Il y a un ancien dicton qui indique que ce qui fait rire D.ieu, c’est de voir nos plans pour l’avenir. L’homme fait des plans et D.ieu rit. Cependant, si le Tanakh est notre guide, ce qui fait rire D.ieu, ce sont les illusions humaines de grandeur. Depuis le poste d’observation céleste, l’absurdité ultime est lorsque les hommes commencent à se considérer comme des divinités.
Cela explique l’épisode intriguant de l’âne de Bilam qui parlait. Ce n’est pas un conte fantastique, ni simplement un miracle. Cet épisode a eu lieu en raison de la manière dont les peuples de Moab et de Midian percevaient Bilam, et peut-être par ricochet la manière dont il se considérait lui-même. Balak, le roi moabite, ainsi que les dirigeants des midianites, ont envoyé une délégation de Bilam lui demandant de maudir les israélites. Leur comportement fut influencé par une lecture païenne de l’homme saint : un faiseur de miracles qui a accès à des pouvoirs supernaturels. La vision de la Torah est précisément l’opposé. C’est D.ieu qui bénit et qui maudit, pas les êtres humains. L’idée selon laquelle vous pouvez engager un homme saint pour maudire quelqu’un présuppose essentiellement que D.ieu peut être soudoyé, ce qui est tout à fait ridicule.
Et donc D.ieu dit à Bilan de ne pas y aller. Le Roi Balak envoie une deuxième délégation avec une offre plus alléchante pour Bilam. Cette fois-ci, D.ieu dit à Bilam d’aller avec eux mais de dire uniquement ce qu’Il lui enjoint de dire. Le lendemain matin, Bilam planifie d’aller avec les moabites, mais le texte affirme maintenant que D.ieu était “en colère” contre lui d’y avoir été. C’est à ce moment-là que l’épisode de l’âne eut lieu.
L’âne voit un ange barrant la route. L’âne s’écarte en direction d’un champ mais Bilam le frappe et le force à retourner sur le sentier. L’ange bloque toujours la route et l’âne dévie sur un mur et écrase le pied de Bilam. Bilam le frappe à nouveau, mais l’âne décide finalement de s’allonger et refuse de bouger. C’est à ce moment-là que l’âne commence à parler. Bilam regarde en haut et voit l’ange, qui avait été jusqu’ici invisible à ses yeux.
Mais l’histoire de l’âne qui parle est un exemple de rire divin. Voici un homme connu pour être un maestro des forces surnaturelles. Les gens pensaient qu’il avait le pouvoir de bénir ou de maudire la personne de son choix. La Torah nous révèle que D.ieu n’est pas comme cela du tout. Il avait deux messages, l’un pour les moabites et les midianites, et l’autre pour Bilam lui-même. Il montra aux moabites et midianites qu’Israël n’est pas maudit mais béni. Mais D.ieu avait un message différent pour Bilam lui-même, et il fut très direct. Si tu penses que tu peux contrôler D.ieu, alors, dit D.ieu, je te montrerai que je peux transformer un âne en prophète et un prophète en âne. Ton animal verra des anges que toi-même ne pourras pas voir.
La fierté mène toujours à notre perte au bout du compte. Dans un monde où les dirigeants s’impliquent dans des projets sans fin d’auto-glorification, Israël lui-même a produit une littérature dans laquelle il a attribué ses succès à D.ieu et ses échecs à lui-même. Loin de le rendre faible, cela l’a rendu extraordinairement fort.
C’est le même principe pour nous, en tant qu’individus. Les prophètes païens comme Bilam n’avaient pas encore appris la leçon que nous devons tous apprendre un jour : ce qui compte n’est pas que D.ieu fasse ce que nous voulons, mais que nous fassions ce que Lui veut. D.ieu rit au nez de ceux qui pensent qu’ils ont des pouvoirs divins. Le contraire est vrai. Plus on se voit petit, plus on devient grand.
Pourquoi pensez-vous que Bilam soit devenu si arrogant qu’il pensait avoir des pouvoirs divins ?
Pourquoi pensez-vous que D.ieu a choisi un âne comme messager pour lui donner une leçon ?
Quel message pouvons-nous retenir de cet épisode ?
Au crépuscule à Jérusalem
Par Rabbi Danny Baigel
Cette semaine, Rabbi Sacks nous enseigne que D.ieu “rit” aux plans des gens qui croient posséder un contrôle divin. L’idée selon laquelle nous avons un contrôle absolu du monde me rappelle un épisode qui eut lieu au moment de la lecture de la parachat Balak il y a dix ans lors d’un voyage scolaire en Israël. Ce fut le dernier Chabbat d'un magnifique périple de trois semaines et je dirigeais un groupe d’étudiants qui chantait au Cardo (l’ancien marché romain) dans la vieille ville de Jérusalem.
Ce fut un beau moment qui se passa exactement comme prévu. Le groupe créait un roua’h, une atmosphère, qui inspirait non seulement notre groupe, mais également les gens qui passaient, qui se sont joints à nous en chantant. On sentait que l’on représentait la résurgence de la vie juive, en restaurant l’éclat juif dans un endroit où ceux qui ont cherché à nous détruire ne se résument aujourd’hui qu’à des piliers en ruine.
Comme prévu, avant la Havdala, un enseignant s’est levé pour s’adresser au groupe. D’un coup, un inconnu habillé en blanc de la tête aux pieds, avec une longue barbe blanche, s’est mis à crier sur nous, prophétisant non sans passion notre fin proche. L’atmosphère est passée d’une grande intensité spirituelle à une ambiance de malaise et de perturbation. Nous avons essayé d’ignorer cette bruyante distraction, mais nous avons vite compris qu’il fallait que quelqu’un intervienne. Un madrikh a poliment demandé à l’homme de partir. Cependant, il continua à crier, nous exhortant de nous repentir et de chercher la lumière. Nous avons ensuite envoyé notre garde de sécurité, un membre d’une unité d’élite de l’armée israélienne. Il encouragea fortement la personne à quitter les lieux. Cette tentative se solda également par un échec. Finalement, l’un des enseignants s’est approché et s’est mis à lui parler, en le distrayant par la conversation. Nous avons profité de ce moment pour amener le groupe au Kotel pour une Havdala inspirante, et nous avons trouvé l’expérience encore plus mémorable que celle que nous avions prévue.
Les étudiants de ce voyage se rappellent encore de cet événement avec émotion, se remémorant à la fois le moment spirituel que nous avons vécu et le tournant inattendu qu’il a pris. Pour moi, cela renforce le message que la planification est vitale, mais les plans ne prennent pas toujours la tournure attendue ! Parfois, nous devons aussi rire, sachant qu’en fin de compte, notre succès est entre les mains de D.ieu.
UN REGARD PLUS PROFOND
Rabbi Danny Baigel partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Balak.
Quelle est votre citation favorite dans l’essai de Rabbi Sacks de cette semaine, et pourquoi ?
Lorsque j’aborde le sujet des modèles avec mes étudiants, la réponse la plus fréquente que je reçois est : les grands-parents. Ceux qui nous influencent vraiment et qui ont un impact durable sur la personne que nous aspirons à être sont des êtres humbles, dépourvus de prétention. Dans mon cas, mes grands-parents incarnaient parfaitement les valeurs d’hospitalité et de chaleur, mais ne se mettaient jamais en avant. Tel que Rabbi Sacks l’a dit, “Ceux qui se pensent petits - Moïse, le plus humble de tous les hommes, en est l’exemple par excellence - sont véritablement grands.” J’aime beaucoup cette idée.
Quelle idée exprimée dans l’essai de cette semaine pensez-vous représente le message le plus important pour la prochaine génération ?
La compétition est vivifiante et nous motive souvent à redoubler d’efforts. Cependant, cela ne doit jamais nous amener à l’arrogance qui brouille notre jugement et nos relations humaines. Dans l’essai de cette semaine, Rabbi Sacks explique cette idée. En se basant sur l’exemple des magiciens égyptiens, il explique comment leur arrogance a contribué à la punition divine. Ils auraient dû se concentrer à “transformer le sang en eau, et de faire disparaître les grenouilles.” Or ici, ils étaient obnubilés à surpasser Moïse et Aaron. En d’autres termes, “tout ce qu’ils peuvent faire, nous pouvons faire mieux…” C’est bien d’aspirer au meilleur, mais l’arrogance ne fera que nous ramener à la case départ.
Infos Torah
Q: Combien d’animaux pouvez-vous trouver dans la paracha de Balak?
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
12 animaux sont mentionnés dans Balak :
tsipor (oiseau – Bamidbar 22:2)
chor (boeuf – Bamidbar 22:4)
atton (âne – Bamidbar 22:21)
bakar (veau – Bamidbar 22:40)
tson (mouton– Bamidbar 22:40)
par (taureau – Bamidbar 23:1)
ayil (bélier – Bamidbar 23:1)
re’em (buffle ou bison – Bamidbar 23:22)
nachash (serpent – Bamidbar 23:23)
lavi (jeune lion – Bamidbar 23:24)
ari (lion – Bamidbar 23:24)
seir (bouc – Bamidbar 24:18)
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Ce qui fait rire D.ieu
Family Edition
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Main Essay
Balak
Ce qui fait rire D.ieu
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La paracha en bref
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/balak/ce-qui-fait-rire-d-ieu.
Il y a un ancien dicton qui indique que ce qui fait rire D.ieu, c’est de voir nos plans pour l’avenir. L’homme fait des plans et D.ieu rit. Cependant, si le Tanakh est notre guide, ce qui fait rire D.ieu, ce sont les illusions humaines de grandeur. Depuis le poste d’observation céleste, l’absurdité ultime est lorsque les hommes commencent à se considérer comme des divinités.
Cela explique l’épisode intriguant de l’âne de Bilam qui parlait. Ce n’est pas un conte fantastique, ni simplement un miracle. Cet épisode a eu lieu en raison de la manière dont les peuples de Moab et de Midian percevaient Bilam, et peut-être par ricochet la manière dont il se considérait lui-même. Balak, le roi moabite, ainsi que les dirigeants des midianites, ont envoyé une délégation de Bilam lui demandant de maudir les israélites. Leur comportement fut influencé par une lecture païenne de l’homme saint : un faiseur de miracles qui a accès à des pouvoirs supernaturels. La vision de la Torah est précisément l’opposé. C’est D.ieu qui bénit et qui maudit, pas les êtres humains. L’idée selon laquelle vous pouvez engager un homme saint pour maudire quelqu’un présuppose essentiellement que D.ieu peut être soudoyé, ce qui est tout à fait ridicule.
Et donc D.ieu dit à Bilan de ne pas y aller. Le Roi Balak envoie une deuxième délégation avec une offre plus alléchante pour Bilam. Cette fois-ci, D.ieu dit à Bilam d’aller avec eux mais de dire uniquement ce qu’Il lui enjoint de dire. Le lendemain matin, Bilam planifie d’aller avec les moabites, mais le texte affirme maintenant que D.ieu était “en colère” contre lui d’y avoir été. C’est à ce moment-là que l’épisode de l’âne eut lieu.
L’âne voit un ange barrant la route. L’âne s’écarte en direction d’un champ mais Bilam le frappe et le force à retourner sur le sentier. L’ange bloque toujours la route et l’âne dévie sur un mur et écrase le pied de Bilam. Bilam le frappe à nouveau, mais l’âne décide finalement de s’allonger et refuse de bouger. C’est à ce moment-là que l’âne commence à parler. Bilam regarde en haut et voit l’ange, qui avait été jusqu’ici invisible à ses yeux.
Mais l’histoire de l’âne qui parle est un exemple de rire divin. Voici un homme connu pour être un maestro des forces surnaturelles. Les gens pensaient qu’il avait le pouvoir de bénir ou de maudire la personne de son choix. La Torah nous révèle que D.ieu n’est pas comme cela du tout. Il avait deux messages, l’un pour les moabites et les midianites, et l’autre pour Bilam lui-même. Il montra aux moabites et midianites qu’Israël n’est pas maudit mais béni. Mais D.ieu avait un message différent pour Bilam lui-même, et il fut très direct. Si tu penses que tu peux contrôler D.ieu, alors, dit D.ieu, je te montrerai que je peux transformer un âne en prophète et un prophète en âne. Ton animal verra des anges que toi-même ne pourras pas voir.
La fierté mène toujours à notre perte au bout du compte. Dans un monde où les dirigeants s’impliquent dans des projets sans fin d’auto-glorification, Israël lui-même a produit une littérature dans laquelle il a attribué ses succès à D.ieu et ses échecs à lui-même. Loin de le rendre faible, cela l’a rendu extraordinairement fort.
C’est le même principe pour nous, en tant qu’individus. Les prophètes païens comme Bilam n’avaient pas encore appris la leçon que nous devons tous apprendre un jour : ce qui compte n’est pas que D.ieu fasse ce que nous voulons, mais que nous fassions ce que Lui veut. D.ieu rit au nez de ceux qui pensent qu’ils ont des pouvoirs divins. Le contraire est vrai. Plus on se voit petit, plus on devient grand.
Au crépuscule à Jérusalem
Par Rabbi Danny Baigel
Cette semaine, Rabbi Sacks nous enseigne que D.ieu “rit” aux plans des gens qui croient posséder un contrôle divin. L’idée selon laquelle nous avons un contrôle absolu du monde me rappelle un épisode qui eut lieu au moment de la lecture de la parachat Balak il y a dix ans lors d’un voyage scolaire en Israël. Ce fut le dernier Chabbat d'un magnifique périple de trois semaines et je dirigeais un groupe d’étudiants qui chantait au Cardo (l’ancien marché romain) dans la vieille ville de Jérusalem.
Ce fut un beau moment qui se passa exactement comme prévu. Le groupe créait un roua’h, une atmosphère, qui inspirait non seulement notre groupe, mais également les gens qui passaient, qui se sont joints à nous en chantant. On sentait que l’on représentait la résurgence de la vie juive, en restaurant l’éclat juif dans un endroit où ceux qui ont cherché à nous détruire ne se résument aujourd’hui qu’à des piliers en ruine.
Comme prévu, avant la Havdala, un enseignant s’est levé pour s’adresser au groupe. D’un coup, un inconnu habillé en blanc de la tête aux pieds, avec une longue barbe blanche, s’est mis à crier sur nous, prophétisant non sans passion notre fin proche. L’atmosphère est passée d’une grande intensité spirituelle à une ambiance de malaise et de perturbation. Nous avons essayé d’ignorer cette bruyante distraction, mais nous avons vite compris qu’il fallait que quelqu’un intervienne. Un madrikh a poliment demandé à l’homme de partir. Cependant, il continua à crier, nous exhortant de nous repentir et de chercher la lumière. Nous avons ensuite envoyé notre garde de sécurité, un membre d’une unité d’élite de l’armée israélienne. Il encouragea fortement la personne à quitter les lieux. Cette tentative se solda également par un échec. Finalement, l’un des enseignants s’est approché et s’est mis à lui parler, en le distrayant par la conversation. Nous avons profité de ce moment pour amener le groupe au Kotel pour une Havdala inspirante, et nous avons trouvé l’expérience encore plus mémorable que celle que nous avions prévue.
Les étudiants de ce voyage se rappellent encore de cet événement avec émotion, se remémorant à la fois le moment spirituel que nous avons vécu et le tournant inattendu qu’il a pris. Pour moi, cela renforce le message que la planification est vitale, mais les plans ne prennent pas toujours la tournure attendue ! Parfois, nous devons aussi rire, sachant qu’en fin de compte, notre succès est entre les mains de D.ieu.
UN REGARD PLUS PROFOND
Rabbi Danny Baigel partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Balak.
Quelle est votre citation favorite dans l’essai de Rabbi Sacks de cette semaine, et pourquoi ?
Lorsque j’aborde le sujet des modèles avec mes étudiants, la réponse la plus fréquente que je reçois est : les grands-parents. Ceux qui nous influencent vraiment et qui ont un impact durable sur la personne que nous aspirons à être sont des êtres humbles, dépourvus de prétention. Dans mon cas, mes grands-parents incarnaient parfaitement les valeurs d’hospitalité et de chaleur, mais ne se mettaient jamais en avant. Tel que Rabbi Sacks l’a dit, “Ceux qui se pensent petits - Moïse, le plus humble de tous les hommes, en est l’exemple par excellence - sont véritablement grands.” J’aime beaucoup cette idée.
Quelle idée exprimée dans l’essai de cette semaine pensez-vous représente le message le plus important pour la prochaine génération ?
La compétition est vivifiante et nous motive souvent à redoubler d’efforts. Cependant, cela ne doit jamais nous amener à l’arrogance qui brouille notre jugement et nos relations humaines. Dans l’essai de cette semaine, Rabbi Sacks explique cette idée. En se basant sur l’exemple des magiciens égyptiens, il explique comment leur arrogance a contribué à la punition divine. Ils auraient dû se concentrer à “transformer le sang en eau, et de faire disparaître les grenouilles.” Or ici, ils étaient obnubilés à surpasser Moïse et Aaron. En d’autres termes, “tout ce qu’ils peuvent faire, nous pouvons faire mieux…” C’est bien d’aspirer au meilleur, mais l’arrogance ne fera que nous ramener à la case départ.
Infos Torah
Q: Combien d’animaux pouvez-vous trouver dans la paracha de Balak?
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
12 animaux sont mentionnés dans Balak :
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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