Moïse, après avoir assisté à la mort de sa sœur et de son frère, savait que son temps sur terre était compté, il pria donc D.ieu de nommer un dirigeant qui lui succéderait. Pourquoi cet épisode apparaît-il maintenant et pas sept chapitres plus tôt, soit au moment où D.ieu dit à Moïse et Aaron qu’ils allaient mourir sans entrer sur la terre, ou alors juste après la lecture de la mort d’Aaron?
Les Sages ont perçu deux indices de l’histoire dans l’histoire. Le premier est qu’elle se passe juste après l’épisode au cours duquel les filles de Tsélof’had revendiquèrent et reçurent leur part de terre appartenant à leur père. C’est cet épisode qui suscita la demande de Moïse.
Le deuxième indice se trouve dans les paroles que D.ieu prononça à Moïse juste avant qu’il fasse sa requête de nommer un successeur : Quand tu l'auras contemplé (la terre), tu iras rejoindre tes pères, toi aussi, comme l'a fait Aaron ton frère…”
Nombres 27:12–13
Les mots en italiques semblent redondants. D.ieu était en train de dire à Moïse qu’il allait bientôt mourir. Pourquoi a-t-Il eu besoin d’ajouter “comme l'a fait Aaron ton frère” ? Le Midrach a dit à ce propos : ‘Cela nous enseigne que Moïse voulait mourir de la même manière qu’Aaron.’ Le Ktav Sofer explique : Aaron a eu le privilège de savoir que ses enfants allaient suivre le même chemin que lui. Son fils Elazar fut nommé grand prêtre de son vivant. Jusqu’à ce jour, les Cohanim sont les descendants directs d’Aaron. Moïse aussi désirait ardemment qu’un de ses fils, Gerchom ou Eliezer, prenne sa place en tant que dirigeant du peuple.
Ce ne serait pas le cas. Dans le livre des Juges, nous lisons l’histoire d’un homme appelé Micah qui a établi un culte idolâtre dans le territoire d'Ephraïm et qui a engagé un Lévi pour officier dans le temple. Ce n’est qu’à la fin de l’histoire
qu’on nous révèle le nom du prêtre idolâtre : Jonathan, fils de Gershom, fils de Moïse.
Certains des plus grands personnages de l’histoire juive n’ont pas réussi avec tous leurs enfants. Tous les parents ne réussissent pas avec leurs enfants tout le temps. Comment pourrait-il en être autrement ? Nous avons tous un libre-arbitre. Dans une certaine mesure, nous sommes la personne que nous choisissons de devenir. Ce ne sont ni les gènes ni notre éducation qui ne garantissent que nous deviendrons la personne que nos parents désirent que nous soyons. De la même façon qu’il n’est pas acceptable non plus que les parents imposent leur volonté sur leurs enfants qui ont atteint l’âge de la maturité.
Le judaïsme positionne la parentalité, l’éducation et le foyer au cœur de ses valeurs. L’un de nos premiers devoirs est de s’assurer que nos enfants connaissent et aiment notre héritage religieux. Mais parfois, nous échouons. Les enfants peuvent prendre leur propre chemin, qui n’est pas le nôtre. Si cela nous arrive, nous ne devrions pas être paralysés par la culpabilité. Tout le monde ne réussit pas avec ses enfants, pas même Abraham, Moïse, David ou Salomon.
Lorsque nos enfants suivent notre chemin, nous devrions être reconnaissants. Lorsqu’ils nous surpassent, nous devrions offrir un remerciement spécial à D.ieu. Et lorsqu’ils choisissent un autre chemin, nous devrions être patients, sachant que le plus grand juif de tous les temps a eu la même expérience avec l’un de ses petits-enfants. Et nous ne devrions jamais perdre espoir. Le petit-fils de Moïse est finalement revenu. Dans pratiquement les dernières paroles du dernier des prophètes, Malakhi a prédit un moment où D.ieu “ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères” (Malakhi 3:24). Ceux qui se sont égarés seront réunis par la foi et l’amour.
Pourquoi est-ce important selon vous que les enfants marchent dans les pas de leurs parents ?
Pourquoi pensez-vous que les enfants souhaitent parfois suivre leur propre chemin ?
Avez-vous suivi les traces de vos parents ? Espérez-vous que vos enfants suivent les vôtres ?
Les repas musicaux
Par Rabbanit Sally Mayer
J’ai entendu un jour Rabbi Sacks raconter l’histoire de deux géants de la Torah, dont les enfants du premier sont restés religieux, alors que les enfants du deuxième ont quitté le droit chemin. Ils ont tous les deux éduqué leurs enfants et ont été des modèles d’engagement et de dévotion. Pourquoi donc une telle différence entre les chemins empruntés par leurs enfants ? Pourquoi les enfants du premier ont suivi la vie pieuse du père, alors que les autres ont tourné le dos à ce chemin ?
Rabbi Sacks a relaté que bien que les deux rabbins vivaient des vies de mitsvot, il y avait une différence clé dans la manière dont ils menaient leur séouda chlichit, le troisième repas du Chabbat. Un rabbin avait toujours un Dvar Torah complexe et sophistiqué à livrer à table, alors que l’autre s’asseyait avec sa famille et chantait des zmirot, les chansons de Chabbat. C’est cette famille qui est restée religieuse. Le chant est l’élément qui a permis aux enfants de rester connectés.
Rabbi Sacks a expliqué que c’est parce que le judaïsme ne s’agit pas uniquement de l’intellect, mais également des émotions. Le peuple juif a chanté après le grand miracle de la séparation de la mer, il n’ont pas sorti une Guémara ! Le roi David a écrit plusieurs cantiques de remerciements, de requête, d’angoisse et de joie. Le chant est notre langage émotionnel, c’est là ou nous pouvons nous exprimer et nous connecter spirituellement.
En racontant cette histoire, Rabbi Sacks a encouragé les nouvelles générations de parents à faire en sorte que le chant fasse partie intégrante de l’éducation juive de leurs enfants. Les parents, tout comme les enfants, peuvent mettre en pratique ce conseil à leurs tables de Chabbat, en s’assurant que le chant fasse partie de l’expérience familiale hebdomadaire du Chabbat.
UN REGARD PLUS PROFOND
La Rabanit Mayer reflexiona acerca de algunas ideas mas profundas que aprendió del Rabino Sacks.
Quelle est votre citation favorite dans l’essai de Rabbi Sacks de cette semaine et pourquoi ?
Ma phrase favorite est “Ceux qui se sont égarés seront réunis par la foi et l’amour.”
J’aime beaucoup la vision de Rabbi Sacks vis-à-vis des familles dont les membres ont choisi des chemins différents, même si ce n’est que provisoire. La douleur que les familles endurent et la rupture créée sont en quelque sorte les plus grandes tragédies dans ces situations. L’espoir et la prière que les cœurs des parents et des enfants reviendront l’un vers l’autre est vraiment inspirant. Cela nous rappelle que, quelles que soient nos différences, nous devons prioriser l’amour et le souci de l’autre qui sont fondamentaux quant aux liens familiaux.
Quel message retenez-vous le plus de l’essai de cette semaine ?
Le message de Rabbi Sacks de cette semaine est important à la fois pour les parents et pour les enfants. En tant que parents, nous essayons du mieux possible de transmettre nos valeurs, et par la même occasion, nous devons reconnaître et respecter le fait que nos enfants ont le pouvoir et la responsabilité de prendre leurs propres décisions, tout comme nous l’avions fait lorsque nous étions enfants : nous ne sommes pas les mêmes que nos parents non plus !
Les enfants peuvent retenir de Rabbi Sacks l’idée selon laquelle vous êtes le maître de votre destin, vous vous appuierez sur les épaules de géants (vos parents et grands-parents) et vous ferez également en sorte que votre judaïsme vous soit personnel, en empruntant un chemin qui vous appartient. Cela peut être à la fois stimulant et intimidant !
Infos Torah
Q: Pendant combien d’années Yéochoua a-t-il dirigé les Bné Israël ?
Et pouvez-vous penser à un sens derrière ce nombre?
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
R: Yéochoua a dirigé les Bné Israël pendant 28 ans (Seder Olam, chapitre 32). Le Baal Hatourim souligne que la prière de Moïse à Hachem pour trouver un dirigeant digne de le remplacer comporte exactement 28 mots.
Le Baal Hatourim lie les 28 ans de règne de Yéochoua avec le passouk, “ki hou hanoten lekha ko’ach la’assot” – “c'est lui qui t'aura donné le moyen d'arriver à cette prospérité” (Devarim 8:18). Le Baal Hatourim souligne également que la guématria du mot ko’ach – force – est de 28 (sa valeur numérique).
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
La déception de Moïse
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La paracha en bref
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/pinchas/la-deception-de-moise.
Moïse, après avoir assisté à la mort de sa sœur et de son frère, savait que son temps sur terre était compté, il pria donc D.ieu de nommer un dirigeant qui lui succéderait. Pourquoi cet épisode apparaît-il maintenant et pas sept chapitres plus tôt, soit au moment où D.ieu dit à Moïse et Aaron qu’ils allaient mourir sans entrer sur la terre, ou alors juste après la lecture de la mort d’Aaron?
Les Sages ont perçu deux indices de l’histoire dans l’histoire. Le premier est qu’elle se passe juste après l’épisode au cours duquel les filles de Tsélof’had revendiquèrent et reçurent leur part de terre appartenant à leur père. C’est cet épisode qui suscita la demande de Moïse.
Les mots en italiques semblent redondants. D.ieu était en train de dire à Moïse qu’il allait bientôt mourir. Pourquoi a-t-Il eu besoin d’ajouter “comme l'a fait Aaron ton frère” ? Le Midrach a dit à ce propos : ‘Cela nous enseigne que Moïse voulait mourir de la même manière qu’Aaron.’ Le Ktav Sofer explique : Aaron a eu le privilège de savoir que ses enfants allaient suivre le même chemin que lui. Son fils Elazar fut nommé grand prêtre de son vivant. Jusqu’à ce jour, les Cohanim sont les descendants directs d’Aaron. Moïse aussi désirait ardemment qu’un de ses fils, Gerchom ou Eliezer, prenne sa place en tant que dirigeant du peuple.
Ce ne serait pas le cas. Dans le livre des Juges, nous lisons l’histoire d’un homme appelé Micah qui a établi un culte idolâtre dans le territoire d'Ephraïm et qui a engagé un Lévi pour officier dans le temple. Ce n’est qu’à la fin de l’histoire
qu’on nous révèle le nom du prêtre idolâtre : Jonathan, fils de Gershom, fils de Moïse.
Certains des plus grands personnages de l’histoire juive n’ont pas réussi avec tous leurs enfants. Tous les parents ne réussissent pas avec leurs enfants tout le temps. Comment pourrait-il en être autrement ? Nous avons tous un libre-arbitre. Dans une certaine mesure, nous sommes la personne que nous choisissons de devenir. Ce ne sont ni les gènes ni notre éducation qui ne garantissent que nous deviendrons la personne que nos parents désirent que nous soyons. De la même façon qu’il n’est pas acceptable non plus que les parents imposent leur volonté sur leurs enfants qui ont atteint l’âge de la maturité.
Le judaïsme positionne la parentalité, l’éducation et le foyer au cœur de ses valeurs. L’un de nos premiers devoirs est de s’assurer que nos enfants connaissent et aiment notre héritage religieux. Mais parfois, nous échouons. Les enfants peuvent prendre leur propre chemin, qui n’est pas le nôtre. Si cela nous arrive, nous ne devrions pas être paralysés par la culpabilité. Tout le monde ne réussit pas avec ses enfants, pas même Abraham, Moïse, David ou Salomon.
Lorsque nos enfants suivent notre chemin, nous devrions être reconnaissants. Lorsqu’ils nous surpassent, nous devrions offrir un remerciement spécial à D.ieu. Et lorsqu’ils choisissent un autre chemin, nous devrions être patients, sachant que le plus grand juif de tous les temps a eu la même expérience avec l’un de ses petits-enfants. Et nous ne devrions jamais perdre espoir. Le petit-fils de Moïse est finalement revenu. Dans pratiquement les dernières paroles du dernier des prophètes, Malakhi a prédit un moment où D.ieu “ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères” (Malakhi 3:24). Ceux qui se sont égarés seront réunis par la foi et l’amour.
Les repas musicaux
Par Rabbanit Sally Mayer
J’ai entendu un jour Rabbi Sacks raconter l’histoire de deux géants de la Torah, dont les enfants du premier sont restés religieux, alors que les enfants du deuxième ont quitté le droit chemin. Ils ont tous les deux éduqué leurs enfants et ont été des modèles d’engagement et de dévotion. Pourquoi donc une telle différence entre les chemins empruntés par leurs enfants ? Pourquoi les enfants du premier ont suivi la vie pieuse du père, alors que les autres ont tourné le dos à ce chemin ?
Rabbi Sacks a relaté que bien que les deux rabbins vivaient des vies de mitsvot, il y avait une différence clé dans la manière dont ils menaient leur séouda chlichit, le troisième repas du Chabbat. Un rabbin avait toujours un Dvar Torah complexe et sophistiqué à livrer à table, alors que l’autre s’asseyait avec sa famille et chantait des zmirot, les chansons de Chabbat. C’est cette famille qui est restée religieuse. Le chant est l’élément qui a permis aux enfants de rester connectés.
Rabbi Sacks a expliqué que c’est parce que le judaïsme ne s’agit pas uniquement de l’intellect, mais également des émotions. Le peuple juif a chanté après le grand miracle de la séparation de la mer, il n’ont pas sorti une Guémara ! Le roi David a écrit plusieurs cantiques de remerciements, de requête, d’angoisse et de joie. Le chant est notre langage émotionnel, c’est là ou nous pouvons nous exprimer et nous connecter spirituellement.
En racontant cette histoire, Rabbi Sacks a encouragé les nouvelles générations de parents à faire en sorte que le chant fasse partie intégrante de l’éducation juive de leurs enfants. Les parents, tout comme les enfants, peuvent mettre en pratique ce conseil à leurs tables de Chabbat, en s’assurant que le chant fasse partie de l’expérience familiale hebdomadaire du Chabbat.
UN REGARD PLUS PROFOND
La Rabanit Mayer reflexiona acerca de algunas ideas mas profundas que aprendió del Rabino Sacks.
Quelle est votre citation favorite dans l’essai de Rabbi Sacks de cette semaine et pourquoi ?
Ma phrase favorite est “Ceux qui se sont égarés seront réunis par la foi et l’amour.”
J’aime beaucoup la vision de Rabbi Sacks vis-à-vis des familles dont les membres ont choisi des chemins différents, même si ce n’est que provisoire. La douleur que les familles endurent et la rupture créée sont en quelque sorte les plus grandes tragédies dans ces situations. L’espoir et la prière que les cœurs des parents et des enfants reviendront l’un vers l’autre est vraiment inspirant. Cela nous rappelle que, quelles que soient nos différences, nous devons prioriser l’amour et le souci de l’autre qui sont fondamentaux quant aux liens familiaux.
Quel message retenez-vous le plus de l’essai de cette semaine ?
Le message de Rabbi Sacks de cette semaine est important à la fois pour les parents et pour les enfants. En tant que parents, nous essayons du mieux possible de transmettre nos valeurs, et par la même occasion, nous devons reconnaître et respecter le fait que nos enfants ont le pouvoir et la responsabilité de prendre leurs propres décisions, tout comme nous l’avions fait lorsque nous étions enfants : nous ne sommes pas les mêmes que nos parents non plus !
Les enfants peuvent retenir de Rabbi Sacks l’idée selon laquelle vous êtes le maître de votre destin, vous vous appuierez sur les épaules de géants (vos parents et grands-parents) et vous ferez également en sorte que votre judaïsme vous soit personnel, en empruntant un chemin qui vous appartient. Cela peut être à la fois stimulant et intimidant !
Infos Torah
Q: Pendant combien d’années Yéochoua a-t-il dirigé les Bné Israël ?
Et pouvez-vous penser à un sens derrière ce nombre?
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
R: Yéochoua a dirigé les Bné Israël pendant 28 ans (Seder Olam, chapitre 32). Le Baal Hatourim souligne que la prière de Moïse à Hachem pour trouver un dirigeant digne de le remplacer comporte exactement 28 mots.
Le Baal Hatourim lie les 28 ans de règne de Yéochoua avec le passouk, “ki hou hanoten lekha ko’ach la’assot” – “c'est lui qui t'aura donné le moyen d'arriver à cette prospérité” (Devarim 8:18). Le Baal Hatourim souligne également que la guématria du mot ko’ach – force – est de 28 (sa valeur numérique).
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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