À l’époque du Tabernacle et du Temple, Yom Kippour était le jour où l'homme le plus saint d’Israël, le grand prêtre, faisait téchouva, d’abord ses fautes, puis les fautes de son foyer, puis les fautes de tout Israël. Dès le jour où le Temple fut détruit, nous n’avons plus eu de grand prêtre ni ses rites qu’il accomplissait, mais nous avons quand même le jour de Yom Kippour, la capacité de confesser nos fautes et de prier pour le pardon. C’est tellement plus facile d’admettre vos péchés, vos échecs et vos erreurs lorsque d’autres gens font de même. Si un grand prêtre ou d’autres membres de la communauté peuvent admettre leurs erreurs, nous le pouvons aussi.
L’effet de Yom Kippour - prolongé une grande partie de l’année avec les ta’hanoun (prières de supplications), le vidouï (confession), et les seli’hot (prières pour le pardon) - visait à créer une culture dans laquelle les gens n’auraient pas honte ou ne seraient pas embarrassés à reconnaître que “J’ai mal agi, j’ai péché, j’ai fait des erreurs.” Nous agissons ainsi en énumérant la litanie des péchés à Yom Kippour en deux listes alphabétiques, l’une qui commence par Ashamnou, bagadnou et l’autre par Al ‘Hèt shé’hatanou.
La capacité à reconnaître des erreurs est tout sauf commune. Nous rationalisons. Nous nous justifions. Nous nions. Nous blâmons l’autre. Nous avons une capacité presque infinie d’interpréter les faits pour nous justifier.
Tels que les Sages l’ont dit ainsi dans le contexte des lois de pureté, “Nul ne parvient à voir ses propres défauts, ses propres impuretés.” Nous sommes nos meilleurs avocats au tribunal de l’estime de soi. Rare est l’individu qui a le courage de dire, comme le grand prêtre, ou comme le roi David le fit après que le prophète Nathan l’a mis face à sa culpabilité avec Ouria et Batcheva, ‘hatati, j’ai péché.
Le judaïsme nous aide à reconnaître nos erreurs de trois manières. D’abord, il y a la conscience que D.ieu pardonne. Il ne nous demande pas de ne jamais pécher. Il savait à l’avance que Son cadeau de la liberté serait parfois utilisé à mauvais escient. Tout ce qu’il nous demande est de reconnaître nos erreurs, d’apprendre d’elles, de les confesser et d’être résolu à ne pas les faire de nouveau.
Ensuite, il y a la séparation claire dans le judaïsme entre le pécheur et le péché. Nous pouvons condamner un acte sans perdre foi en la personne.
Troisièmement, il y a l’aura que Yom Kippour déverse tout au long de l’année. Il nous aide à créer une culture d’honnêteté dans laquelle nous n’avons pas honte d’admettre les fautes que nous avons faites. Et malgré le fait que techniquement parlant, Yom Kippour se concentre sur les péchés entre nous et D.ieu, une simple lecture des confessions entre Achamnou et Al ‘Het nous montre que, en fait, la plupart des péchés que nous confessons portent sur la relation entre l’homme et son prochain.
Le premier juif à admettre son erreur fut Yéhouda, qui avait faussement accusé Tamar d’inconduite sur le plan des mœurs, puis, réalisant qu’il avait tort, a dit, “Elle est plus juste que moi” (Gen. 38:26).
Il s’agit bien plus qu’une simple coïncidence si le nom Yéhouda est issu de la même racine que Vidouï, “confession”. En d’autres termes, le simple fait que nous sommes appelés juifs – Yehoudim – signifie que nous sommes le peuple qui a le courage de reconnaître ses torts.
L’autocritique honnête est l’une des marques de fabrique de la grandeur spirituelle.
Pourquoi est-ce si difficile d’admettre ses erreurs ?
De quelle façon Yom Kippour crée-t-il une culture pour faciliter ce processus ?
Pourquoi est-ce important d’avoir le courage d’admettre ses erreurs ?
Leçons
par Syma Weinberg
Lorsque Rabbi Sacks m’invita à devenir la directrice du bureau du grand rabbin, je fus surprise d’avoir été sollicitée. Après tout, je n’avais jamais occupé un tel poste auparavant. Je partageai mes préoccupations avec lui. Une pensée qui me troubla profondément était la suivante : et si je faisais des erreurs ? Dans quelle mesure auraient-elles un impact sur lui ? Son rôle était si important ; pouvons-nous nous permettre de prendre des risques et de commettre des erreurs ?
Rabbi Sacks me répondit en me faisant part de l’histoire suivante, que j’ai depuis partagé à de nombreuses reprises :
Un jeune homme fut nommé PDG d’une importante organisation. Tout semblait bien se dérouler jusqu’à ce qu’un jour, il commette une grande erreur. Il fut convoqué à rencontrer le président de la compagnie. Le jeune homme était sûr de ce qui allait se passer par la suite. Il était sûr que les choses allaient mal se terminer ! Dès qu’il entra dans le bureau du président, il s’excusa pour sa terrible erreur et il ajouta : “Je sais que vous allez vouloir que je parte à cause de cela, j’ai donc déjà vidé mon bureau.”
“Non, ce n’est pas le cas,” répondit le président. “Vous avez reconnu avoir eu tort, et vous saurez comment faire les choses différemment la prochaine fois. Restez, et utilisez cette expérience, cette “erreur” comme un tremplin dans votre évolution. Nos erreurs constituent notre apprentissage. Elles nous aident à grandir.”
Dans l’essai de cette semaine, Rabbi Sacks écrit que la plupart des gens évitent d’admettre leurs erreurs, et développent différentes stratégies pour justifier leurs actes. Mais ce que Rabbi Sacks m’a enseigné - et ce que l’histoire qu’il a partagée peut enseigner à chacun d’entre nous - est que nous ne sommes que des êtres humains ; et les êtres humains commettent des erreurs. Si nous voulons grandir et développer notre caractère, nous aurons besoin de faire des erreurs, nos erreurs à partir desquelles nous pourrons apprendre, et pas quelque chose derrière lequel on se cache, que l’on ignore. Les erreurs sont douloureuses, mais au fur et à mesure du temps, elles deviennent une collection d’expériences appelées “leçons”.
Un Regard Plus Profond
Syma Weinberg partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur A’haré Mot-Kédochim.
Qu’avez-vous trouvé de fort dans l’essai de cette semaine de Rabbi Sacks ?
Ma citation favorite de cette semaine est la suivante : “Le judaïsme nous aide à reconnaître nos erreurs de trois manières. D’abord, il y a la conscience que D.ieu pardonne. Il ne nous demande pas de ne jamais pécher. Il savait à l’avance que Son cadeau de la liberté serait parfois utilisé à mauvais escient. Tout ce qu’il nous demande est de reconnaître nos erreurs, d’apprendre d’elles, de les confesser et d’être résolu à ne pas les faire de nouveau.”
C’est l’essence de la téchouva. L’idée selon laquelle vous pouvez faire des erreurs, les reconnaître, apprendre d’elles et grandir. Et nous pouvons le faire à chaque moment, pas uniquement pendant la période entre Roch Hachana et Yom Kippour. Il est toujours bon de faire de l’introspection sur soi.
Pouvez-vous partager quelque chose que vous avez appris de Rabbi Sacks lui-même ?
Dans la conclusion de l’essai de cette semaine, Rabbi Sacks a écrit que “L’autocritique honnête est l’une des marques immanquables de la grandeur spirituelle”.
Infos Torah
Q:
Un enfant dit à un enseignant : “J’ai étudié A’haré Mot - Kédochim et j’ai appris deux lois. D’abord, la loi selon laquelle quelqu’un doit glorifier la barbe sur son visage, et ensuite, de ne pas couper la ligne devant une personne âgée. L'enseignant répond: “Retourne et étudie le concept d’hétéronymes et voyelles.”
L’enfant retourne et dit, “Ah, j’ai fait une erreur.” Que se passe-t-il ici ?
Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
Les mots hébraïques zaken “une personne âgée” et zakan “une barbe” sont formés par les mêmes lettres. z-k-n. Il s’agit d’hétéronymes. Puisque la Torah est écrite sans voyelles, il est facile de confondre ces deux mots, car seules les voyelles nous montrent des prononciations différentes. Il existe deux halakhot dans la parachat Kédochim, réparties dans 5 psoukim. L'une traite de la barbe, et l’autre sur la façon de se comporter avec les personnes âgées. Les halakhot que l’enfant a confondues sont les suivantes : lo tashchit peat zekanecha, ne détruis pas les coins de ta barbe (Vayikra 19:27) qui fut comprise à tort comme “ne coupe pas une personne âgée” et vehadarta pnei zaken, tu dois respecter (glorifier) les aînés (Vayikra 19:32), qui fut comprise comme “tu dois glorifier la barbe sur son visage”.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the
Family Edition
is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
Le courage d’admettre ses erreurs
Family Edition
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Main Essay
A’haré Mot, Kédochim
Le courage d’admettre ses erreurs
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La paracha en bref
Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: www.rabbisacks.org/covenant-conversation/acharei-mot/le-courage-dadmettre-ses-erreurs.
À l’époque du Tabernacle et du Temple, Yom Kippour était le jour où l'homme le plus saint d’Israël, le grand prêtre, faisait téchouva, d’abord ses fautes, puis les fautes de son foyer, puis les fautes de tout Israël. Dès le jour où le Temple fut détruit, nous n’avons plus eu de grand prêtre ni ses rites qu’il accomplissait, mais nous avons quand même le jour de Yom Kippour, la capacité de confesser nos fautes et de prier pour le pardon. C’est tellement plus facile d’admettre vos péchés, vos échecs et vos erreurs lorsque d’autres gens font de même. Si un grand prêtre ou d’autres membres de la communauté peuvent admettre leurs erreurs, nous le pouvons aussi.
L’effet de Yom Kippour - prolongé une grande partie de l’année avec les ta’hanoun (prières de supplications), le vidouï (confession), et les seli’hot (prières pour le pardon) - visait à créer une culture dans laquelle les gens n’auraient pas honte ou ne seraient pas embarrassés à reconnaître que “J’ai mal agi, j’ai péché, j’ai fait des erreurs.” Nous agissons ainsi en énumérant la litanie des péchés à Yom Kippour en deux listes alphabétiques, l’une qui commence par Ashamnou, bagadnou et l’autre par Al ‘Hèt shé’hatanou.
La capacité à reconnaître des erreurs est tout sauf commune. Nous rationalisons. Nous nous justifions. Nous nions. Nous blâmons l’autre. Nous avons une capacité presque infinie d’interpréter les faits pour nous justifier.
Tels que les Sages l’ont dit ainsi dans le contexte des lois de pureté, “Nul ne parvient à voir ses propres défauts, ses propres impuretés.” Nous sommes nos meilleurs avocats au tribunal de l’estime de soi. Rare est l’individu qui a le courage de dire, comme le grand prêtre, ou comme le roi David le fit après que le prophète Nathan l’a mis face à sa culpabilité avec Ouria et Batcheva, ‘hatati, j’ai péché.
Le judaïsme nous aide à reconnaître nos erreurs de trois manières. D’abord, il y a la conscience que D.ieu pardonne. Il ne nous demande pas de ne jamais pécher. Il savait à l’avance que Son cadeau de la liberté serait parfois utilisé à mauvais escient. Tout ce qu’il nous demande est de reconnaître nos erreurs, d’apprendre d’elles, de les confesser et d’être résolu à ne pas les faire de nouveau.
Ensuite, il y a la séparation claire dans le judaïsme entre le pécheur et le péché. Nous pouvons condamner un acte sans perdre foi en la personne.
Troisièmement, il y a l’aura que Yom Kippour déverse tout au long de l’année. Il nous aide à créer une culture d’honnêteté dans laquelle nous n’avons pas honte d’admettre les fautes que nous avons faites. Et malgré le fait que techniquement parlant, Yom Kippour se concentre sur les péchés entre nous et D.ieu, une simple lecture des confessions entre Achamnou et Al ‘Het nous montre que, en fait, la plupart des péchés que nous confessons portent sur la relation entre l’homme et son prochain.
Le premier juif à admettre son erreur fut Yéhouda, qui avait faussement accusé Tamar d’inconduite sur le plan des mœurs, puis, réalisant qu’il avait tort, a dit, “Elle est plus juste que moi” (Gen. 38:26).
Il s’agit bien plus qu’une simple coïncidence si le nom Yéhouda est issu de la même racine que Vidouï, “confession”. En d’autres termes, le simple fait que nous sommes appelés juifs – Yehoudim – signifie que nous sommes le peuple qui a le courage de reconnaître ses torts.
L’autocritique honnête est l’une des marques de fabrique de la grandeur spirituelle.
Leçons
par Syma Weinberg
Lorsque Rabbi Sacks m’invita à devenir la directrice du bureau du grand rabbin, je fus surprise d’avoir été sollicitée. Après tout, je n’avais jamais occupé un tel poste auparavant. Je partageai mes préoccupations avec lui. Une pensée qui me troubla profondément était la suivante : et si je faisais des erreurs ? Dans quelle mesure auraient-elles un impact sur lui ? Son rôle était si important ; pouvons-nous nous permettre de prendre des risques et de commettre des erreurs ?
Rabbi Sacks me répondit en me faisant part de l’histoire suivante, que j’ai depuis partagé à de nombreuses reprises :
Un jeune homme fut nommé PDG d’une importante organisation. Tout semblait bien se dérouler jusqu’à ce qu’un jour, il commette une grande erreur. Il fut convoqué à rencontrer le président de la compagnie. Le jeune homme était sûr de ce qui allait se passer par la suite. Il était sûr que les choses allaient mal se terminer ! Dès qu’il entra dans le bureau du président, il s’excusa pour sa terrible erreur et il ajouta : “Je sais que vous allez vouloir que je parte à cause de cela, j’ai donc déjà vidé mon bureau.”
“Non, ce n’est pas le cas,” répondit le président. “Vous avez reconnu avoir eu tort, et vous saurez comment faire les choses différemment la prochaine fois. Restez, et utilisez cette expérience, cette “erreur” comme un tremplin dans votre évolution. Nos erreurs constituent notre apprentissage. Elles nous aident à grandir.”
Dans l’essai de cette semaine, Rabbi Sacks écrit que la plupart des gens évitent d’admettre leurs erreurs, et développent différentes stratégies pour justifier leurs actes. Mais ce que Rabbi Sacks m’a enseigné - et ce que l’histoire qu’il a partagée peut enseigner à chacun d’entre nous - est que nous ne sommes que des êtres humains ; et les êtres humains commettent des erreurs. Si nous voulons grandir et développer notre caractère, nous aurons besoin de faire des erreurs, nos erreurs à partir desquelles nous pourrons apprendre, et pas quelque chose derrière lequel on se cache, que l’on ignore. Les erreurs sont douloureuses, mais au fur et à mesure du temps, elles deviennent une collection d’expériences appelées “leçons”.
Un Regard Plus Profond
Syma Weinberg partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur A’haré Mot-Kédochim.
Qu’avez-vous trouvé de fort dans l’essai de cette semaine de Rabbi Sacks ?
Ma citation favorite de cette semaine est la suivante : “Le judaïsme nous aide à reconnaître nos erreurs de trois manières. D’abord, il y a la conscience que D.ieu pardonne. Il ne nous demande pas de ne jamais pécher. Il savait à l’avance que Son cadeau de la liberté serait parfois utilisé à mauvais escient. Tout ce qu’il nous demande est de reconnaître nos erreurs, d’apprendre d’elles, de les confesser et d’être résolu à ne pas les faire de nouveau.”
C’est l’essence de la téchouva. L’idée selon laquelle vous pouvez faire des erreurs, les reconnaître, apprendre d’elles et grandir. Et nous pouvons le faire à chaque moment, pas uniquement pendant la période entre Roch Hachana et Yom Kippour. Il est toujours bon de faire de l’introspection sur soi.
Pouvez-vous partager quelque chose que vous avez appris de Rabbi Sacks lui-même ?
Dans la conclusion de l’essai de cette semaine, Rabbi Sacks a écrit que “L’autocritique honnête est l’une des marques immanquables de la grandeur spirituelle”.
Infos Torah
Q:
Un enfant dit à un enseignant : “J’ai étudié A’haré Mot - Kédochim et j’ai appris deux lois. D’abord, la loi selon laquelle quelqu’un doit glorifier la barbe sur son visage, et ensuite, de ne pas couper la ligne devant une personne âgée. L'enseignant répond: “Retourne et étudie le concept d’hétéronymes et voyelles.”
L’enfant retourne et dit, “Ah, j’ai fait une erreur.” Que se passe-t-il ici ?
Guide éducatif
Infos Torah: la réponse de cette semaine
Les mots hébraïques zaken “une personne âgée” et zakan “une barbe” sont formés par les mêmes lettres. z-k-n. Il s’agit d’hétéronymes. Puisque la Torah est écrite sans voyelles, il est facile de confondre ces deux mots, car seules les voyelles nous montrent des prononciations différentes. Il existe deux halakhot dans la parachat Kédochim, réparties dans 5 psoukim. L'une traite de la barbe, et l’autre sur la façon de se comporter avec les personnes âgées. Les halakhot que l’enfant a confondues sont les suivantes : lo tashchit peat zekanecha, ne détruis pas les coins de ta barbe (Vayikra 19:27) qui fut comprise à tort comme “ne coupe pas une personne âgée” et vehadarta pnei zaken, tu dois respecter (glorifier) les aînés (Vayikra 19:32), qui fut comprise comme “tu dois glorifier la barbe sur son visage”.
Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.
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