyme (“Ton peuple sera mon peuple, et ton D.ieu mon D.ieu”) ou comme ce fut le cas des vagues successives d’immigrants lorsqu’ils sont arrivés aux États-Unis.
Il est absolument stupéfiant de constater que le simple fait de raconter l’histoire, régulièrement, comme un devoir religieux, a permis à l’identité juive de survivre à travers les siècles, même en l’absence de toutes les caractéristiques typiques du statut de nation – une terre, une proximité géographique, une indépendance, une auto-détermination – et n’a jamais permis au peuple d’oublier ses idéaux, ses aspirations, son projet collectif de construire une société qui serait le contraire de l’Égypte : une place de liberté, de justice et de dignité humaines, dans laquelle aucun être humain n’est souverain, dans laquelle seul D.ieu est Roi.
L’une des vérités les plus profondes sur la politique de l’alliance – le message de la déclaration des premiers fruits dans la paracha de cette semaine – est la suivante : si vous voulez préserver la liberté, n’arrêtez jamais de raconter l’Histoire.les siècles, il vit toujours, témoignage de la victoire du D.ieu de l’amour sur les mythes et les folies de la haine.
Questions à poser à la table de Chabbat
La paracha en bref
La paracha commence par la mitsva des bikourim, pour laquelle les Bné Israël ont le commandement d’apporter les premiers fruits de leur récolte au Beth Hamikdach et d’offrir une prière de gratitude à D.ieu.
La Torah énumère ensuite les dîmes qui doivent être séparées et données aux prêtres, aux Léviim et aux pauvres, ainsi que la dîme mangée à Jérusalem.
Moché rappelle aux Bné Israël leur alliance avec D.ieu, leur enjoignant de graver la Torah sur les pierres en entrant sur la terre. Il énumère les bénédictions liées au respect des commandements de D.ieu, et les malédictions qui résulteront de la désobéissance. Les Bné Israël proclameront ces bénédictions et malédictions sur Har Gerizim et Eval.
La paracha conclut par Moché qui rappelle au peuple les miracles de D.ieu, et qui l’encourage à demeurer fidèle à l’alliance alors qu’ils se préparent à entrer en terre d’Israël.
Les personnages de la paracha
Le fermier : J’apporte mes premiers fruits avec conviction et fierté, honorer la terre de D.ieu dans laquelle de telles bénédictions résident.
Bikourim : Nous sommes offerts à D.ieu dans un geste si pur, Le remerciant pour Sa bonté et notre avenir, sécurisé.
Des pierres du Yarden : Nous serons gravés par des paroles durables, une alliance gravée, des paroles jamais en vain.
Leviim : Recevoir les dîmes, pour D.ieu nous vivrons, le Aron nous transportons, les brakhot nous donnons.
La paracha en pratique
Une mitsva pratique de la parachat Ki Tavo est la mitsva de bikourim (l’offrande des premiers fruits). Cette mitsva implique d’apporter les premiers fruits de la récolte au Beth Hamikdach à Jérusalem et de les présenter au Cohen. L’individu récite ensuite une déclaration, racontant l’histoire de la Yetsiat Mitsraïm pour entrer en Israël. Il exprimerait la gratitude à D.ieu pour l’abondance de la terre.
Puisque le Beth Hamikdash n’existe plus, nous ne pouvons pas aujourd’hui faire un pèlerinage à Jérusalem avec nos premiers fruits pour accomplir la mitsva exactement comme la Torah l’ordonne. Mais l'idée d'exprimer de la gratitude pour ces bénédictions, qui trouve son origine dans les bikkourim reconnaissant la source même de ces bénédictions, reste pertinente aujourd'hui. Tel que Rabbi Sacks l’a souvent noté, on nous enseigne à dire une prière de remerciements appelée Modé Ani chaque matin, avant de faire quoi que ce soit d’autre. Cela encourage également une philosophie de gratitude. Rabbi Sacks disait “nous remercions avant de réfléchir !”
Jouons avec la paracha
Le jeu de l’histoire est une manière amusante d’internaliser le pouvoir de l’histoire avec quelques rires au milieu. Tout le monde s'assoit dans un cercle, et une personne est choisie pour commencer l’histoire avec une seule phrase. Le prochain joueur continue l’histoire avec une phrase commençant par “Heureusement…” suivi d’un autre joueur qui ajoute une phrase qui commence par “Malheureusement…” Ce modèle continue autour du cercle, créant un récit collaboratif de péripéties. Avertissement: ce jeu peut mener à un récit hilarant !
La philosophie de la paracha
Rabbi Sacks distingue deux types de sociétés : la société traditionaliste et la société de l’alliance. Les sociétés traditionalistes comme l’Angleterre préservent leurs coutumes et les monuments sans nécessairement raconter une histoire ou expliquer leur sens. Ces sociétés reposent sur le passé uniquement parce qu’il a en toujours été ainsi. Par contraste, les sociétés de l'alliance comme les États-Unis racontent activement l’histoire de leurs origines, enracinée dans un engagement moral ou des idées communes. Souvent inscrites sur des monuments, ces histoires rappellent aux citoyens les valeurs et les engagements qui définissent leur nation.
La narration est essentielle au maintien de l’identité et de la liberté d’une société. Dans les sociétés de l’alliance, raconter l’histoire fondamentale est un acte crucial qui lie les citoyens aux standards éthiques définis par leurs ancêtres. La liberté est ultimement maintenue par le récit permanent de l’histoire : comment la société fut bâtie et les idéaux sur lesquels elle fut construite.
Parabole sur la paracha
Une recette de famille
Dans un quartier tranquille à Yérouchalaim, un homme nommé Yoni possédait une petite boulangerie. La boulangerie était célèbre pour sa halla, qui utilisait une recette transmise par la famille de Yoni à travers les générations. Les clients se précipitaient chaque vendredi dans le magasin pour acheter les miches de pain, moelleuses à l’intérieur, dorées à l’extérieur.
Un vendredi matin, alors que Yoni préparait la pâte, sa fille adolescente, Tamar, lui demanda, “Abba, pourquoi utilisons-nous la même recette chaque semaine ? Ne pouvons-nous pas essayer quelque chose de nouveau? Nous pouvons peut-être commencer une nouvelle tendance !”
Yoni rit et dit, “Tamar, lorsque j’avais ton âge, je posais à mon père la même question. Il me racontait ensuite l’histoire de mon arrière-grand-père qui avait ouvert la boulangerie il y a très longtemps.
“La vie était bien plus difficile à l’époque, mais il faisait de la halla tous les vendredis, faisait usage de l’ancienne recette de sa famille. Mais il ne s’agissait pas uniquement de pain ; il s’agissait de l’histoire derrière.”
Yoni continua, “Notre famille est venue en Israël avec presque rien, mais ils avaient cette recette, car ils la connaissaient par coeur. Cela leur remémora les difficultés qu’ils surmontèrent pour construire une vie ici. Chaque fois que nous faisons de la halla, nous honorons leur histoire, leur résilience et leurs valeurs. C’est plus que du pain. Notre histoire est cuite dans chaque miche.”
Tamar écouta attentivement, comprenant maintenant pourquoi cette recette familiale signifiait tant. Lorsque la halla fut cuite et prête, Yoni lui tendit une miche chaude. “Cette halla est notre premier fruit,” dit-il. “Tout comme les Bné Israël apportèrent leurs premiers fruits au Beth Hamikdach, nous partageons ce pain avec notre communauté pour nous rappeler d'où nous venons, et remercier pour tout ce que nous avons.”
Réflexions sur la paracha
Que feriez-vous…
...si une histoire intergénérationnelle de votre famille avait également des moments sombres ? Comment transmettriez-vous votre récit familial de manière authentique tout en gardant une leçon positive pour les générations à venir ?
Devinette sur la paracha
Q. Le Rambam écrit que les mitsvot d’Hashem nécessitent des compétences différentes de l’effort humain. a) l’action b) la parole c) la pensée. Pouvez-vous nommer la seule mitsva qui inclut les obligations toraïques de ces trois domaines ?
R : La mitsva de bikourim implique les trois types a) l’action d’apporter le fruit au Beth Hamikdach, b) La récitation de ‘arami oved avi’ et c) le processus de faire cela avec joie.
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
L’édition familiale du Covenant & Conversation a été écrit par Sara Lamm.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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